Auteur : Relief
Type de publication: Bulletin
Date de publication: 2020
Lien vers le document original
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts
Contexte général
La situation humanitaire au Burkina Faso est restée préoccupante durant le mois d’aout. Les régions du Sahel, Centre Nord, Nord, Est, Boucle du Mouhoun et Centre Est étant les plus touchées.
La situation humanitaire a été marquée par les attaques croissantes et des déplacements de la population rapportés dans plusieurs localités. La dernière publication des chiffres des personnes déplacées interne au 19 août fait état de 1 013 234 personnes déplacées internes. C’est une augmentation du nombre de PDIs d’environ 3,4% par rapport à la situation du 09/07/2020 (978 744 PDIs).
Les régions en sécurité précaire regorgent un nombre élevé de PDIs avec le Centre nord (389 501) et le Sahel (344 528) soit75% de tous les PDIs sur le territoire national. Durant le mois d’aout, 229 incidents sécuritaires ont été rapportés.
Le Burkina Faso connait également en 2020 une épidémie, de COVID-19 et de poliomyélite. Avec de multiples maladies endémo-épidémiques telles que le paludisme, la dengue, la rougeole, la méningite, etc., rappelant que la surveillance reste un des aspects qui demande un renforcement à tous les niveaux du système de santé
De Janvier à fin août, on a un cumul de 1540 incidents sécuritaires dont 37 rapportés sur les acteurs humanitaires qui ont occasionnés la perte de biens. Des dizaines des milliers des personnes ont été forcées de trouver refuge dans d’autres secteurs. Les attaques et menaces des groupes armés sur la population ont également des répercussions sur le système de santé. Les personnels de santé ont été ciblés directement par les groupes armés, aboutissant parfois à la fermeture des formations sanitaires dûe au départ forcé du personnel soignant à la suite de la psychose.
Le Burkina Faso connait également en 2020 une épidémie, de COVID-19 et de poliomyélite. Avec de multiples maladies endémo-épidémiques telles que le paludisme, la dengue, la rougeole, la méningite, etc., rappelant que la surveillance reste un des aspects qui demande un renforcement à tous les niveaux du système de santé.
Les régions affectées étant plus situées dans la bande sahélienne où on a un nombre élevé des PDIs qui sont aussi privés d’accès aux soins de santé à cause des incidents sécuritaires. Le travail avec les partenaires du Cluster Santé permet de couvrir des gaps critiques en proposant un paquet d’offre des soins de santé adapté au contexte des régions affectées et en menant des plaidoyers pour les gaps nécessitant une réponse multisectorielle et cela s’applique aussi pour les flambées épidémiques..
Situation épidémiologique
Le Burkina Faso continue à faire face à la COVID-19 et à la poliomyélite de type 2 dérivée du vaccin (cVDPV2) .La COVID-19 continue dans progression dans le pays avec des cas rapportés dans onze régions. La capitale, Ouagadougou qui à elle seule regroupe 73,3 % des cas confirmé du pays et continu à se propager dans différentes régions sanitaires. L’épidémie de la COVID-19 garde encore entièrement des zones d’oms avec des faibles connaissances épidémiologiques de la maladie.
A la date du 31 août 2020, 12 régions étaient affectées dont 09 régions avaient encore des cas actifs il s’agit de la région du Centre, Haut Bassin, Boucle du Mouhoun, Sahel, Cascades, Centre-Sud, Sud-Ouest, Nord, et l’Est (total de 245 cas actifs). Au 31 août le pays avait rapporté un cumul de 1375 cas actifs, 1075 cas guéris, 53 décès soit une létalité de 4% étant au-dessus de la létalité moyenne observée dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Seul 4 régions des 6 en sécurité précaire avaient encore des cas actifs il s’agit de la Boucle du Mouhoun, le Sahel, le Centre Est et le Nord qui avaient 10 cas actifs sur les 245 cas actifs dans les neuf régions. Pour la polio, il s’agit des cas de Polio virus dérivé du vaccin qui ont été confirmé dans la Région du Centre-Est. Le 1er janvier 2020, un cas de poliomyélite (cVDPV2) a été détecté dans le District Sanitaire de Ouargaye, Région du Centre Est.
