Auteur (s): Friedrich-Ebert-Stiftung (FES)
Type de publication: Rapport
Date de publication: 15 septembre 2014
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Analyser et mieux comprendre la dynamique de fonctionnement des enjeux contemporains au Sahel-Sahara pour promouvoir une paix et une stabilité durables dans la région
Les panelistes se sont focalisés sur les questions d’orientation à savoir (i) Quels sont, au regard des agendas contradictoires, les réels enjeux des différentes initiatives régionales et internationales et leurs impacts sur la paix et la stabilité de la région sahélo-saharienne (ii) Quels impacts les nouvelles coalitions ad hoc peuvent-elles avoir sur les dispositifs de sécurité collective déjà existants (CEDEAO, UA) (iii) Comment le G-5 Sahel, la Force Multinationale Mixte (MNJTF), la CEDEAO et l’UA peuvent-ils s’inspirer mutuellement pour répondre efficacement et de manière concertée aux défis sécuritaires auxquels la région sahélo- saharienne est confrontée ?
Recommandations
Les partenaires doivent notamment :
- Communiquer clairement sur leur identité et leurs intentions pour en informer les organisations consœurs, les partenaires et les citoyens. Ils doivent également définir leur rôle, leur approche et les limites de leurs programmes pour préciser leur place dans le dispositif général de sécurité.
- Inscrire leurs actions respectives dans un esprit de complémentarité et non de compétition et faire jouer l’avantage comparatif dans les projets face aux bailleurs.
- Appliquer le principe de subsidiarité avec les États comme avec les organisations intervenantes.
- Définir et mettre en place un cadre commun de dialogue et de concertation et en attribuer la coordination au besoin à l’UA en assurant en particulier la coordination entre le G-5 Sahel et le CEMOC.
- Savoir développer des projets en commun pour créer des synergies et développer un langage commun face aux bailleurs.
- Faire en sorte que les acteurs aient la capacité de mobiliser le plaidoyer politique et les ressources garantissant l’atteinte des objectifs.
Définir et mettre en place un cadre commun de dialogue et de concertation et en attribuer la coordination au besoin à l’UA en assurant en particulier la coordination entre le G-5 Sahel et le CEMOC
Quelle coopération transfrontalière entre les états du Sahel et ceux du Maghreb face aux défis sécuritaires communs ?
Sur cette thématique, les débats se sont focalisés sur les questions de savoir (i) Comment établir une dynamique de coopération sahélo-saharienne et intra-maghrébine pour répondre efficacement aux défis sécuritaires multidimensionnels dans cette région (ii) Quelles approches politiques inclusives et quels acteurs clés faut-il privilégier dans la concrétisation d’une telle coopération (iii) Quel rôle pourrait jouer le Maroc dans la promotion de la sécurité au Sahel-Sahara et quelles tendances, dynamiques peuvent résulter de l’engagement de ce pays à l’UA ?
Recommandations
- Agir auprès des Etats et des organisations internationales, continentales et régionales pour qu’ils entreprennent les démarches nécessaires en vue de mettre fin aux rivalités entre les pays de la région, en particulier entre les pays maghrébins pour libérer la voie à une coopération franche dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et autres fléaux.
- Réfléchir aux moyens de faire de l’UMA une UNION sous-régionale viable pour servir de locomotive au train du développement de tout l’espacer sahélo-saharien grâce aux ressources immenses dont disposent les pays maghrébins.
- Organiser une vaste campagne appuyée par tous les pays sahélo-maghrébins pour la collecte des armes qui pullulent dans la région et le désarmement de tous les groupes armés sans exception.
- Mettre en œuvre des projets concrets collectifs de développement au profit des populations urbaines et frontalières pour faire profiter les Pays du Sahel-Sahara de la croissance économique des Pays du Maghreb.
Organiser une vaste campagne appuyée par tous les pays sahélo-maghrébins pour la collecte des armes qui pullulent dans la région et le désarmement de tous les groupes armés sans exception
Défis sécuritaires dans le bassin du Lac-Tchad : enjeux du risque de globalisation sur la stabilité du Sahel et quelles réponses intégrées pour une sortie de crise ?
Sur ce thème, les discussions ont été axées sur les questions d’orientation de savoir (i) Quels sont les principales raisons et enjeux qui empêchent une solution définitive de la crise au bassin du Lac Tchad (ii) si cette crise est susceptible de s’exporter au Sahel et la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et quelles répercussions cela pourrait-il avoir sur la situation sécuritaire desdites régions au regard des relations qui existent entre MENA, Sahel et Afrique de l’Ouest (iii) comment articuler développement, sécurité et diplomatie pour une solution définitive de cette crise pour une stabilité durable ?
