Dans le cadre du débat sur l’alimentation en Afrique de l’Ouest, WATHI a échangé avec Elkane Mooh. Il est directeur d’Oxfam au Tchad. Dans cet entretien, il évoque l’état de la sécurité alimentaire au Tchad, les actions prises par le gouvernement tchadien pour résoudre les questions d’insécurité alimentaire dans le pays ainsi que les missions d’Oxfam au Tchad.
Elkane Mooh
Quel est l’état actuel de la sécurité alimentaire au Tchad?
La situation alimentaire au Tchad varie d’une région à l’autre. Alors que le Sud du pays ne connaît pas de problème d’insécurité alimentaire du fait d’une bonne pluviométrie et des terres plus fertiles, le Nord-est désertique, connaît une faible pluviométrie doublée d’un sol sablonneux peu propice à l’agriculture. Les régions du Centre, de l’Est et de l’Ouest ont une situation dans l’ensemble acceptable avec toutefois, chaque année, des problèmes de soudure. Ces problèmes sont dus à l’insuffisance de banques de céréales ; ce qui entraine une insécurité alimentaire cyclique.
Nous pouvons dire que l’insécurité alimentaire cyclique au Tchad est due à des facteurs naturels comme l’insuffisance de terres arables, la désertification, l’insuffisance de la pluviosité et l’inégal accès à la terre et aux moyens de production.
Qu’en est-il des produits alimentaires consommés par les Tchadiens? Quelle est votre appréciation de la qualité de ces aliments?
Dans l’ensemble, les Tchadiens consomment des aliments de qualité, mais pendant les périodes de soudure, les régions affectées connaissent une sous-alimentation qui engendre de graves problèmes de malnutrition. Les pays frontaliers comme le Cameroun et la Libye offrent également des possibilités pour ceux qui ont les moyens d’avoir accès à des aliments de qualité. De plus, des efforts sont faits par le gouvernement tchadien pour une meilleure gestion des terres arables et une bonne répartition des aliments les plus consommés.
Nous pouvons dire que l’insécurité alimentaire cyclique au Tchad est due à des facteurs naturels comme l’insuffisance de terres arables, la désertification, l’insuffisance de la pluviosité et l’inégal accès à la terre et aux moyens de production
Il faut aussi noter que paradoxalement, le Tchad est le deuxième plus grand Cheptel d’Afrique, ce qui offre des opportunités d’avoir suffisamment des protéines animales et des moyens de subsistance pour la population.
Quelles sont les actions mises en œuvre par l’État tchadien pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays?
Le gouvernement vient de lancer une vaste réforme foncière qui, si elle aboutit, va permettre à tous d’avoir accès à la terre. De plus, avec l’appui des partenaires au développement, les nouvelles techniques agricoles sont expérimentées pour faire accroître la production et la conservation des aliments. Il s’agit essentiellement des cultures hors sols. (Hydroponie, des banques de céréales, des cultures de contre saison).
Il faut aussi noter que paradoxalement, le Tchad est le deuxième plus grand Cheptel d’Afrique, ce qui offre des opportunités d’avoir suffisamment des protéines animales et des moyens de subsistance pour la population
Quel est la mission d’OXFAM au Tchad?
Nous intervenons dans plusieurs domaines au Tchad. Nos missions consistent à aider les producteurs agricoles autour de l’égal accès à la terre et aux moyens de production, à veiller à la bonne gouvernance foncière au Tchad et à intervenir sur les questions de sécurité alimentaire dans le pays.
Source photo : Oxfam
Elkane Mooh est le directeur du bureau d’Oxfam au Tchad. Il dirige l’ensemble des opérations et des équipes dans le pays.
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Le Tchad est un pays qui a pleines des potentialités agricoles, en cheptels voire les ressources minières mais il en manque des mains d’œuvres qualifiées pour l’exploitation de ces ressources. Non seulement ça dans le domaine agricole, il y’a l’insécurité alimentaire due au non respect de la conservation des produits dans le temps où à la valeur économique. Aussi il faut noter les conditions climatiques au Tchad qui a un impact sur l’agriculture.