Le gouvernement Burkinabè avec l’appui des partenaires de l’initiative mondiale de l’Eradication de la poliomyélite (OMS, Unicef, Rotary, CDC et BMGF) et les partenaires locaux ont planifié une riposte avec 03 Round. Le Round 0 du 07-10 février 2020 avec 17 437 enfants de 0-59 mois vaccinés dans 5 formations sanitaires du District de Ouargaye. Le Round 1, du 28 Février au 02 Mars 2020 a permis de vacciner 158 455 enfants de 0-59 mois dans les Districts sanitaires de Ouargaye et Bittou. Le round 2 se du 03 au 06 Juillet 2020, a permis de vacciner 159 538 enfants de 0-59 mois BULLETIN MENSUEL – AOÛT 2020 .
La situation épidémiologique des six régions les plus touchées par la crise humanitaire est présentée dans le tableau ci-dessous (Tableau 2). De la semaine épidémiologique 32 à 35 de l’année 2020, dans l’ensemble de ces 06 régions, les cas de maladies suivantes ont été notifiés : méningite 57 cas /4 décès, rougeole 9 cas suspects /0 décès, dengue 28 cas suspects /0 décès et 6 cas probables, diarrhée sanguinolente 4 cas suspects /0 décès et COVID-19 12 cas /0 décès
Fonctionnalité des formations sanitaires et Disponibilité des services de santé
Le système de santé reste fortement impacté par la situation sécuritaire au Burkina Faso. Des attaques perpétrées contre le système de santé, intimidations et enlèvement des agents de santé, vols de médicaments, ont été rapportés durant le mois de d’août 2020.
A la date du 10 août 2020, selon le rapport reçu du Ministère de la santé, 95 formations sanitaires étaient fermées soit 8,5% des formations sanitaires de six régions affectées par l’insécurité, et 199 autres formations sanitaires fonctionnant partiellement privant plus de 1,171,907 million des personnes d’accès aux soins suite à ce dysfonctionnement. A cela s’ajoute les 183 formations sanitaires qui ont accueilli les PDIs dans leurs aires de santé respectives (Tableau 3). Cette situation affecte l’offre des soins de santé à tous les niveaux.
Le système de santé reste fortement impacté par la situation sécuritaire au Burkina Faso. Des attaques perpétrées contre le système de santé, intimidations et enlèvement des agents de santé, vols de médicaments, ont été rapportés durant le mois de d’août 2020
Le système de santé reste fortement ébranlé par la dégradation de l’offre de soins dans les zones à sécurité précaire et dans les localités abritant les personnes déplacées internes. L’insécurité a engendré des conséquences néfastes sur l’accessibilité aux structures sanitaires et l’offre de soins et de services de santé ainsi que sur la qualité de la prise en charge.
En outre l’augmentation soudaine d’une demande de soins et de services d’urgences, la spécificité des morbidités causées par des traumatismes violents ou par des armes de guerre et l’insuffisance des plateaux techniques classiques des services de prise en charge pré hospitalière et hospitalière appellent à une adaptation des interventions.
L’insuffisance en personnel de santé, en médicaments et en équipements biomédicaux, le vol et destruction des ambulances dans les zones d’insécurité et l’accès limité des partenaires humanitaires à certaines formations sanitaires sont parmi les principaux problèmes auxquels le système de santé est confronté dans les zones d’insécurité en plus de la pandémie COVID-19 qui a entrainé un rythme particulier d’offre des soins de santé.
Traumatismes physiques et blessures
De janvier à fin juillet, 1528 incidents ont été rapportés avec plus de 870 personnes décédées et 233 blessées. Au mois d’août, 108 personnes blessées et 23 décès ont été rapportés suite aux attaques des groupes armés non identifiés. Toujours dans le même mois d’aout, on a rapporté 22 incidents sur les humanitaires.
Attaques sur le système de soins
Les attaques du système de santé sont faiblement rapportées et ne permettant pas d’apporter une bonne lecture de la situation sanitaire. L’accès aux services des soins de santé offerts aux populations vulnérables devient difficile dans ce contexte. De janvier à fin août 2020, 4 attaques sur le système de santé ont été notifiées dans 2 régions affectées par l’insécurité. Cela se corrobore avec la fermeture des formations sanitaires dans la même zone.