Présentation du Ghana
Auteur: Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN)
Type de publication : article
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Données historiques
L’origine du nom de Ghana viendrait de l’ancien empire du Ghana, mais en réalité celui-ci était situé plus au nord, dans les régions sahéliennes du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali. Les États les plus anciens sur le territoire ghanéen furent les royaumes de Fagomba et de Mamprusi; ceux-ci furent prospères jusqu’au XIIIe siècle, puis ils furent dominés par les royaumes du Dagomba et du Gondja à partir du XIVe siècle.
C’est vers cette époque que des immigrants parlant une langue akan, dont les Achanti et les Fanti, quittèrent la savane et vinrent établir leur suprématie au sud de la ligne des forêts, formant une série de petits royaumes. Dès le début du XVe siècle, ces petits États pratiquèrent le commerce avec les peuples subsahariens vivant plus au nord.
La colonisation portugaise
Les premiers Européens à pénétrer dans la région furent des explorateurs portugais, qui donnèrent à cette région le nom «Gold Coast» (Côte-de-l’Or), parce qu’ils furent impressionnés par les parures que portaient les souverains et dignitaires achanti.
Rappelons que, 1494, le pape Alexandre VI Borgia avait contraint les Espagnols et les Portugais à signer le traité de Tordesillas qui traçait les limites territoriales entre l’Espagne et le Portugal: tout ce qui serait découvert à l’ouest du méridien appartiendrait à l’Espagne et à l’est (Brésil et Afrique), au Portugal. C’est ce qui explique pourquoi ce furent d’abord les Portugais qui colonisèrent l’Afrique de l’Ouest.
En réalité, l’Église catholique avait attribué aux deux puissances péninsulaires, non pas des zones de colonisation, mais des zones d’évangélisation, mais cette distinction ne résista pas longtemps aux appétits coloniaux. Les autres pays de l’Europe, notamment les Hollandais, les Anglais et les Français, furent incapables de s’opposer au traité de Tordesillas jusqu’à la fin du XVIe siècle.
C’est en 1482 que les Portugais créèrent un premier comptoir commercial à São Jorge da Mina, sur le site de l’actuelle forteresse Elmina. La région devint le premier fournisseur d’or de l’Europe avant la découverte des riches ressources de l’Amérique latine. Mais la quantité d’or trouvée par les Portugais parut décevante.
Ils se tournèrent alors vers le commerce des esclaves qui leur parut plus rentable. Ils construisirent des forteresses à Elmina (Ghana), à Luanda (Angola) et à São Tomé, puis organisèrent à leur profit leurs propres réseaux de la traite négrière (jusqu’en 1863, au moment de l’abolition de l’esclavage). Le commerce des esclaves fut une plus grande source de profits pour les marchands portugais.
Ce juteux commerce éveilla la convoitise des autres puissances coloniales de l’époque, qui vinrent pour ainsi dire «à la rescousse» des Portugais. De fait, entre entre 1637 et 1641, les Hollandais réussirent à chasser les Portugais de l’Afrique occidentale en prenant leurs principales forteresses. En 1642, le territoire du Ghana appartenait aux Hollandais.
Le commerce européen favorisa la domination des Achanti qui exerçaient une hégémonie incontestée sur les peuples voisins, lesquels durent leur tribut en esclaves. La colonisation portugaise a laissé des traces considérables au point de vue linguistique. Les Portugais n’ont pas transmis leur langue au Ghana, mais ils ont favorisé l’émergence des créoles à base de portugais, notamment dans les îles du Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Sierra Leone et les îles São Tomé-et-Principe. Le créole à base de portugais le plus célèbre est le papiamento parlé dans les Antilles néerlandaises.
La colonisation britannique
Les rivalités entre les puissances européennes pour le contrôle du commerce de l’or et des esclaves se terminèrent à l’avantage des Britanniques, qui évincèrent progressivement leurs concurrents portugais et hollandais. Mais la traite des esclaves fut définitivement abolie par le parlement de Westminster en 1807. En 1850, la Couronne britannique fit l’acquisition des forts danois et, en 1871, les établissements hollandais lui furent également transférés. En fait, les Britanniques avaient acheté les comptoirs hollandais en 1871 pour y fonder une colonie de la Couronne, qui prit le nom de Togo britannique (Togoland) en 1874.
Cependant, les Achanti constituèrent une menace constante pour les Britanniques. Durant tout le XIXe siècle, les Achanti opposèrent une résistance farouche à la colonisation anglaise. Les frontières de la colonie du Ghana furent fixées en 1901: le territoire achanti ainsi que le nord du pays furent soumis et annexés à la colonie. Une partie du Togo allemand, peuplée par les Éwé, lui fut ajoutée en 1922. Dans les années 1920, la Gold Coast («Côte-de-l’Or»)devint la colonie africaine la plus prospère. Les Britanniques imposèrent partout leur langue et leurs institutions. Néanmoins, les langues locales furent tolérées par les autorités coloniales dans les écoles primaires, bien que l’anglais restait la principale langue d’enseignement. Les Britanniques appliquèrent deux régimes différents dans leur colonie. Alors que la plus grande partie du territoire était placée sous une «administration directe», le territoire achanti et le Nord bénéficièrent d’une «administration indirecte». En 1925, furent organisées les premières élections en vue d’instaurer un conseil législatif des chefs indigènes. Mais la vie politique ne se développa qu’après la Seconde Guerre mondiale. |
Confrontés à une agitation nationaliste incessante, les Britanniques adoptèrent des mesures favorisant l’autonomie interne, préalable à l’établissement progressif d’un État indépendant. Quelque temps auparavant, plusieurs éducateurs ghanéens exercèrent des pressions pour recommander l’usage des langues locales à l’école. Cependant, des obstacles majeurs firent en sorte que l’anglais a plutôt vu son rôle s’amplifier à partir de 1951, au moment où des élections législatives virent la victoire du Parti de la convention du peuple (Convention People’s Party, CPP), fondé en 1949 par Kwame Nkrumah. Celui-ci avait été éduqué en Grande-Bretagne et aux États-Unis; il prit la tête du gouvernement local et collabora avec les autorités britanniques pour préparer l’indépendance, qui fut proclamée en janvier 1957. Le 6 mars de la même année, le nouvel État prenait officiellement le nom de Ghana.
