Nom : République du Ghana
Capitale : Accra
Monnaie : Cédi
Fuseau horaire : GMT
Superficie : 240 000 km2
Nombre d’habitants : 33 475 870 (2022)
Nom des habitants : Ghanéens
Langue : anglais
Densité : 109 hab./km2
Part de la population urbaine (2023) : 59 %
Structure de la population par âge (2023) :
- moins de 15 ans : 37 %
- 15-65 ans : 59 %
- plus de 65 ans : 4 %
Modèle de démocratie et de « bonne gouvernance » en Afrique, le Ghana a connu une croissance forte et équilibrée, favorisée par les prix du cacao et de l’or. Ses exportations représentent environ 35 % de son PIB (2022), ses principaux partenaires étant l’UE, la Chine, le Viêt Nam, l’Inde, l’Afrique du Sud, les EAU et les États-Unis . L’exploitation récente du pétrole et du gaz contribue à la croissance de plus de 6 % en 2018 = 2019 — mais ramenée à moins de 1 % en 2020 à la suite de la pandémie de Covid–19 – , tout comme les secteurs agricole (2e producteur mondial de cacao) et minier (2e producteur africain d’or).
Le secteur des services, en forte croissance en 2019 (7,2%), s’est modernisé et représente désormais environ 50 % du PIB.
Le pays est sorti de la catégorie des pays à faible revenu et fait partie dorénavant des pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure). La bonne santé économique a permis au gouvernement de consacrer son budget au développement des infrastructures — notamment la construction d’un gazoduc financé par la Chine – et à l’exploitation d’un premier gisement de pétrole. Après une nouvelle alternance démocratique en 2017, la politique de réduction de la pauvreté, dont le taux (national) a diminué de 31,9 % à 23,4 % entre 2005 et 2017, marque cependant le pas avec un taux d’extrême pauvreté (international ; seuil de 2,15 $/jour) d’environ 25 % , et les inégalités se sont creusées. La reprise économique est estimée à 1,2 % en 2023, et l’inflation dépasse 20 %.
Le Ghana indépendant
Vers l’indépendance
Kwame Nkrumah, père de l’indépendance
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Kwame Nkrumah accélère le mouvement vers l’indépendance. La Constitution de 1948 accorde la majorité aux Africains au sein du Conseil législatif, mesure jugée insuffisante. L’UGCC (United Gold Coast Convention), parti d’intellectuels et de commerçants, réclame bien l’autonomie, mais Kwame Nkrumah le quitte pour fonder en 1949 le Convention People’s Party (CPP), qui recrute ses adhérents dans le prolétariat urbain, les cadres venant de la petite bourgeoisie. En 1950, K. Nkrumah lance une campagne de désobéissance accompagnée de nombreuses grèves et est incarcéré sous inculpation de rébellion.
Les élections de 1951 (à la suite d’une nouvelle Constitution) voient le triomphe du CPP. K. Nkrumah est libéré et nommé Premier ministre. Une opposition de droite (chefs, planteurs, intellectuels) dirigée par le Dr Kofi Abrefa Busia s’organise à partir de 1954, tandis que K. Nkrumah, collaborant avec les Britanniques, développe les équipements du pays, grâce aux fonds de l’Office de commercialisation du cacao, sans opérer de réformes de structure. Aux nouvelles élections de 1956, le CPP remporte les trois quarts des sièges, et la Grande-Bretagne doit se résoudre à proclamer l’indépendance en 1957. C’est alors qu’est adopté le nom de Ghana.
L’installation d’une démocratie exemplaire
John Kufuor ou l’alternance (2001-2009)
Aux élections législatives et présidentielle de décembre 2000, les Ghanéens infligent une défaite historique au camp du président sortant, J. Rawlings. Ainsi, la principale formation d’opposition, New Patriotic Party (NPP), frôle la majorité absolue au Parlement en obtenant 99 sièges sur 200, tandis que son représentant John Kufuor arrive largement en tête au second tour de la présidentielle (57,4 % des voix), devant le vice-président John Evans Atta Mills, dauphin de J. Rawlings, dans l’impossibilité constitutionnelle de briguer un troisième mandat. Le départ volontaire de ce dernier –, au terme de près de 19 années de règne ininterrompu – suivi de l’élection de J. Kufuor, marquent la première alternance pacifique du Ghana.
Le nouveau chef de l’État se trouve confronté aux problèmes de l’inflation, d’une situation économique dégradée (provoquée notamment par la chute des prix de l’or et du cacao, les deux principaux produits d’exportation du pays) et du lourd héritage de son prédécesseur. En 2001, le gouvernement décide d’adhérer à l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés), programme de réduction des dettes géré par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), avant de lancer un plan d’aide sociale urgente en faveur d’une population dont un tiers vit dans le dénuement. En quatre ans, le taux d’inflation a été réduit de 42 à 12 %, la chute du cedi, contenue ; la croissance économique s’est maintenue.
Surnommé le « géant débonnaire », J. Kufuor est réélu au premier tour de l’élection présidentielle du 7 décembre 2004 avec 52,4 % des suffrages devant John Evans Atta Mills (44,6 %), candidat du principal parti d’opposition, le National Democratic Congress (NDC). Son parti, le New Patriotic Party (NPP), sort également victorieux des élections législatives tenues le même jour. Alors qu’il est en train de sortir du groupe des pays à faible revenu, affichant désormais l’une des économies les plus performantes d’Afrique et ayant effacé quasiment sa dette, le pays célèbre ainsi les 50 ans de son indépendance le 5 mars 2007 en présence de 23 chefs d’État africains et de représentants de haut niveau de pays occidentaux, de la Chine, de la Russie et de l’Iran ainsi que du président de la Banque mondiale.
