Youth Employment in Sub-Saharan Africa
The World Bank, 2014.
Extraits tirés des pages : 1-2, 4-5, 7-9.
The World Bank, 2014.
Extraits tirés des pages : 1-2, 4-5, 7-9. [Fr]Ces extraits ont pu être modifiés par WATHI. Les notes de bas et de fin de page ne sont pas reprises. Merci de toujours vous référer aux documents originaux pour des citations et des travaux académiques. [En] Excerpts might have been modified by WATHI, footnotes have been deleted. Please refer to the original document for quotations and academic research.
L’Afrique Sub-Saharienne vient de vivre une des meilleures décennies en terme de croissance depuis les années 1960. Entre 2000 et 2012, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de puis de 4.5% en moyenne, en comparaison aux 2% des 20 années précédentes (Banque Mondiale, plusieurs années).
En 2012, le PIB de la région était estimé à 4.7% – 5,8% – si on exclut l’Afrique du Sud (Banque Mondiale, 2013). Environ un quart des pays de la région a soutenu une croissance de 7% ou plus, et plusieurs pays africains font partie des plus dynamiques dans le monde. Les perspectives de croissance à moyen-terme sont encourageantes et devraient être soutenues par la reprise de l’économie mondiale.
Pendant ce temps, beaucoup d’africains se disent mécontents de ce progrès économique. Selon le dernier Afrobaromètre, 65% de la population interrogée considère que les conditions économiques de leurs pays est similaire voir pire que l’année précédente, 53% prétendent que les conditions économiques nationales sont « très mauvaises » ou « plutôt mauvaises », et 48% disent la même chose de leur situation économique personnelle. (Afrobarometer, 2011-2012).
Le taux de pauvreté a diminué grâce à l’expansion des économies africaines, mais la croissance globale en Afrique Sub-Saharienne n’a pas bénéficié aux pauvres autant que dans d’autres régions. Chaque augmentation de 1% de la consommation per capita a été associée à une réduction de pauvreté de 0.69% : dans d’autres parties du monde, cette réduction a tourné autour de 2% (Banque Mondiale, 2013).
En partie, la réduction de la pauvreté en Afrique a été moins marquée parce que dans de nombreux pays, la source principale de croissance est le pétrole, le gaz et les extractions minérales, ainsi que des secteurs nécessitant peu de main d’œuvre tels que l’agriculture et la manufacture. Les jeunes, qui bénéficient de liens moins forts avec le monde du travail que la population générale, sont donc doublement désavantagés.
Même si la génération actuelle d’africains qui arrivent sur le marché du travail est plus éduquée que jamais, beaucoup découvrent que leurs perspectives d’emploi et de revenus ne sont pas si différentes que celles de leurs parents. Dans quelques pays, elles sont même pires.
Le défi de l’emploi des jeunes en Afrique peut paraitre intimidant, mais le dynamisme des jeunes en Afrique représente aussi une énorme opportunité, particulièrement dans un contexte actuel où la population de la plupart de la planète vieillit rapidement. La jeunesse n’a pas seulement besoin de travails, mais aussi de les créer. La population active africaine peut constituer un atout pour l’économie mondiale.
Où est-ce que la plupart des habitants de l’Afrique Sub-Saharienne trouvent du travail ? Environ 16% de la population active ont des « emplois salariales » – des travails qui payent un salaire régulier, quelque fois associés avec certains avantages sociaux.
Dans les pays à faibles revenus, ces emplois sont divisés plus ou moins également entre le secteur public et privé, même si le secteur privé est associé à des revenus plus élevés. Le secteur industriel (mine, manufacture et construction) contient mois de 20% des emplois salariales (environ 3% de l’emploi total).
Les emplois restant proviennent de fermes familiales (62%) ou d’entreprises familiales (22%), qui font collectivement partie du secteur informel. Ce type d’emplois – travail sur une petite parcelle de terrain, vente de légumes dans la rue, couture de vêtements à la maison – génèrent souvent de faibles revenus, en partie parce que ces « entreprises » sont généralement très petites et n’impliquent que des membres de la famille.