L’indépendance et le règne de Nkrumah
Le 1er juillet 1960, la République fut proclamée. Le dirigeant charismatique Nkrumah, surnommé par son peuple, l’Osagyefo («le Rédempteur»), fut élu président. Fier du fait que le Ghana devenait le premier pays indépendant de l’Afrique noire, Nkrumah se fit le porte-parole du panafricanisme, seul capable, selon lui, d’éviter l’éclatement de pays artificiellement créés par la colonisation.
Il souhaitait voir l’Afrique unifiée politiquement, la décolonisation n’étant que le prélude à la reconstruction économique, politique, sociale et culturelle de tout le continent. Il poursuivait un rêve: les États-Unis d’Afrique. Cependant, il ne parvint pas à faire valoir ses thèses: l’union qu’il tenta d’opérer entre le Ghana, la Guinée et le Mali fut un échec.
Kwame Nkrumah se tourna vers le socialisme calqué sur la planification des États du bloc communiste. Sa politique devait conduire le pays à la faillite. Sur le plan linguistique, un débat houleux mit en cause le Parlement, le gouvernement et les élites. Le conflit porta sur le problème de la langue nationale et opposa deux groupes distincts: ceux, d’une part, qui voulaient que le Ghana se dote d’une véritable langue nationale et, d’autre part, les opposants qui tenaient à l’anglais. Certains voulaient favoriser le développement d’une langue nationale en s’appuyant sur les réalités linguistiques du Ghana: la majorité de la population parlait l’akan d’une façon ou d’une autre. D’autres ajoutaient que l’adoption de cette langue anéantirait le «tribalisme» et son «cortège de maux». Plusieurs prétendirent que le Ghana devait posséder sa langue nationale propre et que l’acquisition de cette langue constituerait un attribut de la souveraineté nationale. |
Situation générale
Capitale: Accra
Population: 28,6 millions (est. 2017)
Langue officielle: anglais (de facto)
Groupe majoritaire: akan (44 %)
Groupes minoritaires: environ 110 langues, dont les suivantes: éwé (13,1%), abron (4,6%), dagbani (4,3%), dangmé (4,0%), dagari du Sud (3,6%), konkomba (3,2%), ga (2,9%), faréfaré (2,5%), kusaal (2,0%), mossi (1,6%), yorouba (1,6%), etc.
Langue coloniale: anglais
Système politique: république unitaire
Articles constitutionnels (langue): aucune disposition linguistique dans la Constitution de 1992
Lois linguistiques: Code de procédure pénale (1960); Loi sur la Société de radiodiffusion du Ghana (1968); Loi sur l’Institut ghanéen des langues (1969); Loi sur les brevets d’invention (1992); Loi sur la citoyenneté (2000); Loi sur l’approvisionnement public (2003); Règlements de la Haute-Cour (Procédures civiles) (2004).
La république du Ghana est un État anglophone (239 460 km²) de l’Afrique occidentale baigné au sud par le golfe de Guinée (dans l’océan Atlantique) et entouré par trois pays francophones: la Côte d’Ivoire à l’ouest, le Burkina Faso au nord, le Togo à l’est.
Le Ghana se divise en 10 régions administratives décentralisées (voir la carte détaillée): le Nord (Northern Region), l’Est (East Region), l’Ouest (West Region), le Centre (Central Region), le Nord-Est (Upper-East Region), le Nord-Ouest (Upper-West Region), la Volta, l’Achanti, le Brong-Ahafo, ainsi que Accra et sa banlieue (Greater Accra). Ces régions sont elles-mêmes divisées en quelque 110 districts.
Le Ghana est «membre associé» (avec Chypre) de la Francophonie» depuis le Sommet de Bucarest de 2006 (XIe Sommet) en Roumanie. L’accès au statut de «membre associé» est réservé à des États et des gouvernements pour lesquels le français est «d’un usage habituel et courant et qui partagent les valeurs de la Francophonie». Il existe un bureau de l’Alliance française à Accra.
Données démolinguistiques
Ce pays de plus de 28 millions d’habitants (2017) est caractérisé, comme la plupart des États africains, par le pluralisme ethnique et linguistique. En effet, on compte au Ghana plus de 110 ethnies, dont aucune n’est numériquement dominante, puisque les Akan asante ne forment que 13,6 % de la population totale. En fait, on compte dans le pays autant de langues que d’ethnies appartenant toutes à la famille nigéro-congolaise.
Les langues ghanéennes sont représentées par deux sous-groupes linguistiques importants: le groupe kwa et le groupe gour. Les langue du groupe kwa sont parlées surtout dans le Sud, alors que les langues du groupe gour sont employées dans le Nord.
