Étude des perceptions : Burkina Faso
Auteur (s): Centre pour le dialogue humanitaire (HD)
Organisation affiliée: Centre pour le dialogue humanitaire (HD) ; Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
Type de publication: Rapport
Date de publication: 2016
État et citoyenneté, religion et identité
De la stabilité à la transition politique historique
En somme, depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, le pays est passé par des moments de crises sans jamais basculer dans la guerre civile ou tomber sous la menace de groupes armés. Les quelques crises qui ont ébranlé cette stabilité sont les guerres entre le Burkina Faso et le Mali en 1973 et 1985, les différents coups d’État qui se sont succédés de 1979 à 1983, la crise suite à l’assassinat du Président Thomas Sankara en 1987, la crise sociale après l’assassinat de Norbert Zongo en 1998 et la crise militaro-sociale de 2011 avant le soulèvement populaire de 2014. Il faut également souligner qu’au Burkina Faso, les organisations de la société civile sont de plus en plus impliquées dans le suivi des politiques publiques, que ce soit au niveau national ou régional. Le Sahel burkinabé ne fait pas exception à la règle.
La transition politique historique : l’enjeu d’une gestion stratégique
La transition politique au Burkina Faso, commencée en octobre 2014, est une étape très importante dans l’évolution démocratique du pays et de la sous-région. Elle est née de la volonté du peuple burkinabé, en l’occurrence sa jeunesse, de revendiquer sa liberté ainsi que la mise en œuvre véritable de la démocratie et d’un État de droit au Burkina Faso, face à l’entêtement d’un homme. L’élément déclencheur de ce soulèvement populaire a été la volonté de Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour se représenter aux élections de 2015.
Si la femme venait à bénéficier de formation et d’outils de gestion de conflits, elle serait l’axe par lequel la lutte serait efficace
La gestion de la transition politique est un enjeu de sécurité pour le pays. En raison de sa stabilité relative, le Burkina Faso a moins attiré l’attention que ses voisins dans les débats internationaux et régionaux. Aujourd’hui, il faut travailler à sécuriser cette période de transition afin de garantir un avenir de paix et de stabilité, dont l’impact sera sous-régional. En effet, les élections présidentielles, législatives et communales à venir comportent chacune des éléments susceptibles d’amplifier l’insécurité.
Nous pouvons noter que cette période de manifestations pour le départ du Président a permis à certains groupes de perturber la quiétude des populations par des braquages à main armée, des enlèvements et d’autres menaces morale et symbolique. Certains pensent que le regain d’activité des groupes armés, surtout dans le Sahel, est dû à l’absence du Président Compaoré qui avait une certaine influence sur les mouvements armés au Nord-Mali. Il est certain que la situation est assez favorable pour instiguer le désordre et la peur au sein des populations pendant que le gouvernement se concentre principalement sur l’organisation des élections.
Un État médiateur et engagé sur le plan sécuritaire
Jusqu’en 2014, le Burkina Faso est toujours parvenu à réduire les risques d’embrasement général grâce à divers mécanismes de conciliation. Les autorités coutumières et religieuses ont chaque fois été sollicitées pour contribuer à faire baisser les tensions. Par ailleurs, le Burkina Faso s’est construit une renommée internationale par son implication dans la résolution des crises en Afrique. C’est ainsi que Blaise Compaoré a participé aux processus de médiation des crises du Togo, de Guinée, de Côte d’Ivoire et du Mali.
