L’éducation en Mauritanie
Auteur : Partenariat mondial pour l’éducation
Année de publication : 2019
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La Mauritanie s’est résolument engagée à développer son secteur de l’éducation depuis 1999, lorsque le gouvernement a entamé une réforme structurelle du système éducatif. La vision à moyen terme du gouvernement est de parvenir à l’achèvement universel de l’enseignement primaire, ainsi qu’à la régulation et l’amélioration de la pertinence et de la qualité dans les niveaux post-primaires.
Le secteur de l’éducation a connu des progrès significatifs ces dernières années, notamment en termes d’accès et d’achèvement du primaire. Entre 2000-2001 et 2012-2013, les taux bruts de scolarisation ont augmenté de 88 % à 97 %. Les taux d’achèvement du primaire ont également augmenté de 53 % en 2002 à 71 % en 2013.
Malgré ces progrès, divers problèmes liés au secteur persistent et ont encore besoin d’être traités. Cela inclut :
- la faible qualité de l’éducation de base
- le faible accès et la faible qualité de l’enseignement secondaire
- la faible implication de la société civile, des communautés locales et du secteur privé
- le faible taux de passage dans le secondaire (seulement 55 % pour les filles et 61 % pour les garçons en 2013)
- le manque d’enseignants qualifiés dans le secondaire.
Entre 2000-2001 et 2012-2013, les taux bruts de scolarisation ont augmenté de 88 % à 97 %. Les taux d’achèvement du primaire ont également augmenté de 53 % en 2002 à 71 % en 2013
Pour résoudre ces problèmes, le pays a développé son deuxième plan sectoriel de l’éducation (PNDSE II), qui couvre la période 2011-2020. Ce plan englobe 11 objectifs à savoir :
- Développer l’accès des groupes défavorisés des zones urbaines et rurales à l’éducation préscolaire publique et communautaire
- Promouvoir l’accès à l’éducation pour les enfants non-scolarisés et favoriser la rétention de ceux déjà scolarisés en vue d’atteindre l’achèvement universel du primaire d’ici 2020.
- Réaliser des progrès vers l’achèvement universel de l’enseignement secondaire et la réduction des disparités liées au genre, aux conditions géographiques et socio-économiques.
- Réguler les flux du nombre d’élèves et d’enseignants du secondaire, afin de mieux aligner les résultats du système éducatif sur les besoins du marché.
- Développer une formation technique et professionnelle adaptée à la demande sociale et aux besoins des secteurs formel et informel de l’économie.
- Mettre en place une politique pour le développement équilibré de l’enseignement supérieur et promouvoir la recherche scientifique.
- Améliorer la qualité de l’apprentissage et la pertinence de l’éducation à tous les niveaux.
- Lutter contre l’analphabétisme grâce à des programmes fonctionnels d’alphabétisation et de post-alphabétisation.
- Promouvoir l’enseignement traditionnel et renforcer sa contribution à l’éducation de base.
- Élaborer et mettre en œuvre une nouvelle stratégie de gestion des ressources humaines et matérielles pour une répartition équitable des débouchés liés à l’éducation et une transformation des apports fournis en résultats obtenus.
- Renforcer la gestion du secteur en continuant le processus de décentralisation, en impliquant toutes les parties prenantes, et en développant des outils de gestion.
Rapport sur les progrès 2010 vers l’attente des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Mauritanie: rapport final
Auteur : Nations Unies
Date de publication : avril 2010
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1-L’analyse des obstacles et contraintes
L’enseignement primaire mauritanien a connu, particulièrement depuis le lancement du Programme National de Développement du Secteur Educatif en 2001, un essor quantitatif important, résultant notamment de l’amélioration de l’offre (construction de milliers de salles de classe, recrutement massif d’instituteurs et ouverture de cantines scolaires). La loi rendant obligatoire la scolarisation pour les enfants de 6 à 14 ans n’a pas encore eu d’effet direct, la loi n’étant pas accompagnée de mesures concrètes spécifiques pour assurer le respect de l’obligation de scolarisation.
Cet essor, auquel a contribué le dynamisme de l’enseignement privé (qui accueillait plus de 9% des effectifs scolarisés en 2008/2009), s’est traduit par une augmentation soutenue des taux net et brut de scolarisation mais n’a pas été accompagné d’une amélioration de la qualité de l’enseignement qui fait face à de plusieurs contraintes. Au-delà de la gouvernance globale du secteur, régulièrement décriée, elles tiennent notamment (i) au grand nombre d’écoles à cycle incomplet, (ii) à la mise en œuvre inefficiente de la réforme de 1999 et (iii) à l’absentéisme des enseignants au niveau de leur lieu d’affectation.
