Pyramide éducative et situation des systèmes éducatifs en Afrique de l’Ouest
UNESCO BREDA, Statistiques et analyses sous régionales de l’Afrique de l’Ouest, 2006.
UNESCO BREDA, Statistiques et analyses sous régionales de l’Afrique de l’Ouest, 2006.
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Une scolarisation primaire universelle encore loin de sa réalisation
L’Afrique de l’Ouest est caractérisée par un faible taux d’accès à l’école primaire : 19 enfants ouest africains sur 100 n’accèdent pas à l’école (contre six enfants en moyenne en Afrique). Mais ce qui éloigne le plus l’Afrique de l’Ouest de l’objectif d’éducation primaire pour tous est la faible capacité des systèmes éducatifs à maintenir les élèves à l’école : en moyenne, un enfant sur deux ne termine pas le cycle primaire6 (or le taux d’achèvement moyen du primaire (TAP) en Afrique est de 64%).
Cependant, le constat doit être nuancé puisqu’il masque une grande diversité entre les pays. En termes d’accès , plus d’un tiers des pays de la région ont déjà atteint ou sont proches de l’universalité dans l’accès à l’école (cas du Bénin, du Cap-Vert, du Ghana, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et de la Sierra Leone) alors qu’à l’inverse le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Niger ont accumulé du retard (taux d’accès inférieur d’au moins 20 points par rapport à la moyenne Afrique).
En termes de rétention des élèves en cours de cycle, le Cap-Vert, le Ghana et le Togo ont atteint un taux largement supérieur à la moyenne africaine (à l’instar de la Sierra Leone bien que sortant de 11 années de guerre civile7). En revanche, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui déjà présentent des problèmes d’accès, se distinguent par des taux de rétention parmi les plus faibles d’Afrique (un enfant sur quatre achève le primaire au Niger). La Guinée-Bissau et la Mauritanie sont encore loin de la SPU malgré l’universalité dans l’accès, en raison de mauvaises performances en termes de rétention.
La structure des transitions est orientée vers un accès peu sélectif au cycle secondaire
Les taux d’accès en premières années du collège et du lycée en Afrique de l’Ouest sont plus faibles que les taux moyens africains (au collège, 37% par rapport à 52% en Afrique, au lycée, 13% contre 26% en Afrique). Ceci s’explique principalement par la faiblesse du taux d’achèvement du primaire et par une transition réduite entre le collège et le lycée mais non par la transition entre primaire et secondaire ou par la rétention dans les deux cycles du secondaire, relativement élevée. En effet, la rétention au collège est proche de la moyenne africaine alors que celle au lycée est bien meilleure dans la région que sur l’ensemble du continent.
Ainsi, la régulation des systèmes éducatifs ouest africains ne s’effectue pas par « le bas » (si ce n’est par les abandons massifs en cours de cycle primaire qui constituent une autorégulation du système qu’il faut combattre) mais plutôt dans le passage du collège au lycée: les systèmes permettent à une grande proportion des élèves de dernière année du primaire d’accéder au collège (80 contre 84% à l’échelle du continent).
En revanche, le flux des élèves est fortement régulé dans le passage du premier au second cycle du secondaire puisque seulement un élève sur deux ayant terminé le collège a accès au lycée. Ainsi, le primaire et le premier cycle du secondaire des systèmes éducatifs ouest africains peuvent être considérés comme ne formant qu’un seul bloc. Cette absence de régulation à l’entrée du secondaire reflète la volonté plus ou moins implicite des pays d’étendre la scolarisation universelle au premier cycle du secondaire et de répondre à la demande sociale favorable à une poursuite des études au-delà du primaire8.
Un accès réduit aux niveaux terminaux du système
L’enseignement technique et professionnel est bien moins développé en Afrique de l’Ouest qu’il ne l’est sur l’ensemble du continent : il ne représente que 5% des effectifs du secondaire, pour plus du double en moyenne en Afrique. L’insuffisance de formations techniques et professionnelles est particulièrement criante en Gambie, au Niger et au Sénégal où ce type d’enseignement est pratiquement inexistant (moins de 3% des effectifs du secondaire). La couverture de l’enseignement supérieur est également plus faible que la moyenne africaine (322 versus 905 étudiants pour 100 000 habitants) mais reste cependant élevée dans certains pays au regard de leur développement économique et de leur retard dans l’atteinte de la scolarisation primaire universelle (cas de la Côte d’Ivoire et du Bénin).
Universal primary education still far from realization
The West Africa is characterized by a low rate of access to primary school: 19 West African children on 100 don’t enter school (against six children on average in Africa). But what departs furthest West Africa primary education goal for all is the low capacity of education systems to keep students in school: on average, one child on two does not complete the primary cycle (or the average primary completion rate (APR) in Africa is 64%).
However, the finding must be qualified since it masks a great diversity between countries. In terms of access, more than a third of countries in the region have already reached or are close to universality in access to school (Benin, Cape Verde, Ghana, Guinea Bissau, Mauritania and Sierra Leone) while conversely Burkina Faso, Ivory Coast, Mali and Niger have fallen behind (lower access rate of at least 20 points compared to the average Africa).
In terms of student retention during the cycle, Cape Verde, Ghana and Togo have reached well above the African average rate (like Sierra Leone that out 11 years of war civile7) . However, Burkina Faso, Mali and Niger who already have access issues, are characterized by retention rates among the lowest in Africa (one in four children complete primary in Niger). Guinea-Bissau and Mauritania are still far from UPE despite the universality of access, due to poor performance in terms of retention.
A structure transitions facing some selective access to secondary education
Access rates in the early years of college and high school in West Africa are lower than the African average rates (in college, 37% compared to 52% in Africa, in high school, 13% against 26% in Africa). This is mainly explained by the low primary completion rate and a reduced transition between college and high school but not the transition between primary and secondary or retention in two secondary levels, relatively high. Indeed, the retention in college is close to the African average whereas in high school is much better in the region than on the continent.
Thus, regulation of West African education systems is not done by “down” (except by massive dropping out of primary school who are a self-regulation system that must be fought) but rather in the transition from middle to high school: the systems allow a large proportion of last year of elementary students access to college (80 against 84% across the continent).
In contrast, the flow of students is highly regulated in the passage from the first to second cycle of secondary school as only one in two pupils who have completed the college has access to high school. Thus, primary and junior high school of West African education systems can be seen as forming a single block. This lack of regulation at the entrance of secondary reflects the more or less implicit willingness of countries to extend universal enrollment in junior secondary and respond to the social demand favorable to a continuation of studies beyond the primary.
Reduced access to terminal levels of the system
Technical and vocational education is less well developed in West Africa than it is on the continent: it represents only 5% of secondary enrollments to more than double the average in Africa. Lack of technical and vocational training is particularly glaring in the Gambia, Niger and Senegal, where this type of education is virtually non-existent (less than 3% of secondary enrollments). The higher education coverage is also lower than the African average (322 versus 905 students per 100 000 inhabitants) but remains high in some countries in terms of their economic development and their delay in achieving primary education universal (case of Côte d’Ivoire and Benin).
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