En raison de sa stabilité relative, le Burkina Faso a moins attiré l’attention que ses voisins dans les débats internationaux et régionaux
Le Burkina Faso reste exposé aux menaces de terrorisme, de conflit armé ou de radicalisation qui frappent certains pays sahéliens pour diverses raisons :
- la transition politique constitue tout d’abord la menace la plus sérieuse d’insécurité, faisant de sa gestion un enjeu stratégique ;
- il s’agit ensuite de sa proximité géographique avec le conflit malien ainsi que de la longueur et de l’insécurité de ses frontières avec le Mali et le Niger. La frontière avec le Mali, qui s’étend sur 1200 kilomètres, n’est marquée par aucune démarcation physique naturelle ou artificielle. Sur près de la moitié de sa longueur, la frontière est en contact direct avec la zone de conflit dans le nord du Mali. La frontière dans son ensemble est extrêmement poreuse et difficile à sécuriser avec le peu de moyens humains et de ressources matérielles disponibles ;
- d’autre part, des conditions structurelles, ou « facteurs incitatifs », existent dans le pays comme l’instabilité économique, son manque de ressources naturelles ou les tensions sociales et politiques. Ce contexte affecte tout particulièrement les jeunes, les plus touchés par le chômage au sein d’une population qui vit en dessous du seuil de pauvreté ;
- il faut également ajouter les tensions de plus en plus récurrentes entre agriculteurs et éleveurs, ainsi que les tensions entre les exploitants traditionnels des sites miniers et les sociétés minières, les populations locales et les sociétés minières, les conflits liés au foncier, etc. Au niveau sécuritaire, particulièrement dans la région Sahel, les kidnappings, les vols de bétails et les braquages sont à ajouter à la liste des facteurs d’instabilité.
Ces différentes menaces ont déjà entrainé des conséquences pour la région frontalière du Sahel burkinabé puisque beaucoup d’acteurs du développement, notamment les organisations non-gouvernementales et les associations, ont ralenti leurs activités dans cette partie du pays, avec toutes les conséquences sociales et économiques que cela entraine.
Représentativité et religions au Burkina Faso : les termes d’un débat
Les actions de l’État dans le domaine religieux ne sont donc pas sans critiques. Il lui est reproché de mal gérer son accompagnement et de créer des frustrations. Autant les musulmans reprochent à l’État de ne pas avoir pris en compte l’insertion professionnelle des sortants des écoles dites franco-arabes, autant l’État est accusé par les chrétiens de ne pas suffisamment soutenir la promotion de leurs activités. A titre d’exemple, l’État prend en charge l’organisation du pèlerinage à la Mecque au profit des fidèles musulmans, mais le même accompagnement n’est pas proposé pour les pèlerinages des autres confessions religieuses.
Si l’État est déjà engagé, il doit encore clarifier certains positionnements et promouvoir également la représentativité religieuse à tous les niveaux de la vie politique et sociale du pays afin d’éviter toute forme de frustration. L’enjeu est de surveiller et d’éteindre les foyers latents pouvant dégénérer en crises plus inquiétantes.
Relations intercommunautaires et transfrontaliarité
Le Sahel burkinabé : cohabitation et tensions en région isolée
Même si la présence des services sociaux de base est satisfaisante selon les enquêtés, « Oui ici à Gorom on a la télé et la radio, la gendarmerie et la police, aussi les services déconcentrés de l’Etat…on a le courant et l’eau même si tout le monde n’a pas accès » (propos d’un cadre de l’administration publique, 12 juin 2015), elle ne semble pas être gage de développement à moyen terme. Les discussions avec les enquêtés font d’ailleurs ressortir une demande d’accroissement des services sociaux de base dans toutes les localités.
Un autre aspect nécessaire au développement est l’activité économique. Cette thématique a également nourri les discussions avec les enquêtés qui demandent la création d’emplois, notamment pour la jeunesse. Cela doit, selon eux, passer par l’implication des communautés dans l’identification de leurs besoins, la relance de l’activité touristique, la mise en place de projets de développement et d’activités génératrices de revenus.
La mise en place de cadres de concertation entre communautés afin de renforcer leur cohésion a été plusieurs fois mis en avant par les enquêtés qui soulignent que ceux-ci doivent s’accompagner d’une meilleure confiance entre gouvernants et gouvernés
Les organisations de la société civile peuvent constituer de précieuses ressources pour limiter l’isolement et la marginalisation dans certaines communautés. Au Sahel, ces organisations peuvent aider les autorités dans le cadre de certaines prestations de services et travailler avec les communautés et les leaders pour répondre aux problèmes et aux préoccupations, y compris pour promouvoir l’implication politique et civique.
