Ancien chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré (56 ans) est le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le parti dont il est le chef et qu’il a créé en mars 2010. Formé à l’École supérieure de commerce de Bordeaux (France), il a été ministre du Commerce, de l’Industrie et des Mines, puis de l’Économie et des Finances. Il prend ensuite brièvement la tête du Conseil économique et social entre 1996 et 1997 avant de devenir le directeur Afrique et Moyen-Orient d’Areva (2006-2011), puis d’occuper la fonction de directeur général adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) à New York de 1999 à 2006.
Biographie des candidats
Le candidat à l’élection présidentielle Roch Marc Christian Kaboré commence la politique en septembre 1989 en devenant ministre des Transports et des Communications. Il conserve son portefeuille en 1990, obtenant en plus le titre de ministre d’État. Il devient ensuite ministre chargé de la Coordination de l’Action gouvernementale en juin 1991, puis est élu député en mai1992. Il continue son ascension au gouvernement en devenant ministre des Finances de juin 1992 à septembre 1993 puis ministre chargé des Relations avec les Institutions jusqu`à sa nomination en tant que Premier ministre le 22 mars 1994. Ancien fidèle parmi les fidèles de Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré (58 ans) a claqué la porte du régime en janvier 2014 avec deux autres proches de l’ex-président : Salif Diallo et Simon Compaoré. Opposés à la volonté du chef de l’État de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, les trois hommes ont alors fondé le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et rejoint l’opposition.
Bénéwendé Sankara (56 ans) n’a aucun lien de parenté avec le capitaine Thomas Sankara. Il est le candidat d’une coalition regroupant neufs partis politiques dits « sankaristes ». Deux fois candidat malheureux aux présidentielles de 2005 et 2010 face à Blaise Compaoré, Me Sankara a longtemps été qualifié d’ « avocat des causes perdues » au Burkina. Il a en effet été le défenseur des étudiants grévistes poursuivis par l’ancien pouvoir et s’est illustré dans l’affaire Norbert Zongo, un journaliste assassiné en 1998 alors qu’il enquêtait sur la disparition du chauffeur de François Compaoré, frère cadet du président Compaoré. Il est également l’avocat principal dans l’emblématique dossier Thomas Sankara, rouvert fin mars après deux décennies de combats politico-juridiques restés sans suite sous l’ancien régime.
Opposante du régime Compaoré, Saran Serémé (46 ans) est la présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC). Elle est surnommée « l’amazone de Tougan » – du nom de son fief dans le nord du pays – et est devenue l’égérie de la révolte d’octobre 2014. Quelques jours avant la grande manifestation qui a entraîné la chute de Blaise Compaoré, Saran Sérémé a organisé une grande marche de femmes contre le projet de modification de la Constitution. Transfuge du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti présidentiel de Compaoré, elle en a claqué la porte en 2012 après que sa formation lui avait refusé le parrainage aux législatives. Après le départ de Compaoré, son nom a brièvement été évoqué pour prendre la tête de la transition.
Ancien directeur de cabinet de la présidente de la commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, Jean-Baptiste Natama (51 ans) est le candidat de la Convergence patriotique pour la renaissance/ Mouvement progressiste (CPR/MP), mouvement dont il est le président. Il a été militaire et a notamment participé à la « guerre de Noël » entre le Mali et le Burkina Faso en 1985. Il a ensuite occupé plusieurs postes au sein d’organisations internationales où il a été entre autres conseiller principal du représentant du Programme alimentaire mondial des Nations Unies au Burundi et au Rwanda (1999-2000) et expert analyste au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), en 2001. Son nom a également été évoqué pour prendre la tête de la transition.
Salvador Maurice Yaméogo (58 ans) est l’un des fils du premier président de la Haute-Volta, qui a pris le nom de Burkina Faso sous l’ère Sankara. Il est macro-économiste de formation et a vécu en Côte d’Ivoire pendant 15 ans (de 1985 à 2000) où il a été actif dans les secteurs du négoce, des filières des produits de base et du transport. Il fait partie des derniers à avoir déposé son dossier au Conseil constitutionnel et est à la tête du Rassemblement des démocrates pour le Faso (RDF). Huit autres partis politiques ont signé un protocole d’accord avec le RDF, afin d’aider son candidat à remporter les élections au soir du 11 octobre prochain.
Né en 1951 en Côte d’Ivoire, Ram Ouédraogo est rentré dans son pays d’origine en 1984 pendant la révolution qui rebaptisera la Haute-Volta Burkina Faso. Il est le fondateur du premier parti écologiste burkinabe, l’Union des verts du Burkina (UVDB), et a été en 1999 ministre d’État puis député en 2002, avant de créer un nouveau parti en 2005, le Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEB). Il a déjà été deux fois candidat à l’élection présidentielle : il est arrivé second derrière Blaise Compaoré en 1998 avec 6,61 % des suffrages et n’a obtenu que 2,04 % des voix lors du scrutin de 2005.
Ablassé Ouédraogo est le président du parti Le Faso autrement. Il a, comme d’autres opposants, évolué dans l’ombre du régime Compaoré. Il a été membre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), puis ministre des Affaires étrangères (1994-1999) et conseiller spécial de Blaise Compaoré. Économiste reconnu, il passe ensuite par plusieurs institutions internationales, notamment en tant que directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avant de jouer les médiateurs de l’Union africaine dans différentes crises, comme à Madagascar, et d’être élu député en 2012.
Adama Kanazoé est un jeune homme politique âgé de 36 ans. Il est le candidat de l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la république (AJIR). Opérateur économique, il est administrateur de la Holding Business and Development in Africa (Hbda), un groupe actif dans les secteurs dans la logistique, la communication et la distribution de produits télécoms.
Françoise Toé (65 ans) est expert-comptable de formation et dirige le cabinet Seccapi. Elle occupait auparavant le poste de Secrétaire nationale aux relations extérieures du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) qu’elle représentait en France. Elle a été investie candidate de ce parti à la fin du mois de juin.
Issaka Zampaligré est l’un des deux candidats indépendants à cette élection présidentielle. Il est avocat aux Barreaux des Hauts-de-Seine (région parisienne) et du Burkina Faso. Âgé de 50 ans, il est également spécialiste en droit bancaire et financier, notamment en financement de projets d’infrastructures et de l’énergie en Afrique.
Candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle du Burkina Faso, Boukaré Ouédraogo dit Tintin est le premier Vice-président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics. Il est également à la tête de l’Association des promoteurs immobiliers du Burkina. L’opérateur économique est né vers 1959.
Peu connu des Burkinabé, Victorien Tougouma (42 ans) représente le Mouvement africain des peuples (MAP). Il est chef d’entreprise dans le domaine du transport logistique et a présidé la Jeune chambre internationale du Burkina (JCI).
Président du Parti de renaissance nationale (PAREN, parti d’opposition fondé par Laurent Bado), Tahirou Barry est un juriste âgé de 39 ans. Né à Gagnoa en Côte d’Ivoire, il a gravi les échelons au sein de son parti à partir de 1999 avant d’en prendre la tête en 2002. Après quelques expériences journalistiques, Tahirou Barry a été directeur du personnel à l’université de Ouagadougou (où il a étudié), fonction qu’il a exercée pendant trois ans avant de s’engager dans une entreprise minière où il occupe actuellement la fonction de chef de personnel.