A cause de la base faible, le taux d’emploi salarial dans l’industrie va augmenter seulement de 3% à 4.5% en Afrique Sub-saharienne, encore bien en dessous du taux des d’autres régions en voie de développement. Le taux d’emploi salarial dans le secteur tertiaire devrait augmenter de 13% à 22%.
Autrement dit, dans les 10 prochaines années, seulement un jeune d’Afrique Sub-Saharienne sur quatre trouvera un emploi salarial, et une fraction de ces travails seront des emplois « formels » dans des entreprises modernes. La plupart des jeunes travailleront comme leurs parents – dans des fermes et des entreprises familiales.
Le défi de l’emploi n’est donc pas de créer des travails dans le secteur formel, aussi important que celui puisse paraitre, mais de faire augmenter la productivité de presque 80% de la population active qui travaillera dans le secteur informel – en adressant donc le sous-emploi associé avec l’emploi dans ce secteur.
Le degré de l’explosion démographique en Afrique et la structure actuelle de l’économie signifient que la majorité de cette génération de travailleurs demeurera dans le secteur informel pour la durée entière de leur vie professionnelle. Il est certain qu’à long terme, ces travailleurs (ou leurs enfants) avanceront vers le secteur formel, tout comme leurs homologues en Asie de l’Est et en Amérique Latine.
La transition de l’école vers le travail ainsi que les secteurs d’emploi (entre l’agriculture et l’emploi salarial par exemple) est particulièrement difficile pour les jeunes africains. Beaucoup manquent de moyens, de compétences, de connaissances et de connections pour transformer leur éducation en emploi productif. Il n’y a pas de trajet tracé à suivre. Beaucoup de jeunes combinent l’école avec le travail pour de nombreuses années. Certains se dirigent directement vers des apprentissages ou autres formations, mais d’autres pas.
Les jeunes femmes sont particulièrement désavantagées par d’autres dimensions de cette transition, telles que la fondation d’une famille, par rapport aux hommes. Les normes sociales ont tendance à opérer une ségrégation professionnelle par le genre. Par exemple, les jeunes femmes travaillant dans les entreprises familiales sont souvent restreintes à des taches prédéfinies telles que la création d’habits, malgré le fait que bien d’autres occupations pourraient être plus lucratives.
Politiques Prioritaires pour Adresser l’Emploi des Jeunes
Pour comprendre les défis qui limitent la productivité et les revenues des jeunes et afin d’orienter des politiques ciblées, ce rapport considère les trois secteurs d’activité qui regroupent la population active : l’agriculture, les entreprises familiales hors agriculture, and l’emploi salarial moderne. Ensuite, il distingue deux dimensions qui influencent le potentiel des jeunes à trouver une voie vers un emploi productif dans les trois secteurs : le capital humain et l’environnement économique.
Du côté du capital humain, le rôle de l’éducation basique domine les interventions dans les trois secteurs. En complément, différentes approches sont nécessaires pour acquérir des compétences en dehors de l’école dans les secteurs de l’agriculture, les entreprises familiales et l’emploi salarial moderne.
Du côté de l’environnement économique, augmenter la productivité agricole nécessite de donner la possibilité aux agriculteurs d’accéder à la finance et aux droits fonciers ; dans les entreprises familiales hors agriculture, des services d’infrastructure et l’accès à la finance, ainsi qu’un espace d’opération joueront des rôles clés ; afin de dynamiser le secteur de l’emploi salarial moderne, des régulations économiques et l’infrastructure seront importants.
Sub-Saharan Africa has just experienced one of the best decades of growth since the 1960s. Between 2000 and 2012, gross domestic product (GDP) grew more than 4.5 percent a year on average, compared to around 2 percent in the prior 20 years (World Bank, various years).
In 2012, the region’s GDP growth was estimated at 4.7 percent—5.8 per- cent if South Africa is excluded (World Bank 2013). About one-quarter of countries in the region grew at 7 percent or better, and several African countries are among the fastest growing in the world. Medium-term growth prospects remain strong and should be supported by a rebounding global economy.
At the same time, many Africans are dissatisfied with this economic progress. According to the latest Afrobarometer data, 65 percent of the surveyed population consider economic conditions in their country to be the same or worse than the year prior, 53 percent rate their national economic condition as “very bad” or “fairly bad,” and 48 percent say the same about their personal economic condition (Afrobarometer 2011–12).