La vaste étendue du territoire, l’éparpillement des populations et leur sédentarisation anarchique, ont entrainé, depuis le lancement du « processus démocratique » en 1991, un développement considérable du nombre d’écoles à cycles incomplets, l’implantation des écoles obéissant plus à des critères politiques qu’aux effectifs des enfants et à l’existence d’autres écoles à proximité.
La proportion d’écoles publiques ayant une structure complète (les six niveaux de l’enseignement fondamental) est estimée à 28 % en 2008/09 contre 25,2% en 2007/08 confirmant le même rythme d’amélioration, relativement lent, constaté ces dernières années et restant largement inférieur à la cible du Programme National de Développement du Secteur Educatif en 2010 qui est de 45% pour cet indicateur. Malgré cette amélioration, due probablement aux efforts déployés, ces dernières années, en matière de construction des salles de classe et d’introduction du multigrade, il sera difficile d’atteindre l’objectif du Programme National de Développement du Secteur Educatif en 2010, du fait de la forte corrélation entre le taux de rétention et de la proportion d’écoles complètes.
La vaste étendue du territoire, l’éparpillement des populations et leur sédentarisation anarchique, ont entrainé, depuis le lancement du « processus démocratique » en 1991, un développement considérable du nombre d’écoles à cycles incomplets
L’inefficience de la mise en œuvre de la réforme de 1999 réside dans le fait que le bilinguisme qu’elle instaure n’a pas encore pu être effectif, faute d’enseignants bilingues en quantité suffisante. En effet, les deux écoles nationales d’instituteurs, malgré les efforts consentis, ont une capacité de formation encore assez limitée et de très modeste qualité et les autorités du pays n’ont pas eu le courage politique de faire appel à la coopération régionale et internationale pour pourvoir aux besoins du secteur en enseignants qualifiés.
Par ailleurs, et malgré les importants efforts consentis dans le cadre du Programme National de Développement du Secteur Educatif, les manuels scolaires et autres outils pédagogiques demeurent disponibles en quantité insuffisante pour couvrir les besoins.
L’instabilité des enseignants sur leur lieu d’affectation s’explique par le niveau de rémunération assez modeste, malgré les différentes augmentations indiciaires des dernières années et l’introduction de primes d’éloignement différenciées et de prime de craie. Le niveau de rémunération incite les enseignants à rester à Nouakchott ou dans les grands centres urbains,où ils peuvent avoir une activité lucrative complémentaire (enseignement dans les établissements privés ou à domicile ou activités commerciales). Cette instabilité reflète les importants problèmes de gouvernance du secteur.
Elle se manifeste notamment par le manque de contrôle et de sanction, du fait de la forte politisation de l’administration et des réseaux sociaux de solidarité (les suspensions de salaires des enseignants en situation d’abandon de postes ne durent généralement pas et ils bénéficient d’un rappel de solde), ainsi que de la dilution des responsabilités entre l’administration centrale du ministère de l’éducation et les autorités territoriales qui sont gestionnaires des effectifs d’enseignants mis à leur disposition.
L’instabilité des enseignants sur leur lieu d’affectation s’explique par le niveau de rémunération assez modeste, malgré les différentes augmentations indiciaires des dernières années et l’introduction de primes d’éloignement différenciées et de prime de craie
Ainsi, selon les données de 2007/2008, 22% des cas d’affectation des enseignants du primaire et du secondaire répondaient à une logique autre que le nombre d’élèves dans les établissements, alors que l’objectif fixé par le Programme National de Développement du Secteur Educatif était d’avoir, en 2005, 85% des affectations basées sur ce critère afin d’améliorer l’équité dans la répartition des enseignants entre les établissements scolaires.
Selon ces mêmes données, on observait des situations très variées, dans lesquelles des écoles scolarisent un même nombre d’enfants avec un effectif enseignant différent (449 élèves pour 19 enseignants et le même nombre d’élèves pour 3 enseignants) et d’autres avec un effectif enseignant identique scolarisant un public d’élèves différent (61 élèves avec 8 enseignants et le même nombre d’enseignants pour 652 élèves). La question de l’allocation des ressources consacrées par l’Etat à l’éducation constitue une dimension importante de la mal gouvernance du secteur.
