Auteur : Banque Africaine de Développement (BAD)
Type de publication : Rapport
Date de publication: 2017
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Stratégie du pays, portefeuille et positionnement de la banque
Cadre stratégique du pays
Le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) 2016-2020 est le référentiel de développement du Burkina Faso. A la suite des élections présidentielle et législatives 8 de novembre 2015, le gouvernement burkinabè s’est doté d’un référentiel dedéveloppement traduisant son Programme politiquequi est : “Bâtir avec le peuple, un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice”.Ainsi, le PNDES 2016-2020, qui succède àla Stratégie de croissance accélérée et de développement (SCADD) 2011-2015 a été élaboré dans ce contexte. Issu d’un processus participatif entamé depuis mars 2016, le PNDES a été adopté en juillet 2016.
L’objectif global du PNDES est de transformer structurellement l’économie du Burkina Faso pour une croissance forte, inclusive et durable, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social.
Le PNDES s’articule autour de trois axes stratégiques: L’axe 1-réformerles institutions et moderniser l’administration, est consacré à l’amélioration de la gouvernance dans ses dimensions, sécuritaire, politique, administrative, économique et locale. L’axe 2-développer le capital humain traite de l’éducation, de la formation technique et professionnelle, de la santé et population, de l’eau et l’assainissement. L’axe 3, dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, vise l’amélioration de la productivité des secteurs agricoles, de l’industrie et des services, le déploiement des investissements structurants dans l’énergie, les transports et les TIC.
Le PNDES ambitionne, entre autre, (i) de générer un taux de croissance économique annuel moyen de 7,7%, (ii) de réduire l’incidence de la pauvreté à 35% en 2020 contre à 40,1 % en 2014, (iii) de maîtriser la croissance démographique annuelle à 2,7% en 2020contre 3,1% en 2015; et (iv)d’accélérer le développement du capital humain.3.2Défis/faiblesses pour la transformation structurelle de l’économie.
La prédominance de la pauvreté en milieu rural.
Neuf pauvres sur dix vivent en milieu rural. Cette prédominance dela pauvreté est essentiellement imputable aux inégalités accentuées dans le monde rural, inégalités liées au genre, à l’analphabétisme, au manque d’infrastructures sociales et sanitaires. Ces inégalités engendrent la faiblesse de la productivité en milieururalequi, à son tour, alimente le cercle vicieux de la pauvreté. Elles enferment ainsi le monde rural burkinabè dans une agriculture de subsistance qui ne permet pas de dégager des surplus pour la transformation.
La forte dépendance de l’agriculture d’une pluviométrie aléatoire de type sahélien.
Elle résulte du manque d’investissements dans les infrastructures rurales notamment d’irrigation et de maitrise de l’eau. Moins de 14% du budget de l’Etat est consacré au monde rural qui occupe86 % de la population active et contribue à 35% du PIB. Le financement de l’investissement dans le secteu rprovient pour l’essentiel de l’aide publique au développement: environ 80 % du budget global d’investissement du secteur rural. Compter uniquement sur la pluviométrie dans un pays sahélien fortement soumis aux effets du changement climatique, ne permettra pas au Burkina Faso de s’appuyer sur le secteur rural en général et sur l’agriculture et l’élevage en particulier, pour une transformation structurelle de son économie.
Les paramètres actuels du secteur de l’énergie ne favorisent pas une industrialisation et une transformation structurelle de l’économie burkinabè. L’insuffisance de l’offre d’électricité est l’une des plus frappantes sur le continent: un taux d’accès de 18,8% contre environ 40% en moyenne en Afrique
Les paramètres actuels du secteur de l’énergie ne favorisent pas une industrialisation et une transformation structurelle de l’économie burkinabè. L’insuffisance de l’offre d’électricité est l’une des plus frappantes sur le continent: un taux d’accès de 18,8% contre environ 40% en moyenne en Afrique.
