Auteur (s) : Oli Brown et Alec Crawford
Organisation affiliée : Institut international du développement durable (IISD)
Type de publication : Rapport de recherche
Date de publication : 2009
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Introduction
Alors que la science a révélé la rapide progression et la portée des changements climatiques, nous avons commencé à réaliser qu’ils recèlent des conséquences qui pourraient être graves pour la sécurité internationale. Les analystes soutiennent que les changements climatiques, en redessinant les cartes des réserves d’eau, de la sécurité alimentaire, de la prévalence des maladies et des frontières côtières, pourraient accroître les migrations forcées, augmenter les tensions et déclencher de nouveaux conflits.
Une nouvelle priorité de politique étrangère
Les menaces pour la sécurité qu’ils posent ont captivé l’imagination politique mondiale, génèrent une évolution perceptible de la façon dont un nombre croissant de décideurs des deux hémisphères s’entretiennent du sujet. L’Union Africaine, dans une décision de janvier 2007, a exprimé de graves préoccupations quant à la vulnérabilité des « systèmes socio-économiques et productifs face aux changements climatiques et à la variabilité, et face aux faibles capacités de réduction et de réponse du continent ».
La Stratégie européenne de sécurité remarque que les changements climatiques vont aggraver la lutte pour l’obtention des ressources naturelles et probablement accroître les conflits et les mouvements migratoires dans diverses régions. Par ailleurs, les changements climatiques sont devenus la priorité de base de la politique étrangère de maints gouvernements.
Le défi posé par les changements climatiques en matière de sécurité
La menace pour la sécurité posée par les changements climatiques revêt trois principales dimensions. D’abord, les changements climatiques pourraient intensifier les conflits liés à l’utilisation foncière et déclencher des migrations de nature environnementale en exacerbant les crises environnementales existantes telles que les sécheresses, la pénurie d’eau et la dégradation des sols. En outre, l’élévation des températures à l’échelle mondiale pourrait porter atteinte aux fondements des moyens d’existences de nombreuses personnes, plus particulièrement dans les régions en développement. Les changements climatiques risquent d’excéder les capacités locales d’adaptation aux conditions environnementales en évolution et de renforcer la tendance à une instabilité générale qui préexiste dans de nombreuses sociétés et régions, particulièrement dans les États faibles et fragiles dotés d’institutions et de systèmes de gouvernement mal adaptés.
Ensuite, des relations causales totalement nouvelles entre les conditions environnementales et l’apparition de conflits pourraient apparaître, suscitées par les changements climatiques tels que l’élévation du niveau de la mer, les inondations et la fonte de glaciers qui menacent les ressources en eau se trouvant en aval.
Enfin, il reste la préoccupation encore entière aux termes de laquelle le réchauffement planétaire pourrait franchir un seuil au-delà duquel les changements climatiques acquièrent une vie propre et où l’on commence à constater l’apparition de changements à grande échelle (ou « événements non linéaires ») dans les systèmes de la Terre tels que la disparition de la forêt amazonienne ou la perte des moussons; événements qui pourraient avoir des « conséquences incalculables sur les sociétés en question.
Une succession de nouvelles guerres en Afrique ?
Bien qu’il s’agisse du continent le moins responsable des émissions de gaz à effet de serre4, l’Afrique est considérée presque universellement comme celui qui court le plus de risques de subir des conflits générés par le climat ; une fonction du fait que l’économie de ce continent est fondée sur des secteurs dépendant du climat (tels que l’agriculture pluviale); une fonction également de ses antécédents de conflits liés aux ressources, et de conflits ethniques et politiques.
En fait, d’aucuns soutiennent que les changements climatiques jouent déjà un rôle dans les conflits actuels. Un rapport publié en 2007 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) suggérait que les changements climatiques et la dégradation de l’environnement font partie des moteurs du conflit au Darfour. Le rapport du PNUE met en garde contre l’apparition d’une « succession de nouvelles guerres en Afrique » à moins que des mesures ne soient prises pour contenir le danger posé par les changements climatiques. Le rapport concluait ainsi : « Le Darfour est un triste exemple pour les autres pays à risque »
Les changements climatiques causent des modifications des moyens d’existence qui, à leur tour, causent des différends. Les institutions sociales peuvent faire face à ces conflits et les régler de façon non-violente, c’est la mauvaise gestion et la militarisation qui causent la guerre et les massacres.
