Auteur (s) : Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2009
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Le concept du développement humain est plus large que ce qu’en décrit l’IDH qui n’en est qu’un indicateur pour évaluer ce qui n’était mesuré auparavant qu’avec imprécision. Le PIB par habitant, ne donne pas d’information sur le bien être individuel ou collectif, mais évalue uniquement la production économique. Il présente des écarts qui peuvent être très importants avec l’IDH.
Toutefois, la notion de développement humain est apparue à titre de parallélisme avec la notion de développement économique. Elle considère que le bien-être des humains ne se résume pas à l’économie et aux revenus. Le principal objectif du développement humain est d’élargir la gamme des choix offerts à la population, qui permettent de rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent comprendre des possibilités d’accéder aux revenus et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé et à un environnement propre ne présentant pas de danger. L’individu doit également avoir la possibilité de participer pleinement aux décisions de la communauté et de jouir des libertés humaines, économiques et politiques
Le changement climatique, quant à lui, se définit comme une variation statistiquement significative de l’état moyen du climat ou de sa variabilité, persistant pendant une période prolongée de plusieurs décennies. Ce changement du climat est le résultat à la fois de la variabilité interne à l’intérieur du système climatique et des facteurs externes naturels et anthropiques.
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SES CONSEQUENCES AU SENEGAL
Les côtes sénégalaises
Le réchauffement de l’atmosphère induit par les rejets de gaz à effet de serre, va entraîner des taux d’élévation du niveau marin devraient s’accélérer et devenir 2 à 5 fois plus importants que les taux actuels. Au Sénégal, les études réalisées sur la vulnérabilité des zones côtières sénégalaises aux changements climatiques ont montré que ces taux d’élévation du niveau marin pourraient conduire à une accélération de l’érosion côtière, à des inondations des zones côtières basses (estuaires à mangrove en particulier) et à une salinisation accrue des sols et des eaux de surface et souterraines.
Toutefois, la notion de développement humain est apparue à titre de parallélisme avec la notion de développement économique. Elle considère que le bien-être des humains ne se résume pas à l’économie et aux revenus
Ressources en eau
Les simulations montrent que, pour le Sénégal, toutes les ressources hydriques, souterraines ou superficielles, seront affectées. Les eaux de surface connaîtront une décroissance exceptionnelle en corrélation avec la baisse de la pluviométrie. Un processus de tarissement de la Casamance à Kolda pourrait même subvenir. De même, les études prédisent vers l’horizon 2100, une baisse significative des nappes phréatiques allant de –5 m pour le scénario le plus favorable à -10 m pour le scénario le plus pessimiste.
L’agriculture
L’agriculture sénégalaise occupe 12% du territoire national et constitue la base de l’économie du pays. Le secteur agricole emploie près de 70% de la population active, et ne contribue que pour 10% à la formation du produit intérieur brut tout en absorbant en moyenne le dixième des investissements publics.
L’agriculture Sénégalaise est fortement tributaire des conditions pluviométriques qui ne cessent de se dégrader ainsi que des disponibilités en terres productives. L’essentiel de la production agricole est à l’actif des cultures pluviales. L’insécurité climatique qui pèse sur la moitié septentrionale du pays n’est pas seulement le fait de la faiblesse des précipitations et de la brièveté de la saison pluvieuse ; elle est surtout le résultat de l’irrégularité inter et intra annuelle des pluies. La baisse de la production agricole notée au cours de ces 20 dernières années est liée à celle de la pluviométrie (environ 35 à 45% au Nord et de 20 à 25% au Sud avec un raccourcissement de l’hivernage).
La pêche
Avec des côtes très poissonneuses, le Sénégal est l’un des principaux pays de pêche maritime de l’Afrique intertropicale. La pêche maritime est un important pilier de l’économie et un élément fondamental tant sur le plan social qu’alimentaire. La valeur commerciale de la production estimée à 137 milliards de FCFA en 2007, représente 1,5% du PIB et 11% de la valeur ajoutée du secteur primaire. Cependant, il est noté un certain ralentissement des quantités débarquées ces dernières années, lié à la raréfaction des ressources halieutiques découlant de leur surexploitation.
L’agriculture Sénégalaise est fortement tributaire des conditions pluviométriques qui ne cessent de se dégrader ainsi que des disponibilités en terres productives
La zone côtière au Sénégal, confrontée déjà aux effets de l’urbanisation (pollution, prélèvement de sable marin, etc.) et à la dégradation de ses ressources, va subir les conséquences de l’élévation du niveau de la mer, consécutive au réchauffement climatique. Une partie importante du littoral du Sénégal pourrait disparaître sous l’effet de l’avancée de la mer et de l’érosion côtière, entraînant des pertes colossales par rapport au PIB et des centaines de milliers de victimes.