Le coût de revient du kWh d’électricité oscille entre 130 et 150FCFA et demeure l’un des plus élevés de l’Afrique de l’Ouest (63 à 75 FCFA pour la Côte d’Ivoire). Avec plus de 65% de l’électricité d’origine thermique au diesel et au fuel-oil, les variations des cours du pétrole ont un impact négatif sur la production énergétique. En outre, le pays importe, en moyenne, plus de 30% de sa consommation d’énergie de la Côte d’Ivoire dont l’économie est en expansion et a elle-même besoin de plus d’énergie.
Forces /opportunités pour la transformation structurelle de l’économie
Les potentialités agro-écologiques du Burkina Faso peuvent l’aider à réaliser une croissance accélérée du secteur rural. Ces atouts se traduisent par l’existence d’un grand potentiel en terres cultivables estimé à 9 millions d’hectares dont environ 46% sont exploités. Quant aux terres irrigables, elles atteignent 233.500 ha, dont environ 12 à 14% seulement sont actuellement exploitées. En outre, le pays dispose de 500.000 ha de bas-fonds facilement aménageables. De même, les potentialités pour le développement de l’irrigation, de la pêche et de l’aquaculture sont immenses. Avec environ 1200 plans d’eau (barrages, lacs, mares), le pays peut mobiliser jusqu’à cinq milliards de mètres cube d’eau de surface par an. Quant à l’élevage dont l’essor est lié à celui de l’agriculture, il a un potentiel qui en fait un des vecteurs de l’exportation du Burkina Faso vers les pays voisins. Il comptait en 2014un cheptel numériquement important et varié : 9.091.000 de bovins, 23.200.000 petits ruminants, etc. Le pays dispose également d’un cadre réglementaire diversifié (loi d’orientation agro-sylvo-pastoral, faunique et halieutique, loi sur le foncier rural, etc.) et offre d’importantes opportunités de développement de l’entreprenariat agricole. Ces potentialités offrent des possibilités de créer des chaînes des valeurs de diverses filières agro-pastorales comme le pôle intégré de croissance de Bagrépole, en cours de réalisation, de Sourou et de Samendéni (voir encadré 1).
Portefeuille et positionnement de la Banque au Burkina Faso
A fin avril 2017, le volume total du portefeuille est de 335,35millions d’UC, pour 16 projets actifs. Le taux de décaissement global est estimé à 32%, pour un âge moyen de deux anset demi. La distribution sectorielle du portefeuille actif comprend le transport (46%), l’agriculture (21%), l’eau et l’assainissement (10%), le secteur privé (12%),l’énergie (8%) et le multi secteur (3%).Voir annexe4. Le portefeuille de la Banque est jugé performant. Il ne contient aucun projet problématique.
La Banque continuera de jouer un rôle de premier plan dans la coordination de l’aide des PTF sur la période 2017-2021. Elle est le premier partenaire du Burkina Faso en termes d’infrastructures et le troisième PTF en matière d’aide au développement après l’Union Européenne et la Banque mondiale.
A fin avril 2017, le volume total du portefeuille est de 335,35millions d’UC, pour 16 projets actifs. Le taux de décaissement global est estimé à 32%, pour un âge moyen de deux anset demi. La distribution sectorielle du portefeuille actif comprend le transport (46%), l’agriculture (21%), l’eau et l’assainissement (10%), le secteur privé (12%),l’énergie (8%) et le multi secteur (3%).Voir annexe4. Le portefeuille de la Banque est jugé performant. Il ne contient aucun projet problématique
La Banque a présidé la troïka des PTF de 2013 à 2014 avec le Système des Nations Unie et le Canada. De 2014 à 2015, elle a assuré le rôle de chef de file du Cadre sectoriel de dialogue pour les infrastructures et celui du chef de file du secteur de l’eau et assainissement de juin 2015 à octobre 2016.Elle a coordonné les PTF intervenant dans le domaine de l’emploi des jeunes et de la formation professionnelle entre 2014 et 2016. Cette dynamique dans la coordination et le positionnement de la Banque sera renforcée sur la période 2017-2021.
Dans le cadre de la mise en œuvre du DSP 2017-2021, la Banque s’emploiera à mobiliser des cofinancements auprès des autres PTF (voir 5.5). Pour rappel, les ressources de la Banque ont servi de levier pour mobiliser l’équivalent de 103,4 millions d’UC en cofinancements sur la période 2012-2016.