Auteur (s) : François GEMENNE, Julia BLOCHER, Florence DE LONGUEVILLE, Sara VIGIL DIAZ TELENTI, Caroline ZICKGRAF, Dalila GHARBAOUI & Pierre OZER
Organisation affiliée : Géo-Eco-Trop
Type de publication : Revue (Numéro Spécial)
Date de publication : 2017
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L’Afrique de l’Ouest, dont la population est estimée à 340 millions de personnes réparties dans seize pays, enregistre des niveaux élevés de pauvreté et est sujette à de nombreux troubles politiques. Elle fait également face à un nombre croissant de catastrophes naturelles dont la fréquence et l’intensité s’amplifieront encore sous l’effet du réchauffement climatique.
Cette région se caractérise par un niveau exceptionnellement élevé de migrations intra régionales. D’abord exclusivement coutumières, ces migrations sont aujourd’hui également liées aux inégalités économiques, aux troubles politiques et aux dégradations de l’environnement. Du fait d’une histoire commune, les frontières entre la plupart des pays de la région sont assez poreuses, voire ouvertes dans certains cas, ce qui facilite les migrations, même si nombreux migrants tentent plutôt de rejoindre l’Europe, parfois dans des conditions très dangereuses.
CHANGEMENT CLIMATIQUE, CATASTROPHES NATURELLES, ET FLUX MIGRATOIRES
Changement climatique et catastrophes naturelles
Les pays d’Afrique de l’Ouest sont touchés par de nombreuses catastrophes naturelles depuis longtemps. Ces dernières décennies, on observe une augmentation significative de leur fréquence et de leur intensité attribuable au réchauffement climatique. Inondations, sécheresses, perturbation des saisons pluvieuses et vagues de chaleur sont les événements météorologiques extrêmes les plus tangibles qui affectent les populations ouest-africaines. A cela, il convient d’ajouter une forte érosion côtière sur l’ensemble du littoral, depuis la Mauritanie jusqu’au Nigeria.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement a mis en évidence dix-neuf « points chauds » climatiques en Afrique de l’Ouest.
Ce sont les zones les plus sévèrement touchées par les catastrophes naturelles et les modifications climatiques qui nécessitent en priorité un suivi et une planification ciblée d’adaptation. Ces points chauds, principalement situés dans la partie centrale du Sahel, au Niger, au Burkina Faso, dans le nord et sur la côte du Ghana, ainsi que dans le nord du Togo, au Bénin et au Nigeria, sont souvent transfrontaliers, soulignant le fait que la gestion des risques requiert une réponse inter-États.
Les effets des changements climatiques sont fortement ressentis par les populations rurales, peu importe leur position géographique et la zone climatique considérée. Une majorité des habitants souffre d’une diminution de la longueur de la saison des pluies ainsi que d’une augmentation des périodes sèches à l’intérieur des saisons pluvieuses.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement a mis en évidence dix-neuf « points chauds » climatiques en Afrique de l’Ouest
Le secteur agricole emploie 60% de la population active en Afrique de l’Ouest bien qu’il ne participe qu’à 35% du PIB. Les économies des pays de cette région sont particulièrement vulnérables au changement climatique puisque les populations y sont fort dépendantes de l’agriculture pluviale. Les catastrophes naturelles comme les sécheresses et les inondations ont affecté plus de 34 millions de personnes sur l’ensemble du continent africain (dont 19 millions en Afrique de l’Ouest) en 2012, et ont entraîné des pertes économiques supérieures à 1,3 milliard de dollars entre 2011 et 2012. Ces chiffres augmenteront indéniablement à l’avenir. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) rapporte que le nombre de personnes affectées par les inondations en Afrique de l’Ouest a augmenté de manière constante entre 2007 et 2012.
La population ouest-africaine est passée de 86 millions en 1961 à 340 millions de personnes en 2014 et devrait atteindre les 800 millions d’individus d’ici 2050 (FAO, 2017). Les zones urbaines sont particulièrement concernées par la croissance démographique et continueront de l’être. En effet, si la population urbaine représentait 16% (14 millions d’habitants) de la population totale en 1961, elle représente 47% (159 millions) en 2014 et devrait s’élever à 66% (534 millions) en 2050.
