Electoral systems for divided societies
Benjamin Reilly, 2002
Journal of Democracy, volume 13, no 2
https://devpolicy.crawford.anu.edu.au/pdf/staff/ben_reilly/ReillyB_04.pdf
Benjamin Reilly, 2002
Journal of Democracy, volume 13, no 2
https://devpolicy.crawford.anu.edu.au/pdf/staff/ben_reilly/ReillyB_04.pdf
Quels types de systèmes électoraux peuvent aider à la survie de la démocratie survivre dans les pays divisés par de profonds clivages de race, de religion, de langue, ou d’ethnies? Comme cela est bien connu, les politiciens de ces «sociétés divisées » ont souvent de fortes incitations à «jouer la carte ethnique » au moment des élections, en utilisant les discours communautaires pour mobiliser les électeurs.
Jouer la carte de la « surenchère » — notamment en adoptant une rhétorique et des exigences de plus en plus radicales — peut offrir des récompenses politiques supérieures à celles que génèrerait de la modération. Dans de telles circonstances, la politique peut devenir rapidement centrifuge, le centre étant affaibli et débordé par les forces extrémistes. C’est alors la règle du “gagnant qui emporte tout” qui s’impose. Cela résulte bien souvent en une faillite de la démocratie. Toute stratégie de construction d’une démocratie durable dans les sociétés divisées doit s’assurer d’éviter ce schéma tristement familier et doit plutôt trouver des façons de promouvoir une cohabitation interethnique, les partis politiques multiethniques, et des pratiques politiques centristes et modérées.
Parce que les élections contribuent à façonner des normes de comportement politique, des universitaires et des praticiens conviennent que les systèmes électoraux peuvent jouer un rôle important dans le succès de la promotion de la démocratie et de la gestion des conflits. Par exemple, en changeant les incitations et les récompenses disponibles pour les acteurs politiques dans leur quête de victoire électorale, des règles électorales astucieusement conçues peuvent rendre certains types de comportement politiquement plus avantageuses que d’autres.
Au cours des deux dernières décennies, «l’ingénierie électorale» est devenue de plus en plus attrayante pour ceux qui tentent de construire la démocratie dans des sociétés divisées. Alors que les politologues conviennent généralement que les systèmes électoraux influent beaucoup sur l’arène politique, ils sont profondément en désaccord sur les systèmes électoraux qui seraient les plus appropriés pour les sociétés divisées.
Deux écoles de pensée prédominent. L’orthodoxie académique a longtemps soutenu qu’une forme de représentation proportionnelle (RP) était nécessaire en cas de divisions ethniques profondes. La représentation proportionnelle est un élément-clé des systèmes consociationnels, qui mettent l’accent sur la nécessité de développer des mécanismes de partage du pouvoir entre les élites afin que la démocratie survive aux conflits ethniques ou autres.
Arend Lijphart, l’universitaire le plus associé avec le modèle consociationnel, a émis cette recommandation suite à un examen détaillé des fonctionnalités de partage du pouvoir de la démocratie dans certains pays d’Europe continentale (les Pays-Bas, Belgique et Suisse), et il y a un désaccord sur comment ces mesures peuvent fonctionner (si elles fonctionnent) dans des contextes de divisions ethniques dans des pays en développement.
Pourtant, il y a peu de doute que parmi les universitaires, le consociationalisme représente le modèle dominant de la démocratie pour les sociétés divisées. En termes de systèmes électoraux, les consociationalistes soutiennent que le système de listes (de partis) avec représentation proportionnelle est le meilleur choix car il permet à tous les groupes ethniques significatifs, y compris les minorités, de « se définir eux-mêmes » en partis ethniques et d’être représentés au Parlement proportionnellement à leur poids au sein de la communauté nationale.
What kinds of electoral systems can help democracy survive in countries split by deep cleavages of race, religion, language, or ethnicity? As is well-known, politicians in such “divided societies” often have strong incentives to “play the ethnic card” at election time, using communal appeals to mobilize voters.
“Outbidding” — increasingly extreme rhetoric and demands — can offer rewards greater than those of moderation. In such circumstances, politics can quickly turn centrifugal, as the center is pulled apart by extremist forces and “winner-take-all” rules the day. The failure of democracy is often the result. Any strategy for building sustainable democracy in divided societies must place a premium on avoiding this depressingly familiar pattern and must instead find ways to promote interethnic accommodation, multiethnic political parties, and moderate, centrist politics.
Because elections help shape broader norms of political behavior, scholars and practitioners alike agree that electoral systems can play a powerful role in promoting both democracy and successful conflict management. For example, by changing the incentives and payoffs available to political actors in their search for electoral victory, astutely crafted electoral rules can make some types of behavior more politically rewarding than others.
Over the past two decades, such “electoral engineering” has become increasingly attractive for those attempting to build democracy in divided societies. While political scientists agree broadly that electoral systems do much to shape the wider political arena, they disagree deeply about which electoral systems are most appropriate for divided societies.
Two schools of thought predominate. The scholarly orthodoxy has long argued that some form of proportional representation (PR) is needed in cases of deep-rooted ethnic divisions. PR is a key element of consociational approaches, which emphasize the need to develop mechanisms for elite power-sharing if democracy is to survive ethnic or other conflicts.
Arend Lijphart, the scholar most associated with the consociational model, developed this prescription from a detailed examination of the features of power-sharing democracy in some continental European countries (the Netherlands, Belgium, and Switzerland), and there is disagreement over how well these measures can work (if at all) when applied to ethnic conflict in developing countries.
Yet there is little doubt that among scholars consociationalism represents the dominant model of democracy for divided societies. In terms of electoral systems, consociationalists argue that party-list PR is the best choice, as it enables all significant ethnic groups, including minorities, to “define themselves” into ethnically based parties and thereby gain representation in the parliament in proportion to their numbers in the community as a whole.
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