The Informal Sector In Sub-Saharan Africa: Out Of The Shadows To Foster Sustainable Employment And Equity?
Donald L. Sparks & Stephen T. Barnett, 2010
Extraits tirés des pages : 1-6.
Donald L. Sparks & Stephen T. Barnett, 2010
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Introduction
Depuis une vingtaine d’années, un vif débat a posé la question de savoir « … si le secteur informel devrait vraiment être perçu comme un secteur de survie marginal, qui absorbe un surplus de travailleurs, ou comme une partie entrepreneuriale et vibrante de l’économie, capable de stimuler la croissance économique et la création d’emploi (Union Africaine 2008). Ce document se positionne en faveur de la deuxième proposition. En effet, l’emploi dans le secteur formel est présenté non pas comme une transition, mais comme une véritable destination pour beaucoup. Si le but est de créer de l’emploi et de réduire la pauvreté, le secteur informel doit être inclus dans le débat.
Le secteur informel constitue la partie dominante de plusieurs secteurs à travers le continent, particulièrement dans la manufacture, le commerce, la finance et la mine. Les activités d’échange, y compris la vente de rue, représentent les formes d’activités les plus courantes du secteur informel en Afrique. Le secteur informel est une source d’emploi pour entre 50% et 75% de la population (Haan 2006), 72% dans le secteur non-agricole et 78% si l’Afrique du Sud est exclue (Union Africaine 2008, OIT 2002b, Verick 2008). Le secteur comprend en moyenne 42% du Revenu National Brut (RNB) en 2000, entre 30% en Afrique du Sud et 60% en Tanzanie et au Nigéria (Verick 2008, Schneider 2002).
Malgré cela, dans de nombreux pays, le secteur informel demeure dans l’ombre de l’économie formelle (Ihrig, J. et K.S. Moe (2004), Schneider, F. et R. Klingmair (2004), Schneider (2007)). De plus, les entreprises du secteur informel « … se développent généralement plus doucement, bénéficient d’un faible accès au crédit et emploient peu de travailleurs, sachant que ces travailleurs restent en dehors de la protection des lois du travail » (Banque Mondiale 2009). En effet, dans plusieurs cas, les autorités sont ouvertement hostiles au secteur informel et ferment souvent des opérations sans prévenir. Une telle hostilité est causée principalement par la peur d’une compétition par ceux travaillant dans le secteur formel, qui se situe traditionnellement proche du pouvoir politique. Les entreprises informelles sont donc forcées à rester « dans l’ombre » ou à payer des pots-de-vin pour continuer à opérer. En plus, la peur de devoir fermer décourage les investissements dans des meilleures infrastructures, et le déménagement constant cause un manque d’efficacité. Bien sûr, tout ceci contient des sérieuses implications pour l’emploi.
La Croissance du Secteur Informel en Afrique Sub-Saharienne
Lipton (1977) a soutenu que plusieurs chefs d’Etat africains ont adopté des politiques de développement dotées d’un biais urbain en centralisant le pourvoir dans la ville. Ces leaders ont dévoué la vaste majorité des ressources dans le développement urbain, au détriment des zones rurales. De plus, la plupart des agences de développement et des institutions financières internationales ont fortement favorisé les projets en zones urbaines, puisqu’ils semblaient plus simples à suivre et qu’ils renforçaient la volonté politique des dirigeants. Tout ceci eu plusieurs effets, notamment de donner une « lueur d’espoir » aux habitants de zones rurales qui comptaient pouvoir améliorer leurs conditions de travail, ainsi que leur sante et leur éducation. Malgré cela, les villes furent incapables d’offrir suffisamment d’emplois pour satisfaire le grand nombre de personnes essayant d’entrer dans le secteur formel.
