- Parce que les populations de l’Afrique de l’Ouest sont confrontées à des besoins alimentaires considérables. Parmi les 821 millions de personnes sous-alimentées dans le monde, 257 millions se trouvent en Afrique, dont 237 millions en Afrique subsaharienne.
- Parce que la hausse de la température moyenne de 2°C dans tous les pays (jusqu’à 3.5° en Libéria, Niger et Sierra Leone) affecte la production agricole. D’ici 2030, c’est plus de 500 millions de personnes que l’Afrique de l’Ouest devra nourrir, et vraisemblablement plus de 700 millions en 2050. Les changements climatiques affectent également une des principales sources de subsistance des populations ouest-africaines qui est l’élevage. Avec plus de 76 millions de tête de bovins et 279 millions de petits ruminants, 564 millions de volailles; la hausse des températures affectent les sources de pâturages et impactent naturellement les rendements des éleveurs.
- Parce qu’il est important de s’intéresser à la disponibilité des produits alimentaires consommés par les populations dans la région et à la qualité des produits commercialisés. A titre d’exemple, l’Afrique de l’Ouest importe actuellement 70 pour cent de riz qui est la céréale la plus consommée de la zone. Au même moment, la production rizicole locale est toujours insuffisante et ne tend pas à inverser la tendance liée à l’importation du riz.
- Parce que les populations ouest-africains sont particulièrement impactés par la flambée des prix depuis la crise de 2007-2008. En guise d’exemple, au Burkina Faso, comparés à la même période de l’année 2006, les prix du kilogramme du mil, du sorgho ont augmenté respectivement de 38%, et entre 20% et 75% en 2007. Au Bénin, l’augmentation du prix du maïs varient de 23% à 67% de 2006 à 2008. Par conséquent, les ménages dédient en moyenne 55 % de leur budget à l’alimentation.
- Parce que d’après la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’une des conséquences de la pandémie de la Covid-19 sera l’augmentation du nombre de personnes affectées par la crise alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest qui passerait de 17 à 50 millions entre juin et août 2020.
- Parce qu’une des difficultés majeures qui empêche le développement de l’agriculture est l’absence de réseaux routiers entre les zones de production et les lieux de consommation. La faible densité des routes rurales ne favorise pas une forte commercialisation et freine une éventuelle intensification de l’agriculture. Les campagnes pâtissent ainsi de l’enclavement et les pertes après les récoltes sont donc considérables.
- Parce que l’insécurité entrave fortement les mouvements du bétail entraînant une faible disponibilité des pâturages dans les zones pastorales du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad. La faiblesse des pâturages reste préoccupante à l’ouest de la Mauritanie et au nord du Sénégal.
- Parce qu’en moyenne 30 % des enfants de moins de cinq ans dans la région souffrent de malnutrition chronique (retard de croissance), ce qui signifie qu’ils ne parviennent pas à se développer correctement ni physiquement, ni intellectuellement, à cause d’un environnement qui ne leur offre pas un accès à une alimentation de qualité. 11% de la population ouest-africaine, soit environ 35 millions de personnes, souffrent de sous-alimentation ou de malnutrition chronique.
Pourquoi ce thème ?
Quels sont les principaux sujets à explorer ?
- Quels sont les aliments de base dans les plats dans la région?
- Quelles sont les céréales les plus consommées en Afrique de l’Ouest?
- Quels sont les fruits et les légumes les plus consommés dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et quelle est la capacité des États à assurer une bonne distribution du marché ?
- Quels sont les principaux facteurs explicatifs des déficits de production alimentaire?
- Quels sont les mécanismes de contrôle de la qualité des produits alimentaires dans les pays de la région?
- Quels sont les coûts liés à l’alimentation dans la région?
- Quelle est la part des produits locaux et importés dans nos plats?
- Comment évoluent les habitudes alimentaires dans la région (des campagnes à la ville)?
- Quels sont les mécanismes de production et de distribution des aliments et comment les améliorer?
- Quel est le rôle des Etats et des institutions régionales et sous-régionales dans la maîtrise de la production et des chaînes alimentaires?
- Comment amener les agriculteurs à produire suffisamment et en qualité au bénéfice des populations?
- Quelles sont les mécanismes à mettre en place pour garantir la maîtrise de l’information sur les questions alimentaires?
- Quels sont les défis de l’accès aux terres agricoles?
- Quels sont les mécanismes de réponses et d’adaptation des populations vulnérables face aux chocs des prix des denrées alimentaires?
Comment participer au débat ?
- Les contributions des experts des questions débattues sont bienvenues mais les observations, témoignages, points de vue et propositions de tous les citoyens le sont tout autant.
- Nous souhaitons recevoir en particulier des articles qui font référence à un ou des pays précis, s’appuient sur des exemples et qui font émerger des propositions de réforme.
- Vous êtes également invités à envoyer une courte interview audio/vidéo, ainsi qu’un récit oral de vos expériences sur ce sujet et de vos suggestions sur de possibles réformes.
