Auteur (s): International Crisis Group (ICG)
Type de publication: Rapport
Date de publication: 6 septembre 2016
Il est tentant de considérer que la solidité du modèle de tolérance religieuse permet de faire l’économie d’un débat complexe, sans solution évidente, sur des questions sensibles. Ce débat comporte le risque d’exacerber les identités religieuses, et donc les différences, voire les antagonismes, et il pourrait réveiller chez certains politiciens la tentation de l’instrumentalisation. Toutefois, le contexte régional marqué par la montée de la religiosité et d’une violence qui se réclame de l’islam, combiné à d’anciennes frustrations, font pencher la balance en faveur de l’ouverture de ce débat. Ce rapport entend encourager et contribuer au débat sur les relations entre l’Etat et les religions, entre les différentes communautés religieuses et sur les crispations en leur sein au Burkina.
Un modèle de tolérance religieuse résistant
Les facteurs de la résistance du modèle de coexistence
Plusieurs facteurs jouent un rôle d’amortisseur et permettent de garantir la solidité du modèle de coexistence religieuse. Au Burkina, les différentes communautés religieuses ne vivent pas simplement côte à côte, elles vivent ensemble.
La mobilité religieuse est forte et il est rare que tous les membres d’une famille (au sens large) aient la même religion. Les conversions et les mariages mixtes sont communs, et s’ils provoquent parfois des querelles, les parents finissent généralement par accepter le choix de leurs enfants.
Chrétiens et musulmans conservent une part plus ou moins grande d’animisme, ce qui tend à rapprocher les individus de différentes confessions. Au Burkina, comme dans de nombreux pays africains, l’islam soufi et le catholicisme ont chacun réalisé un syncrétisme en conservant des pratiques animistes, telles que les sacrifices.
Malgré les différences ethniques, régionales et religieuses, et bien que l’Etat-nation post-indépendance soit encore en construction, l’identité nationale est un autre élément qui permet de préserver la cohésion sociale. Le dialogue interreligieux est un autre atout pour la coexistence. Les chefs religieux, conscients de l’importance de ce dialogue, jouent un rôle considérable, bien que leur sincérité soit parfois mise en doute. Très respectés, ils se connaissent personnellement, échangent et se rendent visite lors des fêtes religieuses, ce qui constitue un exemple positif du sommet à la base.
L’Etat burkinabè doit répondre aux doléances des musulmans sans tomber dans la dangereuse logique du confessionnalisme. L’équilibre est difficile à trouver
La plupart des interlocuteurs de Crisis Group ont raconté des anecdotes qui démontrent que les religions vivent en bonne entente : à Dori, l’imam de la grande mosquée a aidé les Assemblées de Dieu à obtenir un terrain pour construire leur église ; à Dédougou, une radio privée chrétienne accorde aux musulmans un temps d’antenne pour leurs prêches ; à Fada N’Gourma, l’évêque a proposé aux musulmans la contribution de l’Eglise pour rénover leur grande mosquée, etc.
Un contexte régional défavorable
Si le modèle demeure solide, la coexistence religieuse ne doit pas être prise pour acquise. Le contexte régional, marqué notamment par la radicalisation de certains discours religieux et la montée d’un extrémisme violent qui a frappé la capitale burkinabè en janvier 2016, invite à la prudence. Les attentats terroristes du 15 janvier 2016, première attaque contre Ouagadougou, ont constitué un choc considérable, même si la menace était réelle depuis au moins plusieurs mois.
Le communiqué de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) condamnant les attentats montre le refus des musulmans d’être associés à la violence, mais révèle leur crainte que ce soit le cas. S’ils ont renforcé la solidarité entre Burkinabè autour de la réprobation de ces actes qualifiés par tous de contraires à l’islam, les attentats ont été suivis d’actes de violence verbale contre des musulmans. Ces incidents sont restés isolés, mais ont suscité l’inquiétude au point d’inciter le gouvernement à publier un communiqué appelant à faire preuve de discernement.
L’émergence de revendications
Les revendications des musulmans s’inscrivent dans un cadre légal puisqu’elles s’adressent à l’Etat et à l’administration. Il ne s’agit donc pas de remettre en cause la coexistence pacifique avec les autres religions, mais de demander un traitement équitable par un Etat laïc qui doit être à équidistance de toutes les religions. Cette demande est motivée par la prise de conscience que les musulmans sont majoritaires et la perception que leurs intérêts ne sont pas suffisamment pris en compte. Elle repose sur une exigence de justice, concept sur lequel insistent de nombreux interlocuteurs.