Le groupe kwa
Le groupe des langues kwa rassemble quelque 75 % des locuteurs du pays et comprend notamment les Akan, les Ga-Adangbé et les Éwé. La langue akan est linguistiquement fragmentée entre plusieurs variétés: asanté, fanté, akwapim, akyem, akwamu, ahanta, bono, les nzema, kwahu et safwi. L’ethnie des Ga-Adangbe comprend les variétés suivantes: le ga parlé notamment dans la capitale (Accra), l’adangbé, l’ada et le krobo (ou kloli). Quant aux Éwé, il parlent également plusieurs variétés, dont le nkonya, le tafi, le logba, le sontrokofi, le lolobi et le likpe. Toutes ces ethnies parlent leur langue propre dont la compréhension est généralement aisées, du moins entre les locuteurs d’un même sous-groupe, comme c’est le cas des langues kwa.
Les Akan vivent dans le Sud, les Fanti sur le littoral et les Achanti sur le plateau qui porte leur nom. Quant aux Nzima et aux Ahanta, ils vivent dans le Sud-Ouest. Les plaines d’Accra, pour leur part, sont habitées par les Ga. Sur la frontière est, vivent les Éwés, dont le territoire fut divisé, contre leur gré, en 1956, entre le Togo et le Ghana; la langue éwé (eibe, ébwé, évé, éfé, eué, vhé, gbé, krépi, krépé ou popo) est donc répartie de chaque côté de la frontière de ces deux pays.
Le groupe gour
Au nord du fleuve Volta, on trouve le sous-groupe des langues gour (anciennement appelées «langues voltaïques» en raison du fleuve Volta). Les langues de ce groupe sont parlées par les Gurma, les Grusi et les Mole-Dagbané. Les langue les plus importantes sont les suivantes: le mossi, le dagari, le faréfaré, le dagbani, le kusaal, le birifor, le mampruli, le wali, le hanga, le safaliba, le jkamara, etc.Comme pour les langues kwa, la plupart des langues du groupe gour se divisent linguistiquement en diverses variétés dialectales.
Ghana
Auteur: Larousse
Type de Publication : encyclopédie [pays]
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État d’Afrique de l’Ouest baigné au sud par l’océan Atlantique, le Ghana est limité à l’est par le Togo, au nord par le Burkina, à l’ouest par la Côte d’Ivoire.
Le Ghana est membre du Commonwealth.
- Superficie : 240 000 km2
- Nombre d’habitants : 25 905 000 (estimation pour 2013)
- Nom des habitants : Ghanéens
- Capitale : Accra
- Langue : anglais
- Monnaie : cedi
- Chef de l’État : Nana Akufo-Addo
- Chef du gouvernement : Nana Akufo-Addo
- Nature de l’État : république
- Constitution :Adoption : 28 avril 1992
Géographie
Au Sud, recouvert par la forêt dense, trouée par les plantations de cacaoyers (principale ressource du Ghana), s’oppose le Nord, pays de savanes. Le sous-sol fournit un peu d’or, de diamants, de manganèse et de bauxite (la production d’aluminium étant liée à l’aménagement hydraulique d’Akosombo). L’exploitation de gisements de pétrole (dont celui de Jubilee) dans le golfe de Guinée a commencé, prometteuse pour l’économie du pays. Cet État anglophone est l’une des rares démocraties d’Afrique.
Les régions
Situé entre les 5e et 11e degrés de latitude nord, le Ghana s’allonge, comme d’autres États du golfe de Guinée, des latitudes subéquatoriales aux pays soudaniens au nord. Il offre donc des paysages naturels contrastés depuis la savane de l’arrière-pays, au climat sahélien, jusqu’aux forêts denses tropicales qui bordent le littoral atlantique. On peut distinguer trois grandes régions : les savanes du Nord et du Centre, la région forestière du Sud-Ouest, les plaines du Sud-Est et leur arrière-pays montagneux.
Pays de savane, le nord et le centre du Ghana sont parcimonieusement arrosés par des pluies d’été, qui permettent l’existence d’une forêt très clairsemée. Le soubassement, apparent à l’ouest et au nord, est formé de granite et de gneiss. Il disparaît, au centre et à l’est, sous une épaisse couverture de grès ; celle-ci, qui couvre 45 % du pays, engendre des paysages monotones de plaines et de bas plateaux.
Cet ensemble régional est peu peuplé ; c’est un pays rural où se sont développés une civilisation du mil et un élevage pastoral de bovins. La ville la plus importante est Tamale. Il n’existe pas de voies ferrées et le réseau routier est peu dense.
Le Sud-Ouest – qui englobe l’ancien royaume achanti – est une région forestière de climat semi-équatorial. Il reçoit entre 1 200 et 2 000 mm de pluies par an, selon un rythme à deux saisons des pluies et à deux saisons sèches.
C’est un pays bien peuplé, doté d’une agriculture active, de mines et d’industries, et équipé d’un bon réseau urbain et portuaire. On y cultive traditionnellement les « racines vivrières » (manioc, igname, taro) et le riz sous pluie, mais c’est le cacao qui constitue la principale richesse agricole de la région.
La forêt dense est trouée de plantations de cacaoyers, exploitées en petites propriétés, la plupart se trouvant en pays achanti. Le Ghana est le deuxième producteur mondial de cacao (410 000 tonnes en 2000), mais les exportations ont chuté (241 000 tonnes en 1995, contre 320 000 en 1977).
Le Sud-Ouest est également la grande région minière du pays, grâce à la minéralisation de très vieux plissements : on y extrait de l’or, des diamants, du manganèse et de la bauxite. La plupart des gisements miniers sont compris à l’intérieur du triangle desservi par la voie ferrée Accra-Kumasi-Takoradi. Les principales villes sont Sekondi-Takoradi, port d’exportation du bois, du cacao et des minerais, Kumasi et la ville universitaire de Cape Coast.