- Les propositions
L’amélioration de la qualité de l’éducation devra constituer pour les autorités mauritaniennes et leurs Partenaires Techniques et Financiers l’un des principaux défis à relever au cours des cinq prochaines années. A cet effet, au-delà des améliorations urgentes dans la gestion globale et le pilotage du système éducatif et de la nécessaire augmentation des ressources allouées au secteur, la gestion pédagogique devra recevoir une attention particulière. Dans ce cadre, il y aura lieu notamment de :
– former davantage d’instituteurs et professeurs bilingues qui pourront être recrutés parmi les diplômés de l’enseignement supérieur;
– recourir aux enseignants retraités encore valides pour combler le déficit en enseignants bilingues et à la coopération régionale et internationale pour le complément (enseignants bilingues et en langue française);
– réviser les critères d’affectation des enseignants et leur mise en œuvre afin de les rendre plus précis et plus objectifs;mener une campagne de sensibilisation sur ces critères et suivre de près leur stricte application, en impliquant les syndicats professionnels et les associations de parents d’élèves;
– veiller au strict respect des critères de répartition des ressources financières (budget), matérielles (équipements pédagogiques) et humaines (enseignants) entre les établissements d’enseignement, et assurer la transparence de cette répartition en impliquant notamment les syndicats professionnels;
– rendre complètes les écoles n’offrant pas aujourd’hui une continuité pédagogique, par la mise à disposition d’enseignants supplémentaires et, si nécessaire, la construction de salles de classe. Le regroupement de certaines de ces écoles doit être une piste à explorer, notamment en milieu rural et périurbain, des solutions d’accompagnement comme le transport des élèves ou l’ouverture de cantines scolaires supplémentaires pouvant y aider. Il est évident que l’ouverture de nouvelles écoles incomplètes doit être définitivement abandonnée;
– améliorer les conditions de travail des enseignants, notamment par une augmentation de leurs traitements, en vue de réduire l’écart par rapport aux taux de rémunération proposés par les établissements d’enseignement privé, une stricte observation des critères d’obtention des indemnités de craie et d’éloignement. Les niveaux de cette dernière prime devront être davantage différenciés afin de rendre le service dans les zones les plus reculées moins répulsif pour les enseignants;
– favoriser davantage l’amélioration de la rétention et de l’acquisition des connaissances par les élèves, notamment à travers un meilleur ciblage dans l’implantation des cantines scolaires, l’institutionnalisation de mécanismes d’aide financière pour les enfants des familles les plus défavorisées (comme des bourses d’études ou le mécanisme du fonds d’appui à la scolarisation des filles qui avait conduit à de bons résultats en termes d’accès et de poursuite des études), la mise en place de services de transport scolaire dans certaines zones, etc.;
– mobiliser les moyens humains et financiers nécessaires pour le développement de l’enseignement préscolaire et, de manière plus large, pour la mise en œuvre du Programme national de développement de la petite enfance
Mauritanie : Des obstacles administratifs empêchent des enfants d’aller à l’école
Auteur : Human Rights Watch
Date de publication : 29 mars 2018
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(Tunis) – Le processus national d’ « enrôlement » à l’état civil en Mauritanie, empêche certains enfants de s’inscrire à l’école publique et de passer des examens nationaux obligatoires, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement devrait modifier ses politiques pour veiller à ce qu’aucun enfant en âge d’être scolarisé ne soit privé du droit à l’éducation parce qu’il n’a pas les documents d’identité exigés.
De nombreux Mauritaniens n’ont pas pu mener à bien la procédure d’enrôlement biométrique à l’état civil qui a débuté en 2011. Tout résident, de nationalité mauritanienne ou non, a l’obligation de fournir une série de papiers officiels – mais de nombreuses personnes n’ont pas les documents nécessaires et rencontrent beaucoup de difficultés pour mener à bien la procédure requise pour les remplacer.
Des familles ont déclaré à Human Rights Watch que certains établissements scolaires avaient refusé des élèves non enrôlés, alors que la scolarisation est obligatoire de 6 à 14 ans. Quant à ceux qui ont trouvé une solution provisoire pour s’inscrire – souvent grâce à un directeur d’établissement qui a fermé les yeux –, ils ne peuvent pas passer les examens nationaux à la fin de l’école primaire, du collège et du lycée, nécessaires pour être admis au cycle suivant.
« Le gouvernement mauritanien devrait veiller à ce que le droit des enfants à l’éducation ne soit plus la victime collatérale de cette procédure d’enrôlement à l’état civil », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
Human Rights Watch s’est entretenue avec 15 familles de quartiers modestes du grand Nouakchott, la capitale de Mauritanie, dont les enfants soit n’avaient pas pu s’inscrire à l’école publique, soit avaient été bloqués au moment de passer des examens, faute d’avoir les documents d’état civil requis.
D’après le ministère de l’Éducation, 80,4 % des enfants en âge d’être à l’école primaire étaient inscrits dans une école publique ou privée pour l’année scolaire 2016-17, mais seuls 35 % des enfants ayant terminé leur dernière année d’école primaire sont passés au collège cette année-là.
Les Mauritaniens et les étrangers résidents qui ont terminé leur enrôlement selon la procédure ayant démarré en mai 2011 reçoivent un numéro national d’identification, qui est demandé pour la plupart des services sociaux et de santé.
Pour qu’un enfant soit enrôlé, ses représentants légaux doivent, au minimum, fournir son acte de naissance, une copie de la carte nationale d’identité des parents ou tuteurs, ou leur acte de décès, ainsi qu’une copie de l’acte de mariage des parents. Or, pour obtenir un acte de naissance, les nouveau-nés doivent être déclarés au centre d’enrôlement le plus proche dans un délai de deux mois. Après ce délai, ses parents doivent obtenir un jugement substitutif d’un tribunal pour remplacer l’acte de naissance.