La laïcité au Burkina Faso ne signifie pas la même chose qu’en France, qui a inspiré le modèle constitutionnel du pays
Ce discours revendicatif n’est pas sans conséquence. Dans un pays où la religion est un marqueur d’identité secondaire, formuler des demandes fondées sur l’appartenance religieuse peut conférer à la religion une place plus importante que celle qu’elle occupait. Propulser la religion dans la sphère politique comporte des risques de récupération et d’instrumentalisation évidents. Les Burkinabè en semblent conscients. Ainsi, le candidat à l’élection présidentielle de novembre 2015, Ablassé Ouédraogo, a provoqué un tollé en mettant en avant sa confession musulmane comme un élément lui donnant plus de chances de l’emporter.
L’Etat burkinabè doit répondre aux doléances des musulmans sans tomber dans la dangereuse logique du confessionnalisme. L’équilibre est difficile à trouver. De nombreux interlocuteurs, catholiques et protestants, soulignent que la montée de ces revendications identitaires peut perturber la coexistence. Derrière cet avertissement se cache sans doute la peur des chrétiens de perdre leur statut de « minorité dominante » et de voir les règles du jeu changer si les musulmans gagnent de plus en plus de pouvoir dans la sphère politique et administrative. La plupart reconnaissent toutefois la nécessité de corriger le déséquilibre afin de préserver la paix sociale.
Une liste de doléances
La doléance la plus fréquemment citée par les interlocuteurs de Crisis Group concerne la représentativité lorsque les autorités religieuses sont sollicitées pour résoudre une crise politique ou sociale ou faire partie d’une institution. Traditionnellement, lorsque l’Etat demande la participation des autorités religieuses, chaque confession – catholique, protestante, musulmane – doit désigner un représentant. Les musulmans déplorent le fait que cette formule ne leur permet d’avoir qu’un seul représentant, contre deux pour les chrétiens, alors qu’ils représentent la majorité de la population. Ils ajoutent que si catholiques et protestants constituent deux branches du christianisme, les musulmans sont également divisés en plusieurs courants.
La visibilité des religions crée également des frustrations. Depuis deux ou trois décennies, les religions s’affirment de plus en plus dans l’espace public. Dans ce pays multiconfessionnel, cela entraine une compétition entre les religions et entre les différents courants au sein de chaque confession, qui se manifeste par la course à la construction de lieux de culte, des nuisances sonores, la multiplication des médias confessionnels, etc.
Une des revendications phares des musulmans concerne leur sous-représentation parmi l’élite politique et administrative
La Constitution consacre le caractère laïc de l’Etat burkinabè (article 31). La laïcité au Burkina Faso ne signifie pas la même chose qu’en France, qui a inspiré le modèle constitutionnel du pays. L’Etat subventionne l’enseignement privé confessionnel et le pèlerinage musulman, et les autorités religieuses sont souvent sollicitées par le pouvoir politique pour jouer un rôle d’apaisement en cas de tensions sociales ou politiques. Des représentants musulmans considèrent que la laïcité telle qu’elle est conçue actuellement au Burkina favorise le christianisme. Un interlocuteur parle ainsi d’une « laïcité à double vitesse » toujours définie par opposition à l’islam. Au lieu d’importer d’Occident une laïcité figée, l’Etat burkinabè doit trouver la définition qui lui convient.
Une des revendications phares des musulmans concerne leur sous-représentation parmi l’élite politique et administrative. Des interlocuteurs citent le faible nombre de ministres musulmans dans le gouvernement actuel comme illustration de ce problème. Cet état de fait ne résulte pas d’une intention délibérée de l’Etat, mais entre autres de facteurs historiques, des disparités dans le système éducatif et des défaillances de l’enseignement franco-arabe. Cet enseignement s’est développé et attire beaucoup d’enfants musulmans ; d’autres fréquentent l’école publique ou l’école privée chrétienne.
Selon un chercheur, 15 à 20 pour cent des élèves burkinabè seraient scolarisés dans des écoles franco-arabes ou coraniques.
