Auteur (s) : Martin Mateso
Organisation affiliée : Franceinfo Afrique
Type de publication : Article
Date de publication : Juin 2018
«Nous sommes des handicapés et non des incapables.» C’est le cri de détresse des diplômés maliens en situation de handicap. Ils étaient des centaines le 12 juin à observer un sit-in devant le ministère du Travail à Bamako. Ils réclament une meilleure intégration dans la fonction publique, conformément à une décision prise par le gouvernement depuis 2012 et qui n’a pas été appliquée.
Les manifestants accusent les pouvoirs publics de les avoir totalement abandonnés : «On n’a pas de travail, on n’a rien dans ce pays. Et puis on nous dit de ne pas mendier»… «Ce n’est pas parce que tu es boiteux, parce que tu es manchot. Ce n’est pas parce que tu es aveugle que tu dois être considéré comme un morceau de malien».
Des avancées technologiques au service des handicapés
Le Mali compte deux millions de handicapés, soit 15% de la population. Une loi destinée à les protéger et à leur accorder une assistance adaptée vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale le 10 mai 2018. Le président de la Fédération malienne des personnes handicapées, Moktar Bah, espère que cette loi ne restera pas qu’un chiffon de papier.
«Les avancées technologiques récentes représentent un atout. Elles pourraient faciliter l’aménagement des lieux de travail accessibles et faciliter la communication pour les personnes ayant une incapacité auditive liée à la parole ou au langage, à réduire l’incapacité intellectuelle, à faciliter la lecture ou l’utilisation d’un ordinateur pour les personnes ayant une incapacité visuelle».
Stop aux actes de maltraitance contre les handicapés
Au Sénégal, une vidéo mise en ligne le week-end du 9 juin a provoqué de nombreuses réactions de colère sur la toile sénégalaise. On y voit une dame handicapée malmenée par un agent de sécurité. Cette affaire a suscité l’indignation jusqu’à la présidence du Sénégal. Le président Macky Sall a demandé à son gouvernement de déployer un plan spécial de lutte contre la maltraitance des personnes vivant avec un handicap.
Les handicapés de Conakry : des «porte-malheurs»
En Guinée, ils sont considérés comme une malédiction. Condamnées à mendier pour subvenir à leurs besoins, les personnes handicapées sont obligées de vivre dans la rue, en marge de la société.
Les avancées technologiques récentes représentent un atout. Elles pourraient faciliter l’aménagement des lieux de travail accessibles et faciliter la communication pour les personnes ayant une incapacité auditive liée à la parole ou au langage, à réduire l’incapacité intellectuelle, à faciliter la lecture ou l’utilisation d’un ordinateur pour les personnes ayant une incapacité visuelle
«En Guinée, l’image de la personne handicapée est systématiquement associée à celle du mendiant. Par manque de trottoirs appropriés, ils sont obligés d’emprunter les mêmes voies que les véhicules avec tous les risques. Aucun système n’est mis en place pour leur permettre de se déplacer». «Il y a aussi le regard des autres. C’est compliqué».
Qu’ils soient Maliens, Guinéens, Ivoiriens… les handicapés redoutent une chose: le regard d’autrui. «Le regard des autres, c’est compliqué, même dans nos familles. Certains nous rejettent parce que nous sommes handicapés», se désole Victoire Yao, une étudiante ivoirienne à l’université de Yamoussoukro. Handicapée gravement à la colonne vertébrale depuis sa naissance, elle vit toujours la tête penchée.
En Guinée, l’image de la personne handicapée est systématiquement associée à celle du mendiant. Par manque de trottoirs appropriés, ils sont obligés d’emprunter les mêmes voies que les véhicules avec tous les risques
Mais Victoire Yao est très enthousiaste ce jeudi 24 mai 2018. Pour la première fois, elle a assisté à un spectacle formidable : le concours de Miss Handicap Côte d’Ivoire. Une première. La Côte d’Ivoire est le deuxième pays africain à organiser le concours après le Cameroun qui en est à sa troisième édition. Les organisateurs ont promis d’initier un concours Miss Handicap Afrique. Il s’agit, espèrent-ils, de lutter contre «une double discrimination», contre les femmes et contre le handicap.
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