Pour qu’un enfant soit enrôlé, ses représentants légaux doivent, au minimum, fournir son acte de naissance, une copie de la carte nationale d’identité des parents ou tuteurs, ou leur acte de décès, ainsi qu’une copie de l’acte de mariage des parents
Certaines familles ont réussi à trouver des écoles privées ou coraniques qui ont accepté leurs enfants sans les documents d’identité requis, tout en sachant qu’ils seraient dans l’impasse lorsque viendrait le moment de passer les examens nationaux obligatoires
En 2016, les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation ont émis une note de service commune, adressée à tous les gouverneurs de région et disposant qu’« aucun élève ne pourra être inscrit dans un établissement d’enseignement, public ou privé, si sa procédure d’enrôlement n’est pas complète, selon les modalités stipulées par la loi »
Lorsqu’un couple se marie devant un officier d’état civil, il reçoit un acte de mariage comme preuve de son union civile. Mais il reste très courant que les gens ne fassent qu’un mariage religieux
La Mauritanie est-elle en mesure d’offrir une éducation de qualité à sa jeunesse ?
Auteur : Abdoulaye SY, Université Lyon II
Année de publication: 10 Janvier 2018
Le discours sur l’éducation en Mauritanie est bien souvent sombre, empreint de soupirs face à un constat d’échec du système éducatif qui s’est dégradé de manière croissante. Des enseignements sont devenus source de catégorisation et de marginalisation de certains groupes de population. De même, la scolarisation des filles et des femmes, voire toute la génération, est vouée à l’échec.
Pour autant, une certaine perspective s’impose : l’éducation pour tous existe depuis fort longtemps dans tous les pays du monde. On sait qu’en matière d’éducation, tout commence dans la famille et de la maternelle et à l’école.Parler de crise inexorable de l’éducation de la jeunesse mauritanienne, c’est vouloir éplucher tous les articles et les rapports alarmants des organisations nationales et internationales relatives à l’Education Pour Tous (EPT).
Depuis fort longtemps, l’enseignement et le système éducatif plus généralement n’ont pas produit des effets concrets sur la population. Sous nos yeux, les défis sont majeurs : éducation, formation et insertion professionnelle des jeunes, car elle occupe un rôle incontournable dans d’une politique de développement et de lutte contre les inégalités sociales. La question de l’éducation et le développement, en effet, vont de pair, du fait qu’ils sont interdépendants dans ce pays qui aspire au développement économique et à la démocratisation des institutions.
De la famille vers l’école, l’éducation reste un droit fondamental dans l’existence de l’être humain. Toutes sortes de politiques éducatives montrent combien il est essentiel de promouvoir l’éducation pour tous. Elle n’est pas seulement un droit de la personne, elle est aussi un secteur essentiel pour le développement. Eduquer, c’est apprendre à grandir, à être autonome pour transmettre des valeurs, raison pour lesquelles elle constitue un droit fondamental et inaliénable.
L’Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et la Culture (UNESCO, 2000) note : « le droit à l’éducation a été inscrit en 1945 selon les principes fondamentaux de non-discrimination, de l’égalité réelle des chances et des valeurs universelles entre les citoyens ». Le rapport souligne que l’objectif de l’éducation de qualité pour tous a été d’assurer une bonne transmission de l’enseignement égalitaire visant à élargir des connaissances, des compétences de base pour toute la génération.
Cela implique fortement qu’en Mauritanie, il est temps de réfléchir sur les politiques éducatives sérieuses pour que les jeunes retrouvent le chemin de l’école et le goût pour l’éducation, étant donné qu’elle participe à la construction de la société et d’une génération capable d’agir en toute égalité et d’assumer le sens de ses responsabilités. Tout me laisse dire que la Mauritanie doit améliorer la qualité de son système éducatif.
Un des rapports de synthèse sur « l’éducation et développement » publiés en 2003 par l’ONU a reconnu explicitement que l’éducation et en particulier l’enseignement primaire sont indispensables pour le progrès économique et social. De plus, la communauté internationale insiste sur l’importance de l’éducation des filles et des femmes qui sont perçues comme des actrices de développement dans tous les domaines.
On constate que « l’éducation explique en grande partie les inégalités. Améliorer l’accès à l’enseignement, à la formation professionnelle est la solution ultime pour mettre fin aux inégalités » scolaires. (FMI 2017). L’éducation facilite les échanges et transmet les savoirs et les savoir-faire entre les citoyens. Comme l’a bien constaté Montaigne : « Il vaut mieux des têtes bien faites que des têtes bien pleines », cela permet de réduire les préjuges liés au degré d’éducation des jeunes.