The incidence of poverty has fallen as Sub- Saharan economies have expanded, yet overall growth in Sub-Saharan Africa has not been as pro-poor as growth in other regions. Each 1 percent increase in average per capita consumption has been associated with a reduction in poverty of 0.69 percent; elsewhere in the world, that reduction has averaged just over 2 percent (World Bank 2013).
In part, Africa’s poverty reduction has been less marked because in many countries the source of growth is primarily oil, gas, and mineral extraction, not labor-intensive sectors such as agriculture or manufacturing. Young people, who have weaker links to the world of work than the general population, are therefore doubly disadvantaged.
Although the current generation of Africans entering the labor force is the most educated ever, many are finding that their prospects for employment and earnings differ very little from those of their parents. In a few countries, they are worse.
The challenge of youth employment in Africa may appear daunting, yet Africa’s vibrant youth represent an enormous opportunity, particularly now, when populations in much of the world are aging rapidly. Youth not only need jobs, but also create them. Africa’s growing labor force can be an asset in the global marketplace.
Where do most Sub-Saharan Africans find employment? About 16 percent of those in the labor force have “wage jobs”—jobs that pay a regular wage, sometimes with associated benefits.
In low-income countries, these jobs are divided roughly equally between the public and private sectors, although the private share grows with per capita income. The industrial sector (mining, manufacturing, and construction) accounts for less than 20 percent of wage jobs (about 3 percent of total employment).
The remaining jobs are either on family farms (62 percent) or in household enterprises (22 percent), which may be collectively describe as the informal sector. These kinds of jobs—working a small plot of land, selling vegetables on the street, sewing clothes in one’s home—often generate low earnings, partly because the “enterprises” tend to be tiny, typically involving only the family.
Because of the low base, the share of industrial wage jobs in total employment will rise only from 3 to 4.5 percent in Sub-Saharan Africa, still below the share in other developing regions. The share of wage jobs in the service sector is projected to rise from 13 to 22 percent.
In other words, over the next 10 years, at best only one in four of Sub-Saharan Africa’s youth will find a wage job, and only a small fraction of those jobs will be “formal” jobs in modern enterprises. Most young people will end up working where their parents do—in family farms and household enterprises.
The employment challenge is therefore not just to create jobs in the formal sector, important as that may be, but to increase the productivity of the almost 80 percent of the workforce who will be in the informal sector— thereby addressing the underemployment associated with work in this sector.
The size of the youth bulge in Africa and the current structure of the economy mean that the majority of this gen- eration’s workers will remain in the informal sector for the duration of their working lives. To be sure, in the long run these workers (or their children) will move to the formal sector, like their counterparts in East Asia and Latin America.
The transition from school to work as well as between sectors of employment (between farming and a wage job, for example) is particularly difficult for young Africans. Many lack the means, skills, knowledge, or connec- tions to translate their education into productive employment. Nor is there a structured path to follow. Many young people combine school with work for many years. Some move straight into apprenticeships and similar arrangements, but others do not.
Young women may be particularly disadvantaged by other dimensions of the transition, such as family formation, compared with young men. Social norms tend to enforce job segregation by gender. For instance, young women in the household enterprise sec- tor work mostly in narrowly defined fields such as dressmaking, even though a range of other occupations could be more lucrative.
Policy Priorities for Addressing Youth Employment
To understand the challenges constraining productivity and earnings for youth and to orient how policies should be targeted, this report considers the three main sectors where people work: agriculture, nonfarm household enterprises, and modern wage employment. It then distinguishes between two dimensions that shape young people’s potential to find a pathway to productive work in the three sectors: human capital and the business environment.
On the human capital side, the role of basic education dominates interventions in all three sectors. As a complement, different approaches are needed to build post-school skills in agriculture, household enterprises, and the modern wage sector.
On the business environment side, raising farm productivity requires enabling farmers to gain access to finance and secure land tenure; in the nonfarm HE sector, infrastructure services and access to finance as well as a space to operate will play critical roles; to boost modern sector wage jobs, business regulations and infrastructure will be important.
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