Auteur : Programme des Nations Unies pour les établissements humains
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2012
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Finances municipals
L’exploitation des données financières fournies par la Direction générale de la comptabilité et du trésor public indique qu’en 2005, la part des recettes totales des 10 communes qui composent Abidjan dans les recettes totales de l’ensemble des communes de Côte d’Ivoire était de 41 %. Cette proportion est en baisse par rapport à l’année 2004 (44,94 %). La prédominance d’Abidjan sur les autres communes du pays pourrait s’expliquer par la construction du port autonome d’Abidjan en 1951 et par la mise en œuvre du plan Badani en 1952. Le plan Badani a donné la priorité à la construction de zones industrielles dans les communes de Yopougon, Port-Bouët, Koumassi et Treichville. Le percement du canal de Vridi a dynamisé les activités portuaires de la ville d’Abidjan. Certaines communes d’Abidjan sont ainsi devenues des zones de fortes activités économiques. C’est le cas de la commune de Treichville qui s’est transformée en un site de concentration d’entreprises industrielles. On y rencontre même les principaux entrepôts commerciaux du pays. La commune du Plateau concentre également plusieurs entreprises commerciales et les principaux équipements et bâtiments administratifs. Adjamé se positionne comme la commune de fortification de l’économie informelle de la Côte d’Ivoire. Ainsi donc, par ses infrastructures économiques, Abidjan supplante de loin, les autres communes à travers son importante assiette fiscale. En 2005, les statistiques indiquent que 66,94 % des recettes fiscales agrégées par toutes les communes ivoiriennes ont été générées par les 10 communes d’Abidjan. Au niveau des recettes propres, cette proportion était de 46,69 % et de 35,95 % pour les recettes diverses.
Une des caractéristiques des communes d’Abidjan est la quasi-inexistence des recettes d’investissement dans les recettes totales
Une des caractéristiques des communes d’Abidjan est la quasi-inexistence des recettes d’investissement dans les recettes totales. Cette situation pourrait s’expliquer par la faiblesse des subventions de l’État aux collectivités territoriales et par une faible allocation des ressources financières aux opérations qui ont une vocation à rester durablement dans l’actif de la commune. Toutefois, la mobilisation de ces recettes fait partie intégrante de la stratégie de gestion financière de certaines communes. En 2005, elles représentaient 25 % des recettes totales de la commune de Yopougon et 12 % de celle de Marcory.
Genre et développement
L’Indicateur sexo-spécifique permet de mesurer l’am- pleur des inégalités sociologiques entre les femmes et les hommes non prises en compte par l’Indice de dévelop- pement humain. Au plan national, le niveau moyen de l’Indicateur sexo-spécifique du développement humain est de 0,411 contre un indice de développement humain de 0,428. Tandis qu’à Abidjan, il s’élève à 0,464 car les inégalités y sont plus faibles.
À Abidjan, on dénombre 20,7 % d’hommes pauvres contre 21,2 % de femmes pauvres
Au niveau du revenu, l’indicateur sexo-spécifique est de 0,356 pour les femmes contre 0,428 pour les hommes, mais, selon les résultats de l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (2008), la distribution de la pauvreté suivant le sexe de l’individu laisse apparaître que le taux de pauvreté des hommes est sensiblement égal à celui des femmes. Le sexe des individus n’apparaît donc pas comme un facteur de discrimination par rapport au niveau de pauvreté. À Abidjan, on dénombre 20,7 % d’hommes pauvres contre 21,2 % de femmes pauvres. Toutefois, en termes de variation entre 2002 et 2008, on note, un accroissement plus important chez les hommes que chez les femmes. Cette variation est de 48,9 % chez les hommes contre 33,3 % chez les femmes. L’enquête conclut que la situation s’est beaucoup plus détériorée chez les hommes que chez les femmes.
Développement économique local
Le développement économique local vise principalement à promouvoir l’emploi par la création et le développement d’entreprises formelles et informelles sur le territoire de la ville. Le marché du travail en Côte d’Ivoire, et particulièrement à Abidjan, a été fortement affecté par la crise militaro-politique des dix dernières années. Les statistiques fournies par l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (1998) soulignent que le chômage est nettement plus marqué en milieu urbain qu’en milieu rural. Si pour l’ensemble du pays, le taux de chômage était de 4,6 % (3,3 % chez les premiers demandeurs et 1,3 % chez les anciens travailleurs), à Abidjan, ce taux atteint 17 % (15 % chez les hommes et 19,4 % chez les femmes).
Si pour l’ensemble du pays, le taux de chômage était de 4,6 %, à Abidjan, ce taux atteint 17 %
Selon l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (2006), le taux d’occupation des hommes et des femmes est plus faible que celui de 2002. Cela pourrait s’expliquer par la situation de crise qu’a connue le pays et qui a eu pour conséquence immédiate la délocalisation de nom- breuses entreprises. Pour faire face à cette situation, certaines femmes ont rejoint le secteur informel. Ce qui expliquerait que le taux d’occupation des femmes soit plus élevé de 2 points par rapport à celui des hommes. Le repli des femmes dans le secteur informel est confirmé par la faible proportion de femmes salariées entre 2002 et 2006.
Selon le type d’activité, les résultats issus de l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (2006) soulignent une prédominance du secteur informel dans la ville d’Abidjan, il concernerait 60 % des chefs de ménages, 9,11 % d’entre eux exercent dans le secteur agricole. Par ailleurs, si on considère comme chômeur toute personne active qui n’a pas d’emploi et qui est à la recherche d’un emploi, le taux de chômage à Abidjan atteint alors 15,94 % (16,5 % chez les hommes contre 15,32 % chez les femmes). Suivant les tranches d’âges, 1 jeune garçon sur 20 est au chômage contre 17,51 % de jeunes filles. Dans l’ensemble, les personnes qui cherchent un premier emploi constituent la majorité des chômeurs à Abidjan, 59,11 % contre 40,89 % pour les anciens occupés. Une analyse plus approfondie des statistiques de l’emploi montre que les femmes et les jeunes sont plus exposés au chômage que les autres catégories sociales. Cette analyse précise que la durée moyenne de chômage dans la ville d’Abidjan, est de 50 mois.
Les activités informelles regroupent majoritairement les personnes non qualifiées et les actifs rencontrant des difficultés à s’insérer sur le marché du travail
Au total, les activités informelles regroupent majoritairement les personnes non qualifiées et les actifs rencontrant des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Ces activités incluent le petit commerce dans les secteurs du bois, des matériaux de construction, de la quincaillerie, de la cordonnerie, de la boucherie, de la poissonnerie, de l’horticulture, de la charbonnerie, etc. En 1990, environ 63 % de la population active qui travaillait dans le secteur informel était d’origine étrangère. Avec les difficultés liées à la crise, le secteur informel prend toujours davantage d’importance, ce qui préoccupe les Ivoiriens. Lorsque la conjoncture le permet, la main d’œuvre de nationalité ivoirienne est préférée parce qu’elle est plus stable (fonctionnariat et salariat notamment), mais avec l’instabilité qui règne, une main d’œuvre à bas coût, généralement étrangère, est plus recherchée.
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