L’idée selon laquelle « prévenir les préjugés, c’est compenser les inégalités » désigne souvent les politiques de l’éducation qui s’inscrivent dans la non-reconnaissance sociale des « populations sous représentées ». Il nous parait qu’une bonne éducation pour tous est une science qui souffre en Mauritanie, cette belle science humaine qui conduit l’homme à agir et à interagir pour comprendre le monde et les multiples enjeux qui en découlent. La tendance est que le droit de l’éducation doit être réinventé dans le plan de développement en Mauritanie. En ce sens, « l’éducation est un passeport pour l’avenir, car demain appartient à ceux qui s’y sont préparés aujourd’hui ». constate Malcom X.
Cela fait plus qu’un demi-siècle que l’éducation est reconnue comme un droit humain fondamental par la communauté internationale. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) consacrent l’éducation comme un moyen indispensable pour les individus. Pour cela, elle occupe une place primordiale dans une société en développement qui s’articule avec le droit des citoyens.
L’éducation permet à l’individu de devenir plus autonome, de s’épanouir et d’élargir le champ de ses libertés de penser et d’agir… La question est de savoir si nous sommes en mesure, l’Etat Mauritanien en particulier, de prendre des mesures globales afin d’atteindre « la culture de l’éducation et le développement durable ». (Rapport, « Système Educatif Mauritanien », paru en 2011, Département du développement humain, Région Afrique/Banque mondiale).
La Mauritanie peut-elle se développer et construire une société éduquée sans inclure les filles et les femmes, notamment ? En quel sens faut-il que la Mauritanie s’approprie la science de l’éducation égalitaire entre les citoyens afin de lutter contre toutes formes d’inégalités primaires ? L’éducation n’est pas seulement une fin en soi, mais aussi un moyen de réaliser des projets concrets centrés sur le développement sectoriel, régional et national. Dans ce sens, l’Unesco souligne en 2015 « qu’on ne peut réellement parvenir au développement durable que par des efforts globaux et trans-sectoriels qui commencent par l’éducation ». Elle reste la base de toute perspective de projet de développement économique qui permettrait de redonner à la jeunesse le sens de l’action créatrice.
Par ailleurs, il faut souligner que la Mauritanie a connu deux grandes réformes du système éducatif, essentiellement avec l’arabe en 1973 et le français en 1999. Beaucoup d’observateurs de la politique de l’éducation présentent ces reformes à deux vitesses, dans la mesure où la population se trouve en embarras de choix en matière d’orientation et de formation.
Disons-le autrement, au nord habitent des Maures berbères « arabisés » qui ont bénéficié des enseignements de la langue arabe associés aux pratiques d’un système éducatif voilé, c’est-à-dire par des pré-recrutements et des pré-enseignements pour les concours d’entrée dans les écoles de magistrats et officiers de police judiciaire, tandis qu’au sud, la forte concentration des négro africains « francisés » qui ont bénéficié dans leur grande majorité de l’enseignement de la langue française avec ses disciplines littéraires, se destine tant bien que mal davantage aux métiers de l’enseignement avec leur représentativité dans les postes moins évolutifs.
Par ailleurs, il faut souligner que la Mauritanie a connu deux grandes réformes du système éducatif, essentiellement avec l’arabe en 1973 et le français en 1999
Ces types de pratiques éducatives ont-elles eu des effets bénéfiques sur les citoyens mauritaniens? Ces systèmes éducatifs qui hiérarchisent, catégorisent et séparent les citoyens conduiront-ils à des graves clivages ethnoraciaux ou ethnoculturels, à des replis et des frustrations entre les communautés ?
Certains jeunes sont souvent démunis face aux rythmes scolaires intenses, aux « réformes mal comprises » et aux « mauvaises qualités des enseignements » qui y sont associées. D’un point de vue politique, le système éducatif mauritanien est complexe dans le sens où les deux langues arabe et français se déchirent dans les établissements scolaires et universitaires. Disons-le, c’est l’école des « fils de pauvres » contre l’école des « fils de riches ». Autrement dit, les familles socialement et économiquement défavorisées, d’un côté, placent leurs enfants, avec des contraintes financières, dans les quartiers comme 5eme ou 6eme arrondissement, notamment dans les établissements public et, de l’autre, les élites politiques préfèrent placer leurs enfants au 1eme ou 2eme arrondissement dans les écoles privées de Nouakchott.
Force est de constater que l’argent reste le nerf de la guerre pour les enfants les plus défavorisés qui ont bénéficié de l’enseignement le moins qualitatif dans les quartiers sensibles de Nouakchott. Cela montre bien que les inégalités scolaires à l’école demeurent sources d’inquiétude en Mauritanie. De même, les pratiques des enseignements inégalitaires dont souffrent les classes moyennes vont grandissantes dans les écoles publiques. C’est la reproduction culturelle qui se propage dans les structures éducatives, en fonction des milieux sociaux différents des jeunes et ces faits amplifient les stigmatisations de toute une génération qui promeut le droit à l’éducation et l’égalité entre les citoyens.
