Auteur : Observatoire Francophonie
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2016
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Les industries culturelles sont encore embryonnaires au Burkina Faso et l’étroitesse du marché pénalise la rentabilité des biens et services culturels produits localement. Il n’existe pas d’étude statistique sur la contribution macroéconomique de ce secteur au produit intérieur brut mais l’enquête réalisée en 2008-2009 estime que le secteur des industries culturelles – édition, musique, audiovisuel et évènements culturels – génère au moins 1 271 emplois à temps plein et 2,9 milliards de FCFA (6,8 millions USD) . Les entreprises présentes dans les filières de l’écrit, de l’audiovisuel et de la musique sont caractérisées par une faible taille notamment dans les deux dernières filières. La plupart d’entre elles (70 %) sont des microentreprises (moins de 10 salariés) et évoluent le plus souvent dans le secteur informel. Leur contribution à l’économie, en terme de chiffre d’affaires reste très limitée, allant de 500 000 FCFA (1 050 US$) pour les plus petites, à 1,2 milliard de FCFA (2,5 millions US$) pour la plus importante.
L’urbanisation progressive des zones périurbaines et le développement rapide des nouvelles technologies de communication ont entraîné une évolution des pratiques culturelles et de leur place dans le fonctionnement de la société. De nouvelles pratiques davantage liées aux loisirs émergent et rencontrent une offre culturelle urbaine proposée par les bibliothèques, les multiples vidéoclubs, les salles de concerts et de cinéma, les festivals, les vendeurs ou loueurs de cassettes audio et vidéo ou numériques (CD audio, DVD, VCD…), les galeries d’art et les boutiques de vente d’objets d’artisanat d’art et de design.
Une stratégie de développement de l’accueil de conférences internationales et d ’organisation d ’une vingtaine d’événements consacrés au cinéma, à la musique, aux marionnettes, à la danse et au théâtre ainsi qu’à l’artisanat d’art et aux arts de la rue a été mise en place. Grâce à elle, de nouveaux métiers sont apparus, une économie s’est progressivement développée en
reliant culture et tourisme mais aussi culture, urbanisme et habitat : hôtellerie, restauration, transports, objets souvenirs, lutherie et formation aux musiques traditionnelles.
Dotés de budgets qui s’échelonnent de 173 000 € environ pour le FITMO, 345 000 € pour les Récréâtrales à plus d’1 million d’euros pour le FESPACO ou le Salon international d’artisanat de Ouagadougou, ces événements génèrent des revenus non négligeables et engendrent un effet multiplicateur sur les secteurs de la communication, de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme. Avec environ 1,2 million d’euros de recettes, le SIAO est l’un des contributeurs les plus significatifs de ce secteur à l’économie locale. Difficilement mesurable dans un contexte où l’économie informelle prédomine, l’effet sur l’emploi semble non négligeable et pourrait se situer entre 1 600 et 4 000 emplois directs.
Audiovisuel
Tous les films importés au Burkina Faso sont soit en français, soit doublés ou sous-titrés en français. Quant aux exportations de films, depuis la liquidation administrative de la Société nationale d’exploitation et de distribution cinématographique du Burkina (SONACIB) en 2007, aucune structure de distribution n’assure plus la circulation des films dans la sous-région ouest-africaine. Le Burkina Faso est l’un des pays les plus dynamiques de la sous-région dans le secteur de l’audiovisuel. Si le Festival biennal panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a acquis une renommée internationale, la production télévisuelle burkinabè a réussi à se forger une place relative sur le marché local et sous-régional.
L’enquête réalisée auprès des différents maillons de la filière audiovisuelle – studios d’enregistrement, studios de montage, maisons de production, stations de radio, stations de télévision – révèle que celle-ci génère au moins 778 emplois et environ 658 millions de FCFA (1,4 million USD). Plus de 80 % des structures interrogées sont des micro-entreprises avec un chiffre d’affaires moyen de 40 millions de FCFA (93 000 USD).