La troisième région est beaucoup moins étendue que les deux autres. Les plaines côtières du Sud-Est sont entièrement dominées par l’activité économique de la conurbation Accra-Tema, sur le golfe de Guinée. Avec Tema, ville industrielle née du barrage géant (Akosombo) édifié sur la Volta, qui fournit l’énergie mais dont le niveau est soumis aux aléas climatiques, l’ensemble urbain dépasse le million d’habitants. Une même ethnie, les Éwés, peuple la région située de part et d’autre de la frontière méridionale avec le Togo, ce qui est une source de conflit récurrent entre les deux pays.
Les activités et la population
Les activités et la population, majoritairement rurale, se concentrent au sud-ouest d’une ligne Kumasi-Tema. L’agriculture (cacao, tubercules, céréales, élevage bovin et ovin) représente 10 % du P.I.B. Malgré le relatif renouveau de la production de cacao, le Ghana tente de diversifier ses exportations agricoles (fruits, maïs, arachides). Le secteur industriel (7 % du P.I.B.) continue à s’appuyer sur la production minière.
Le pays se situe derrière l’Afrique du Sud pour la production d’or. Le gisement de pétrole de Jubilee, dans le golfe de Guinée, possède des réserves estimées à 700 millions de barils. Son exploitation a commencé en 2010.
Les ventes de cacao représentent toujours le principal poste des exportations : le Ghana en est le deuxième producteur mondial. Mais les recettes se sont réduites en raison de la chute du cours du cacao et de l’or. La Grande-Bretagne, l’Allemagne et les États-Unis sont les principaux partenaires commerciaux du Ghana. La Chine a prêté en 2011 3 milliards de dollars pour la construction d’infrastructures. Mais la balance commerciale reste déficitaire, en raison des achats de biens d’équipement et de produits manufacturés.
Relief et Climat
Author: britannica
Publication Type: article
Relief and drainage
Relief throughout Ghana is generally low, with elevations not exceeding 3,000 feet (900 metres). The southwestern, northwestern, and extreme northern parts of the country consist of a dissected peneplain (a land surface worn down by erosion to a nearly flat plain, later uplifted and again cut by erosion into hills and valleys or into flat uplands separated by valleys); it is made of Precambrian rocks (about 540 million to 4 billion years old).
Most of the remainder of the country consists of Paleozoic deposits (about 250 to 540 million years old), which are thought to rest on older rocks. The Paleozoic sediments are composed mostly of beds of shales (laminated sediments consisting mostly of particles of clay) and sandstones in which strata of limestone occur in places.
They occupy a large area called the Voltaian Basin in the north-central part of the country where the elevation rarely exceeds 500 feet (150 metres). The basin is dominated by Lake Volta, an artificial lake that extends far into the central part of the country behind the Akosombo Dam and covers about 3,275 square miles (8,500 square km). Along the north and south, and to some extent along the west, the uplifted edges of the basin give rise to narrow plateaus between 1,000 and 2,000 feet (300 and 600 metres) high, bordered by impressive scarps.
The most outstanding are the Kwahu (Mampong) Scarp (see Kwahu Plateau) in the south and the Gambaga Scarp in the north.Along the eastern edge of the Voltaian Basin, and extending from the Togo border to the sea immediately west of Accra, is a narrow zone of folded Precambrian rocks running northeast to southwest, forming the Akwapim-Togo Ranges, which vary in elevation from 1,000 to 3,000 feet (300 to 900 metres). The highest points in Ghana are found there, including Mount Afadjato (2,903 feet [885 metres]), Mount Djebobo (2,874 feet [876 metres]), and Mount Torogbani (2,861 feet [872 metres]), all situated east of the Volta River near the Togo border. These ranges are part of the Togo-Atakora Mountains, which extend northward into Togo and Benin.
The southeastern corner of the country, between the Akwapim-Togo Ranges and the sea, consists of the gently rolling Accra Plains, which are underlain by some of the oldest Precambrian rocks known—mostly gneisses (coarse-grained rocks in which bands containing granular minerals alternate with bands containing micaceous minerals); in places they rise above the surface to form inselbergs (prominent steep-sided hills left after erosion). The only extensive areas of young rocks less than about 136 million years old are in the wide, lagoon-fringed delta of the Volta, about 50 miles (80 km) east of Accra, and in the extreme southwest of the country, along the Axim coast.
In the east the predominant rocks are less than 65 million years old, though there is a patch of Cretaceous sediments (about 65 to 145 million years old) near the Ghana-Togo border. To the west of Axim, near the Côte d’Ivoire frontier, the rocks date to the Cretaceous Period. The intervening coastal zone between eastern and western extremes contains patches of Devonian sediments (about 360 to 415 million years old). With the older and more resistant rocks of the Precambrian peneplain, these form a low, picturesque coastline of sandy bays and rocky promontories.
The drainage system is dominated by the Volta River basin, which includes Lake Volta and the Black Volta, White Volta, and Oti rivers. Most of the other rivers, such as the Pra, the Ankobra, the Tano, and a number of smaller ones, flow directly south into the ocean from the watershed formed by the Kwahu Plateau, which separates them from the Volta drainage system. South of Kumasi, in the south-central part of the country, is Ghana’s only true natural lake—Bosumtwi—lying in a meteorite impact crater and without any outlet to the sea. Along the coast are numerous lagoons, most of them formed at the mouths of small streams.