Recommandations
- Renforcer méthodiquement les relations entre les forces de défense et de sécurité (FDS) et les communautés en mettant entre ces deux partenaires des structures de coordination et d’information tout en définissant une nouvelle stratégie de promotion de l’État de droit et du dialogue.
- Prêter une attention plus soutenue au mode de communication sur la thématique de sécurité pour sensibiliser les populations par rapport à leur responsabilité dans ce domaine.
- Décentraliser les responsabilités administratives et financières au niveau des organismes communautaires dans les zones périphériques éloignées du centre politique des Etats et accompagner la gouvernance de proximité adaptée aux réalités locales.
- Impliquer, associer et responsabiliser la société civile et les organisations non gouvernementales (ONG) dans la stratégie de décentralisation et de lutte contre le terrorisme en accordant plus d’intérêt aux institutions traditionnelles de gestion de proximité.
- Concevoir des plans de développement globaux et planifiés en priorisant les actions à entreprendre selon les spécificités des régions et dans l’optique de rationalisation de l’utilisation des ressources mises à la disposition des localités.
- Promouvoir les programmes d’investissement dans le secteur de l’élevage pour priver les groupes terroristes de l’appui des pasteurs transhumants et évaluer périodiquement les actions entreprises à tous les niveaux.
- Réfléchir à des mécanismes de « stratégie partagée » au niveau de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) qui prennent en compte l’articulation des «dynamiques du dedans» et des «dynamiques du dehors», en vue de l’établissement et de la consolidation d’un format de coopération et de partenariat sécuritaire efficace.
Décentraliser les responsabilités administratives et financières au niveau des organismes communautaires dans les zones périphériques éloignées du centre politique des Etats et accompagner la gouvernance de proximité adaptée aux réalités locales
La réforme et la gouvernance du secteur sécuritaire, un pilier incontournable pour une paix et une stabilité durables au Sahel-Sahara et en Afrique de l’Ouest
Les débats autour de ce thème se sont focalisés sur les questions d’orientation pour savoir (i) quelles sont les caractéristiques fondamentales d’une bonne RSS (ii) quels doivent être les acteurs clés pour la réussite du processus RSS dans la région sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest (iii) quel rôle peuvent jouer les organisations de la société civile (OSC) dans un processus RSS et comment renforcer le contrôle de la RSS dans la région sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest ?
Recommandations
- Veiller à maintenir un équilibre entre les moyens disponibles et / ou mobilisables et les missions faisant parties des programmes prévus au titre de la RSS.
- Impliquer les OSC, y compris celles des femmes, dans la formulation des politiques de RSS. Et en faire de même pour ce qui concerne les universités dans l’appropriation nationale du processus à travers des modules d’enseignement et des programmes de recherche.
- Assurer la célérité du processus de la RSS sur la base de priorisation des axes fondamentaux de la réforme, afin de doter les pays de capacité d’intervention face à l’évolution des menaces. Il s’agit d’intégrer à la fois les impératifs conjoncturels et la rationalité temporelle dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme.
- Prendre les mesures de nature à prémunir contre la « bureaucratisation » de la RSS, en impliquant les acteurs à différentes échelles (locale, nationale et régionale).
- Clarifier les articulations entre les lois d’orientation et de programmation du secteur de la défense / sécurité et le processus de la RSS en rendant visible la cohérence de la démarche et son impact global sur la transformation du système sécuritaire.
- Mettre en place un mécanisme interne au niveau du pouvoir législatif pour le monitoring du processus de mise en œuvre de la RSS.
- Instaurer un cadre commun de dialogue avec la société civile en vue du partage des expériences, de la convergence des efforts dans le cadre de la veille stratégique et démocratique du secteur de la défense et de la sécurité.
- Contribuer à l’appropriation nationale de la RSS, grâce à une meilleure représentativité, participation et influence de la société civile dans les dialogues nationaux, régionaux et internationaux.