Les inondations annuelles sont le reflet de la croissance explosive des villes, de la pauvreté et de l’insuffisance des politiques d’aménagement urbain. Plus spécifiquement, les activités humaines sont responsables de l’aggravation des inondations en raison de l’étalement urbain dans les zones à risque (lit majeur des cours d’eau, zones dépressionnaires, axes servant d’exutoire naturel des eaux, etc.). Nouakchott, Ouagadougou, Cotonou, Dakar, Niamey, etc., les exemples se multiplient et touchent un grand nombre de villes principales et secondaires de tous les pays de la sous-région.
Le dernier rapport du GIEC mentionne que les températures pourraient augmenter de 3 à 6°C dans plusieurs régions d’Afrique, dont le Sahel, d’ici la fin du siècle, ce qui s’accompagnera vraisemblablement d’une augmentation sensible des catastrophes naturelles.
Migrations
Dans le cas de l’Afrique de l’Ouest, il est nécessaire de dissocier les migrations selon les types de milieu d’origine et de destination (rural/urbain) et de faire référence à la distance parcourue par les migrants. Il faut évoquer les migrations permanentes ou temporaires, saisonnières ou circulaires. Il convient également de citer les migrations des zones arides et semi-arides vers les zones plus humides et les migrations des zones continentales vers les régions côtières. Vu la configuration spatiale des pays de la région par rapport à la zonation climatique, il convient de noter que ces migrations sont souvent transfrontalières.
Plus spécifiquement, les activités humaines sont responsables de l’aggravation des inondations en raison de l’étalement urbain dans les zones à risque
Les pays fortement dépendants du secteur agricole, comme ceux d’Afrique de l’Ouest, sont particulièrement vulnérables aux variations climatiques. Le changement climatique va contribuer au stress hydrique, à la détérioration de la qualité des terres et à une diminution du rendement des cultures.
La pêche est une autre activité économique importante dans les pays de la sous-région. Les pêcheurs et les personnes impliquées directement ou indirectement dans ce secteur d’activité sont fortement affectés par les impacts environnementaux du changement climatique en plus de la surpêche internationale le long des côtes. Dans les régions dépendantes de la pêche, les populations urbaines et rurales vivant à proximité ou sur la côte sont confrontées à des risques de disparition de leurs terres et propriétés et leurs stratégies de subsistance sont menacées (avec la diminution des espèces de poissons, par exemple). Le changement climatique va exacerber les défis environnementaux actuels, y compris la surexploitation des ressources, la perte de biodiversité, la salinisation des sols, la pollution de la mer et l’érosion côtière.
Une analyse comparative de la pêche dans 132 pays a conclu que la Mauritanie et le Sénégal sont classés parmi les pays les plus vulnérables en raison de l’importance de ce secteur pour les populations locales et du lien intime entre la variabilité du climat et de la production de la pêche.
Les pêcheurs de la région de Saint-Louis au Sénégal migrent de plus en plus pour aller pêcher dans les eaux mauritaniennes en réponse à l’épuisement des stocks de poissons locaux, alors que l’érosion côtière et les tempêtes marines de plus en plus fréquentes détruisent leur maison au Sénégal ; avec comme conséquence que leurs familles « laissées sur place » sont forcées à se déplacer plus à l’intérieur des terres, ou à se réfugier chez des parents. Cette réalité démontre une fois de plus l’enchevêtrement entre migration et déplacement.
L’Afrique de l’Ouest est la sous-région d’Afrique qui possède le stock de migrants le plus important, soit 8,4 millions de personnes. Selon la matrice de migrations bilatérales (tous motifs confondus) élaborée par la Banque Mondiale, l’Afrique de l’Ouest est la sous-région d’Afrique qui connaît les migrations intra-régionales les plus importantes. Ce sont un peu plus de 58% des migrations qui sont internes à la région. En comparaison, les migrations intra-régionales atteignent 30,9%, 21%, 1,8% et 24,8% respectivement en Afrique de l’Est, en Afrique centrale, en Afrique du Nord et dans la partie sud du continent. L’Afrique de l’Ouest est également la seule région d’Afrique où les migrations intra-régionales sont plus importantes que les migrations vers l’extérieur du continent africain (34,5%, principalement vers l’Europe).