Over much of the surface of Ghana, the rocks are weathered, and great spreads of laterite (red, leached, iron-bearing soil) and lesser spreads of bauxite and manganese are found on the flat tops of hills and mountains. Although the movements of Earth’s crust that produced the basic geologic structure of the country have now virtually ceased, periodic earthquakes occur, especially near Accra along the eastern foot of the Akwapim-Togo Ranges, where there is a major fault line
Climate
Ghana’s climate, like that of the rest of the Guinea Coast, is determined largely by the interplay of two air masses: a hot, dry continental air mass that forms over the Sahara and a warm, humid maritime tropical air mass that forms over the South Atlantic. Both air masses move toward the Equator with their hemispheric winds and meet at the Guinea Coast for several months each year.
Continental air moves southward with the northeast trade winds, known in western Africa as the harmattan, and maritime tropical air moves northward with the southwest trades. The zone where these air masses converge is characterized by seasonal line squall precipitation. The convergence zone itself oscillates north and south, following the seasonal movements of the overhead sun and the thermal equator; it reaches its most northerly position in the central Sahara, about latitude 21° N, in August, and its most southerly position about 7° N, a few miles north of the Ghana coastline, in January. Rains occur when the dominant air mass is maritime tropical, and drought prevails when continental air and the harmattan dominate.
In the savanna country north of the Kwahu Plateau, there are two seasons—a dry season from November to March, with hot days and cool nights under clear skies, and a wet season that reaches its peak in August and September. The mean annual precipitation is between 40 and 55 inches (1,020 and 1,400 mm), but there is a marked moisture deficit because of the long, intensely dry season that follows.
In the southern forest country, where the annual mean precipitation from north to south has a range of about 50 to 86 inches (1,270 to 2,180 mm), there are two rainy seasons—one from April to July and a lesser one from September to November—and two relatively dry periods that occur during the harmattan season, from December to February, and in August, which is a cool, misty month along the coast. In the Accra Plains, anomalously low annual mean precipitation figures vary from 40 inches (1,000 mm) to less than 30 inches (760 mm), and the precipitation variability and the vegetation bear close resemblance to conditions in the northern savanna zone.
Temperatures show much more regional uniformity. The annual mean temperature is from 78 to 84 °F (26 to 29 °C) and the daily range only some 10 to 15 °F (6 to 8 °C) along the coast and some 13 to 30 °F (7 to 17 °C) in the north. Average relative humidities range from nearly 100 percent in the south to 65 percent in the north, although, during the harmattan season, figures as low as 12 percent have been recorded in the north and around Accra.
Enervating conditions produced locally by the combination of high temperatures and high humidities are moderated by altitude in the higher parts and by land and sea breezes along the coast. In general, the hottest months are February and March, just before the rains, and the lowest temperatures occur in January or—along the coast—in August.
Situation économique et financière
Auteur : France Diplomatie
Organisation affilée : Ministére de l’Europe et des affaires étrangeres
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Avec un PIB de 47,3 Mds USD et un RNB par habitant de 1490 USD en 2017, le Ghana représente la 2e économie de la CEDEAO, derrière le géant nigérian mais devant la Côte d’Ivoire. L’économie ghanéenne repose essentiellement sur l’exploitation de matières premières (or, pétrole, gaz, cacao, manganèse, bauxite) et les activités de service qui s’y adossent. Après une période de fort ralentissement entre 2012 et 2016, l’activité économique a redémarré en 2017 (8,5 % selon la Banque Mondiale) et devrait connaitre l’un des taux de croissance les plus élevés au monde en 2018 (6,3 % selon le FMI ; 8,3 % selon la Banque Mondiale).
Outre la forte reprise de l’activité économique, la réduction de l’inflation à moins de 10 % a permis plusieurs relâchements du taux directeur de la Banque centrale ghanéenne, aujourd’hui à 17 %. Depuis 2017, la monnaie bénéficie d’une relative stabilité et résiste pour l’heure à l’appréciation du dollar. Bien qu’elle ait conduit à l’augmentation des arriérés de paiement de l’Etat et à une diminution des investissements publics, la réduction sensible du déficit public (passé de 9,3 % en 2016 à 6 % en 2017) est bien engagée grâce au premier excédent primaire dégagé par le pays depuis 15 ans.
Toutefois l’évolution favorable récente demeure essentiellement imputable au doublement de la production d’hydrocarbures en 2017, suite à la mise en exploitation des champs gaziers de Sankofa-Gye-Nyame, dans un contexte de hausse du prix du baril brut. Encore peu diversifiée, l’économie ghanéenne présente une forte dépendance au cours des matières premières qui la rendrait très vulnérable à un nouveau choc.
Elle est aussi l’une des économies les plus endettées d’Afrique sub-saharienne : sa dette représente 71 % de son PIB – dont 50 % est libellée en dollar et génère des intérêts financiers qui ont mobilisé 43 % des revenus de l’Etat en 2017. Les faiblesses du secteur financier local et le niveau élevé de l’endettement public ont contraint le Ghana à se refinancer sur les marchés financiers internationaux et l’ont ainsi rendu dépendant des conditions de financement mondiales.
Plus de dix-huit mois après l’investiture du Président Akufo Addo, la plupart des indicateurs de l’économie ghanéenne sont donc au vert mais le défi d’une croissance basée sur l’économie réelle et sur un endettement public soutenable reste pour l’heure à relever. Les premiers succès engrangés demeurent donc à confirmer au-delà du programme d’aide accordé par le FMI, qui s’achèvera en avril 2019.
