Auteur : FAO
Type de publication: Rapport
Date de publication: 2020
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Une insécurité croissante aggravée par la maladie à coronavirus 2019 (covid-19) Depuis début janvier 2018, le Burkina Faso est confronté à une insécurité grandissante qui a engendré des mouvements massifs de population. Outre la crise sécuritaire qui touche le pays, les premiers cas de personnes infectées par la pandémie de la covid-19 ont été confirmés le 9 mars 2020.
Au 1er juin 2020, 883 cas ont été confirmés dont 322 femmes, enregistrés dans neuf régionsdu pays – le Centre, les Hauts Bassins, le Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun, le Plateau Central, les Cascades, le Centre-Sud, le Sud-Ouest et le Sahel.
Outre la crise sécuritaire qui touche le pays, les premiers cas de personnes infectées par la pandémie de la covid-19 ont été confirmés le 9 mars 2020.
Afin de lutter contre la pandémie, le Gouvernement du Burkina Faso a mis en place quatre types de mesure: (i) les mesures de protection et de prévention de la propagation du virus; (ii) la réalisation d’une étude d’analyse macroéconomique de l’impact de la covid-19; (iii) les mesures de mitigation; et (iv) la formulation d’un plan de riposte.
Par conséquent, certaines mesures mises en place ont impacté la vie économique, sociale et politique du pays, notamment l’interdiction de tout regroupement de plus de 50 personnes, l’instauration d’un couvre-feu de 19h à 5h du matin, la fermeture des frontières terrestres et ferroviaires, l’isolement de certaines villes et la fermeture de certains marchés dont à Ouagadougou.
Suite à une relative stabilité des cas d’infection, confirmée par les services techniques du Ministère de la santé, le Gouvernement a progressivement levé certaines restrictions et révisé certaines mesures afin de réduire leurs impacts sur les populations (réduction des heures de couvre-feu de 21h à 4h du matin, reprise progressive du travail au bureau, ouverture des marchés et de centre de culte religieuse), en instaurant cependant une forte sensibilisation sur la distanciation et le port obligatoire de masque.
Néanmoins, la situation reste instable et des risques de contamination persistent, surtout au sein des populations les plus vulnérables, si ces différentes mesures ne sont pas respectées. En outre, les fermetures des frontières, les quarantaines et les perturbations du marché, de la chaîne d’approvisionnement et du commerce pourraient restreindre l’accès des populations à des sources de nourriture suffisantes, diversifiées et nutritives, en particulier dans les zones considérablement touchées par le virus ou par des niveaux élevés d’insécurité alimentaire.
Face à cette situation, des mesures sociales estimées à 76 milliards de XOF ont été prises par le Gouvernement du Burkina Faso pour soulager la population des difficultés qu’impose cette pandémie.
Dans un contexte déjà fragile marqué par l’insécurité et la vulnérabilité des populations, aujourd’hui exacerbé par la pandémie de la covid-19, il est essentiel d‘investir de manière adéquate et urgente dans les mécanismes de surveillance, d’alerte et de réponse afin d’assurer une meilleure coordination et une assistance rapide en vue de protéger et de renforcer les moyens d’existence des ménages touchés et d’éviter la détérioration de l’insécurité alimentaire et de la propagation de la maladie.
La fermeture des frontières pourrait également accroitre le 6 développement de maladies animales, en particulier dans les zones transfrontalières, fermer les marchés de bétail, réduisant ainsi l’offre de protéines animales (viande, lait) pour les communautés, et appauvrir les pasteurs et leurs familles, conduisant à une crise alimentaire et nutritionnelle.
Enfin, les perturbations des mouvements de transhumance pourraient engendrer une pression accrue sur les ressources disponibles et une recrudescence des conflits. Avantage comparatif Bénéficiant d’une expertise scientifique et d’appui à l’élaboration de politique de haut niveau en matière de sécurité alimentaire, de nutrition, de production agricole durable et de santé animale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a un positionnement unique pour développer et mettre en œuvre ce plan d’action en réponse à la pandémie de la covid-19.
La FAO répond aux situations d’urgence, de relèvement et de développement en lien avec son mandat et est représentée sur le terrain dans cinq régions du Burkina Faso (Centre-Nord, Centre-Ouest, Est, Nord et Sahel). Une combinaison de connaissances techniques et pratiques donne à la FAO un avantage comparatif pour répondre aux impacts considérables de la pandémie à travers une approche unique, multidisciplinaire et multisectorielle.