- Vous pouvez demander à ce que votre identité ne soit pas publiée même si elle doit être connue de WATHI ; dans ce cas choisissez un pseudonyme et envoyez une biographie qui donne une idée de votre domaine d’expertise ou de votre activité professionnelle.
- Vous pouvez soumettre des articles courts (500 à 1000 mots) ou plus longs (1500 à 2000 mots). La taille maximale des contributions est de 2000 mots. Les articles courts ont cependant plus de chances d’être sélectionnés et publiés par le WATHI. Tous les articles doivent être accessibles au grand public, structurés et soignés.
- Nous vous invitons à accompagner la soumission de votre article d’une biographie de 50 mots maximum.
- Envoyez vos articles à l’adresse: infowathi@wathi.org
- Le Débat se passe aussi sur les comptes Facebook et Twitter de WATHI :
Why this theme?
- Because the populations of West Africa face considerable food needs. Of the 821 million undernourished people in the world, 257 million are in Africa, of which 237 million are in sub-Saharan Africa.
- Because the average temperature increase of 2°C in all countries (up to 3.5° in Liberia, Niger and Sierra Leone) affects agricultural production. By 2030, West Africa will have to feed more than 500 million people, and probably more than 700 million in 2050. Climate change also affects one of the main sources of livelihood for West Africans, which is livestock farming. With more than 76 million head of cattle and 279 million small ruminants, 564 million poultry; rising temperatures are affecting pasture sources and naturally impacting the yields of livestock farmers.
- Because it is important to look at the availability of food products consumed by the populations in the region and the quality of the products marketed. For example, West Africa currently imports 70 percent of rice, which is the most consumed cereal in the region. At the same time, local rice production is still insufficient and does not tend to reverse the trend related to rice imports.
- Because West Africans have been particularly affected by the surge in prices since the 2007-2008 crisis. For example, in Burkina Faso, compared to the same period in 2006, the price of millet and sorghum per kilogram increased by 38% and between 20% and 75% respectively in 2007. In Benin, the increase in maize prices ranged from 23% to 67% from 2006 to 2008. As a result, households spend on average 55% of their budget on food.
- Because according to the Economic Community of West African States (ECOWAS), one of the consequences of the Covid-19 pandemic will be the increase in the number of people affected by the food and nutrition crisis in West Africa from 17 to 50 million between June and August 2020.
- Because one of the major difficulties preventing the development of agriculture is the lack of road networks between production areas and places of consumption. The low density of rural roads does not facilitate strong marketing and hinders the possible intensification of agriculture. The countryside suffers as a result of isolation and post-harvest losses are therefore considerable.
- Because insecurity severely hampers livestock movements, resulting in low pasture availability in pastoral areas of Mali, Niger, Burkina Faso and Chad. Weak grazing remains a concern in western Mauritania and northern Senegal.
- Because on average 30 per cent of children under the age of five in the region suffer from chronic malnutrition (stunting), which means that they are unable to develop properly, either physically or intellectually, because of an environment that does not provide them with access to quality food. 11% of the West African population, or about 35 million people, are undernourished or chronically malnourished.
What are the main topics to be explored?
- What are the basic food staples in local dishes?
- What are the most widely consumed cereals in West Africa?
- What are the most consumed fruits and vegetables in West African countries and what is the capacity of states to ensure good market distribution?
- What are the main factors explaining the food production deficits?
- What are the food quality control mechanisms in the countries of the region?
- What are the costs of food in the region?
- What is the proportion of local and imported products in our dishes?
- How are eating habits changing in the region (from rural to urban)?
- What are the mechanisms of food production and distribution and how can they be improved?
- What is the role of States and regional and sub-regional institutions in controlling food production and food supply chains?
- How can farmers be encouraged to produce sufficiently and in quality for the benefit of the population?
- What mechanisms need to be put in place to ensure information literacy on food issues?
- What are the challenges of access to agricultural land?
- What are the response and adaptation mechanisms of vulnerable populations to food price shocks?
How to participate in the debate?
- Contributions by experts in the issues discussed are welcome. So are observations, accounts, opinions, and recommendations from all citizens.
- We particularly welcome articles that refer to one or more specific countries, are based on concrete examples and include recommendations for action and reform.
- You can submit short articles (500-1000 words) or longer ones (1500-2000 words). Although the maximum length of a contribution is 2000 words, short articles are more likely to be selected and published by WATHI. All articles must be accessible to the general public, well written and structured.
- Without having to write a structured article, you can send your comments, observations, and recommendations to infowathi@wathi.org. The most relevant contributions will be published on the website.
- You can also submit a short audio or video recording to share your experiences and concrete reform proposals.
- We invite you to send your article with a 50-word biography.
Contributions
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Autres ressources
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Liens utiles
Le Hub rural, une plateforme d'appui au développement rural et à la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre
Réseau de prévention des crises alimentaires
Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest
Le Programme d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest (PASANAO)