Tendances mondiales de l’emploi des jeunes 2015
Organisation Internationale du Travail
Extraits tirés des pages : 8, 31, 37, 67, 69, 80.
Organisation Internationale du Travail
Extraits tirés des pages : 8, 31, 37, 67, 69, 80. [Fr]Ces extraits ont pu être modifiés par WATHI. Les notes de bas et de fin de page ne sont pas reprises. Merci de toujours vous référer aux documents originaux pour des citations et des travaux académiques. [En] Excerpts might have been modified by WATHI, footnotes have been deleted. Please refer to the original document for quotations and academic research.
Le taux de chômage des jeunes augmente en fonction du niveau de scolarité dans trois régions (Asie et Pacifique, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Afrique sub-saharienne), où les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur risquent deux à trois fois plus d’être chômeurs que les jeunes qui ont complété des études primaires, ou moins. Dans les régions à revenu élevé, en revanche, les jeunes moins scolarisés éprouvent les plus grandes difficultés à trouver un emploi.
Si l’on analyse globalement l’évolution des différents secteurs dans les pays ou des Enquêtes sur la transition de l’école à la vie active (ETVA) ont été réalisées, il semblerait que le déclin du secteur agricole se poursuit. Dans les pays pauvres, la moitié des jeunes (ou plus) travaillaient encore dans le secteur agricole dans seulement trois pays (Cambodge, Madagascar et Ouganda). Dans trois autres pays pauvres (Bénin, Libéria et République-Unie de Tanzanie), les services sont devenus le secteur dominant, tandis que l’industrie manufacturière continue de jouer un rôle important au Bangladesh, en grande partie grâce au secteur de la confection.
Elder, de Haas et al. (2015) démontrent que, dans les pays ETVA, les jeunes n’ont bénéficié que marginalement du déclin relatif de l’agriculture en termes de «meilleures» perspectives d’emploi. Plus généralement, lorsque les jeunes passent directement d’un emploi irrégulier dans le secteur agricole à un emploi de même nature dans le secteur tertiaire ou secondaire, l’évolution structurelle ne donne pas les résultats escomptés.
Le chômage de longue durée est-il un problème dans les régions en développement? C’est effectivement le cas. En fait, dans les régions pauvres, comme l’Afrique subsaharienne, où les taux de chômage des jeunes sont les plus bas, il s’agit généralement d’un chômage de longue durée pour les rares chômeurs concernés. Le taux de chômage de longue durée (12 mois ou plus) des jeunes s’établissait à 48,1 pour cent en Afrique subsaharienne, et n’était plus élevé qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (60,6 pour cent). Si l’on considère la question sous l’angle des niveaux de revenu, le taux de chômage de longue durée est légèrement plus élevé dans les pays à faible revenu que les pays à revenu moyen-supérieur (43,4 et 40,9 pour cent, respectivement).
Dans les pays pauvres, la sous-scolarisation des jeunes travailleurs reste un problème majeur, et entrave notablement le processus de développement. La proportion de jeunes travailleurs scolarisés dans le groupe des pays à faible revenu est trois fois plus élevée que dans celui des pays à revenu moyen supérieur, soit 63,9 et 22,5 pour cent, respectivement. Les résultats sont particulièrement préoccupants en Afrique sub-saharienne où les trois cinquièmes des jeunes travailleurs (61,4 pour cent) ne possèdent pas le niveau d’instruction voulu pour travailler productivement. La sous-scolarisation non seulement nuit à la productivité du travail, mais tire aussi vers le bas la rémunération des jeunes travailleurs.
Les stratégies d’emploi des jeunes devraient donc faire partie intégrante des politiques macroéconomiques et sectorielles. Toutefois, les mesures qui permettraient d’accroître la demande de main-d œuvre restent trop souvent sous-utilisées. Rares sont les pays qui ont élaboré un ensemble cohérent de politiques prioritaires, comportant des cibles précises et des objectifs chiffrés pour l emploi des jeunes, et dotées d’un financement adéquat.
Les politiques macroéconomiques et les stratégies de croissance peuvent soutenir l’emploi des jeunes si les investissements sont suffisants et judicieusement ciblés. Il est possible de stimuler la croissance de l’emploi en privilégiant la diversification économique et les transformations structurelles. A l’heure actuelle, les activités économiques rurales non agricoles représentent entre 40 et 70 pour cent du revenu des ménages ruraux en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
Les résultats des Etudes sur la transition entre l’école et la vie active (ETVA) ont récemment fait l’objet d’une analyse montrant que de nombreux pays, notamment ceux à faible revenu d’Afrique sub-saharienne, doivent délaisser le modèle économique traditionnel des zones rurales, caractérisé par l’agriculture faiblement productive et les petits métiers (Elder, de Haas et al, 2015). Dans ces pays, les promesses de la diversification rurale et de la transformation structurelle ne se sont pas matérialisées, de sorte que la perspective de meilleurs emplois reste un mirage pour une part importante des jeunes ruraux.
