- Parce qu’en 2007, les chefs d’État et de gouvernement de 53 pays africains et de 27 États membres de l’Union européenne (UE) ont lancé la stratégie commune Afrique-UE et ont défini huit domaines prioritaires : la paix et la sécurité, la gouvernance démocratique et les droits de l’homme, le commerce, l’intégration régionale et les infrastructures, les objectifs du Millénaire pour le développement, l’énergie, le changement climatique, les migrations, la mobilité et l’emploi, ainsi que la science, l’information, la société et l’espace.
- Parce que le sommet Afrique/UE reporté en 2021 (sans précision pour le moment) est considéré comme une occasion pour l’UE de redéfinir ses rapports avec les pays africains en visant le renforcement de cinq domaines que sont l’économie verte, la numérisation, la croissance durable et l’emploi, la paix et la sécurité, et la migration.
- Parce que l’Union européenne est aujourd’hui le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec 36 % du commerce africain de marchandises. Avec 17 %, la Chine se classe deuxième suivie des États-Unis avec 6 %. L’Union européenne est aussi le principal investisseur en Afrique, avec un investissement direct des États membres de 283 milliards en 2018, à comparer avec les 49 milliards des États-Unis et les 36 milliards de la Chine.
- Parce que l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne (UE) ont conclu en février 2014 les négociations relatives à l’Accord de Partenariat Economique (APE). La part de l’Afrique dans les échanges commerciaux entre l’UE et les pays de la région Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) est estimée à plus de 38%. Les exportations européennes vers l’Afrique de l’Ouest correspondent approximativement à 31 milliards d’euros par an. Les exportations ouest-africaines vers l’UE sont de l’ordre de 37 milliards d’euros par an.
- Parce que la stratégie de l’UE pour la sécurité et le développement au Sahel dans les 10 années à venir, dont le plan d’action a été adopté en 2015, est de renforcer la stabilité politique, la sécurité, la bonne gouvernance, la cohésion dans les États du Sahel et les possibilités économiques et éducatives, fixant ainsi les conditions d’un développement durable local et national afin que la région du Sahel puisse prospérer et ne plus être un refuge potentiel pour les groupes terroristes et les réseaux criminels ; l’assistance au niveau national dans l’atténuation des tensions internes, y compris les défis posés par l’extrémisme violent.
- Parce que lors du sommet de Pau en janvier 2020, la France a décidé de renforcer son appui aux pays du G5 Sahel, et au mois d’avril 2020, l’UE s’est montrée favorable à faire une contribution de “194 millions d’euros additionnels pour renforcer les forces de sécurité et accélérer le redéploiement des États dans les zones fragiles”.
- Parce que les relations de l’UE avec les pays africains sont soumises à une politique globale en matière de droits de l’homme et de promotion de la démocratie. Au total, 48 États d’Afrique subsaharienne sont partie aux accords de partenariat entre l’UE et les pays ACP. L’accord de Cotonou, qui est un cadre général de ces relations, contient une clause démocratique, qui prévoit que la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit sont des éléments essentiels de l’accord, dont la violation peut permettre à une partie de prendre des mesures appropriées à l’encontre de la partie en infraction.
- Parce qu’en dehors de l’émigration vers les pays de la région, l’Europe est la destination privilégiée des migrants ouest-africains. Entre 2017 et 2020, 465 250 migrants sont arrivés en Europe par voies terrestre ou maritime de manière irrégulière dont plus de 119 000 (25%) originaires de pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
- Parce que l’Afrique de l’Ouest est un partenaire clé pour l’UE en termes d’exploitation des ressources halieutiques. Ces accords de pêche sont parfois controversés, car on note un déséquilibre sur le rapport de force à la table des négociations entre l’UE et les pays de l’Afrique de l’Ouest individuellement pris.
- Parce que l’UE est un des partenaires importants dans la lutte contre l’insécurité alimentaire dans la région. A titre d’exemple, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a accueilli une contribution de 3,2 millions d’euros (3,5 millions de dollars US) de l’Union européenne, qui permettra de fournir une aide humanitaire aux personnes les plus vulnérables touchées par la faim et la violence au Niger.
- Parce que les pays de l’Afrique de l’Ouest entretiennent des relations bilatérales avec les pays membres de l’UE et les pays non membres de l’UE.