Vers une meilleure coopération sahélo-saharienne pour des réponses inclusives face aux défis sécuritaires dans la région et en Afrique de l’Ouest
La présente session a voulu établir une discussion pour mettre l’accent sur les principales causes qui bloquent l’instauration d’une paix définitive au Sahel-Sahara et la mise en place d’une coopération sahélo-saharienne et intra-maghrébine face aux menaces sécuritaires dans cette région. Les débats ont tourné autour des questions suivantes : (i) quels sont les facteurs clés qui empêchent l’accomplissement de la paix et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et comment on pourrait y faire face efficacement (ii) comment mettre en place une coopération sahélo-saharienne adaptée pour répondre aux exigences de sécurité et de développement de cette région (iii) quels moyens novateurs de prévention et de régulation des conflits, devraient être promus pour compléter les mécanismes classiques qui ont montré des limites?
Impliquer plus activement l’Union Africaine (UA) dans la gestion de la problématique sécuritaire dans la région sahélo-saharienne, afin d’atténuer les clivages inhérents à l’existence des canaux parallèles, plus concurrentiels que coopératifs
Recommandations
- Conduire la réflexion la plus large et la plus franche possible pour définir les meilleurs moyens de tempérer substantiellement les tentations de leadership au détriment de l’efficacité des engagements pour la paix et la stabilité durables dans cette région. Cette démarche devrait se fonder sur le fait que la sécurité régionale est indivisible et qu’il faudrait en conséquence rechercher et encourager en vue d’accroître le potentiel de synergie que recèle cette région et surtout éviter de causer un grand préjudice à cette dernière en s’inscrivant dans une logique concurrentielle qui lui a toujours causé un grand préjudice.
- Impliquer plus activement l’Union Africaine (UA) dans la gestion de la problématique sécuritaire dans la région sahélo-saharienne, afin d’atténuer les clivages inhérents à l’existence des canaux parallèles, plus concurrentiels que coopératifs.
- Inciter les divers acteurs à s’attaquer de front au phénomène tentaculaire de l’économie grise qui sévit dans cette région du monde, car il serait vain d’espérer venir à bout du terrorisme et de la criminalité organisée qui s’y greffent sans extirper les racines du sous-développement dans la région.
- Adopter une approche assurant la survie des populations locales par l’offre de moyens de subsistance durable et globale supposant des actions allant au-delà de la simple réactivation des services socio-économiques de base.
- Prendre acte du fait que le terrorisme et l’extrémisme violent ont changé de forme et de mode opératoire. Au-delà d’être complexifié, les réseaux terroristes et du crime organisé ont tendance à être du terroir et à opérer souvent par alliance interne.
- Les autorités gouvernementales et leurs partenaires en général, doivent œuvrer pour une « gouvernance vertueuse porteuse de prospérité pour tous et surtout pour les populations défavorisées ».
- Au niveau régional et en raison du caractère expansif et transnational du phénomène terroriste, il y a nécessité à recentrer le débat sur l’espace régional qui soit réel et organiquement constitué sur des bases durables.
- Revenir aux régions géographiques telles que définies et acceptées par l’UA pour servir de base de conception et d’opérationnalisation des politiques, stratégies et programmes de lutte contre les menaces asymétriques.
- Concevoir, sur le plan opérationnel, les dispositifs sécuritaires de manière intégrée en tenant compte des avantages comparatifs et des capacités existantes dans la région pour lui garantir des arrières bases de soutien logistique plus sûr et durable, tout en minimisant les coûts opérationnels par voie de mutualisation des moyens humains et matériels.
- Faire participer activement la société civile à la réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité (RGSS) et sensibiliser les communautés locales et les impliquer dans le monitoring et la prévention des menaces sécuritaires par la mise en place de mécanismes d’alerte communautaires, en particulier les femmes, les leaders communautaires et les jeunes.
- Continuer le plaidoyer à travers, entre autres, les documents d’analyse avec des recommandations, destinés aux décideurs et aussi à des entités sous régionales.
- Face aux messages de haine et extrémistes prêchés par les terroristes, les acteurs de la société civile doivent opposer un message de paix, de cohésion, de tolérance entre groupes ethniques, politiques, religieux, etc.
- Renforcer la coopération dans le secteur du renseignement au niveau national et entre Etats.
- Doter les FDS de moyens humains, technologiques et logistiques adéquats.
- Respecter les engagements mondiaux en matière de droits de l’homme et les approches fondées sur les droits face aux mesures antiterroristes militarisées et centrées sur l’État.
- Améliorer la fluidité des rapports entre États pour une meilleure circulation de l’information entre eux.
- Amener l’Union africaine, au plan stratégique, à assumer un rôle crucial de mise en cohérence des politiques et stratégies et de partage d’expérience en matière de lutte contre les menaces asymétriques sur le continent africain, tout en veillant au respect du principe de subsidiarité.
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