Source : Larousse
Données démographiques
Population : 32,8M
Croissance démographique : 2,2 % (UN Data, 2020)
Population urbaine : 56,7% (UN Data, 2020)
Espérance de vie : 64 ans (Banque mondiale, 2020)
Nombre d’enfants par femme : 4 (UN Data, 2020)
Taux d’alphabétisation : 79,4 % (Perspective Monde, 2018)
Religions : Christianisme 71,2 % (Pentecôtisme 28,3 %, Protestantisme 18,4 %, Catholicisme 13,1 %, autres 11,4 %), Islam 17,6 %, traditionnelles 5,2 %, sans religion 5,3 % (Ghana Statistical Service, 2012)
Indice de développement humain : 133è/189 pays (PNUD, 2021
Classement Transparency International : 75 sur 180 pays (2020, + 5 places par rapport à 2019)
Politique intérieure
Le dynamisme de la démocratie ghanéenne et son fonctionnement pacifique sont unanimement salués par les observateurs. Le Ghana est actuellement considéré comme l’un des systèmes politiques les plus dynamiques en Afrique de l’Ouest.
En 1992, Jerry Rawlings, qui dirige le pays dans le cadre d’un régime autoritaire, accompagne la transition démocratique. Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum et les élections générales se déroulent dans un climat pacifique.
Jerry Rawlings est élu Président de la République, son parti, le National Democratic Congress, remporte la majorité au Parlement. Il est réélu en 1996, puis quitte le pouvoir en 2000, dans le respect des nouvelles règles constitutionnelles. Depuis, le pays a connu une série d’alternances politiques pacifiques entre les deux grands partis politiques, le National Democratic Congress (social-démocrate) et le New Patriotic Party (centre-droit) : John Kufuor (NPP) de 2000 à 2008 ; John Atta Mills (NDC) de 2008 à 2012 ; John Dramani Mahama (NDC) de 2012 à 2016). En 2016, Nana Dankwa Akufo-Addo est élu Président de la République. M. Akufo-Addo, qui était déjà candidat du NPP en 2008 et en 2016, bat nettement le Président sortant, avec 53,7% des voix et une participation de 70%.
Sur le plan sécuritaire, le Ghana, qui a jusqu’ici été épargné par les attaques terroristes, craint une expansion des groupes armés terroristes sahéliens depuis le Burkina Faso. Le Nord-Est du pays (Upper-East) connaît régulièrement des affrontements entre deux communautés pour le contrôle du trône de Bawku.
Politique étrangère
Le Ghana bénéficie d’une image positive sur la scène internationale. Ce pays avait notamment été choisi par le Président Obama pour son premier déplacement en Afrique en juillet 2009. Grâce à son expérience de la démocratie, le Ghana a souvent été sollicité en tant que médiateur durant les crises politiques régionales. Ce fût notamment le cas au Libéria, en Gambie, ainsi qu’en Côte d’Ivoire. Le Ghana a d’ailleurs accueilli environ 10 000 réfugiés ivoiriens à la suite de la crise 2003-2004.
Plus récemment, le président Akufo-Addo s’est impliqué comme facilitateur dans la crise togolaise de 2017-2018. Il a présidé, entre septembre 2020 et juillet 2022, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, confrontée à des défis politiques et sécuritaires. Le Président Akufo-Addo s’est fortement mobilisé à l’échelle régionale dans le contexte des coups d’Etat au Mali, en Guinée et en Burkina Faso, plaidant pour le respect des dispositions constitutionnelles et le rétablissement d’un pouvoir civil.
Sur le plan militaire, le pays s’est engagé depuis plus de 25 ans dans de nombreuses opérations de maintien de la paix de l’ONU (Sierra Leone, Liban, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Mali…). Actuellement, 2 762 Ghanéens servent dans le cadre d’Opérations de Paix, principalement dans le cadre de la MINUSS et de la FINUL. Il abrite sur son sol le Centre International Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC), créé en 1998 et mis en service en 2004.
Situation économique
La croissance ghanéenne a connu un rebond après l’épidémie de Covid-19, qui l’avait freinée (0,4% de croissance en 2020). Le taux de croissance s’est ainsi établi à 4,7% en 2021, mais a ralenti en 2022 (3,6% du PIB). Ce ralentissement, en grande partie dû à la crise des finances publiques que traverse le pays, et à la hausse du niveau d’inflation et des taux d’intérêt, devrait se poursuivre en 2023, avec une croissance estimée à 2,8% d’après le FMI.
Cette situation s’est accompagnée d’une augmentation de l’inflation, traditionnellement élevée au Ghana (autour de 10% au cours des années 2000). En décembre 2022, l’inflation des prix à la consommation a atteint un pic à 54,1% en glissement annuel, et de près de 60% pour les biens alimentaires. Le niveau du Cédi par rapport au dollar a chuté de 25% au cours du premier semestre 2022. La Banque centrale ghanéenne a donc progressivement rehaussé son taux directeur, à 27% en décembre 2022.
Dans ce contexte, les autorités ghanéennes ont fait appel au FMI, à l’été 2022. Les négociations avec le Fonds ont abouti avec la signature, début décembre 2022, d’un accord technique, prévoyant une assistance du FMI de 3 Mds de dollars. Avant l’approbation officielle de ce plan par le FMI, les autorités ghanéennes se sont engagées à prendre des mesures pour restructurer la dette publique. Le gouvernement ghanéen a donc lancé un programme d’échange de sa dette intérieure début décembre, et entamé des discussions avec les bailleurs internationaux.