L’enseignement privé en Afrique subsaharienne: enjeux, situations et perspectives de partenariats public-privé
Rohen D’Aiglepierre, Agence française de développement, 2013.
Rohen D’Aiglepierre, Agence française de développement, 2013.
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La qualité de l’éducation
Malgré les engagements des États en faveur d’une éducation de qualité pour tous et des progrès importants faits au cours de la dernière décennie, la situation éducative de l’Afrique subsaharienne reste très problématique tant en termes d’accès, de qualité que d’équité.
Pour la période 2000-2009, le pourcentage de redoublants des pays de l’Afrique subsaharienne varie entre 0,5 % et 43 %, et se fixe à une moyenne de 15,3 % pour le primaire et 14,2 % pour le secondaire (cf. tableau 8 en annexe). La poursuite des études à partir du primaire est problématique. L’analyse du profil de scolarisation transversal montre en effet que même si les enfants rentrent au primaire, ils abandonnent ensuite massivement en cours de cycle et lors du passage du primaire au collège et du collège au lycée.
Pour 2008, sur une population de 100 enfants d’Afrique subsaharienne, 4 n’intègrent jamais le primaire, 29 abandonnent au cours du primaire, 16 ne passent pas du primaire au collège, 11 abandonnent au cours du collège, 15 ne passent pas le cap du collège au lycée, et 6 abandonnent le lycée. Au final, seulement 19 enfants sur 100 poursuivent jusqu’à la dernière année du lycée, le supérieur ne concernant qu’une très faible proportion de jeunes d’Afrique subsaharienne.
Ces moyennes régionales cachent de très fortes disparités entre les pays comme entre les différentes zones et régions à l’intérieur des pays. Les zones urbaines et enclavées sont notamment très défavorisées en termes d’accès à l’éducation par rapport aux zones urbaines, voire périurbaines. Pour 2010, les estimations montrent finalement que près de 31 millions d’enfants d’Afrique subsaharienne n’ont pas pu avoir accès à une éducation de base (UNESCO, 2012).
Les exclus des systèmes éducatifs d’Afrique subsaharienne sont à chercher parmi les catégories d’enfants les plus vulnérables : les enfants issus de ménages à faibles revenus, ceux vivant en zones enclavées, les filles, les enfants issus de groupes marginalisés, les enfants présentant un handicap, les enfants travailleurs, les orphelins, les réfugiés et les personnes déplacées. Sur la question de l’équité de genre pour la dernière décennie, l’Afrique subsaharienne est la région la plus en retard, les filles ne représentant ainsi que 46,4 % des effectifs du primaire et 42,7 % des effectifs du secondaire (cf. tableau 9 en annexe).
Aux difficultés d’accès et de rétention se rajoutent les fortes inquiétudes concernant la qualité des enseignements transmis aux enfants. Les indices existants, quant à la qualité de l’offre éducative et ses résultats en termes d’acquis scolaire des élèves, vont dans le sens d’une qualité générale assez faible dans la région. Ainsi, si un nombre assez faible des enfants d’Afrique subsaharienne termine le cycle primaire, il apparaît qu’un nombre encore plus faible d’entre eux y ont acquis des compétences solides et durables en lecture, écriture ou calcul.
Face à l’augmentation considérable du nombre d’enfants accueillis par les systèmes éducatifs des pays d’Afrique subsaharienne, la qualité de l’éducation apparaît comme un enjeu essentiel. En effet, s’il est indispensable que les enfants puissent accéder aux études, il l’est tout autant que ceux-ci puissent y acquérir les connaissances et les compétences recherchées. La définition précise et la mesure de la qualité de l’éducation sont cependant des problématiques encore difficiles. Un certain nombre de variables de ressources permettent de donner une idée de la qualité du contexte d’apprentissage des élèves.
Au cours de la dernière décennie, un enseignant du primaire a fait face à, en moyenne, 44 élèves, cette moyenne dépassant même plus de 60 élèves dans sept pays de la région (cf. tableau 10 en annexe). Moins des trois quarts des enseignants sont formés à leur métier dans le primaire. Le ratio élèves par enseignant se fixe à 27 pour le secondaire, et seulement 70 % d’entre eux sont formés. Le montant moyen des ressources financières mises à disposition pour la scolarisation d’un élève constituent une autre approximation de cette qualité du contexte éducatif.
En termes de ressources mises à disposition, l’Afrique subsaharienne présente, là encore, d’importants écarts avec les autres régions du monde (voir section 1.3). Ces variables de ressources ne donnent toutefois que des approximations très brutes quant à la qualité de l’éducation. Depuis une dizaine d’années, la mesure de la qualité de l’éducation a été considérablement enrichie par un nombre grandissant d’enquêtes nationales sur la qualité des acquis scolaires.
Des enquêtes ont ainsi été réalisées par le programme de la Southern and Eastern Africa Consortium for Monitoring Educational Quality (SACMEQ) dans 14 pays du sud et de l’est de l’Afrique, tandis que le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Conférence des ministres de l’Education ayant le français en partage – CONFEMEN (PASEC) en réalisait dix pour les pays d’Afrique francophone. Les mesures effectuées sur le niveau des acquis des élèves en lecture et mathématique démontrent alors des performances moyennes assez faibles des pays et une forte dispersion des résultats.