Que voulons-nous dire par « sécurité » et « conflit » ?
Les termes « sécurité » et « conflit » sont de vastes concepts lourds de sens ouverts à des erreurs d’interprétation. Dans le présent rapport, nous comprenons la sécurité non pas comme l’immobilisme ou l’absence de changement mais plutôt comme une condition dans laquelle les changements et pressions internes vécus par tout pays peuvent être gérés dans la non-violence.
L’Afrique est considérée presque universellement comme celui qui court le plus de risques de subir des conflits générés par le climat
De même, le terme « conflit » lui-même évoque une querelle ou une incompatibilité entre deux parties opposées. Un conflit est une situation normale qui n’est pas, en soi, négative. D’ailleurs, nous vivons, négocions et gérons tous quotidiennement des conflits. La médiation pacifique des intérêts opposés est l’une des pierres angulaires du processus démocratique. Cependant, le conflit se mue en une force destructrice lorsque la capacité à réaliser une médiation entre des intérêts incompatibles échoue et que les parties recourent à la violence pour protéger ces intérêts, que ce soit à l’échelle communautaire, nationale ou internationale.
Changements climatiques en Afrique
-Le climat actuel et futur en Afrique
Les changements climatiques et la variabilité climatique (ou imprévisibilité) sont des défis auxquels font déjà face de nombreux pays d’Afrique. L’ONU estime que 9 catastrophes sur 10 sont liées au climat. Garcia soutient que les changements climatiques ont déjà commencé à perturber la capacité des États à générer la richesse. Ils ont également commencé à contribuer au déclin du produit national brut et à affecter les humains et, en fin de compte, la sécurité nationale en Afrique.
- Températures
Les températures moyennes annuelles en Afrique ont augmenté d’environ 0,5°C au cours du XXe siècle, certaines régions se réchauffant plus rapidement que d’autres. Dans un scénario de réchauffement moyen, les températures médianes de l’air en surface devraient augmenter entre 3°C et 4°C d’ici 2099, soit environ 1,5 fois les températures mondiales étant donné que les terres se réchauffent plus que les eaux.
Il existe d’importantes variations régionales au sein de ces projections. Les régions subtropicales plus sèches devraient constater des élévations de températures supérieures à celles vécues sous les tropiques, plus humides. Le réchauffement sera sans doute le plus important à l’intérieur des marges semi-arides du Sahara et de l’Afrique australe centrale.
- Précipitations
Les précipitations varient actuellement considérablement en Afrique, tant dans l’espace que dans le temps. Au cours des dernières décennies, les zones subtropicales du continent sont devenues plus arides, particulièrement les régions saharienne et méditerranéenne ainsi que l’Afrique australe.
Les sécheresses sont devenues plus intenses et plus généralisées. Les fortes précipitations ont augmenté dans un grand nombre de pays situés dans cette région (Angola, Namibie, Mozambique, Malawi et Zambie), et c’est également le cas des changements des cycles saisonniers et des extrêmes météorologiques. On a constaté, en Afrique orientale, une augmentation des précipitations annuelles avec des variations régionales. En Afrique occidentale, les précipitations ont augmenté au cours des 10 dernières années par rapport aux longues années de sécheresse de la période allant des années 1960 aux années 1990 ; une période pendant laquelle les précipitations médianes avaient diminué de jusqu’à 30 p. 100.
Ces taux de précipitation à long terme sont importants. Cependant, leur échelle chronologique étendue signifie que les populations pourraient disposer de plus de temps pour s’adapter. Tel n’est pas le cas de la variabilité à court terme. Il faut tenir compte des tendances de variabilité des précipitations à long terme et de celles à court terme (d’une année sur l’autre). Pour les agriculteurs africains, les prédictions portant sur le volume total des précipitations ne saisissent pas toujours les répercussions de la variabilité climatique. Des facteurs tels que le moment de l’arrivée des premières pluies (qui dicte le moment où les premières récoltes seront plantées), la répartition des pluies pendant la saison de croissance et l’efficacité des pluies sont tous des critères qui ont des incidences sur le succès de l’agriculture.