La transhumance est aussi un des traits propres aux communautés de la région. L’élevage, activité principale, assure les besoins quotidiens de la famille. La difficulté majeure pour cette activité est l’insuffisance des espaces d’alimentation et des points d’eau pour le bétail. Cela envenime les tensions entre éleveurs ainsi qu’entre éleveurs et agriculteurs. Pour atténuer ces tensions, l’État a créé des zones de pâturage, mais celles-ci ne sont pas toujours respectées. L’abreuvage des animaux est une autre difficulté dans cette région asséchée où les points d’eau sont rares et se tarissent très vite. Cet enjeu unit les trois pays puisque la frontière ne constitue pas ici une barrière mais un simple point de passage comme un autre.
La mise en place de cadres de concertation entre communautés afin de renforcer leur cohésion a été plusieurs fois mis en avant par les enquêtés qui soulignent que ceux-ci doivent s’accompagner d’une meilleure confiance entre gouvernants et gouvernés. Les enquêtés attendent l’État en matière de justice et de la lutte contre la corruption. L’enquête a montré que plus de 78% des enquêtés font confiance à la justice nationale devant la justice religieuse (8%) et coutumière (7%). C’est une confiance qu’il faut entretenir par l’application effective des textes de loi. Quand on sait que la région du Sahel est le théâtre de conflits récurrents entre éleveurs et entre éleveurs et agriculteurs, la nécessité d’avoir une justice impartiale est essentielle.
Les marques de l’insécurité ressentie
La région du Sahel est redoutée par les analystes en raison de son manque de quiétude depuis
quelques années, notamment depuis la crise que connaît le Mali depuis 2012. Il ne faut cependant pas réduire l’insécurité ressentie à ce seul enjeu médiatique. Selon le Préfet de la commune de Markoye :
« Oui, on entend parler d’insécurité. Du fait de la rébellion malienne, la zone du Sahel est classée comme zone rouge où règne l’insécurité, mais ça ne nous concerne pas. Ici, en revanche, nous sommes en insécurité parce que celui qui n’a pas à manger et n’est pas en bonne santé n’est pas en sécurité. Même nos frères qui sont dans les trous d’orpaillage ne sont pas en sécurité » (propos recueillis le 09 juin 2015).
Il est donc nécessaire que l’État, à travers des cadres de concertation, travaille à sensibiliser les populations sur l’utilité de la douane et à créer la confiance
L’insécurité est donc liée à la survie. 52% des enquêtés ont le sentiment de ne pas vivre en sécurité dans leur région et, pour 88% d’entre eux, l’actuelle ou l’éventuelle insécurité fragilise l’activité économique locale. Plusieurs sources d’insécurité sont citées par nombre d’enquêtés, dont notamment la pauvreté (75%), le chômage (72%) et la jeunesse marginalisée (15%), le désintéressement des autorités politiques (7%) ainsi que la délinquance/criminalité et la présence de groupes/discours religieux radicaux qui recueillent le même nombre d’attention (3,3%). Il faut souligner que les échanges qualitatifs laissent une plus grande place aux craintes d’agression (braquages, coupeurs de route, kidnappings, vols à main armée, y compris de bétail, etc.), généralement perpétrées sur les axes routiers dans le but de dépouiller les voyageurs, et plus particulièrement les commerçants.
La situation du Mali où « les armes circulent comme des épines » est évoquée pour dramatiser la situation et interpeller afin que la prévention soit rigoureuse. Il revient à l’État de prendre des mesures pour freiner un tel trafic. La douane de Markoye pourrait dissuader les trafiquants, mais elle manque de capacités techniques et humaines suffisantes pour surveiller toute la frontière. De plus, il y a la complicité de certains habitants qui ne facilite pas le travail de la douane. Il est donc nécessaire que l’État, à travers des cadres de concertation, travaille à sensibiliser les populations sur l’utilité de la douane et à créer la confiance.
Radicalisation : indices et processus
Si l’enquête n’a pas recueilli de propos sur la présence de groupes armés actifs, nul doute que si le Burkina Faso devenait un autre terrain d’action des groupes extrémistes, ils pourraient y trouver un terreau favorable en raison de la prévalence de conditions structurelles ou de facteurs incitatifs. Les raisons de s’engager dans l’extrémisme violent sont multiples. Selon les enquêtés, c’est d’abord pour des motivations économiques et financières (58%), viennent ensuite les motivations liées au statut social et à la reconnaissance sociale (30%) et, dans une moindre mesure, à la religion (7%).