Une analyse comparative de la pêche dans 132 pays a conclu que la Mauritanie et le Sénégal sont classés parmi les pays les plus vulnérables en raison de l’importance de ce secteur pour les populations locales et du lien intime entre la variabilité du climat et de la production de la pêche
Déplacements
Les déplacements de population dans la région sont causés par une série de facteurs tels que les crises économiques, les conflits armés, les violences généralisées, les violations des Droits de l’Homme, les projets de développement à grande échelle et les catastrophes naturelles.
Selon les données statistiques, les inondations ont affecté, sans nécessairement déplacer, 13,6 millions de personnes dans la région entre 2004 et 2013. Au total, 600.000 personnes ont été touchées par les inondations de 2009 au Burkina Faso, au Ghana, au Niger, au Sénégal et en Sierra Leone. Rien qu’au Burkina Faso, 150.000 personnes ont été déplacées par ces inondations. Au Bénin, en 2009, le déplacement dû aux inondations a concerné au moins 20.000 personnes et, en septembre 2010, 150.000 personnes ont perdu leur maison. Selon les estimations du Centre 323 de surveillance des déplacements internes (IDMC), au Nigeria, 6.818.000 personnes ont été déplacées à cause de catastrophes naturelles entre 2008 et 2012. Les inondations dévastatrices de septembre et octobre 2012 ont provoqué le déplacement de 6.112.000 personnes dans ce pays, soit 3,6% de la population totale.
L’élévation du niveau de la mer aura également des impacts sur les déplacements des populations dans la région. Le nombre de personnes exposées aux inondations côtières devrait fortement augmenter dans les prochaines décennies. En effet, la population ouest-africaine vivant dans les zones côtières était estimée à 17,1 millions en 2000 et devrait atteindre de l’ordre de 45 millions de personnes en 2030 puis passer à une population probable estimée entre 90 et 120 millions en 2060, selon les scénarios utilisés. Des études ont montré que parmi les villes portuaires africaines les plus exposées à la montée du niveau de la mer, six se trouvent en Afrique de l’Ouest (Lagos, Abidjan, Lomé, Conakry, Dakar et Accra).
L’élévation du niveau de la mer, couplée notamment à l’extraction intensive des eaux douces dans les nappes aquifères, provoque déjà la salinisation des sols proches des littoraux et endommage les terres agricoles.
Relocalisations planifiées
En 2010, la 16ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a identifié la relocalisation planifiée, en sus des migrations et des déplacements, comme une forme d’adaptation face aux changements climatiques et à la transformation conséquente de l’habitat de certaines populations. La relocalisation peut être définie comme un mouvement de population, planifié et mis en œuvre par les autorités politiques d’un pays ou des investisseurs privés, vers une zone considérée plus sûre en vue de l’établissement, temporaire ou permanent, de cette population.
FERRIS a identifié trois catégories de personnes qui pourraient avoir besoin d’être relocalisées en lien avec le changement climatique: (1) celles vivant dans des zones où les catastrophes naturelles (soudaines) ont augmenté en intensité et fréquence (inondations, glissements de terrain, cyclones…), (2) celles dont le mode de vie est menacé à plus ou moins moyen terme en raison des effets progressifs mais inéluctables du changement climatique (salinisation de l’eau, érosion des côtes…) et (3) celles dont le pays en entier, ou à tout le moins en partie, est condamné à disparaître (comme les petits états insulaires confrontés à l’augmentation du niveau des mers).
MÉCANISMES DE PROTECTION
Réduction des risques de catastrophes naturelles
En 2010, les parlementaires ouest-africains se sont entendus sur un plan commun consistant à « promouvoir l’adaptation de nos lois et législations liées au changement climatique et à l’environnement pour nous assurer que celles-ci sont complémentaires entre elles, et mener les actions pour créer la synergie nécessaire entre l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophes ».