- L’élévation du niveau de la mer
Il a été observé pour la première fois que l’élévation du niveau de la mer constatée au cours du XXe siècle était principalement due à un réchauffement causé par les activités humaines. Une augmentation de la quantité des eaux de fonte des glaciers déversées dans les océans du monde et une expansion thermale causée par les températures en hausse de la mer ont contribué à une élévation de 3 mm par an en moyenne depuis 1993. Si aucune mesure n’est prise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et compte non tenu de tout événement non linéaire, on peut s’attendre à constater une élévation mondiale se situant entre 0,2 m et 0,6 m d’ici 2100 quel que soit le scénario pensé par le GIEC.
L’élévation du niveau de la mer aura des répercussions importantes sur les peuplements et populations des côtes et accroîtra probablement la vulnérabilité socio-économique et physique d’un grand nombre de villes côtières africaines. Les populations pauvres habitant le long des côtes dans des régions ayant une potentielle vulnérabilité face aux inondations sont celles qui sont le plus susceptibles de subir les conséquences de l’élévation du niveau de la mer.
Vulnérabilité de l’Afrique face aux changements climatiques
Dans son Quatrième rapport d’évaluation de 2007, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU a fait remarquer que l’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables face aux changements climatiques (futurs régimes climatiques) et à la variabilité climatique (la mesure dans laquelle on peut prévoir ces régimes). Cette vulnérabilité est à la fois fonction du système climatique complexe du continent et de l’interaction de ce système avec les défis socio-économiques tels que la pauvreté endémique, la mauvaise gouvernance, l’accès limité aux marchés des capitaux et mondiaux, la dégradation de l’écosystème, les catastrophes et conflits complexes ainsi que l’urbanisation ; qui pourraient miner la capacité des communautés à s’adapter aux changements climatiques.
Trois facteurs rendent l’Afrique particulièrement vulnérable aux variabilités des changements climatiques.
Le premier est la position de l’Afrique sur la planète. Elle est déjà dotée d’un climat chaud et exposée à des pluies erratiques, et comporte de vastes régions caractérisées par des sols de mauvaise qualité ou des plaines inondables. Le climat sahélien est déjà décrit comme « peut-être l’exemple le plus impressionnant de variabilité climatique mesurée quantitativement dans le monde »
Le fait que de nombreuses économies africaines dépendent de secteurs sensibles aux fluctuations climatiques tels que l’agriculture, les pêcheries, la foresterie et le tourisme constitue le deuxième facteur.
L’agriculture représente en moyenne entre 20 et 30 p. 100 du PNB en Afrique subsaharienne et constitue 55 p. 100 de la valeur totale des exportations africaines. Selon le pays, en Afrique subsaharienne entre 60 et 90 p. 100 de l’ensemble de la main-d’œuvre est employée dans le secteur de l’agriculture.
Le contexte socio-économique est le troisième facteur. Le manque de bonne gouvernance, la pauvreté persistante et généralisée, les mauvaises infrastructures économiques et sociales, les conflits et les capacités limitées aux plans humain, institutionnel et financier signifient que parmi les continents et en tant que tel, l’Afrique est le moins capable de s’adapter aux effets des changements climatiques.
Sécurité africaine dans un climat en évolution : domaines d’inquiétude
L’Afrique est en train de changer de diverses façons profondes, pas juste en ce qui concerne son climat. La population s’accroît et se déplace, son économie change et la santé de ses ressources environnementales est en déclin. Les changements climatiques futurs auront lieu dans le contexte de ces solides défis socio-économiques. La façon dont ils sont gérés déterminera la capacité des communautés et pays d’Afrique à s’adapter aux changements climatiques.