Le chômage et la pauvreté ont été les principales causes évoquées par nos enquêtés pour justifier un éventuel engagement aux côtés de mouvements jihadistes. Certains enquêtés pensent que les jeunes ont des besoins légitimes d’ordre matériel qui ne sont pas comblés. Quand ils reçoivent des propositions prétendant pouvoir résoudre ces besoins matériels, ils ne pensent pas aux conséquences :
« Personnellement, lorsque je n’ai plus de solution à mes problèmes, je me jette dans les bras de l’ennemi. Ces gens qu’on traite d’extrémistes, que ce soit Boko Haram, Aqmi ou Al Qaida, ont quelque fois raison… Lorsque personne ne veut m’aider à trouver une solution à mon problème, je suis obligé de me défendre à ma manière. Donc on revient sur l’idée que l’opprimé finit par craquer » (propos d’un jeune, entretien de groupe avec des jeunes, Gorom-Gorom, le 09 juin 2015).
Nul doute que si le Burkina Faso devenait un autre terrain d’action des groupes extrémistes, ils pourraient y trouver un terreau favorable en raison de la prévalence de conditions structurelles ou de facteurs incitatifs
Après la pauvreté et le chômage, les enquêtés considèrent que le faible niveau de scolarisation et d’alphabétisation est « le fléau de l’Afrique ». L’éducation est non seulement un tremplin pour l’emploi, mais aussi un moyen de se forger un esprit critique et de résister plus facilement à la séduction matérielle et financière que les groupes radicaux utilisent pour capter l’attention des jeunes en particulier. Au Burkina Faso, le Sahel fait partie des régions du pays qui enregistrent le plus bas niveau de scolarisation et d’alphabétisation.
Rôles des femmes et des jeunes
Le rôle d’éducation des femmes malgré leur vulnérabilité
Les enquêtés (88%) estiment que les femmes sont les plus exposées en cas d’insécurité même si d’autres (12%) pensent que tout le monde sans exception est victime de ce phénomène. La faible autonomie des femmes, leur faible scolarisation et leur manque d’accès aux sources d’information sont autant de raisons qui les exposent à l’insécurité.
Si la femme venait à bénéficier de formation et d’outils de gestion de conflits, elle serait l’axe par lequel la lutte serait efficace. Puisque c’est elle qui éduque le plus souvent les enfants, la femme a l’opportunité d’inculquer les bonnes valeurs de la société à ses enfants.
Au foyer, elles ont aussi la possibilité d’influencer les décisions du chef de famille.
Cependant, toutes les femmes ne sont pas convaincues de leur rôle face aux mentalités des hommes qui voient en elles un être secondaire et faible.
Quant aux hommes, si certains sont favorables à leur rôle d’éducatrice et de conseillère, d’autres sont catégoriques et ne voient pas ce qu’elles peuvent faire dans une affaire qui ne concerne que les hommes.
Le rôle incertain des jeunes
La place et le rôle des jeunes pour prévenir le développement de l’insécurité et de l’extrémisme violent est l’enjeu principal au Sahel burkinabé. Presque tous les jeunes que nous avons rencontrés, et mêmes les vieux, reconnaissent leur rôle potentiel dans la prévention, à condition d’être intégrés.
38% des enquêtés pensent que la parole des jeunes n’est pas écoutée. L’écoute des jeunes par les aînés permettrait cependant de prendre en compte leurs besoins et de prévenir la tentation de rechercher de la reconnaissance ailleurs. Cette situation pourrait en effet potentiellement tourner à l’avantage de groupes criminels ou extrémistes. Dans ces sociétés traditionnelles, il convient de trouver un cadre de dialogue et d’écoute pour mieux traiter les enjeux rapportés par les propos transcrits dans cette section.