L’éducation de qualité pour tous permet de reconnaitre l’égalité de traitement dans tous les milieux scolaires, elle est le signe d’une bonne santé démocratique. Dans le même sens, l’UNESCO souligne en 2017 : l’éducation est une science qui permet de mettre « un pied d’égalité entre les citoyens et de promouvoir la possibilité d’épanouissement, d’apprentissage tout au long de la vie ». Promouvoir l’éducation et la formation tout au long de la vie rentre dans le cadre des pratiques du droit international.
Force est de constater que l’argent reste le nerf de la guerre pour les enfants les plus défavorisés qui ont bénéficié de l’enseignement le moins qualitatif dans les quartiers sensibles de Nouakchott
A cette fin, il convient de favoriser l’égalité, étant donné que « l’école participe à la reproduction des inégalités sociales et légitime ces inégalités par des discours méritocratiques. Elle transmuerait ainsi l’héritage différencié de certains dispositions culturelles en inégalité sociale et rendrait acceptables ces inégalités en les attribuant aux mérites personnels des élèves ». (Pierre BOURDIEU, « La Reproduction Sociale », paru en 2011, p, 69, N°166).
Il est temps qu’une bonne politique éducative soit instaurée en Mauritanie. Pour cela, nous proposons des mesures nécessaires : les états généraux de l’éducation doivent réfléchir à long terme sur la pratique des politiques éducatives basées sur le droit afin d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Car l’éducation permet de « s’échapper de l’ignorance », en tout cas de réduire la « pauvreté intellectuelle ».
L’urgence est de penser la formation des enseignants et la rénovation des écoles publiques dégradées, bradées et transformées de manière inquiétante en boutiques. Cela permettra de faciliter le retour des enfants sur les bancs des écoles en leur donnant espoir qu’ils seront porteurs de projets. Il s’agit donc d’identifier les mesures efficaces afin de lutter contre les déperditions et décrochages scolaires dont les jeunes sont victimes. En effet, la « rétention des élèves dans le système éducatif jusqu’à la fin du cycle fondamental constitue un défi majeur dans les années à venir, car on sait que les enfants qui quittent prématurément leurs études avant la fin du cycle seront potentiellement des adultes analphabètes ». (Unesco, « Rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous », paru 2011, p.23).
Pour qu’un enseignement soit égalitaire, il faut commencer par inclure les jeunes filles et les femmes, car ce sont ces dernières qui bénéficient des « enseignements moins qualitatifs ». Une telle nécessité doit s’imposer dans tous les établissements (école primaire, lycée, centre de formation professionnelle, université). Il est vital que le corps enseignant s’attache à promouvoir les valeurs de l’éducation des filles dès le plus jeune âge afin de réduire l’analphabétisme et le décrochage scolaire qui y sont associés.
L’urgence est de penser la formation des enseignants et la rénovation des écoles publiques dégradées, bradées et transformées de manière inquiétante en boutiques
Il est important que la Mauritanie s’inscrive dans les pays de développement. Pour cela, elle doit opérer un véritable changement ou une révolution copernicienne qui dépasse la simple appartenance à l’esprit communautaire (qui est un des acquis majeurs de l’Afrique de l’Ouest). L’urgence est de promouvoir une éducation basée sur le droit international et l’égalité réelle,…
Enfin, ces propositions démontrent que l’accent doit être mis sur des politiques de développement humain, culturel et spirituel par l’éducation en particulier. Il est vital que la Mauritanie progresse vers des systèmes éducatifs plus performants et plus équitables.
Mauritanie : Face à l’éternel casse-tête du système éducatif
Auteur(s) : Cheikh Sidya
Date de publication : 09/05/2017
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Le gouvernement mauritanien prépare une réforme du système éducatif, la énième d’une série marquée par le syndrome de l’échec permanent depuis 1967 , avec pour résultat une réalité qui plonge le niveau de performance des élèves dans les abysses de la médiocrité. Peu de détails filtrent pour le moment sur les grands axes de la nouvelle orientation de ce secteur vital pour l’avenir et le développement du pays.
Toutefois, celle-ci devrait se traduire par la réservation exclusive des premières années du cycle fondamental à l’enseignement public et donc la suppression de l’intervention du privé au niveau de l’école primaire. Une orientation peu claire, qui suscite déjà un torrent de commentaires sur le registre du rejet. Les symboles les plus récents de l’échec de l’école mauritanienne au cours des dernières années sont le taux de réussite au bac pour les années 2013 et 2016 qui se situent en dessous du 10%.