La réforme de l’enseignement franco-arabe, qui nécessite des moyens financiers conséquents, ne se fera pas en un jour. L’absence de communication sur les efforts entrepris pour moderniser cet enseignement semble toutefois constituer le principal blocage. Des interlocuteurs de Crisis Group affirment que « l’Etat ne fait rien pour nos écoles », tandis que d’autres reconnaissent que des efforts ont été faits sans savoir en quoi ils consistent précisément.
Certains dénoncent l’inégalité dans le régime de subventions accordées aux écoles privées compte tenu du poids démographique des musulmans, ignorant que l’Etat doit aux écoles catholiques 2,9 milliards de francs CFA (4,4 millions d’euros) au titre de subventions promises mais impayées depuis des années. En dehors du système franco-arabe se pose un autre problème lié à l’éducation. A Bobo-Dioulasso, certains élèves sont envoyés dans des établissements privés confessionnels conventionnés avec l’Etat parce que les établissements secondaires publics n’ont pas les capacités suffisantes pour les accueillir.
Certains parents musulmans voient d’un mauvais œil l’affectation de leurs enfants dans des écoles catholiques ou protestantes, par crainte qu’ils soient incités à se convertir. Un interlocuteur se demande ainsi s’il n’existe pas une volonté d’« évangélisation forcée » de la part de l’Etat, soulignant que l’élève ne peut refuser son affectation et que certaines écoles refusent de dispenser les élèves d’assister à l’enseignement religieux ou à la prière.
Les clivages au sein de la communauté musulmane
La communauté musulmane du Burkina n’est pas une entité monolithique, et il existe diverses pratiques et perceptions en son sein. Les nombreuses associations islamiques n’ont pas toujours entretenu des relations paisibles, et le fossé entre jeune génération et vieille garde ne cesse de se creuser. Ces clivages compliquent parfois la prise en compte des intérêts des musulmans. Les différents courants islamiques sont traversés tant par des divergences idéologiques que par des rivalités personnelles, qui existent également au sein de chaque courant.Le principal clivage intramusulman recoupe l’opposition entre, d’une part, musulmans soufis et, d’autre part, wahhabites et salafistes essentiellement représentés au Burkina par le Mouvement sunnite.
Née en 2005 de la nécessité de renforcer l’unité, la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) souffre de ces divergences idéologiques mais également de rivalités personnelles, notamment depuis la mort en 2011 du richissime homme d’affaires Oumarou Kanazoé, un musulman analphabète qui parvenait, grâce à son charisme et à sa fortune, à tenir la communauté unifiée.
Dans le débat sur la radicalisation et l’extrémisme violent, deux concepts très employés mais mal définis, il est important de distinguer montée d’un islam rigoriste et propension à basculer dans la violence
La FAIB a encore du chemin à parcourir pour être perçue par les musulmans, en particulier les jeunes, comme un outil de défense de leurs intérêts. Des membres d’associations de jeunesse musulmanes ont en effet le sentiment que leurs intérêts ne sont pas suffisamment défendus par leurs représentants.
Ce fossé peut être dangereux car les anciens sont généralement enclins à préserver les traditions, et donc la coexistence pacifique entre les religions, tandis que les jeunes peuvent être tentés de remettre en cause le statuquo s’ils ont le sentiment que leurs intérêts ne sont pas pris en compte. De nombreux responsables musulmans ont affirmé à Crisis Group que si leurs parents et eux-mêmes avaient accepté la situation de sous-représentation des musulmans, les jeunes, en revanche, commençaient à s’impatienter. Cette tension générationnelle explique en partie le dynamisme du wahhabisme et l’attraction qu’il exerce sur les jeunes musulmans, notamment en milieu urbain.
Des comportements religieux en mutation
La montée d’un islam rigoriste
Dans le débat sur la radicalisation et l’extrémisme violent, deux concepts très employés mais mal définis, il est important de distinguer montée d’un islam rigoriste et propension à basculer dans la violence – deux phénomènes bien distincts qui ne sont pas automatiquement liés. Une montée de la religiosité n’entraine pas forcément un basculement dans la violence. Les courants quiétistes prônent un retour aux pratiques strictes de l’islam mais proscrivent toute forme de violence pour y parvenir.