Le déplacement peut être considéré comme une stratégie de survie, comme dans le cas des évacuations et des relocalisations soutenues par des gouvernements afin de garantir la sécurité et la santé des personnes.
Dans le résumé des négociations par les Etats membres de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) au Sommet de Cancun, les conséquences du changement climatique sur la mobilité humaine doivent être considérées dans toutes les stratégies et plans nationaux d’adaptation, que ce soit à l’intérieur d’un pays ou à travers les frontières internationales.
Cadres régionaux pour la réduction des risques et la préparation aux catastrophes Une approche régionale pourrait contribuer à relever les défis liés à la prévention des déplacements, afin d’établir des systèmes d’alerte précoce, de coordonner les mesures de préparation, et de partager les informations. Une telle approche serait particulièrement pertinente en Afrique de l’Ouest. La prévention des catastrophes et la gestion des risques impliquent un large éventail d’acteurs : les entités nationales de gestion des catastrophes, les ministères, les organisations régionales, et d’autres acteurs nationaux et locaux tels que la société civile.
Les mécanismes de réponse en cas de catastrophe
L’article 4 de la Loi constitutive (2000) de l’Union africaine et le Protocole de 2002 obligent le Conseil de sécurité de l’Union africaine à prendre des mesures en réponse aux catastrophes naturelles. Selon l’article 6(f) du Protocole, le Conseil exécutif de l’Union africaine est chargé de prendre des décisions politiques sur la protection de l’environnement, l’action humanitaire et la réponse en cas de catastrophe. Néanmoins, certains auteurs ont mis en doute l’efficacité de l’Union africaine à intervenir dans de telles situations en raison de la prédominance des principes de la souveraineté nationale et de la non-ingérence.
Protection des personnes déplacées : défis et opportunités
Les personnes déplacées dans le contexte de catastrophes naturelles ont des besoins de protection liés au risque encouru et à la nature involontaire de leur mouvement. En effet, en cas de catastrophe soudaine, comme des inondations, des personnes sont parfois amenées à fuir sans avoir le temps de prendre les documents légaux essentiels ou tout autre bien qui leur est important. De plus, ils sont souvent séparés de leurs familles et ils peuvent être confrontés à différents types de violences pendant leur fuite.
Le déplacement transfrontalier pose une série de défis supplémentaires en termes de besoins des populations déplacées et de mécanismes de protection à mettre en œuvre. Il n’existe pas de régime de protection temporaire sur le continent africain qui traite explicitement du déplacement transfrontalier en contexte de catastrophe naturelle, même si le Protocole de la CEDEAO de libre circulation s’en rapproche. Il n’y a pas non plus de critères universellement appliqués pour déterminer, dans le contexte des catastrophes, quand un mouvement peut être caractérisé comme forcé à travers des frontières nationales, et ce aux fins d’une protection en droit international.
Néanmoins, certains auteurs ont mis en doute l’efficacité de l’Union africaine à intervenir dans de telles situations en raison de la prédominance des principes de la souveraineté nationale et de la non-ingérence
Le concept de souveraineté nationale sous-entend que les Etats doivent assurer les droits fondamentaux civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de tout individu résidant sur leur territoire, qu’il soit citoyen ou non. L’obligation des États de prévenir le déplacement arbitraire, dont celui provoqué par les catastrophes naturelles, est inscrite dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme12 et est renforcée par le droit international humanitaire, de nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU et d’autres instruments normatifs divers. La Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, appelée Convention de Kampala (23 octobre 2009), définit notamment l’obligation des États de prévenir les déplacements potentiels liés aux catastrophes naturelles.
Les cadres juridiques et normatifs internationaux renforcent la responsabilité des États à anticiper les déplacements induits par les catastrophes naturelles, à fournir une protection et une assistance aux populations concernées et à favoriser la recherche de solutions à long terme.