Politique intérieure
Le Ghana accède à l’indépendance en 1957. Kwame N’Krumah, leader du mouvement panafricaniste, en devient président jusqu’à son renversement en 1966. Le Ghana va ensuite expérimenter plusieurs périodes d’instabilité politique jusqu’à la fondation de l’actuelle quatrième république en 1992 par Jerry John Rawlings. Réélu en 1996, celui-ci renonce, conformément à la constitution, à briguer un troisième mandat en 2000. Dès lors, le Ghana va connaitre une succession d’alternances pacifiques, érigeant le pays en modèle continental.
Le Ghana jouit aujourd’hui d’une stabilité à la fois institutionnelle (alternance démocratique) et sécuritaire (même si la menace terroriste n’est pas inexistante) qui en fait un pays à part dans la région.
Depuis son élection fin 2017, le président Nana Akufo-Addo s’est attelé avec son équipe à mettre en œuvre son programme, le « Ghana beyond Aid », principalement axé sur l’économie. Décliné sous différentes formes, ce programme vise principalement l’industrialisation du pays (« One District One Factory ») et la remise à niveau de l’agriculture (« One Village One Dam » ; « Programme for Planting for Food and Jobs »). Confronté à un déficit d’infrastructures, notamment de transport, permettant de désenclaver l’intérieur du pays, le Président Akufo Addo cherche à renforcer des partenariats stratégiques avec des pays (la Chine en particulier) lui offrant des solutions rapides, quitte à endetter le pays.
Le développement économique poussé par le gouvernement vise à soutenir la politique de progrès social directement inspiré des Objectifs de développement durable des Nations unis dont le Président Akufo-Addo est ambassadeur. La matérialisation de cette vision est ainsi visible au niveau de l’éducation et de la jeunesse qui bénéficie depuis un an de la gratuité des études secondaires.
La politique intérieure du pays est aujourd’hui marquée par deux défis majeurs : la lutte contre la corruption et la décentralisation. Le gouvernement, par le biais d’un procureur spécial, s’est doté d’un nouvel outil destiné à accroître l’efficacité de la lutte contre la corruption (le Ghana a reculé de onze places au classement Transparency international 2017). Les prochaines initiatives en matière de réformes des institutions devraient profiter aux régions.
Sous la houlette d’une Commission électorale renouvelée en juillet 2018, un premier référendum portant création de six nouvelles régions a été organisé fin décembre 2018. Une seconde consultation permettant de rendre la gouvernance locale plus démocratique avec l’élection directe des chefs exécutifs des métropoles, des municipalités et des districts est prévue au second semestre 2019.
Deux grands partis dominent le paysage politique du pays, consacrant la bipolarisation de celui-ci : le New Patriotic Party (NPP, actuelle majorité) et le National Democratic Congress (NDC, minorité). Le NDC tente de s’organiser pour les prochaines élections présidentielles de 2020 mais, faute de véritable chef de file, reste pour l’instant inaudible sur les grands défis du moment. En dehors du poids des deux partis, les chefferies locales et traditionnelles jouent un rôle important dans l’administration du pays et constituent des relais politiques privilégiés pour les organisations politiques et civiles.
Politique étrangère
Le Ghana bénéficie d’une image très positive sur la scène internationale. Il avait notamment été choisi par le Président Obama pour son premier déplacement en Afrique en juillet 2009. Grâce à son expérience de la démocratie, le Ghana a souvent eu l’occasion d’être sollicité en tant que médiateur durant les crises politiques régionales. Ce fût notamment le cas au Libéria, en Gambie, ainsi qu’en Côte d’Ivoire (avec qui le Ghana partage des liens ethniques via les Akans). Le Ghana a d’ailleurs accueilli environ 10 000 réfugiés ivoiriens à la suite de la crise 2003-2004. Plus récemment, le président Akufo-Addo s’est impliqué comme facilitateur dans la crise togolaise de 2017-2018.
Sur le plan militaire, le pays s’est engagé depuis plus de 25 ans dans de nombreuses opérations de maintien de la paix de l’ONU (Sierra Leone, Liban, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Mali…), au sein desquelles 40% de ses effectifs militaires sont actuellement engagés. Il abrite sur son sol le Centre International Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC), créé en 1998 et mis en service en 2004.
Dans la tradition panafricaniste de son fondateur Kwame N’krumah, le Ghana est leader de l’intégration régionale, menant par exemple la « task force » sur la monnaie unique de la CEDEAO. Sur le plan continental, il fait partie des deux premiers pays à avoir ratifié le traité de libre-échange continental à l’initiative de l’Union africaine (CFTA).
Cette position n’empêche pas le Ghana de connaitre des différends avec ses pays voisins, notamment sur des questions frontalières. En septembre 2017, Accra a ainsi obtenu gain de cause face à Abidjan devant le Tribunal international du droit de la mer, dans le règlement d’un contentieux sur la délimitation de la frontière maritime (et de l’appartenance des ressources pétrolifères limitrophes).
Du fait de l’environnement sous régional dans lequel il évolue, le Ghana souhaite également intensifier ses relations avec ses voisins francophones. Dans ce cadre, le pays a signé avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) un « pacte » d’une durée de quatre ans pour renforcer l’enseignement et l’usage de la langue française au Ghana. Le pays est par ailleurs un membre associé de l’OIF depuis 2006.
Relations avec l’Union européenne
La France, avec la délégation de l’UE, l’Allemagne et quatre autres Etats membres présents au Ghana, soutient et s’engage dans le processus nouveau de programmation conjointe dont l’objectif est de concentrer et mutualiser les actions et les moyens dans des secteurs prioritaires, les rendant plus visibles et cohérents avec les objectifs du Gouvernement du Ghana.
