La situation des jeunes filles au Sénégal « Je ne trouve pas cela facile surtout du côté des jeunes filles qui veulent se faire une place dans la société. Ce n’est pas facile pour les femmes entreprenantes de réussir là où un homme peut réussir. Même si tu as les compétences, même si tu as le potentiel, cela reste très difficile juste parce que tu es une femme. On nous considère comme un “sexe faible”. Dans la société, nous pouvons entendre des choses comme : ” Pour qui elle se prend? Ce qu’elle fait n’est pas pour une femme.” Il y a beaucoup de choses, quand tu veux les faire, on te considère comme quelqu’un qui va au-delà du rôle assigné. Même au sein de la famille, vous pouvez avoir des remarques comme : « Tu es une fille, tu dois faire des choses de fille. Tu es une fille, tu dois rester tranquille. » Il y a des agences qui octroient des financement mais ce n’est pas facile d’y accéder. Je trouve que cela aurait été mieux de faciliter l’accès puisque c’est pour aider les jeunes entrepreneurs Pour beaucoup de gens, le rôle de la femme, c’est d’aller à l’école, faire des études ou avoir un petit boulot et c’est tout. La femme ne doit pas vraiment se lancer dans l’entrepreneuriat, sinon, dans certaines localités, elle peut être traitée de tous les noms. Cela fait trop mal au cœur de te voir affaiblie, de te sentir insignifiante dans certaines situations parce que tu es une femme. Ton entourage pense que juste parce que tu es une femme, tu ne peux pas faire grand chose.» Les conditions d’accès au financement de projets pour les femmes « Ce n’est pas du tout facile de trouver un financement lorsque tu es une jeune entrepreneure. Personnellement, jusqu’à présent, je n’ai pas eu de financement. Je travaille avec les moyens du bord. J’ai commencé avec une bobine de fil de 300 FCFA pour mon activité. Il y a des agences qui octroient des financements mais ce n’est pas facile d’y accéder. Je trouve que cela aurait été mieux de faciliter l’accès puisque c’est pour aider les jeunes entrepreneurs. Il m’est difficile d’y accéder. Il faut avoir quelqu’un pour te venir en aide. » La Covid-19 et ses conséquences sur l’entrepreneuriat des femmes au Sénégal « On ne voit plus les clients parce que beaucoup de gens ne veulent pas sortir par précaution. Avec les livraisons et la vente en ligne, j’essaie de surmonter les dégâts de la Covid-19. Malgré les difficultés, nous essayons de nous en sortir. Je trouve que le numérique est assez convenable pour faire avancer son business. Il est vraiment avantageux de faire des publications sur les réseaux sociaux afin d’y élargir son marché. » Les recommandations à l’égard de l’État des jeunes filles Il faut faciliter l’accès aux financements parce qu’il y a des organisations qui financent des jeunes entrepreneurs mais il est difficile d’y accéder. Pour les femmes qui n’ont pas eu l’opportunité de faire des études poussées, ce n’est pas du tout facile de suivre toutes ces procédures. Il faut donc simplifier les procédures pour que le maximum de personnes puissent bénéficier des fonds disponibles. Je trouve que le numérique est assez convenable pour faire avancer son business. Il est vraiment avantageux de faire des publications sur les réseaux sociaux afin d’y élargir son marché Je demande aux jeunes filles comme moi de ne pas écouter ce que les gens disent mais d’écouter leur tête et leur cœur. Je sais que c’est difficile mais en tant que femme, il est possible d’y arriver. La femme est naturellement très forte. C’est la femme qui met au monde. Nous pouvons y arriver. Ne pas écouter les gens et se dire que tant que Dieu est là, nous allons y arriver. Et tant qu’on veut, on peut. Je conseille aux femmes de croire en elles, peu importe ce qui arrive. »
Fatou Binetou Sarr a 25 ans, elle a suivi une formation en marketing et communication après des études en stylisme et modélisme à l’École des arts. Elle fait du modeling et gère une activité de vente d’articles faits main, via sa page sur le réseau social Instagram Zahra’fric.