Édition et livres
L’enquête réalisée auprès des acteurs de la filière de l’édition – maisons d’édition et de distribution, librairies, agence de presse, journaux, bibliothèques – n’est pas exhaustive car les données chiffrées collectées concernent peu de structures. Cependant, elle donne un aperçu de la taille de ce secteur avec une activité générant au La densité de la production éditoriale reste relativement faible et les maisons d’édition publient en moyenne 5 ouvrages par an. Le maillon de la librairie est, quant à lui, peu développé et de nombreuses boutiques portant l’enseigne de librairie sont en réalité des papeteries vendant des fournitures et quelques livres scolaires. Comme dans le reste des pays de l’UEMOA, ce maillon connaît par ailleurs le phénomène des « librairies par terre ». Ce sous-secteur générerait au Burkina Faso un chiffre d’affaires total de près de 15 millions de FCFA soit 32 200 USD. Ces structures sont de petites unités informelles dont le chiffre d’affaires, très faible, oscille entre 100 000 FCFA (soit 220 USD) pour la plus petite et 900 000 FCFA (soit 2 000 USD) pour la plus grande.
Dotés de budgets qui s’échelonnent de 173 000 € environ pour le FITMO, 345 000 € pour les Récréâtrales à plus d’1 million d’euros pour le FESPACO ou le Salon international d’artisanat de Ouagadougou, ces événements génèrent des revenus non négligeables et engendrent un effet multiplicateur sur les secteurs de la communication, de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme
Si les acteurs de la musique sont dynamiques et présents dans tous les maillons de la chaîne de valeur, ce secteur reste peu structuré au Burkina Faso. L’enquête réalisée auprès des différents maillons de la filière musicale – studios d’enregistrement, maisons de production, maisons de distribution, vente au détail, scènes – révèle que celle-ci génère au moins 372 emplois et 255 millions de FCFA (558 000 USD). Les entreprises qui évoluent dans ce secteur sont majoritairement (81 %) des micro-entreprises. Celles-ci présentent un chiffre d’affaires annuel moyen de 43 millions de FCFA (94 000 USD) mais pour la plupart, il n’excède pas 10 millions de FCFA (21 900 USD).
Théâtre
Le Carrefour international de théâtre de Ouagadougou est une illustration de la volonté de développer de nouveaux publics dans les communautés locales. Il est l’un des théâtres les plus populaires à Ouagadougou et, au cours des dernières années, il a réussi à transformer le théâtre en une affaire populaire au-delà de l’élite culturelle, notamment en diffusant des publicités à la radio et à la télévision et sur les autobus publics ; les pièces sont jouées plus longtemps, généralement de 3 à 4 semaines afin de laisser suffisamment de temps pour le bouche-à-oreille (la plupart des autres scènes du Burkina Faso ne fonctionnent que sur une ou deux dates), et il a toujours présenté des productions locales pertinentes et de haute qualité.
Au Cameroun :
Tout en mettant en lumière l’important vivier créatif et la grande diversité des expressions culturelles qui caractérisent le Cameroun, l’enquête a également montré que ce potentiel demeure largement sous-exploité, surtout si l’on considère que grâce au bilinguisme, les produits culturels camerounais sont en mesure de rayonner dans l’espace francophone comme dans l’espace anglophone.
Souvent informelles et de taille modeste, les entreprises culturelles camerounaises, toutes filières confondues, restent assujetties à une importante précarité liée aux difficultés rencontrées pour rentabiliser leur activité. Outre des coûts souvent alourdis par les taxes appliquées aux intrants importés, nombre d’entre elles peinent à élargir leurs débouchés quand bien même le marché potentiel apparaît très large dans un pays qui compte près de 20 millions d’habitants. Ces difficultés s’expliquent en premier lieu par le cloisonnement du marché des biens culturels, lié à la diversité ethnolinguistique qui caractérise le pays, mais surtout à la défaillance des circuits de distribution, rarement capables de couvrir l’ensemble du territoire. De manière générale, la structuration des maillons des différentes filières se révèle souvent sommaire et insuffisante.