Il existe une littérature de plus en plus vaste sur la relation entre les programmes d’ajustement structurels des années 1980 et 1990 et la croissance du secteur informel (Lee et Viuvarelli 2004). Ces programmes (d’habitude mis en place par le Fonds Monétaire International ou d’autres) ont souvent impliqué des compressions budgétaires et des réductions de postes dans l’administration, résultant au passage à un taux plus élevé de chômage dans le secteur formel. Souvent, ces compressions ont même forcé ceux travaillant pour le gouvernement à chercher un emploi additionnel, presque toujours dans le secteur informel. Un bon exemple vient du Kenya, ou Ikiara et Ndung’’u (1999) suggèrent que les programmes d’ajustement structurel ont causé une augmentation du taux d’emploi dans le secteur informel de 4% en 1970 à environ 50% en 1994.
Selon la Banque Mondiale, « là ou la régulation est particulièrement importante, les niveaux d’informalité sont élevés. » (Banque Mondiale 2009). De toutes les régions dans le monde, l’Afrique Sub-Saharienne occupe la première position du nombre de procédures et de jours (63) nécessaires pour monter une nouvelle entreprise. Il faut en moyenne 20 procédures d’autorisation pour construire un entrepôt et 251 jours pour obtenir une licence d’exploitation, plus que n’ importe où dans le monde à l’exception de l’Europe de l’Est. De toutes les régions du monde, l’Afrique Sub-Saharienne figure en dernière position de la liste des régulations les plus favorables aux affaires établie par la Banque Mondiale (Banque Mondiale 2009).
Conclusions et Recommandations
Organiser les travailleurs informels lorsque c’est approprié et faisable. Même si les syndicats traditionnels ne sont pas forcement adéquats pour le secteur informel, plusieurs options sont possibles (Verick 2008). Par exemple, des organisations locales peuvent représenter les entreprises informelles et militer pour leurs causes. Des groupements d’achats peuvent combiner leur pouvoir d’achat afin de pousser pour de meilleures conditions pour leurs membres. De plus, la représentation de travailleurs, même si informelle, peut donner des informations aux décideurs politiques par rapport à leurs préoccupations du secteur informel. L’Association des Travailleuses Indépendantes au Kenya est un bon exemple de ce type d’organisations locales (Chen et Carr 2004). Enfin, un environnement favorable inclurait la réduction du harcèlement des travailleurs informels, et offrirait même des moyens de leur offrir une protection.
L’éducation formelle ne convient pas aux besoins des travailleurs informels à cause de son manqué de flexibilité. Néanmoins, certaines formations d’apprentissage spécialisées dans le secteur informel peuvent constituer une forme « d’éducation de deuxième chance » (Adams 2007). Les gouvernements doivent aider à changer ce type d’attitudes. Plus particulièrement, les dirigeants politiques devraient encourager les programmes d’alphabétisation, y compris les bons de formation. Des programmes d’éducation informelle devraient être organisés le soir et pendant les week-ends. Ces programmes devraient mettre l’accent sur l’entreprenariat et renforcer les formations d’apprentissage par des subventions. Par exemple, Hann et Serriere (2002) estiment que le prix annuel de ce type de formations tourne autour d’US $70, alors que Palmer (2007) le situe aux alentours d’US $42 au Ghana.
Puisque les travailleurs du secteur informel ne payent d’habitude pas de taxes, ils ne sont généralement pas éligibles pour les avantages sociaux. Il est pourtant possible d’offrir une protection sociale et une pension de retraite progressive, en fonction de la volonté politique. Un bon exemple vient de Tanzanie, où l’Organisation Internationale du Travail a participé à la création d’une organisation-cadre de couverture médicale. En 1999, la « Société Mutuelle pour la Couverture Médicale dans le Secteur Informel » regroupe presque 2,000 membres, chacun contribuant US$2 par moi dans le système (ILO 2002a).