- Parce que la Grande Bretagne est le deuxième plus gros investisseur européen sur le continent après la France. Sa sortie de l’Union européenne (Brexit ) aura pour effet de réduire fortement le poids de l’UE dans les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, notamment dans les pays anglophones. En choisissant de conduire sa politique africaine en toute indépendance, elle va sensiblement modifier ses liens économiques avec ses partenaires africains.
Pourquoi ce thème ?
Quels sont les principaux sujets à explorer ?
- Quels sont les changements envisagés dans la relation Afrique de l’Ouest et UE ?
- Quel est le degré de dépendance de l’Afrique de l’Ouest à l’égard de l’UE, dans un contexte où plusieurs sources de financements alternatives s’offrent aux pays ouest-africains ?
- En quoi l’Afrique de l’Ouest constitue-t-elle une opportunité face aux enjeux géopolitiques de l’Europe ?
- Quels sont les enjeux des nouveaux accords de partenariat économique (APE) entre ces deux régions ?
- En quoi le modèle de développement de l’UE est-il une source d’inspiration pour les pays de l’Afrique de l’Ouest et pour le processus d’intégration régionale ?
- Quels sont les principaux domaines de coopération entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et l’UE ?
- Comment faire des relations Afrique de l’Ouest et l’UE un partenariat gagnant-gagnant ?
- Quelle analyse faire du rapport de force entre les pays de l’Afrique de l’Ouest pris individuellement et l’UE et ses membres ?
- Quel est l’état de la coopération en matière de ressources énergétiques et naturelles ?
- Quel est le rôle de l’UE dans le développement des infrastructures dans les pays de l’Afrique de l’Ouest ?
- Comment apprécier l’implication et le positionnement de l’UE dans la lutte pour la paix et la sécurité dans la zone ouest-africaine ?
- Quelle analyse faire du phénomène de migration des jeunes ouest-africains vers les pays européens ?
- Quels sont les enjeux géopolitiques des relations bilatérales entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et les pays d’Europe ?
Comment participer au débat ?
- Les contributions des experts des questions débattues sont bienvenues mais les observations, témoignages, points de vue et propositions de tous les citoyens le sont tout autant.
- Nous souhaitons recevoir en particulier des articles qui font référence à un ou des pays précis, s’appuient sur des exemples et qui font émerger des propositions de réforme.
- Vous êtes également invités à envoyer une courte interview audio/vidéo, ainsi qu’un récit oral de vos expériences sur ce sujet et de vos suggestions sur de possibles réformes.
- Vous pouvez demander à ce que votre identité ne soit pas publiée même si elle doit être connue de WATHI ; dans ce cas choisissez un pseudonyme et envoyez une biographie qui donne une idée de votre domaine d’expertise ou de votre activité professionnelle.
- Vous pouvez soumettre des articles courts (500 à 1000 mots) ou plus longs (1500 à 2000 mots). La taille maximale des contributions est de 2000 mots. Les articles courts ont cependant plus de chances d’être sélectionnés et publiés par le WATHI. Tous les articles doivent être accessibles au grand public, structurés et soignés.
- Nous vous invitons à accompagner la soumission de votre article d’une biographie de 50 mots maximum.
- Envoyez vos articles à l’adresse: infowathi@wathi.org
- Le Débat se passe aussi sur les comptes Facebook et Twitter de WATHI :
Why this theme?
- Because in 2007, the heads of State and Government of 53 African countries and 27 European Union (EU) member states, launched a common Africa-EU strategy and defined eight priority sectors: peace and security, democratic governance and human rights, trade, regional integration and infrastructures, Sustainable Development Goals, energy, climate change, migration, mobility and employment, as well as science, information, society and space.
- Because the summit Africa/EU postponed in 2021 (without precision for the moment) is considered as an opportunity for the EU to redefine its relationship with African countries aiming to strengthen five main sectors: green economy, digitization, sustainable growth and employment, peace and security and migration.
- Because European Union is today the first trade partner of Africa, with 36% of the goods exchanges in Africa. With 17%, China is ranking at the second place, followed by the United States with 6%. European Union is also the main investor in Africa, with direct investment of the States Members of 283 billions in 2018, to compare with the 49 billions of the United States and the 36 billions of China.