Sur les Infrastructures
Les changements climatiques auront certains effets négatifs sur les infrastructures et équipements du pays. Les réseaux de communication, de transport et de distribution d’énergie, des installations aéroportuaires et portuaires ainsi que des immeubles sont menacés surtout dans la zone côtière qui en regroupe l’essentiel.
LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LE DEVELOPPEMENT HUMAIN AU SENEGAL
Bilan céréalier
La population actuelle du pays est estimée à 12 millions en 2009 avec un taux de croissance démographique de 2,9%. Nos prévisions se fondent sur la base de ces hypothèses sur la période allant de 2010 à 2050. Au regard des tendances actuelles de croissance démographique et de croissance de la production agricole, une question fondamentale se pose : Comment nourrir une population de plus en plus nombreuse et pauvre pour la plupart ?
Les disponibilités céréalières devraient évoluer de 2663534 tonnes à 7034210 tonnes EPC entre 2015 et 2050 alors que les besoins céréaliers afficheraient une tendance allant de 2868303 tonnes à 7801230 tonnes EPC sur la période. Les taux de couverture des besoins céréaliers n’atteignent guère 100 % sur la longue période. En outre la contribution de la production locale à la couverture de besoins céréaliers afficherait un maximum de 44 % en 2033 et un minimum de 33 % en 2050.
Les performances du secteur agricole
Le secteur agricole a enregistré un taux de croissance moyen de 0,5 % sur la période 1990-2007 avec une contribution moyenne de 0,1 point à la croissance du PIB. Des contraintes liées à la qualité des semences, au manque de fertilité des sols ainsi que le déficit des structures de commercialisation, en particulier pour l’arachide, sont également évoquées.
Performances du sous-secteur de la production végétale
En dépit du développement des autres secteurs de l’économie sénégalaise, la production végétale demeure un secteur pivot et conserve une importance sociale et économique indéniable et ce, grâce à ses contributions à l’emploi (surtout en milieu rural) et à la formation du PIB, soit près de 7,52 % en moyenne au cours de la période 2003 à 2007. La production végétale est l’un des sous-secteurs les plus importants du secteur primaire. Ainsi, les résultats de la campagne agricole sont corrélés positivement avec les performances de ce secteur.
Toutefois, la raréfaction des ressources naturelles à usage agricole, l’exode de la population active rurale conjuguée à la qualité moindre des intrants sont des obstacles de natures internes que le sous-secteur devra surmonter. Les terres arables représentent 19% de la superficie nationale, soit 3,8 millions d’hectares. Elles sont inégalement réparties entre les zones agro-écologiques (57% au bassin arachidier, 20% en Casamance, 10% au Sénégal oriental, 8% au Fleuve Sénégal, 4% dans la zone Sylvo-pastorale et 1% dans les Niayes). Annuellement, les mises en valeur agricoles portent sur 65% de ces terres, soit environ 2,5 millions d’hectares. En outre, l’essentiel de ces terres est cultivé sous pluie, de sorte que l’activité agricole est exposée aux aléas climatiques. Seules 1,5% sont mises en valeur grâce à l’irrigation.
Performances du sous-secteur de l’élevage
Le sous-secteur de l’élevage est marqué par de profonds changements nés de la décentralisation, de la politique de désengagement de l’État vis-à-vis des sociétés de production, de commercialisation des productions animales et de l’implication de plus en plus importante des organisations de producteurs. Ces changements ont profondément modifié la nature et la qualité des interventions en faveur du développement du sous-secteur.
En 2007, l’effectif du cheptel national est de 48 833 254 têtes dont 34 928 409 têtes de volailles (volaille industrielle et volaille familiale) et 13 904 845 têtes de bétail (bovins, ovins, caprins, porcins, équins, asins et camelins). De 1990 à 2007, l’effectif du cheptel national a fait plus que doubler avec une croissance relative de 112%. L’effectif du bétail est dominé par les petits ruminants (ovins, caprins) avec 9 461 560 têtes en 2007, suivis par les bovins avec 3 163 410 têtes.