Au Québec (Canada)
Productions cinématographiques
Au cours de la dernière décennie, la fréquentation annuelle dans les cinémas et les ciné-parcs du Québec a fluctué entre 22,2 millions et 29,9 millions d’entrées. En 2011, l’assistance aux projections en français représentait 74 % de la fréquentation totale, comparativement à 68 % en 2000. Une augmentation s’observe également dans le pourcentage de projections en français : alors que cette proportion, sur le nombre total de projections, était de 70 % en 2000, elle s’élevait à 74 % en 2011. Le nombre de copies de films en français distribuées aux établissements cinématographiques a aussi connu une hausse : de 2003 à 2010, ce nombre est passé de 7,1 millions à 7,8 millions, ce dernier chiffre représentant alors 76 % de l’ensemble des copies de films distribuées aux établissements cinématographiques.
Musique enregistrée
En 2011, il s’est vendu 9,25 millions d’albums sur support physique ou numérique au Québec. Parmi les albums québécois vendus, 67 % étaient de langue française. D’ailleurs, depuis 2006, les albums en français ont toujours occupé une part majoritaire de l’ensemble des albums québécois vendus dans la Province. Cette tendance peut notamment s’expliquer par la présence de titres francophones parmi les palmarès des albums les plus populaires (au chapitre des ventes, les plus demandés à la radio, etc.). Ces albums francophones à succès sont, la plupart du temps, des albums québécois. Pour l’ensemble des enregistrements sonores (québécois et autres), la valeur des ventes des albums numériques en français pour l’année 2011 (3,0 M$) a quintuplé par rapport à l’ensemble des ventes de ces albums pour l’année 2008 (0,579 M$).
Livres
De 2007 à 2009, le nombre de livres en français disponibles dans les bibliothèques publiques autonomes23 est passé de 13,1 millions à 14 millions, alors que les livres en français y représentaient 86 % de l’ensemble des livres disponibles. Du côté des ouvrages publiés au Québec, 7,4 millions de livres l’ont été en français en 2003, pour 8,3 millions en 2009. Au cours de ces sept années, 83 % et plus des ouvrages publiés au Québec étaient des livres en français.
En Côte d’Ivoire
Avec une population de près de 20 millions d’habitants dont 49 % d’urbains et 64 % de jeunes, la Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel significatif pour le développement des pratiques culturelles, la diversité de l’offre et l’expansion de la demande culturelles. D’après l’enquête, les trois filières – édition, musique et audiovisuel – génèrent au moins 3 655 emplois à temps plein . Les entreprises présentes dans les filières de l’écrit, de l’audiovisuel et de la musique sont caractérisées par une faible taille notamment dans les deux dernières. La plupart de ces entreprises (65 %) sont des micro-entreprises (moins de 10 salariés) et évoluent le plus souvent dans le secteur informel. Leur contribution à l’économie, en terme de chiffre d’affaires reste marginale allant de 2 millions de FCFA (8 400 USD) pour les plus petites à 8 milliards de FCFA (15,4 millions USD) pour la plus importante. L’ensemble du secteur (édition, audiovisuel, musique, événements culturels) génère un revenu d’au moins 35 milliards de FCFA (76,3 millions USD) et 38 milliards de FCFA (82,8 millions US$) si l’on ajoute le budget des institutions, des organismes de formation et des organisations professionnelles.
Édition et livres
L’enquête réalisée auprès des différents maillons – maisons d’édition, de distribution, librairies, agence de presse, journaux, bibliothèques – estime que la filière de l’édition et du livre génère au moins 1 300 emplois et 26,4 milliards de FCFA (57,6 millions USD). 11 maisons d’édition, 23 imprimeries, 16 librairies, 29 journaux et magazines, 1 agence de presse, 12 bibliothèques (nationale, communales, spécialisées, centres culturels…) sont recensés sur l’ensemble du territoire.