Le document de programmation conjointe se concentrera sur les secteurs de la gouvernance et de la décentralisation, l’économie (soutien au secteur privé, notamment pour l’agriculture et l’énergie), et la lutte contre le changement climatique et le genre. En 2017, les échanges entre le Ghana et l’UE ont atteint 5,5 milliards d’euros. L’UE est le marché principal pour le Ghana pour ses produits agro-alimentaires (des fèves de cacao et le cacao transformé, le thon en conserve). L’UE soutient aussi la compétitivité de Ghana par des programmes de coopération.
Le Ghana bénéficie de la Stratégie de programmation conjointe des partenaires européens (2017- 2020). Le processus de programmation conjointe prévoit en particulier de soutenir et d’accompagner le Ghana dans sa transformation et dans la consolidation de son statut de pays à revenus intermédiaires, de sa croissance économique et de sa gouvernance démocratique.
L’objectif est de progresser vers un partenariat réciproquement bénéfique et de s’engager dans des formes de coopération plus stratégiques. Dotée d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 1,25 milliard d’euros pour la période 2018-2021, cette programmation se concentre sur deux secteurs prioritaires identifiés par le gouvernement du Ghana dans son Plan national de développement à long terme, que sont l’appui au secteur privé et à la gouvernance.
- l’appui au secteur privé (dont agriculture, développement rural, pêche, forêts, énergies, industrie, protection sociale, etc.), répondant à l’objectif formulé par le gouvernement de construction d’une économie industrielle, inclusive et résiliente (886,4 M EUR),
- la gouvernance (décentralisation, redevabilité, anti-corruption, finances publiques, politique fiscale, etc.), en réponse à l’objectif de construire des institutions effectives, efficaces et dynamiques (364,2 M EUR).
La France y contribue à hauteur de 199,5 M EUR (dont 157,5 M EUR étaient déjà engagés en 2017).
Organisation politique
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L’instabilite politique (1966-1982)
En 1966, l’armée, profitant d’un voyage de k. nkrumah en chine, s’empare du pouvoir et constitue un conseil de libération nationale, présidé par le général ankrah. la dénationalisation des entreprises aggrave encore la situation économique. Des tensions persistent par ailleurs au sein du conseil de libération, entraînant arrestations et démissions.En 1969, une vie politique pluraliste reprend avec la création de plusieurs partis, et les militaires cèdent la place aux civils.
Aux élections législatives qui suivent, le parti du progrès obtient la majorité et son président, le dr busia, devient premier ministre. La iie république est instaurée, le général e. akufo-addo devenant président quelques mois plus tard. Malgré l’aide occidentale, le dr busia ne parvient pas à redresser l’économie. La position dominante des achantis, l’expulsion des ressortissants étrangers africains, un rapprochement avec l’afrique du sud suscitent le mécontentement.l’agitation politique et sociale incite les militaires à reprendre le pouvoir en 1972 (peu avant la mort de nkrumah, réfugié en guinée), avec à leur tête le général ignatius kutu acheampong. mais l’armée se révèle incapable de remédier à la dramatique crise économique (la famine sévit en 1975-1976 et en 1977-1978). La bourgeoisie réclame le retour à un régime démocratique.
En 1978, une révolution de palais écarte le général acheampong au profit du général william fred akuffo, et une assemblée constituante est réunie en décembre. Elle élabore une nouvelle constitution de type présidentiel et prévoit des élections pour le 18 juin 1979. Mais le 4 juin 1979 a lieu un nouveau coup d’état, fomenté par des jeunes officiers subalternes, des sous-officiers et des soldats dirigés par un capitaine d’aviation, jerry rawlings.
Des généraux (dont les anciens chefs de l’état akuffo et acheampong) sont exécutés, mais les élections ont lieu à la date prévue et sont remportées par le national people’s party (npp) du dr hilla limann. Celui-ci, élu président de la république le 9 juillet 1979, s’efforce, en vain, de lutter contre l’inflation et d’assainir la situation socio-économique.
Le règne de jerry rawlings (1981-2001)
Critiquant la mauvaise gestion économique et la corruption du gouvernement civil, le capitaine rawlings reprend le pouvoir par un nouveau coup d’état, le 31 décembre 1981, renversant le président limann.Jerry rawlings suspend la constitution, interdit les partis politiques et dirige le pays à la tête d’un provisional national defence council (pndc), qui entreprend de lutter contre la corruption et la contrebande. Le pndc met en œuvre deux economic recovery programs en 1983 et 1985, suivis en 1987 d’un programme d’ajustement structurel. il parvient ainsi à rétablir la situation économique en réduisant de façon drastique les dépenses publiques. Une nouvelle constitution, approuvée par référendum en avril 1992, permet le retour au multipartisme (mai).
- rawlings remporte dès le premier tour (avec 58 % des voix) l’élection présidentielle pluraliste organisée en novembre, mais les formations de l’opposition boycottent les élections législatives de décembre. La iverépublique, mise en place en janvier 1993, met un terme à dix ans de régime militaire. plusieurs partis d’opposition réussissent en revanche à s’entendre pour présenter un candidat commun à l’élection présidentielle de décembre 1996, john kufuor. Mais celui-ci est largement battu par j. rawlings, dont le parti, le national democratic congress (ndc), l’emporte aussi aux élections législatives.En politique étrangère, le capitaine rawlings (sa mère est une éwé), de l’ethnie divisée par la frontière entre togo et ghana a dû faire face aux tensions qui surgissent périodiquement entre les deux pays. à plusieurs reprises, lomé et accra se sont réciproquement accusées de soutenir les complots ou les attaques parfois meurtrières de leurs opposants respectifs, notamment en 1986 et 1994.