Oui, on entend parler d’insécurité. Du fait de la rébellion malienne, la zone du Sahel est classée comme zone rouge où règne l’insécurité, mais ça ne nous concerne pas. Ici, en revanche, nous sommes en insécurité parce que celui qui n’a pas à manger et n’est pas en bonne santé n’est pas en sécurité. Même nos frères qui sont dans les trous d’orpaillage ne sont pas en sécurité
Les échanges rapportent enfin des frustrations qui dépassent le cadre national pour dénoncer le système mondial, à l’instar du propos ci-dessous :
« Nous les jeunes Africains, nous sommes en train de prendre conscience et de comprendre que pendant longtemps l’Occident nous a exploités et qu’il continue de le faire. Pour preuve, la Côte d’Ivoire est le premier pays producteur de cacao, mais elle ne possède aucune unité de transformation de cacao et son prix est fixé à Londres… Et en Guinée, quand le capitaine Dadis Camara a décidé de retirer tous les contrats d’exploitation des mines, il n’a pas duré au pouvoir. Nous cultivons notre coton, qui fixe le prix et décide de notre pourcentage ? Ce n’est pas possible. Aucune société africaine ne peut aller en Europe ou aux États-Unis exploiter un champ de maïs et vouloir imposer ses conditions comme cela se fait ici » (propos d’un jeune leader, Gorom-Gorom).
Que faire ?
Sur la base des perceptions recueillies auprès des enquêté(e)s et des observations réalisées sur le terrain, étayées par des analyses et des discussions avec différents acteurs pertinents, les thèmes de réflexion suivants se dégagent :
Thème de réflexion 1 : faciliter le développement et le désenclavement de la région du Sahel du Burkina Faso en collaboration avec les pays voisins
Face au constat de la présence de facteurs structurels pouvant faciliter le recrutement de sympathisants à des causes criminelles ou extrémistes, le gouvernement doit renforcer sa politique de développement en faveur de la région sahélienne. Dans un objectif de prévention, différentes actions pourraient être mises en œuvre:
- désenclavement de la région grâce à la construction de routes bitumées ;
- aménagement de grands espaces d’élevage qui facilite cette activité et sa coexistence avec les autres activités de subsistance ;
- développement économique pour offrir de nouvelles opportunités de travail aux jeunes ;
- poursuite des politiques de scolarisation des enfants ;
- poursuite du renforcement de la relation de confiance entre les populations et l’État comme acteur de la sécurité (accroissement du nombre de bases militaires, de postes de police et de gendarmerie au niveau frontalier ; lutte contre les trafics ; formation adéquate des forces de sécurité pour plus de professionnalisme et de rigueur).
Ces actions pourraient être menées en prenant en considération la relativisation de la frontière par les enquêtés. Une approche du développement concertée avec les pays voisins serait utile.
Thème de réflexion 2 : ouvrir des espaces de dialogue afin de faciliter la prévention et/ou la gestion de l’insécurité et de l’extrémisme violent
Partant du constat de dynamisme des organisations de la société civile et de l’influence importante des leaders religieux et coutumiers sur les populations, un travail conjoint permettrait le renforcement du dialogue interreligieux et communautaire (gestion des ressources pastorales et échanges intergénérationnels par exemple). De manière complémentaire, la mise en place de soirées « causeries et débats » à l’attention particulière des jeunes et organisées par des jeunes pourrait être promue.
Ce cadre concerté d’action, pour lequel un discours de prévention serait élaboré, permettrait également de solliciter l’État lorsqu’il y a des risques de dérapage. L’école pourrait également être appuyée dans son rôle d’éducation citoyenne.
Thème de réflexion 3 : œuvrer de concert avec les médias dans les activités de développement et de prévention de l’insécurité
En complément des thèmes de réflexion mentionnés plus haut, un cadre d’échanges réguliers entre l’État, les médias et les organisations de la société civile pourrait faciliter la définition et l’impact de messages communs en faveur du développement, de la prévention de l’insécurité et de l’éducation citoyenne.
Afin que cela soit pertinent dans les zones frontalières, un travail parallèle pourrait être mené pour améliorer la couverture médiatique et renforcer les capacités des médias. Ces investissements seraient d’autant plus productifs que les médias locaux de la zone d’enquête sont apparus très actifs et engagés au niveau communautaire. Enfin, au niveau national, la régulation des discours médiatiques peut être renforcée pour éviter tout risque de dérive, source de division et de violence.
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