De même, le basculement dans la violence ne trouve pas forcément ses racines dans une montée de la religiosité : certaines trajectoires révèlent davantage le passage d’une délinquance à une autre, la défense d’intérêts socioéconomiques, financiers, ou des revendications locales. Cependant, même si elle ne conduit pas à la violence, la mutation des comportements religieux peut avoir un impact sur les relations intercommunautaires et perturber l’équilibre.
Il existe au Burkina une tendance à la montée de la religiosité, qui s’accompagne chez les musulmans de signes visibles : modification des habitudes vestimentaires (port plus répandu du voile intégral pour les femmes, du pantalon court, de la calotte et de la barbe pour les hommes) ou alimentaires, multiplication des mosquées, des écoles coraniques et franco-arabes, apparition de lieux informels de prière et d’étude sur le campus universitaire, etc.
Il faut toutefois éviter de stigmatiser toute une catégorie de musulmans qui choisissent une pratique religieuse rigoureuse, ce qui serait le meilleur moyen de pousser certains vers la radicalité et la violence
Plusieurs travaux de recherche traitent de l’influence du wahhabisme et du réformisme au Burkina Faso. Le Mouvement sunnite, association représentant cette tendance, dispose de plusieurs atouts pour exercer une certaine attraction sur les musulmans : il est relativement bien organisé et structuré, avec un bureau national et des représentants dans les régions et provinces ; il accorde à la jeunesse la place qui lui revient, mettant souvent en avant de jeunes imams et prêcheurs ; et il bénéficie d’une aura importante à travers ses intellectuels et ses savants qui maitrisent l’arabe. Le discours de retour à la pureté de l’islam, qui s’accompagne d’un idéal de remoralisation de la société face aux dérives des mœurs et à la corruption des élites, trouve un écho important.
S’il parait pour le moment marginal, un discours intolérant à l’égard des non-musulmans existe. Certaines versions rigoristes de l’islam méprisent les non-musulmans et les musulmans non pratiquants, désignés sous le vocable de « mécréants ». Ce discours est accompagné d’une rhétorique anti-occidentale, qui prend tout son sens dans un contexte régional et international marqué par des interventions militaires, perçues comme la manifestation d’une volonté de l’Occident de détruire l’islam. Plusieurs responsables musulmans ont ainsi exprimé leur inquiétude par rapport à ces tendances et leur méfiance à l’égard du Mouvement sunnite.
Il faut toutefois éviter de stigmatiser toute une catégorie de musulmans qui choisissent une pratique religieuse rigoureuse, ce qui serait le meilleur moyen de pousser certains vers la radicalité et la violence. Ceci est d’autant plus vrai que certains musulmans se sentent déjà stigmatisés en raison de la montée du terrorisme. La modification des comportements religieux et le développement d’une plus forte religiosité chez les musulmans ne sont dangereux que s’ils bouleversent les relations sociales et entrainent un repli communautaire.
Les églises de réveil, un phénomène marginal
L’émergence de nouvelles églises protestantes, dites de réveil, s’accompagne parfois d’un discours peu favorable à la coexistence. Au Burkina, ce dernier semble marginal, mais des signes inquiétants apparaissent. Le protestantisme repose sur le concept de salut qui s’offre au fidèle une fois qu’il a rejoint le chemin de Dieu. Le discours est parfois manichéen, offrant une lecture binaire du monde, qui serait divisé entre le bien et le mal. Le protestantisme se place en rupture totale avec la tradition africaine, un des socles de la cohésion sociale au Burkina.
Au-delà d’un discours traditionnellement peu favorable au catholicisme, certaines églises et des individus, en privé, font l’amalgame entre musulmans et terroristes, alimentant ainsi la méfiance envers tous les musulmans. Ce discours existe davantage dans les nouvelles églises, souvent importées de pays voisins, comme la Winner’s Chapel provenant du Nigéria, que parmi les courants traditionnels du protestantisme, davantage ancrés dans le paysage religieux burkinabè. Un discours de repli sur soi, même s’il n’appelle pas à la violence, peut perturber l’équilibre entre les communautés.
Cependant, ces signes alarmants semblent, pour l’instant, isolés. Tous les interlocuteurs affirment que l’essor du protestantisme radical est beaucoup moins important au Burkina que dans d’autres pays d’Afrique. Les risques que le discours dont ce courant est porteur prenne de l’ampleur semblent pour l’instant minimes.