La portée de l’utilisation des ressources et du stress environnemental en Afrique sera brusquement accentuée par l’essor de la population. On prévoit que la population africaine doublera d’ici le milieu du siècle, passant de 987 millions de personnes, soit 15 p. 100 de la population mondiale, à presque 2 milliards (soit 22 p. 100 du total mondial) d’ici 2050. Or, un nombre croissant d’Africains se déplacent vers les zones urbaines à un taux de 3 p. 100 par an. À l’heure actuelle encore principalement rurale, la moitié des Africains vivra dans des zones urbaines d’ici 2030, doublant ainsi la population urbaine de l’Afrique qui passera de 373,4 millions à 759,4 millions. D’ici 2050, plus de 1,2 milliards d’Africains vivront dans les villes.
De pair avec le changement climatique, ces tendances auront des incidences sur la disponibilité de l’eau, des aliments et des terres agricoles ainsi que sur les demandes les concernant.
Stress existant en Afrique en ce qui concerne l’eau
L’accès à l’eau propre est un problème majeur dans de nombreux pays africains. Un tiers de toutes les personnes vivant en Afrique se trouvent dans des régions sujettes aux sécheresses. Un quart (environ 200 millions de personnes) vivent actuellement en situation de stress hydrique élevé. Les sécheresses ont constitué 31 p. 100 de toutes les catastrophes naturelles en Afrique entre 1975 et 2002 et les inondations 26 p. 100.
Deux tiers de la population rurale et un quart de la population urbaine d’Afrique manquent d’accès à de l’eau potable. Dans certaines régions d’Afrique, l’interdépendance par rapport à l’eau est très élevée. Ainsi, les 17 pays d’Afrique occidentale partagent 25 rivières transfrontalières, le bassin du Nil s’étend sur 10 pays et 4 pays se partagent l’aquifère de grès de Nubie. Cela signifie que le progrès économique est intimement lié à la façon dont l’eau est gérée ailleurs, souvent une raison justifiant une meilleure coopération, mais également une cause de tensions et de conflits.
Le lien avec les conflits :
La mesure dans laquelle des conflits interétatiques à propos de l’eau pourraient survenir à l’avenir est sujette à controverse. Selon une étude, les données historiques impliquent que l’eau ne constitue pas une cause fiable de conflits interétatiques : entre 1945 et 1999, l’importance de l’eau a conduit à deux fois plus de cas de coopération que de conflits entre pays partageant la même eau. D’ailleurs, il existe des exemples de coopération à propos de l’eau entre des parties fondamentalement hostiles (p. ex. entre l’Israël et la Palestine, et entre l’Inde et le Pakistan). Cependant, l’eau est rarement un problème isolé. Elle peut être un sujet politique extrêmement délicat et elle est étroitement liée à d’autres questions socio-économiques et de politique étrangère. Les pressions jumelles de l’accroissement de la demande et des changements climatiques pourraient imposer des contraintes considérables sur les mécanismes internationaux de gestion existants tels que ceux régissant le Nil.
D’autres recherches indiquent que l’eau est une source de conflits à l’échelle communautaire, particulièrement dans les cas où aucune règle ou entente quant à l’utilisation des ressources en eau n’a été officialisée.
Il existe également des tensions lorsque les ressources en eau sont détournées de l’agriculture pour alimenter les villes et les industries qu’elles abritent.
Sécurité alimentaire réduite
En 2004, 1,1 milliard de personnes étaient mal nourries dans le monde. Parmi elles, 230 millions se trouvaient en Afrique. Bien que la production alimentaire mondiale ait plus que doublé entre 1961 et 2003, la croissance de la production agricole en Afrique n’a pas suivi le rythme de l’essor de la population. Il est manifeste que l’insécurité alimentaire est un problème dont la complexité dépasse largement la disponibilité des aliments. Il s’agit d’une fonction de la pauvreté, de la piètre gouvernance et de l’iniquité au sein des pays.
Deux tiers de la population rurale et un quart de la population urbaine d’Afrique manquent d’accès à de l’eau potable
Néanmoins, au cours des dix dernières années, les pénuries alimentaires ont touché 25 pays africains et placé 200 millions de personnes « au bord du désastre ».
