Auteur : Programme des Nations unies pour les établissement humains
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2012
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Introduction
La commune d’Abobo est l’une des 13 communes constituant le district d’Abidjan. Elle est située au nord de l’agglomération d’Abidjan, à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Abobo a été administrée en tant que commune de plein exercice dès 1980, ceci au regard de la loi N° 80-1182 du 17 octobre 1980 relative à l’organisation municipale. Le territoire communal d’Abobo s’étend sur une superficie de 7 800 hectares. C’est un vaste plateau bordé par des talwegs couvrant près de 2 460 hectares et représentant 31 % de sa superficie. Ce relief est marqué par des cuvettes dont le diamètre varie de 100 à 500 mètres. L’altitude maximale est d’environ 125 m, ce qui explique l’implantation d’antennes de la radio-télévision ivoirienne) et de radios sur ce point culminant. Le climat de la commune d’Abobo est tropical humide avec 2 200 mm de pluie par an sur sept mois (Plan national d’action pour l’environnement de Côte d’Ivoire, 1994). La commune d’Abobo regroupe 28 quartiers et villages. La ville est limitée au nord par la commune d’Anyama, au sud par la forêt du Banco, à l’est par la commune de Cocody, à l’ouest par la commune de Yopougon et la sous-préfecture de Songon.
La commune d’Abobo est une collectivité territoriale depuis 1980. À ce titre, la commune est dirigée par les organes suivants : le conseil municipal, le maire et la municipalité. Ces 3 organes assurent la gestion administrative de la commune, sous le contrôle et l’assistance du ministère de l’Intérieur selon le décret N° 82-140 du 27 janvier 1982, qui définit « la délégation des pouvoirs et l’attributions de l’autorité de tutelle à l’égard des communes et de la ville d’Abidjan ». En l’espace de trente et un ans, 5 maires se sont succédé à la tête de la commune d’Abobo (de 1980 à 2011).
Peuplée de 638 237 habitants en 1998, selon le Recensement général de la population et de l’habitat, la population de la commune d’Abobo a atteint 938 424 habitants en 2011. Le taux d’accroissement annuel s’élevait à 4,6 % en 1998, il est aujourd’hui estimé à 2,69 %, enregistrant une baisse de 1,91 %. Selon les estimations de l’Institut national de la statistique, la population atteindra plus de 1 million d’habitants en 2018 et aura doublé en l’espace de 26 ans. Le rapport femmes-hommes est de 1,02. Les jeunes de moins de quinze ans représentent 39 % de la population et les jeunes en âge d’être scolarisés, près de 15,65 %. Les femmes en âge de procréer représentent quant à elle plus du quart de la population (27,59 %), une population justement constituée majoritairement de femmes (55,82 %). Selon l’Enquête sur le niveau de vie des ménages de 2008, la taille moyenne des ménages est de 5,53 personnes. Le rapport de dépendance s’élève à 0,69, cela signifie que chaque actif a à sa charge 0,69 inactifs.
Finances municipales
En 2010, la commune disposait d’un budget de 2 600 millions de francs CFA. Le budget de fonction- nement pesait pour 80,95 % et le budget d’investisse- ment représentait 19,05 %. Les principales sources de revenus de la commune sont les recettes fiscales (impôt foncier, patente et contribution de licence) et les recettes propres (toutes les taxes rémunératrices imposées par les services municipaux). Les principales dépenses de fonctionnement sont : les salaires, les charges sociales, les frais de mission, le carburant, les fournitures de bureau, l’abonnement à l’eau, à l’électricité, au téléphone, les travaux et les services à l’entreprise. Dans l’ensemble, au cours de ces trois dernières années, le niveau du budget global a augmenté. Le niveau de recouvrement s’est amélioré pour atteindre plus de 60 % et le budget estimé est équivalent au budget réel.
Depuis 2008, la commune d’Abobo ne perçoit plus de subvention de l’État. Elle fonctionne de manière autonome car il n’existe pas non plus de partenariat décentralisé. En ce qui concerne le recouvrement des taxes et des patentes, la municipalité n’a pas encore développé de mesures efficaces. Depuis la crise postélectorale, l’administration a rencontré des difficultés à collecter cet impôt. En effet, certaines activités bénéficient d’exemption temporaire ou de réductions substantielles d’impôts.