Musique
Le secteur de la musique est relativement dynamique en Côte d’Ivoire comme l’attestent le nombre de pratiques professionnelles certaines et l’essor d’une scène locale reconnue au niveau international. Certains obstacles limitent cependant le développement de ce secteur. L’enquête réalisée auprès des différents maillons de la filière musicale – studios d’enregistrement, maisons de production, maisons de distribution, vente au détail, scènes – révèle que celle-ci génère au moins 1 250 emplois à temps plein et 1,2 milliard de FCFA (2,8 millions USD). 2 unités de duplication industrielle, 15 studios d’enregistrement, 15 maisons de production, 6 maisons de distribution, 2 points de vente spécialisés dans la musique et 4 salles de spectacles sont ainsi recensés sur l’ensemble du territoire.
Les entreprises qui évoluent dans ce secteur sont majoritairement des microentreprises. Leur chiffre d’affaires oscille entre 2 et 250 millions de FCFA (entre 4 400 et 550 000 USD) mais, pour la plupart des entreprises, il n’excède pas 25 millions de FCFA (55 000 USD).
Au Sénégal
Comme au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, les industries culturelles sont en développement au Sénégal. Les coûts de production des biens et services culturels ne sont pas systématiquement amortis sur le marché national car la taille de la population et le pouvoir d’achat sont restreints. Les entreprises évoluent principalement dans l’informel et il est difficile d’en estimer la contribution à la richesse nationale tant une grande partie échappe aux recensements statistiques. Le secteur de la culture dispose cependant d’un potentiel certain qui peut générer des recettes considérables en cas de succès. Les résultats de l’enquête (à prendre avec précaution) révèlent que l’ensemble du secteur (édition, audiovisuel, musique et événements culturels) génère au moins 2 455 emplois et 12,5 milliards de FCFA (27,3 millions USD).
Édition et livres
L’édition est un secteur relativement récent au Sénégal puisqu’un embryon d’industrie du livre est né au milieu des années 1970. La production éditoriale est dominée par le français dans un pays où la majorité de la population ne parle pas cette langue. Il existe cependant une édition en langues nationales portée par une forte volonté politique de leur promotion (il existe un fonds d’aide à l’édition). Celle-ci reste malgré tout fragile compte tenu de la faiblesse de ses débouchés liée au taux d’analphabétisme. L’enquête réalisée auprès des acteurs de la filière de l’édition – maisons d’édition, de distribution, librairies, agences de presse, journaux, bibliothèques – révèle un chiffre d’affaires du secteur d’environ 8,5 milliards de FCFA (18,3 millions USD) et une contribution à l’emploi de 585 personnes.
Dotés de budgets qui s’échelonnent de 173 000 € environ pour le FITMO, 345 000 € pour les Récréâtrales à plus d’1 million d’euros pour le FESPACO ou le Salon international d’artisanat de Ouagadougou, ces événements génèrent des revenus non négligeables et engendrent un effet multiplicateur sur les secteurs de la communication, de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme
Musique
L’enquête réalisée auprès des différents maillons de la filière musicale – studios d’enregistrement, maisons de production, maisons de distribution, vente au détail, scènes – révèle que celle-ci génère au moins 660 emplois et 460 millions de FCFA (1 million USD). 13 salles de répétitions, 12 unités de duplication (industrielles et artisanales), plus de 60 studios d’enregistrement et de montage, 16 maisons de production, 7 maisons de distribution, 16 salles de spectacles sont ainsi recensés sur l’ensemble du territoire. Une très grande majorité des entreprises de ce secteur sont des microentreprises (81 %) et il est difficile d’évaluer leur activité étant donné le très faible taux de réponse des structures interrogées concernant leur production et leur chiffre d’affaires.
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