Recommandations
Pour assurer une meilleure représentation au sein de l’élite politique et administrative
Aux autorités du Burkina Faso :
- Œuvrer à améliorer la représentation des musulmans au sein de l’élite politique et administrative sans tomber dans la dangereuse logique des quotas, en :
- poursuivant les efforts de valorisation de l’enseignement franco-arabe, notamment en augmentant le niveau de français exigé et en établissant un programme uniformisé pour toutes les écoles franco-arabes validé par l’Etat, et faire connaitre ces efforts auprès du public, notamment à travers les médias ;
- facilitant l’obtention d’équivalences pour les diplômés issus des universités des pays arabes, y compris en s’assurant que ces derniers sont suffisamment informés sur les démarches, pour faciliter leur insertion professionnelle et réduire leur sentiment d’exclusion sociale ;
- explorant les possibilités de faciliter l’apprentissage de la langue française pour les diplômés des universités arabes, par exemple en mettant en place des centres de formation, éventuellement avec le soutien des partenaires techniques et financiers.
- Prendre conscience des dangers liés à la mendicité et des perspectives limitées pour les milliers d’enfants issus des écoles coraniques, et dégager des ressources financières pour remédier à ces problèmes.
- Revaloriser la langue arabe dans l’enseignement secondaire et supérieur, par exemple en proposant des cours d’arabe et en reconsidérant la création d’un département de langue arabe à l’Université de Ouagadougou.
Aux responsables musulmans :
- Mieux communiquer auprès du public sur les efforts de l’administration pour valoriser l’enseignement franco-arabe afin de réduire les malentendus entre l’administration et les responsables et citoyens musulmans.
- Travailler avec l’administration pour réformer l’enseignement franco-arabe, et accepter de se conformer aux exigences de l’Etat. Pour assurer une visibilité équilibrée des religions dans l’espace public
Aux autorités du Burkina Faso :
- Favoriser une meilleure représentativité des différentes confessions lorsque la participation des autorités religieuses est sollicitée, en accordant une représentation égale aux chrétiens et aux musulmans.
- Garantir une visibilité équitable de toutes les confessions religieuses dans l’espace public et médiatique, en particulier à la Radio-télévision burkinabè (RTB) et lors des fêtes religieuses.
Pour mieux réguler le discours religieux et promouvoir la coexistence
Aux autorités du Burkina Faso :
- Commencer, dans la mesure des ressources disponibles, à produire une cartographie complète des lieux de culte et de leurs responsables sur le territoire, en s’inspirant de l’exemple ivoirien où les chefs religieux ont une carte électronique présentant leurs noms, coordonnées et le lieu de culte auquel ils sont affiliés.
- Accorder davantage de ressources financières à la Direction des libertés publiques et des affaires politiques au sein du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure (Matdsi) pour que son personnel ait les moyens de travailler efficacement.
- Adopter l’avant-projet de loi sur la liberté religieuse préparé par le Matdsi, puis communiquer sur la nouvelle loi auprès du public.
- Concrétiser l’objectif de redynamisation de l’Observatoire national des faits religieux (Onafar) en augmentant ses ressources financières, en engageant du personnel administratif pour soutenir ses membres bénévoles, et en lui fournissant le matériel nécessaire pour équiper ses locaux.
Aux représentants des différentes religions :
- Assurer une présence plus importante des jeunes et des femmes au sein des associations confessionnelles pour préparer la relève, et travailler à une plus grande unité au sein de chaque mouvement et de chaque confession.
A l’Onafar :
- Etablir une stratégie de communication pour vulgariser son rôle et ses activités auprès du public, mener des campagnes de sensibilisation, notamment à travers les médias (en particulier la radio), et, à terme, mettre en place des démembrements dans les régions et provinces.
Aux autorités, aux responsables religieux et aux médias :
- Assurer une plus grande visibilité des exemples de coexistence religieuse et de vivre-ensemble à travers les médias, notamment la radio.
Aux partenaires techniques et financiers :
- Soutenir davantage les initiatives de dialogue interreligieux, qu’elles émanent de l’administration ou des associations confessionnelles, en privilégiant les organisations de jeunesse, et explorer les possibilités d’assistance financière à l’Onafar et de soutien budgétaire pour les réformes que l’administration doit conduire (enseignement franco-arabe, cartographie des lieux de cultes, etc).
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