A cause du manque de titre et d’autres preuves de possession d’actifs, les entreprises du secteur informel sont souvent dans l’impossibilité d’obtenir des prêts (De Soto 2000). Sans ces garanties, les préteurs demandent généralement des taux d’intérêt très élevés, ce qui empêche les entrepreneurs du secteur informel d’obtenir le financement nécessaire pour initier de nouveaux projets ou épandre ceux déjà lancés. Ceci constitue un obstacle pour obtenir de nouvelles technologies plus efficaces. Ces technologies peuvent pourtant se révéler primordiales. Par exemple, l’accès à internet peut permettre aux vendeurs, particulièrement ceux qui produisent des produits agricoles, d’obtenir des prix et des types d’information – tels que les prix des commodités ou les prévisions météorologiques – auxquels il était auparavant difficile d’accéder. A cause du prix élevé des appels fixes, l’Afrique Sub-Saharienne a vécu un « dépassement technologique » en développant un large réseau de téléphonie mobile qui est utilisé pour différents objectifs commerciaux, y compris pour la banque à distance (Sparks 2008). Les téléphones mobiles partagés sont une autre façon peu couteuse de cacher le manque d’accès aux technologies. La plupart des entreprises informelles ne bénéficient d’aucun accès à l’assurance, ce qui les rend vulnérables aux changements climatiques et financiers. Des programmes d’assurance pour le secteur informel devraient être subventionnés et encouragées. Les droits de propriété sont aussi importants pour indiquer des informations qui peuvent être utilisés par d’autres acheteurs ou vendeurs potentiels.
A cause de la nature même du secteur formel (sic), de nombreuses statistiques ne sont pas collectées. Les gouvernements doivent trouver des techniques qui permettent aux entreprises du secteur informel d’obtenir des données sans avoir peur des représailles. Comme noté ci-dessus, plusieurs pays manquent de bureaux statistiques compétents, et même lorsque ces agences existent, il y a souvent des conflits à propos des normes utilisées pour les activités spécifiques du secteur informel. L’Union Africaine devrait faire plus d’efforts pour supporter le renforcement de ces activités.
Introduction
Over the past twenty years or so, there has been a debate that basically asks “…whether the informal sector should really be seen as a marginalized, „survival‟ sector, which mops up excess or entrenched workers, or as a vibrant, entrepreneurial part of the economy which can stimulate economic growth and job creation.” (African Union 2008). This paper argues the later. Further, this paper argues that employment in the informal sector is no longer a journey, but has become the destination of many. If the aim is to create jobs and reduce poverty, the informal sector must be included in the debate.
The informal sector represents the dominant share of many sectors across the continent, especially in manufacturing, commerce, finance and mining. Trade-related activities, including street vending, are the most common form of activity in Africa‟s informal sector. The informal sector provides between 50-75% of employment (Haan 2006), and 72% of non-agricultural employment, 78% if South Africa is excluded (African Union 2008, ILO 2002b, Verick 2008). The sector comprised an average of 42% of Gross National Income (GNI) in 2000, ranging from under 30% in South Africa to 60% in Tanzania and Nigeria (Verick 2008, Schneider 2002).
Nonetheless, in many countries this sector remains in the shadows of the formal economy (Ihrig, J. and K.S. Moe (2004), Schneider, F. and R. Klingrnair (2004), Schneider (2007)). Additionally, firms in the informal sector “…typically grow more slowly, have poor access to credit and employ fewer workers, and their workers remain outside the protection of labor law” (World Bank 2009). Indeed, in many instances the authorities are outright hostile to the informal sector, closing down operations without warning. Such hostility is in large part prompted by the fear of competition by those in the formal sector. The formal sector generally is where the political clout resides. Informal enterprises are therefore forced to remain “in the shadows” or pay bribes to remain in operation. In addition, the fear of being closed down discourages investment in better facilities, and the constant moving results in inefficiencies. Of course all of this has serious implications for employment.
The Growth of the Informal Sector in Sub-Saharan Africa
Lipton (1977) argued that many African leaders pursued development policies that had at their heart an urban bias, as the city was where the power base generally lay. Such leaders devoted the vast majority of resources toward urban development, to the determinant of rural areas. In addition, most international development agencies and international financial institutions vastly favored supporting projects in urban areas, as they were easier to monitor and reinforced political goodwill to the leadership. All of this had several effects, one of the most telling was to provide a “bright light” to rural dwellers who sought what they believed would be improved health, education and employment conditions. However, cities were unable to offer sufficient jobs to satisfy the vast numbers trying to enter into the formal sector.