La Banque Mondiale enfonce le clou
Dans le cas de la Mauritanie, on entre ainsi au coeur d’un faible niveau de rétention <<puisque 55% seulement des élèves accédant en première année de l’option française terminent le cycle primaire. La situation est encore plus accentuée quand on introduit les variables liées au genre et au lieu de résidence. Il y a un très fort taux de déperdition chez les jeunes filles et les élèves en milieu rural >>, note le document de la Banque Mondiale (BM).
Ce rapport relève aussi que l’enseignement des cours multiples en double flux, largement mis en œuvre pendant les années 1990, qui ont permis des avancées en termes de couverture quantitative, ont aussi montré leurs limites. Alors, il faut s’attaquer à des sujets plus structurels tels que celui du financement public et privé, de la rémunération des enseignants, de la qualité des services offerts, les arrangements institutionnels, les questions liées à la gestion.
Le gouvernement met actuellement en oeuvre un Plan national de développement du secteur de l’éducation (PNDSE).
Ce rapport relève aussi que l’enseignement des cours multiples en double flux, largement mis en œuvre pendant les années 1990, qui ont permis des avancées en termes de couverture quantitative, ont aussi montré leurs limites
Toutefois, la polémique liée à la vente par le gouvernement, de certains sites abritant les premiers écoles construites à Nouakchott, après l’accession à l’indépendance du pays, est venue jeter le trouble dans l’esprit des spécialistes de l’éducation. Ces pionniers déplorent les petits calculs d’épicier d’une administration sans vision pour l’avenir.
Mauritania: Administrative Obstacles Keep Kids from School
Author(s): Human Rights Watch
Year of publication: 2017
Mauritania’s national civil registration process is preventing some children from attending public school and taking mandatory national examinations, Human Rights Watch said today. The government should change its policies to ensure that no school-age child is deprived of the right to education because of a lack of proper identity documents.
Many Mauritanians have been unable to complete the biometric civil registration process that began in 2011. Citizens and non-citizen residents are required to produce a range of official paperwork, but many people lack the necessary documents and have found the process of replacing them arduous. Families told Human Rights Watch that some schools have rejected pupils who lack civil registration, even though school attendance is compulsory from ages 6 to 14. Those who have found a work-around to enroll – often thanks to the leniency of a school administrator – cannot take the national tests they must pass to graduate from elementary, middle, and high school.
Human Rights Watch interviewed 15 families in relatively poor neighborhoods of greater Nouakchott, Mauritania’s capital, whose children were either unable to enroll in public school or prevented from taking examinations for want of the required civil registration documents. The Education Ministry estimated that 80.4 percent of primary school-age children were enrolled in either a public or private school during the 2016-17 school year, but that only 35 percent of children completing their last year of primary school went on to secondary school that year.
Families told Human Rights Watch that some schools have rejected pupils who lack civil registration, even though school attendance is compulsory from ages 6 to 14
Nationals and residents who complete civil registration under the program that began in May 2011 receive a National Identification Number, which is required for most health and social services. For a child to register, their legal guardians must, at a minimum, provide the child’s birth certificate, a copy of the parents’ or caregivers’ national identity card or death certificate and a copy of the parents’ marriage certificate. To obtain a birth certificate, newborns must be registered at the closest civil registration center within two months. After this deadline, their parents must seek a court judgment in lieu of a birth certificate.
Both adults and children must register at the civil registration center closest to their place of birth, meaning that some adults must travel to complete the process. The administration considers birth and marriage certificates and other proofs of civil status issued before 1998, when the last national population census was conducted, to be invalid for the current civil registration process.
The families interviewed all reported that they had made a good-faith effort to register and obtain new identity documents, but had failed. The reasons included the loss of the child’s birth certificate, the absence of the parents’ marriage certificate, the foreign nationality of the father, or the fact that a child was born out of wedlock. Some families had managed to find private or Quranic schools that would enroll their children without the required identity documents but knew that they would encounter obstacles when it came time to take mandatory national examinations.
Both adults and children must register at the civil registration center closest to their place of birth, meaning that some adults must travel to complete the process
All the families interviewed are of modest means and belong either to Mauritania’s Haratine (Hassaniya-speaking former slaves or descendants of slaves) or Afro-Mauritanian populations. Some Mauritanian groups contend the civil registration process discriminates against these groups. Human Rights Watch findings only describe the experiences of those interviewed. In 2015, UNICEF estimated that one third of Mauritanian children below age 5 had no civil registration and that only 40 percent of children from the poorest households were registered, compared with 85 percent of children from the wealthiest households.
The Civil Registration Process
Mauritania is a party to international human rights treaties safeguarding children’s right to education. Under article 28 of the United Nations Convention on the Rights of the Child (ratified in 1991) and article 11 of the African Charter on the Rights and Welfare of the Child (ratified in 2005), Mauritania recognizes the right of the child to education and its need to “take measures to encourage regular attendance at schools and the reduction of drop-out rates.”
