La santé sexuelle et reproductive : un droit humain Je pense que l’effectivité des lois reste à désirer dans le sens où il y a des organes décisionnels et des textes de loi qui protègent les enfants et les femmes. Mais qu’en est-il vraiment de la réalité de terrain, parce qu’on note, notamment au Sénégal, beaucoup de violences faites aux femmes, les cas de viol ont augmenté. Il y a un sujet qui me tient énormément à cœur qui est justement de la santé sexuelle et reproductive, qui est un des points essentiels qui n’est malheureusement pas pris en compte actuellement chez les femmes. Il s’agit justement de la santé sexuelle et reproductive, qui est un des points essentiels qui n’est malheureusement pas pris en compte actuellement chez les femmes Alors quand on parle de santé sexuelle, on peut automatiquement penser qu’on est là pour pervertir les jeunes ou les enfants, ce qui n’est pas le cas parce que la santé sexuelle, forcément, c’est un des droits humains parce qu’elle rentre dans le cadre du droit à la vie et même du droit à une vie privée et au droit à avoir une santé comme les autres. Les obstacles majeurs Je pense que le premier obstacle, c’est le fait qu’en Afrique plus particulièrement au Sénégal, on n’a pas cette culture de droits humains et c’est rien de le dire, dans le sens où automatiquement, quand on évoque les droits humains, on pense aux droits civiques et politiques, à savoir le droit de vote, le droit d’expression, alors qu’il n’y a pas que ça dans les droits humains. Dans les droits humains, il y a l’accès à l’éducation, à l’accès à une bonne santé et l’égalité entre les sexes. Et malheureusement, le Sénégal est un pays encore très conservateur, un pays qui pense que la place de la femme se trouve dans un foyer et que même l’idée de prôner qu’on est féministe, rend la personne automatiquement agressive ou tout simplement néfaste à la société. Donc, il faut vraiment qu’on arrive à faire prendre conscience aux jeunes et même aux gouvernements qu’il n’y a Etat de droit que lorsque les droits de l’homme sont respectés. Le deuxième obstacle qui, à mon avis, est important, c’est le fait qu’il n’y ait pas de cohésion au sein de la Commission africaine, mais aussi dans les organes tout simplement de l’Union africaine. Dans les droits humains, il y a l’accès à l’éducation, à une bonne santé et à l’égalité entre les sexes Du coup, cela crée automatiquement un décalage entre ce qui est dans les textes, qui est dit dans les textes de loi et ce qu’on remarque dans la réalité du terrain. Et le troisième obstacle, pour moi, c’est le fait qu’on n’implique pas assez les ONG et organisations communautaires de base qui, à mon avis, jouent un rôle très important au niveau du développement d’un pays. Ces ONG sont encore plus proches de la population que les acteurs du gouvernement. Ces ONG écoutent et entendent ce que veulent la population et ces ONG sont les seules à rendre compte de ce qui se passe dans la réalité du terrain. Donc, pour moi, ce serait les trois obstacles vraiment qu’il faut prendre en compte pour améliorer la promotion et la protection des droits de l’homme en Afrique.
Je pense que dans un continent comme l’Afrique où on a eu des dirigeants qui ont été au pouvoir pendant 30 ou 40 ans. Il est temps qu’il y ait un nouveau souffle dans le sens où maintenant, il faut impliquer la jeunesse dans tout ce que nous faisons. Ils sont intelligents, ils sont extrêmement innovants et ils sont courageux. On a longtemps pensé que la jeunesse africaine n’avait aucun pouvoir ou n’avait aucune force à rendre les choses merveilleuses, alors que pas du tout. J’invite la société civile à déjà continuer à sensibiliser parce qu’elle le fait très bien, continuer à sensibiliser et à mener des actions locales. Alors moi, je les incite surtout à ne pas lâcher prise et à continuer leurs actions, mais aussi d’impliquer davantage les jeunes parce qu’on se rend compte aussi que ce n’est pas forcément des jeunes qui sont dans la société civile. Il y a aussi énormément de personnes âgées, mais moi, je leur demanderai de prendre en compte les recommandations des jeunes et de les impliquer dans ce qu’ils font. J’appelle l’organisation africaine à vraiment redonner encore plus de pouvoir à la femme, à permettre l’effectivité de ces droits et surtout à se battre pour qu’elle ne soit plus victime d’aucune forme de violence Il est important de revoir la place de la femme dans le monde et surtout en Afrique, parce que c’est celle qui enfante et sans elle, il n’y aurait personne dans l’humanité, donc j’en interpelle les gouvernements et les Nations Unies. J’appelle l’Union Africaine à vraiment redonner encore plus de pouvoir à la femme, à permettre l’effectivité de ces droits et surtout à se battre pour qu’elle ne soit plus victime d’aucune forme de violence, qu’elle soit sexuelle ou sexiste. J’appelle aussi à un engagement fort de l’État à protéger les enfants. Le Sénégal est un pays qui connaît une très forte mendicité forcée, surtout dans la rues de Dakar où on voit énormément d’enfants tous les jours dans les rues en train de mendier alors que leur place n’est pas là-bas. Il y’a un autre point qui me tient aussi à cœur, c’est par rapport aux personnes vulnérables, à savoir les handicapés, qui ne sont malheureusement pas prises en compte d’habitude dans les décisions et qu’on oublie souvent, elles ont difficilement accès aux transports en commun par exemple, elles ont difficilement accès aux services publics, tout simplement. Et il serait quand même temps de réaménager tout ça et qu’elles aussi aient accès à tous ces soins normaux comme les personnes de nos jours.