Développement économique local
La commune d’Abobo est une cité dortoir. Les grands centres commerciaux ou industriels y sont inexistants. Selon l’Enquête sur le niveau de vie des ménages (2008), les principaux secteurs d’activité dans la commune d’Abobo sont le secteur informel non agricole (81,82 %), le secteur public et parapublic (9,09 %) et le secteur privé formel non agricole (9,09 %).
Les infrastructures économiques dont dispose la commune d’Abobo sont les suivantes :
- 2 unités de production de volaille (Coco service sur la route d’Adjamé et Coquivoire à PK18)
- 1 usine de cosmétique à PK18 ;
- 1 marché central et plusieurs marchés annexes ;
- Plusieurs stations d’essence ;
- Une multitude d’ateliers de couture et de salons de coiffure ;
- Environ 35 cybercafés ;
- Divers établissements financiers et d’assurance ;
- Une centaine d’hôtels.
Le premier secteur en termes d’emplois à Abobo est le secteur informel, constitué du commerce, du transport et de l’artisanat. Néanmoins ces 3 domaines créent un nombre limité d’emplois. La part du secteur informel dans l’économie locale est d’environ 80 %. La commune d’Abobo compte 23 marchés dont 13 installés de façon spontanée. Les petits commerces occupent la quasi-totalité des trottoirs, générant ainsi un problème de gestion de l’espace urbain et menaçant la sécurité des piétons.
Depuis 2008, la commune d’Abobo ne perçoit plus de subvention de l’État
Le transport en commun connaît une croissance particulière. Plusieurs lignes de taxis communaux fonctionnent. Appelés « wôrô-wôrô », ils se trouvent au départ de la gare. Mais le parc automobile est vieillis- sant, et le nombre véhicule a diminué entre 2009 et 2011 passant de 1 271 véhicules à 900 véhicules. La mairie d’Abobo a entrepris la construction d’une gare routière internationale à Anonkoua pour délocaliser toutes les lignes de transport inter et intra-urbain de la commune.
Il existe à Abobo 7 branches d’activités artisanales réparties sur toute la commune. Ce sont :
- le bâtiment ;
- le travail des métaux et la mécanique ;
- le travail du bois ;
- le textile, l’habillement, le cuir et les peaux ;
- l’alimentation et les services divers qui y sont liés ;
- l’artisanat d’art ;
- l’électronique.
Le secteur informel étant un secteur non chiffré, il est difficile de connaître le nombre exact d’artisans, environ 8 000 toutes nationalités confondues. Les artisans sont pour la plupart analphabètes. La commune d’Abobo n’ayant aucune politique de création d’emplois, il est nécessaire de créer sa propre activité.
Bien que la commune bénéficie de l’existence d’une chambre des métiers et de l’artisanat locale, il n’existait à Abobo ni structure d’encadrement des PME et du secteur informel, ni structure pour la promotion de l’accès à l’emploi des plus défavorisés. Ces structures ont été créées récemment, il s’agit notamment du Programme d’accompagnement post-conflit et de la « plate-forme de service ». La « plate-forme de service » est un projet appuyé par la Banque mondiale. Sa mission est de former et d’insérer les jeunes dans le milieu professionnel. La Banque mondiale accompagne le projet pendant deux ans, il reviendra ensuite aux autorités locales de prendre la relève.
La part du secteur informel dans l’économie locale est d’environ 80 %
La commune a mis en place des mesures incitatives visant à encourager le développement économique local. Ces mesures se matérialisent sous la forme d’une assistance administrative aux entreprises. Le but est de les aider à obtenir plus facilement des documents officiels. La commune aide également les entreprises à trouver un site d’implantation.
Les autorités municipales mettent actuellement en place une politique d’évaluation des priorités de développe- ment local. Leur but est d’élaborer un plan stratégique de développement pour la commune, et ce, de manière participative. La commune d’Abobo bénéficie d’énormes potentialités de développement, surtout dans le domaine de l’artisanat. Avec sa forte population, elle représente un marché potentiel pour les investisseurs.
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