Elles sont inégalement réparties entre les zones agro-écologiques (57% au bassin arachidier, 20% en Casamance, 10% au Sénégal oriental, 8% au Fleuve Sénégal, 4% dans la zone Sylvo-pastorale et 1% dans les Niayes)
La production de lait brut en 2007, est estimée à 213,8 millions de litres, constituée de 64% de lait de bovins, de 22% de lait de caprins et de 14% de lait d’ovins.
Cette composante de l’élevage est constituée de la volaille familiale et de la volaille industrielle. Les productions de volaille ont dans l’ensemble suivi une évolution tendancielle à la hausse avec cependant une évolution très titubante des productions de la volaille industrielle sur la période de 1990 à 2004. Le taux de croissance annuel moyen de la production de volaille est de 4,30% par an. Celui de la volaille familiale est de 3,13% et 6,44% pour celle industrielle. Les taux de croissance régulièrement positif de la volaille familiale s’expliquent par les efforts déployés dans le cadre de l’amélioration de la santé animale.
Performances du sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture
Les ressources halieutiques font aujourd’hui l’objet d’une forte pression avec près de 9 000 pirogues opérant dans la pêche artisanale et plus d’une centaine de bateaux battant pavillon étranger au large des côtes du Sénégal. Le potentiel exploitable par les pêcheries sénégalaises est estimé à 500 000 tonnes par an et concerne des ressources démersales côtières (poissons de fond, crevettes, mollusques, céphalopodes, etc.) et profondes, les ressources pélagiques côtières (sardinelles, chinchards et maquereaux) et hauturières (thons).
De par sa vitalité et son importance socio-économique, la pêche artisanale demeure le pilier du sous-secteur. Elle fournit l’essentiel de la production en termes de volume (90%) et de valeur (74%) et approvisionne à plus de 50% les industries du pays. Ses captures sont constituées à 94% de poissons dominés par les sardinelles (69%) qui sont à faible valeur marchande, car ne représentant que 27% de la valeur commerciale des produits halieutiques débarqués. Essentiellement destinées à la consommation nationale et à la transformation, ces pélagiques jouent un grand rôle dans la sécurité alimentaire et constituent de ce fait des ressources extrêmement sensibles.
RECOMMANDATIONS
Le Sénégal est un pays qui ne dispose malheureusement pas de beaucoup de ressources naturelles avec un secteur agricole fortement tributaire de la pluviométrie ; d’où une contribution de l’agriculture qui ne dépasse guère 20% du PIB. La croissance réelle du PIB par tête (1.2% en moyenne annuelle entre 1995 et 2005), est bien inférieure à la croissance démographique ; ce qui est incompatible avec le niveau requis pour atteindre l’objectif de réduction de moitié l’incidence de la pauvreté d’ici à 2015. Cette situation se reflète à travers l’Indice de Développement Humain (IDH) qui reste faible avec 0,502. Pour infléchir cette tendance lourde, il est impératif de réaliser des croissances, dans les principaux secteurs d’activités, dont les impacts sur le niveau de vie des populations est réel ; ce qui contribuera à l’atteinte des objectifs de lutte contre la pauvreté.
- Les politiques agricoles méritent d’être mieux articulées en appuyant sur une approche holistique basée sur une claire répartition des rôles et responsabilités en fonction des avantages comparatifs des différents acteurs. Aussi, la forte dépendance des précipitations dont le caractère aléatoire interdit toute planification à moyen long terme constitue une contrainte ; d’où une meilleure valorisation des espaces irrigués. Enfin, la constitution de coopératives agricoles basées sur l’agrégation des superficies cultivées favoriserait une plus grande mécanisation avec une subvention conséquente de l’Etat.
- Une bonne articulation des différents plans sectoriels dans les différents domaines et un respect des dispositions légales et réglementaires définies de manière consensuelle et participative contribuerait à rendre plus visibles les impacts positifs dans les différents domaines d’activité.
- Le renforcement des capacités d’intervention des différents acteurs et le développement des synergies dans les actions constituent un gage de réussite des programmes et/ou projets de développement.
La forte dépendance des précipitations dont le caractère aléatoire interdit toute planification à moyen long terme constitue une contrainte ; d’où une meilleure valorisation des espaces irrigués
- Pour amplifier et pérenniser les actions dans les différents domaines, il est indispensable que le secteur privé s’implique davantage et accepte d’apporter une contribution soutenue aux efforts de développement.
- Les règles de bonne gouvernance, les principes d’égalité dans l’accès aux ressources et celui de la répartition équitable des biens et services constituent les paradigmes sur lesquels repose tout développement durable, équitable et équilibré.
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