L’installation d’une démocratie exemplaire
john kufuor ou l’alternance (2001-2009)
Aux élections législatives et présidentielle de décembre 2000, les ghanéens infligent une défaite historique au camp du président sortant, j. rawlings. Ainsi, la principale formation d’opposition, new patriotic party (npp), frôle la majorité absolue au parlement en obtenant 99 sièges sur 200, tandis que son représentant john kufuor arrive largement en tête au second tour de la présidentielle (57,4 % des voix), devant le vice-président john evans atta mills, dauphin de J. rawlings, dans l’impossibilité constitutionnelle de briguer un troisième mandat. Le départ volontaire de ce dernier , au terme de près de 19 années de règne ininterrompu suivi de l’élection de J. kufuor, marquent la première alternance pacifique du ghana.
Le nouveau chef de l’état se trouve confronté aux problèmes de l’inflation, d’une situation économique dégradée (provoquée notamment par la chute des prix de l’or et du cacao, les deux principaux produits d’exportation du pays) et du lourd héritage de son prédécesseur. En 2001, le gouvernement décide d’adhérer à l’initiative ppte (pays pauvres très endettés), programme de réduction des dettes géré par la banque mondiale et le fonds monétaire international (fmi), avant de lancer un plan d’aide sociale urgente en faveur d’une population dont un tiers vit dans le dénuement. en quatre ans, le taux d’inflation a été réduit de 42 à 12 %, la chute du cedi, contenue ; la croissance économique s’est maintenue.
Surnommé le « géant débonnaire », j. kufuor est réélu au premier tour de l’élection présidentielle du 7 décembre 2004 avec 52,4 % des suffrages devant john evans atta mills (44,6 %), candidat du principal parti d’opposition, le national democratic congress (ndc). Son parti, le new patriotic party (npp), sort également victorieux des élections législatives tenues le même jour.
Alors qu’il est en train de sortir du groupe des pays à faible revenu, affichant désormais l’une des économies les plus performantes d’afrique et ayant effacé quasiment sa dette, le pays célèbre ainsi les 50 ans de son indépendance le 5 mars 2007 en présence de 23 chefs d’état africains et de représentants de haut niveau de pays occidentaux, de la chine, de la russie et de l’iran ainsi que du président de la banque mondiale.
John evans atta mills (2009-2012), John dramani mahama (2012-2017)
les 7 et 28 décembre 2008, la succession de J. kufuor se déroule dans des conditions de transparence saluées par les observateurs internationaux en dépit des fortes tensions entre les deux principaux partis en lice. Tandis que sa formation, le ndc, remporte 113 sièges contre 109 au npp, J. e. atta mills est légèrement devancé par nana akufo-addo au premier tour de scrutin, mais l’emporte d’extrême justesse (50,23 % des voix) au second tour – un résultat finalement reconnu par le npp, conformément aux vœux du président sortant – et entre officiellement en fonctions le 7 janvier 2009.
Le 11 juillet, cette alternance démocratique exemplaire et la « bonne gouvernance » du pays, sont saluées par le président des états-unis, barack obama, dans son discours prononcé devant le parlement à l’occasion de sa première visite en afrique subsaharienne.
- e. atta mills voit son mandat marqué par le début de l’exploitation du pétrole offshore (décembre 2010) découvert en 2007. Mais le 24 juillet 2012, il meurt brusquement, alors qu’il s’apprêtait à se représenter à l’élection présidentielle prévue en décembre après avoir très largement remporté la primaire au sein de son parti.
Le vice-président john dramani mahama assure l’intérim avant de se présenter comme candidat à la présidence. avec 50,7 % des suffrages, il l’emporte face à N. akufo-addo au terme d’une campagne électorale centrée sur la meilleure manière d’utiliser la nouvelle manne pétrolière. Mais, pour la première fois depuis le début des alternances démocratiques, le résultat est contesté par l’opposition malgré la reconnaissance internationale de la victoire du président sortant.
Confronté à une crise économique due à l’effondrement des cours des matières premières (or et cacao notamment) et du pétrole, à un déficit budgétaire qui se creuse (10,5 % du budget de l’état en 2013), à une inflation en hausse et à une dépréciation du cedi, J. d. mahama décide en 2014 de recourir à l’aide du fmi.
En désaccord depuis 2010 – date de la découverte d’un important gisement offshore dans une zone maritime revendiquée par le ghana et la côte d’ivoire –, les deux pays ayant échoué dans leurs nombreuses tentatives de conciliation bilatérale ont porté leur différend devant le tribunal international du droit de la mer (tidm) à hambourg, qui doit rendre un avis définitif en 2017.
Nana Akufo-Addo
C’est dans un contexte de morosité économique que se tiennent les élections de décembre 2016. De 9,3 % en 2012, la croissance est estimée à 3,3 % par le FMI, qui a accordé son appui financier contre un programme de réformes structurelles. Alors que le taux d’inflation atteint 17 %, le mécontentement d’une partie de la population est notamment nourri par des affaires de corruption et par les coupures d’électricité dues aux dysfonctionnements de l’approvisionnement énergétique.
Avocat ayant débuté sa carrière politique comme député en 1996, ministre de la justice puis des affaires étrangères dans les gouvernements de J. Kufuor entre 2001 et 2007, N. Akufo-Addo, candidat du NPP pour la troisième fois, l’emporte nettement dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 53,85 % des voix devant le président sortant (44,4 %). Le taux de participation atteint 68,6 % et le NPP remporte la majorité absolue des sièges au parlement.Son investiture, le 7 janvier 2017, marque ainsi la troisième alternance démocratique de la IVe république.