Admission en cas de déplacement
Il n’y a aucune assurance en vertu du droit international qu’une personne puisse être admise dans un autre pays suite à une catastrophe et y bénéficie d’une protection. Les Droits de l’Homme affirment un droit ‘indirect’ à entrer et séjourner dans un pays d’accueil si le retour vers le pays d’origine constitue un « traitement inhumain ». Toutefois, cela ne concerne pas toutes les situations de déplacement. La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 45/158 du 18 décembre 1990 et ratifiée (ou signée) par tous les pays d’Afrique de l’Ouest à l’exception de la Côte d’Ivoire et de la Gambie, offre une certaine protection pour les travailleurs étrangers ayant migré pour des raisons climatiques. Toutefois, elle ne leur garantit pas un droit d’admission ou de séjour permanent dans le pays d’accueil.
Restitution des logements, des terres et des biens
Selon la note C.2.1 des Directives opérationnelles sur les droits de l’homme et les catastrophes naturelles, l’État est juridiquement responsable de la protection de tout logement, terre et/ou bien, laissé(s) par les personnes déplacées « contre le pillage, la destruction et la prise de possession arbitraire ou illégale, l’occupation ou l’utilisation ».
Les cadres juridiques et normatifs internationaux renforcent la responsabilité des États à anticiper les déplacements induits par les catastrophes naturelles, à fournir une protection et une assistance aux populations concernées et à favoriser la recherche de solutions à long terme
Protection pendant le déplacement
Les personnes déplacées sont toujours sous la menace potentielle de conflits communautaires ou de bandes criminelles. Les déplacements transfrontaliers nécessitent une coopération entre les Etats de la région en vue, par exemple, d’établir des régimes de protection temporaire qui répondent directement à ce manque de protection physique. La réponse humanitaire doit cependant considérer la multi-causalité et la nature cyclique de certains déplacements. Parmi les questions à traiter, on peut citer celle concernant les obligations légales pour protéger la sécurité juridique et physique des personnes qui traversent les frontières en raison de catastrophes, y compris l’accès à la protection et à l’assistance.
Accès à l’aide humanitaire
En Afrique de l’Ouest, les garanties juridiques en matière de protection des étrangers dans les situations de catastrophes ou de crises ne sont pas claires, bien que les garanties du droit international s’étendent à tout être humain. En pratique, les partenaires internationaux et non-gouvernementaux, ainsi que les organismes régionaux, tentent d’assister les gouvernements dans la fourniture d’une protection et d’une assistance pour toute personne, indépendamment de leur statut juridique, et ce en raison des principes humanitaires.
Solutions durables
L’aide humanitaire et l’accueil ne sont que des mesures temporaires. Or, il est nécessaire de s’assurer que les personnes déplacées soient aidées dans la reconstruction des moyens de subsistance et de trouver des solutions à long terme.
- Le retour
Les populations déplacées après une catastrophe désirent souvent retrouver leur ancien lieu de vie, motivées par diverses raisons d’ordre environnemental, économique, social, culturel et psychologique. Les autorités compétentes ont donc la responsabilité d’aider ces personnes au retour.
- Intégration sur place
Bien que le Protocole de la CEDEAO sur la libre circulation accorde aux citoyens le droit de résider dans tous les pays de la CEDEAO, toute personne souhaitant rester dans son pays d’accueil devra répondre aux exigences juridiques et aux démarches administratives nécessaires. Dans le cas des réfugiés, même dans les pays ouverts à l’intégration, les démarches légales peuvent s’avérer extrêmement longues. Jusqu’à présent, après trois mois de séjour, les personnes résidant à l’extérieur de leur pays seront traitées comme des migrants en situation irrégulière.
- Relocalisation planifiée
La relocalisation planifiée peut également être envisagée comme une solution pour les personnes particulièrement exposées aux conséquences du changement climatique. Toutefois, pour de nombreux auteurs, celle-ci ne doit être considérée que comme mesure de dernier ressort. Les projets de relocalisation, comme les déplacements forcés, concernent généralement les personnes déjà socio-économiquement défavorisées et souvent issues de zones rurales. Or, de nombreux auteurs ont pu constater lors de leurs études respectives que la relocalisation s’accompagne généralement d’un appauvrissement tant économique que social de ces populations.
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