There is a growing literature on the relationship between the Structural Adjustment Policies (SAPs) of the 1980s and 1990s and the growth of the informal sector (Lee and Viuvarelli 2004). These SAPs (often at the insistence of the International Monetary Fund and others) usually required cutbacks in government spending and public sector downsizing in general, resulting in increased unemployment in the formal sector. Often such cutbacks induced even those in the government sector to find an additional job, almost always in the informal sector. A good example comes from Kenya, where Ikiara and Ndung‟u (1999) suggest that the SAPs caused the employment rate in the informal sector to increase from about 4% in the 1970s to about 50% by 1994.
According to the World Bank, “Where regulation is particularly onerous, levels of informality are higher.” (World Bank 2009). Of all the regions of the world, sub-Saharan Africa ranks highest in the number of procedures and days (63) required to establish a new business. There are on average 20 licensing procedures to build a warehouse and it takes on average 251 days to obtain a business license, higher than anywhere else other than Eastern Europe. Of all the world‟s regions, sub-Saharan Africa ranks last on the World Bank‟s Most Friendly Business Regulations list (World Bank 2009).
Conclusions and Recommendations
Organize informal workers where appropriate and feasible. While traditional unions are not likely to accommodate workers in the informal sector, there are a range of options open (Verick 2008). For example, grassroots organizations can represent informal enterprises and lobby on their behalf. Purchasing associations can garnish their buying power to pressure for better deals for members. In addition, worker representation, while perhaps informal, can inform policy makers about concerns of the informal sector. The Self-Employed Women‟s Association in Kenya is a good example of such a grass roots worker organization (Chen and Carr 2004). In addition, a good enabling environment would include reducing official harassment of the informal sector, and offer ways to protect those enterprises and workers.
Formal education does not suit the needs of informal workers, and it is not flexible enough. However, vocational and other types of education aimed at the informal sector is sometimes known as “second-chance education” (Adams 2007). Governments need to help change that attitude. Specifically, leaders should push for more literacy programs including training vouchers. Informal education programs should provide instruction in the evenings and weekends. Programs should stress entrepreneurship and strengthen apprenticeships with subsidies. For example, Haan and Serriere (2002) estimate that apprenticeships fees average US$70 annually, while Palmer (2007) found that in Ghana the average was US$42.
Since workers in the informal sector generally do not pay taxes, they are not eligible for many social benefits. It is possible to offer cascading levels of health and retirement benefits given the political willpower. A good example could be found in Tanzania, where the ILO (International Labor Organisation, note of WATHI) helped create an umbrella organization to provide health care. By 1999 the “Mutual Society for Health Care in the Informal Sector” had nearly 2,000 members each contributing US$2 per month into the system (ILO 2002a).
Because of the lack of title and other proof of ownership of assets, informal sector enterprises often are unable to get loans because of lack of collateral (DeSoto 2000). Without such collateral, lenders generally insist on much higher interest rates, making it difficult for informal sector entrepreneurs to obtain the necessary financing for either initiating new enterprises or expanding existing ones. This is a hindrance in being able to obtain newer, more efficient technologies. Such technologies can be critical. For example, internet access can allow sellers, particularly when producing agricultural commodities, more up-to-date prices and types of information –such as commodity prices and weather forecasts– that in the past was difficult to come by. Due to the high cost of land lines, subSaharan Africa has used “leapfrog technology” in developing a significant mobile phone network which is being used for a variety of commercial purposes, including distance banking (Sparks 2008). Shared cell phone shops are an inexpensive way to widen access to this technology. Also, most informal enterprises have little or no access to insurance, making them subject to variances in the weather and market forces. Insurance schemes for informal sector enterprises should be subsidized and expanded. Property rights are important also to provide information that can be used by other or potential buyers or sellers.
Due to very nature of the formal sector (sic), many times statistics are not reported. Governments need to find ways that allow informal sector firms to report data without fear of reprisals. As noted earlier, many countries lack satisfactory statistical offices, and even where such agencies exist there are conflicting standards about specific activities of the informal sector. The African Union should spearhead an effort to support strengthening such activities.
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