In 2016, the Interior and Education Ministries adopted a joint memorandum addressed to all regional governors providing that “no student shall be enrolled in a public or private educational institution unless the registration process has been completed in the manner stipulated by law.”
The memorandum also provided that “no one shall be permitted to sit for national examinations or tests unless they have completed biometric registration procedures and possess a national identity card.” The parents interviewed described the civil registration process variously as “confusing” and “time-consuming,” and criticized what they considered was a lack of proper guidance from the administration and the costs associated with obtaining the numerous documents required. When adults cannot register, their children cannot register either. Adults lacking the required papers must apply for substitute documents such as birth or marriage certificates at the registration center closest to their place of birth.
In 2016, the Interior and Education Ministries adopted a joint memorandum addressed to all regional governors providing that “no student shall be enrolled in a public or private educational institution unless the registration process has been completed in the manner stipulated by law”
Accounts from Families
Mariama, 47, lives in a shack with her 10 children in Nouakchott. She is originally from the Gorgol region in the south. She moved to Nouakchott in 2016 and fell deeper into poverty when the father of her children left. Because she lacks a marriage certificate, her children are considered born out of wedlock (enfants naturels). Although both she and their father have registered and possess valid national identity documents, Mariama has not been able to register any of her children.
When a couple is married before a municipal officer, they receive a marriage certificate as proof of their civil union. But it remains common practice for some to marry only before a cleric. The couple can later apply to a court for a marriage certificate that is valid for administrative procedures.
“When we used to live in the Gorgol region, I tried to enroll my kids in public school, but their applications were denied because they have no civil registration,” Mariama said. Human Rights Watch was not able to determine what procedural steps she took in Gorgol to register her children.
A Peek Inside Mauritanian Higher Education
Author(s): Ursula Lindsey
Date of publication: 16 June 2016
Mauritania is a country that is rarely heard from in international education forums. Although it is of a comparable size to Egypt, this largely desert nation has a population of 3.5 million, a fraction of the population of Cairo.
Sidi Ould Salem, the minister of higher education for two years, visited the conference on “Paradigm Shifts on Tertiary Education” in Algeria, Mauritania’s neighbor, last month (See related article, “In Algiers Reflecting on Universities and Jobs.”) He provided a chance to learn about the latest developments in higher education in Mauritania.
Mauritania shares a colonial context with its Arab neighbors, said Mr. Salem, in a conference presentation. “Our educational systems were imposed on us, we inherited them,” he said. “We have continued with a mimetic approach. We haven’t studied our own needs.”
Universities in the region are constantly exhorted to better prepare students for the job market, but they cannot solve the unemployment problem on their own, noted the minister. “Even countries with great universities have unemployment. France has high unemployment.”
Even if students receive the best educations, if they cannot find good jobs they will emigrate, he said. “If we set up an excellent university, like Harvard University [in Mauritania] today, its graduates would leave our country,” argued Mr. Salem. “Our best cadres will leave us, we need to be realistic.”
Universities in the region are constantly exhorted to better prepare students for the job market, but they cannot solve the unemployment problem on their own
Today Mauritania has about 20,000 university students (11 percent of the young people of university age, approximately), most of whom are enrolled at the University of Nouakchott or at the capital’s Higher Institute for Islamic Studies. Fishing is an important sector of Mauritania’s economy; the country also has iron and some oil and natural gas. But a significant portion of the population depends on subsistence farming and lives below the poverty line.
“Higher education poses a problem to countries with few resources,” said Mr. Salem. “In the absolute it’s a good thing for young people to be educated, to be aware—but each country needs to adapt to its economic reality.” “We need technicians,” said the minister, noting that he wants students to use scholarships from neighboring countries to pursue technical degrees as electricians, architects and accountants. “It would be a waste to train nuclear or aeronautical engineers—it’s not useless but it’s not a priority.”
The minister is creating a new engineering school (which will train students in civil engineering, mining, petroleum and gas, among other specialties). Ideally, he says, teaching engineering should go hand in hand with supporting manufacturing. “We can’t achieve higher education quality without economic and industrial growth. We have an economy of consumption but not of production. Everything in our countries is made in China.”
The minister also wants to ensure young Mauritanians—whose education is in Arabic and French—are connected to the broader world. He has established a translation institute and an English-language institute, where he plans on taking courses himself to improve his language skills.
The minister is creating a new engineering school (which will train students in civil engineering, mining, petroleum and gas, among other specialties)
He is creating a high council for research, whose members will include ministries with research agendas and needs, and is introducing research funding. Until now, he says, “professors just continued to work on their thesis topics.” As a former finance minister, he says, “I’m very conscious of public spending, I’m very interested in optimization.” He has gathered data on students, faculty and departments according to nearly 100 categories. Now, “we have a mine of statistics that allows us to bring solutions and changes.”