- Because West Africa and European Union (EU) concluded in February 2014 the negotiations on the Economic Partnership Agreement (EPA). The African part of the commercial exchanges between EU and the countries of the region Africa Caribbean and Pacific is estimated to more than 38%. The European exportations towards West Africa correspond to approximatively 31 billion euros per year. West African exportations towards the EU are estimated to 37 billion euros per year.
- Because EU’s strategy for security and development in Sahel in the next 10 years, which action plan was adopted in 2015, is to reinforce the political stability, security, good governance, cohesion in the Sahelian states and the economic and education opportunities, setting the basis of a sustainable local and national development aiming to turn the Sahelian Region more prosper and prevent it from being a potential shelter for terrorists and criminal networks; assistance at national level in the reduction of internal tensions, including the challenges caused by violent extremism.
- Because, at the Pau summit in 2020, France decided to strengthen its support to G5 Sahel, and in April 2020, EU agreed to contribute with “additional 194 millions of euros to strengthen the security forces and accelerate the redeployment of the States in the vulnerable areas”
- Because the relationship of EU and African countries are submitted to a global policy of human rights and promotion of democracy. 48 African sub-Saharan States are parts of the agreement between EU and ACP countries. The Cotonou agreement, that provides a general framework to this relationship, has a democratic clause that says that democracy, human rights and Rule of Law are essential elements of the agreement, whose violation can lead one of the parties to take appropriate measures against the part in infraction.
- Because, apart from the emigration to the countries of the region, Europe is the main destination of the West-Africans. Between 2017 and 2020, 465,250 migrants illegally arrived in Europe by land or sea, among which, more than 119,000 (25%) are from West and Central Africa.
- Because, West Africa is a key partner for the EU in terms of exploration of sea resources. These fishing agreements are sometimes controversial as we notice an imbalance on the negotiations between EU and West African countries individually.
- Because the EU is a key partner in the fight against food insecurity in the region. As an example, the United Nations World Food Programme (WFP) received a 3,2 million euros contribution (3,5 million US dollars) from the EU, that will allow it to provide humanitarian support to most vulnerable persons affected by hunger and violence in Niger.
- Because the West African countries have bilateral relations with EU’s member states and the non-EU member states.
- Because Great Britain is the second major European investor on the continent after France. It’s departure from the European Union (Brexit) will considerably reduce the EU’s direct foreign investments in Africa, namely in anglophone countries. By opting for an independent African policy, it will sensibly change its economic links with its African partners.
What are the main topics to be explored?
- Which changes should be considered in the relationship between West Africa and the EU?
- What is the level of dependence of West Africa towards the EU, in a context where many alternative sources of funding are available for West African countries?
- To which extent West Africa is an opportunity to the geopolitical priorities of Europe?
- What is at stake regarding the new economic partnership agreements between these two regions?
- To which extent the EU’s development model is a source of inspiration for West African countries and for the regional integration process?
- What are the main cooperation areas between the West African countries and EU?
- How to turn relationships between West Africa and the EU into a win-win partnership?
- How to analyze the relationship between the West-African countries individually and the EU and its members?
- What is the state of the cooperation in terms of energetical and natural resources?
- Which role EU plays in the development of infrastructures in the West-African countries?
- How to analyze the implication and positioning of the EU in the fight for peace and security in the West-African area?
- Which analysis to make to the migration phenomenon of West-African youth to the European countries?
- Which are the geopolitical stakes of the bilateral relations between West-African countries and European countries?
How to participate in the debate?
- Contributions by experts in the issues discussed are welcome. So are observations, accounts, opinions, and recommendations from all citizens.
- We particularly welcome articles that refer to one or more specific countries, are based on concrete examples and include recommendations for action and reform.
- You can submit short articles (500-1000 words) or longer ones (1500-2000 words). Although the maximum length of a contribution is 2000 words, short articles are more likely to be selected and published by WATHI. All articles must be accessible to the general public, well written and structured.
- Without having to write a structured article, you can send your comments, observations, and recommendations to infowathi@wathi.org. The most relevant contributions will be published on the website.
- You can also submit a short audio or video recording to share your experiences and concrete reform proposals.
- We invite you to send your article with a 50-word biography.
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