Une approche adaptative
La mise en œuvre du Plan de réponse actuel se fera conformément aux priorités nationales et internationales. Ainsi, le Plan de réponse concorde avec le Plan de préparation et de riposte du Gouvernement du Burkina Faso à la covid-19 avec la composante de la FAO dans le cadre du Plan de réponse humanitaire global des Nations Unies contre la covid-19.
Par ailleurs, les efforts s’inscrivent d’une part dans le cadre du Réseau mondial de prévention des crises alimentaires, soutenu par de nombreux partenaires, et d’autre part, au sein de la nouvelle Initiative Main dans la main de la FAO.
En outre, l’approche de mise en œuvre s’inscrira dans le cadre du nexus humanitaire-développement-paix et sera souple et adaptative, afin de répondre aux risques et aux vulnérabilités engendrés par la covid-19, notamment en matière d’insécurité alimentaire, de malnutrition et de cohésion sociale.
Des protocoles standards pour la distribution de l’aide alimentaire ont été développés et seront appliqués par la FAO. Par ailleurs, pour certaines activités spécifiques, des innovations sont déjà en cours dans le cadre de la mise en œuvre du programme critique de la FAO, telles que la distanciation physique pour les programmes d’espèces contre travail, la réduction du nombre de participants à certaines activités, etc.
Enfin, comme l’ensemble du système des Nations Unies, la FAO fournit une assistance aux populations touchées conformément aux normes gouvernementales du pays ciblé et se fera sur la base des principes suivants:
- Garantir la protection de tous les acteurs engagés dans la mise en œuvre du Plan y compris les bénéficiaires à travers la formation et la dotation en équipements d’hygiène pour le respect des mesures du ministère de la santé.
- Garantir la protection et la sécurité des bénéficiaires en prenant en compte l’approche ‘’ne pas nuire’’ et toutes les parties prenantes par la sensibilisation, la formation et équipement en matériel adéquat.
- Garantir la protection du personnel de la FAO. Des partenariats renforcés et durables La FAO a une expérience solide en matière de transferts de compétences et de renforcement des capacités des acteurs (approche «faire-faire») et dispose à ce titre d’un schéma consolidé d’engagement de la partie gouvernementale, des organisations non gouvernementales (ONG) et des partenaires du secteur privé dans la mise en œuvre des projets, afin d’assurer la durabilité des interventions et l’adhésion des communautés aux acquis et objectifs des projets mis en œuvre.
Des protocoles d’accord sont signés avec des partenaires opérationnels, associations et ONG ayant une expertise et une légitimité auprès des communautés des zones d’intervention, pour la mise en œuvre des activités sur le terrain et l’encadrement rapproché des bénéficiaires. Les partenaires techniques sont constitués des structures publiques de l’ancrage institutionnel et des structures spécialisées, sollicitées pour des études spécifiques dans le cadre du projet.
Les structures publiques, notamment celles relevant du Ministère en charge de l’élevage, sont chargées du suivi et de l’appui technique des activités sur le terrain, en cohérence avec la politique de leur ministère. Elles assurent la capitalisation des résultats du projet et la continuité des actions en fin du projet, dans le cadre de leur mandat régalien.
Mis en œuvre en étroite collaboration avec le Gouvernement, le Plan de réponse actuel sollicitera également un fort engagement du Cluster sécurité alimentaire. De plus, il sera aligné avec les documents stratégiques du Gouvernement relatifs à la covid-19, notamment la Stratégie d’adaptation du secteur agricole face à la situation sanitaire (Ministère de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles, avril 2020).
Enfin, les partenariats stratégiques existants entre la FAO, le PAM, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés seront renforcés pour répondre aux besoins immédiats des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, qui risquent d’être exacerbés par la pandémie. Les messages d’information et de sensibilisation seront adaptés au modèle de l’OMS pour atteindre le plus de personnes possibles notamment en milieu rural.
La FAO suivra les approches de ciblage afférents aux systèmes existants, notamment pour la mise en œuvre d’initiative de filets sociaux, en coordination avec ses partenaires. En ce qui concerne les autres initiatives, la FAO focalisera son appui sur les couches les plus vulnérables, à savoir:
- Les ménages urbains et péri-urbains touchés par les mesures de confinement: une priorité sera donnée aux femmes cheffes de ménage et/ou aux ménages vulnérables avec des enfants de moins de 5 ans.
- Les ménages déplacés et les communautés d’accueil, touchés par l’insécurité et qui souffriront des impacts cumulés de la covid-19.
- Les agriculteurs de subsistance et petits producteurs, avec des faibles capacités de commercialisation et d’accès aux marchés et aux intrants.
- Les pasteurs transhumants et pasteurs vulnérables impactés par les perturbations de la mobilité et le faible accès aux ressources.