Dans les pays testés par le programme de la SACMEQ, il est observé qu’en moyenne 78 % des élèves de 6e sont capables de lire un texte basique. Les résultats du PASEC démontrent également des résultats assez faibles aux tests de langue française, comme de mathématiques. Les résultats d’enquêtes ménages menées dans treize pays établissent à environ 66 % le taux d’alphabétisation de la population des 22-44 ans après 6 ans d’études, certains pays tels que le Burkina Faso, le Mali, le Niger, ou le Tchad n’atteignant même pas les 50 % (UNESCO, 2011).
The quality of education
Despite the states being committed to quality education for all and meaningful progress realized during the last decade, the situation of education in Sub-Saharan Africa remains very problematic in terms of access, quality and equity.
For the period of 2000 and 2009, the percentage of repeaters in sub-Saharan countries varies between 0.5% and 43%, and attaches to an average of 15.3 per cent for primary and 14.2% for secondary (see table 8 in the annex). The pursuit of studies from primary is problematic. Analysis of transversal profile of schooling shows indeed that even if children go to primary school, they then drop massively during the cycle and during the passage from primary to college and college to high school.
For 2008, out of a population of 100 children from sub-Saharan Africa, 4 never integrate primary, 29 drop out during the primary, 16 do not make it from primary to college, 11 abandon during college, 15 do not pass the Cape from college to high school, and 6 drop out of high school. In the end, only 19 children out of a 100 continue until the last year of high school, High education only concerns a very small proportion of young people in sub-Saharan Africa.
These regional averages hide very strong disparities between countries as between different areas and regions within countries. Urban and isolated areas are very disadvantaged in terms of access to education compared to urban or suburban areas. For 2010, estimates show eventually that nearly 31 million children in sub-Saharan Africa could not have access to basic education (UNESCO, 2012).
Those excluded from sub-Saharan Africa education systems are sought among the categories of vulnerable children: children from families with low incomes, those living in remote areas, girls, children from marginalized groups, children with disabilities, working children, orphans, the refugees and displaced persons. On the question of gender fairness for the last decade, sub-Saharan Africa is the most overdue region, girls representing thus only 46.4 per cent of the primary staff and 42.7% of the staff of the secondary (see table 9 in annex).
To the difficulties of access and retention can be added strong concerns about the quality of the teachings passed on to the children. Existing indices, with respect to the quality of the educational offer and its results in terms of educational achievements of students, go in the direction of general quality fairly low in the region. Thus, if a fairly small number of children in sub-Saharan Africa complete primary, it appears that an even smaller number of them have acquired strong and durable skills in reading, writing or calculation.
Faced with the considerable increase in the number of children enrolled in the education systems of the countries of sub-Saharan Africa, the quality of education appears as a key issue. Indeed, while it is essential that children access to school, it is just as much as they can acquire the knowledge and the skills sought. The precise definition and measurement of the quality of education are however still difficult issues. A number of variables of resources help to give an idea of the quality of the student-learning context.
Over the last decade, a primary school teacher did face, on average, to 44 students, this average exceeding even more than 60 students in seven countries of the region (see table 10 in annex). Least three quarters of the teachers are trained in their profession in primary. The ratio of students per teacher is fixed at 27 for high school, and only 70% of them are trained. The average amount of financial resources made available for the education of a student is another approximation of this quality of the educational context.
In terms of available resources, Sub-Saharan Africa presents, again, important differences from other regions of the world (see section 1.3). However, these variables of resources only give very raw approximations about the quality of education. For a decade, measurement of the quality of education has been greatly enriched by a growing number of national surveys on the quality of learning achievements.
Surveys were thus realized by the Southern and Eastern Africa Consortium for Monitoring Educational Quality program (SACMEQ) in 14 countries in South and East Africa, while the analysis program of the educational systems of Francophone areas Ministers of Education Conference – CONFEMEN (PASEC) realized ten for francophone African countries. The measures carried out on the level of the student in terms of reading and mathematics then demonstrate fairly low average performances of countries and a high dispersion of the results.
In countries tested by the SACMEQ program, it is noted that, on average, 78% of the students in 6th grade are able to read a basic text. The PASEC results also show rather weak results to the French language test, as mathematics. The results of household surveys conducted in thirteen countries establish approximately 66% literacy rate of the population of the 22-44 years after 6 years of study, some countries such as Burkina Faso, Mali, Niger or Chad up not even 50% (UNESCO, 2011).
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1 Commentaire. En écrire un nouveau
la qualité de l’éducation de la jeunesse est la base du développement de l’Afrique. Cette priorité est malheureusement ignorée par les autorités africaines ou tout simplement caricaturée par des mesures superficielles et inadaptées aux enjeux de faire de notre jeunesse le fer de lance de notre positionnement dans le monde de demain. L’enseignement est dispensé par des personnes peu ou mal formées. Les parents sont déconnectés de l’éducation de leur enfants. L’environnement est peu favorable à l’apprentissage en bourrant le crane des enfants avec des théories mal maitrisées et sans application dans la vie de tous les jours. Bref tout le système doit être repensé et reposé sur la valorisation des savoirs et savoirs faire endogènes. L’éducation des jeunes doit commencer par leur langue maternelle et s’élargir progressivement ver les autres langues de la science.