Il faut adopter des stratégies axées sur la diversification agricole et l’extension des volets productifs des secteurs secondaire et tertiaire, afin d’optimiser les avantages découlant des mutations structurelles, et de stimuler la demande de travail pour les jeunes dans les pays en développement. Toutefois, quelles que soient les politiques retenues, l’Etat doit participer activement à ce processus de plusieurs manières: développer les marchés, accompagner les entreprises, encourager le progrès technologique, soutenir les processus d’apprentissage et d’acquisition des compétences, supprimer les goulets structurels d étranglement de la croissance, moderniser l agriculture et favoriser l’accès au financement.
Le présent rapport met en évidence les principaux enseignements à tirer en ce qui concerne les politiques et les programmes visant à promouvoir le travail décent pour les jeunes, qui peuvent se résumer comme suit:
The youth unemployment rate increases consistently with the level of education attained in Asia and the Pacific, the Middle East and North Africa and sub-Saharan Africa. Youth who completed their tertiary education in the three regions were between two to three times more likely to be unemployed than the youth with primary education or less. In the higher-income regions, it is the youth with lower education who face the most significant challenge in finding work.
If viewed at the aggregate sectoral level, for the School-to-work transition surveys (SWTS) countries. It appears that the move away from the agricultural sector continues. It is only in Cambodia, Madagascar and Uganda among the low-income countries where 50 per cent or more of young workers were still engaged in the agricultural sector. In three of the low-income countries, Benin, Liberia and the United Republic of Tanzania, services has taken over as the dominant sector, while industry continues to play an important role in Bangladesh largely due to the garments sector.
Elder, de Haas et al. (2015) demonstrate that despite the diversification away from agriculture in the SWTS countries, there have been little gains in generating “better” opportunities for young people. More generally, when youth move out of vulnerable work in agriculture directly into vulnerable work in services or industry, structural transformation is not reaping the expected results.
Is long-term unemployment an issue in developing regions? It is. In fact, in low-income regions such as sub-Saharan Africa, where youth unemployment rates are lowest, for the few who are unemployed their unemployment tends to be of long duration. The incidence of long-term unemployment (of duration of 12 months or longer) among youth in sub-Saharan Africa was 48.1 per cent, behind only the share in the Middle East and North Africa (60.6 per cent). Viewed by income level, there is a slightly higher incidence of long-term unemployment in low-income than in upper middle-income countries (43.4 and 40.9 per cent, respectively).
In low-income economies, the undereducation of young workers remains a significant concern and an important hindrance to transformative growth. The share of undereducated young workers in the group of low-income countries is triple that of the upper middle-income grouping at 63.9 and 22.5 per cent, respectively. Results are particularly disheartening in sub-Saharan Africa where three in five young workers (61.4 per cent) do not have the level of education expected to make them productive on the job. Undereducation can have a severe impact not only on labour productivity but also on the wages of the young workers.
Keeping youth employment strategies anchored to macroeconomic and sectoral policies is therefore critical. Far too often, however, interventions that aim to increase labour demand remain underutilized. It is quite uncommon to find a comprehensive set of policy priorities, targets and outcomes for youth employment, let alone with sufficient funds and resource allocations.
Macroeconomic and growth policies can support youth employment if investments are sufficient and well placed. Job growth can be spurred by encouraging economic diversification and structural transformation. Rural non-farm economic activities are currently the source of 40 to 70 per cent of rural households’ income in Africa, Asia and Latin America.
A recent analysis of the results of the SWTS concluded that many countries – especially the low-income countries in sub-Saharan Africa – need to move beyond low-productive agriculture and petty trades in rural areas (Elder, de Haas et al., 2015). In these countries the promise of rural diversification and structural transformation has not yet resulted in better jobs for significant shares of young people living in rural areas.
Strategies to promote agricultural diversification and expand the productive segments of the industrial and services sector are required to harness gains from structural changes and boost labour demand for youth in developing countries. Regardless of the policy choice, the State must play an active role, be it in building markets, nurturing enterprises, encouraging technological upgrading, supporting learning processes and the accumulation of capabilities, removing infrastructural bottlenecks to growth, modernizing agriculture and providing access to finance.
The main implications for policies and programmes to promote decent jobs for youth that have been highlighted in this report can be summarized as follows:
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