Lien avec les conflits
Le GIEC souligne qu’on ne comprend toujours pas totalement la contribution causale du climat à l’insécurité alimentaire en Afrique, et plus particulièrement le rôle d’autres stress multiples qui renforcent les répercussions des sécheresses et des inondations ainsi que des possibles changements climatiques à venir (GIEC, 2007). Néanmoins, ils suggèrent que des changements climatiques d’égale intensité pourraient, d’ici 2080, se traduire par 30 à 170 millions de personnes en plus souffrant de malnutrition ou de sous nutrition, dont trois quarts vivront en Afrique subsaharienne. Dans les pays qui se fondent sur l’agriculture dans les zones côtières telles que le Kenya (mangues, noix de cajou et noix de coco), le Bénin (noix de coco et huile de palme), la Guinée (riz) et le Nigéria, où les terres agricoles côtières représentent environ 75 p. 100 des terres arables, l’élévation du niveau de la mer aura des incidences négatives sur la fourniture de l’alimentation.
Les crises alimentaires seraient amplifiées dans les pays où sévissent déjà des inégalités. Si la majorité de la population a faim alors qu’une petite minorité n’est aucunement touchée, des flambées de violence risquent plus de survenir que si l’ensemble de la population est touchée.
Cependant, c’est un vaste et complexe éventail d’autres facteurs sociaux, économiques et démographiques qui détermineront si un déclin de la production alimentaire conduira à des conflits violents. En général, plus le rôle joué par l’agriculture dans l’emploi et la sécurité alimentaire nationale est important de façon générale, plus le pays est vulnérable aux effets économiques d’un déclin de la production agricole. Les pays où les revenus sont plus élevés pourraient dépendre d’importations d’aliments pour compenser le déclin de la production nationale, mais cette option pourrait ne pas être ouverte aux pays les plus pauvres.
Migrations à grande échelle causées par le climat
Selon les chiffres publiés par l’UNHCR (2008), à la fin de 2007, environ 67 millions de personnes ont été déplacées par la force en raison de conflits, persécutions et catastrophes naturelles.
Le nombre de personnes déplacées était estimé à 51 millions dans le monde. Quelque 26 millions de personnes ont été déplacées en raison de conflits armés et 25 millions l’ont été en raison de catastrophes naturelles.
Le GIEC souligne qu’on ne comprend toujours pas totalement la contribution causale du climat à l’insécurité alimentaire en Afrique, et plus particulièrement le rôle d’autres stress multiples qui renforcent les répercussions des sécheresses et des inondations
Vivant souvent sur des terres marginales et dans des zones sujettes à des catastrophes naturelles et n’ayant que de rares réserves de ressources, les populations africaines sont particulièrement vulnérables. Un tiers de la population d’Afrique vit déjà dans des zones sujettes aux sécheresses. Six des 10 plus grandes villes d’Afrique se trouvent sur la côte. Le delta du Niger à lui seul accueille plus de 20 millions de personne. En Afrique occidentale, 40 p. 100 de la population vit dans des villes côtières et on s’attend à ce que d’ici 2050 la côte entre Accra et le delta du Niger soit totalement urbanisée et accueille plus de 50 millions d’habitants.
La migration elle-même ne comporte pas de problèmes inhérents. Elle peut d’ailleurs constituer une adaptation importante face aux répercussions des changements climatiques. Cependant, l’expérience démontre que la migration peut augmenter les risques de conflits dans les régions traversées et à destination.
Le conseil de sécurité de l’ONU a déjà reconnu que de vastes mouvements de population constituent une menace potentielle pour la paix et la sécurité internationale, particulièrement en présence de tensions sociales et ethniques. Les déplacements de population à grande échelle redessineront la carte ethnique de nombreux pays, rapprochant des groupes antérieurement séparés qui ont des prétentions sur la même ressource. Dans le contexte de mauvaise gouvernance, de pauvreté et d’accès facile aux armes légères, ces situations risquent de devenir violentes.
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