Auteur(s) :
Zhiming Chen, Professeur adjoint, Département de science politique, Université de Montréal
Date de publication
Décembre 2010
Résumé
Plusieurs modèles tentent de généraliser la réforme chinoise, mais le plus populaire, le consensus de Beijing, ne correspond pas à l’expérience chinoise. J’estime qu’il faut décrire cette expérience comme une « voie » plutôt que comme un « modèle » ou un « paradigme ». La voie chinoise de développement est un processus graduel, expérimental et simultané d’industrialisation, de marchéisation et de mondialisation sous la direction de l’État, un processus de libéralisation économique sans libéralisation politique. L’industrialisation est propulsée par le capital, la main-d’oeuvre et la technologie ; la marchéisation est introduite par la création d’un marché en dehors du plan étatique ; et la mondialisation est réalisée par une stratégie d’orientation vers l’exportation.
Paradigme, modèle ou voie ?
Un problème commun qui se pose aux chercheurs de l’expérience chinoise est la complexité de la question et la possibilité de généraliser et simplifier cette expérience complexe. Pour les chercheurs qui veulent généraliser l’expérience chinoise, un autre problème surgit : faut-il décrire la généralisation de l’expérience chinoise en termes de paradigme, de modèle ou de voie ? Ces trois termes impliquent des natures et des processus différents de l’expérience chinoise et l’adoption d’un terme au lieu d’un autre signifie un jugement spécifique de l’auteur au sujet de l’intentionnalité, de la cohérence, de l’uniformité et de la continuité de l’expérience chinoise.
Un problème commun qui se pose aux chercheurs de l’expérience chinoise est la complexité de la question et la possibilité de généraliser et simplifier cette expérience complexe. Pour les chercheurs qui veulent généraliser l’expérience chinoise, un autre problème surgit : faut-il décrire la généralisation de l’expérience chinoise en termes de paradigme, de modèle ou de voie ? Ces trois termes impliquent des natures et des processus différents de l’expérience chinoise et l’adoption d’un terme au lieu d’un autre signifie un jugement spécifique de l’auteur au sujet de l’intentionnalité, de la cohérence, de l’uniformité et de la continuité de l’expérience chinoise.
Consensus de Beijing contre consensus de Washington
L’attention sur l’expérience chinoise de développement s’intensifie après l’apparition de la notion du consensus de Beijing. En tant que modèle de développement, le consensus de Beijing a été proposé comme l’antithèse du consensus de Washington. À l’été 1989, peu avant la chute du mur de Berlin, Francis Fukuyama proclame l’arrivée imminente de la fin de l’histoire : la démocratie libérale et le marché libre sont en train de gagner la victoire ultime de la guerre des idéologies (Fukuyama 1989).
La même année, l’économiste John Williamson du Peterson Institute of International Economics préconise les solutions néolibérales d’un consensus de Washington pour orienter les réformes économiques et sociales en Amérique latine et dans d’autres pays du Sud. Toutefois, les solutions néolibérales prônées par le consensus de Washington ont presque mené à l’effondrement économique en Argentine et ont entraîné des régressions économiques sévères, entre autres en Indonésie, en Russie et en Europe de l’Est dans les années 1990.
En comparaison, la Chine n’a adopté ni un modèle soviétique ni une privatisation complète depuis 1978. Le gouvernement chinois a réussi en même temps à permettre au marché de régler la distribution des ressources au niveau microéconomique et à garder le contrôle gouvernemental au niveau macroéconomique. En termes théoriques, il semble que l’économie socialiste de marché de la Chine ait trouvé la solution au problème difficile de l’incompatibilité entre la propriété de droit public et l’économie de marché. De plus, la Chine a réussi à éviter les pièges de sous-développement prévus par la théorie de dépendance et la théorie de centre-périphérie du néomarxisme dans son intégration à l’économie mondiale à travers la globalisation. Il semble que les théories économiques traditionnelles ne puissent plus expliquer le succès de la Chine, ni offrir des solutions aux problèmes de développement en Chine.
La voie chinoise de développement
La voie chinoise de développement peut être considérée essentiellement comme un processus graduel, expérimental et simultané d’industrialisation, de marchéisation et de mondialisation sous la direction de l’État qui préserve le marché, un processus de libéralisation économique sans libéralisation politique. L’industrialisation est propulsée par le capital (investissement étranger et épargne intérieure), la main-d’oeuvre et la technologie ; la marchéisation est introduite par la création d’un marché en dehors du plan étatique et par celle d’un système de prix à double voie sans privatisation complète ; et la mondialisation est réalisée par une stratégie d’orientation vers l’exportation.
Si l’industrialisation et la mondialisation de la Chine ne sont pas forcément différentes des postulats du consensus de Washington, la marchéisation chinoise est une expérience unique qui offre une condition favorable pour l’industrialisation et la mondialisation de la Chine. De plus, la direction que donne l’État au marché et la réforme économique sans une réforme politique sont deux caractéristiques distinctes principales de l’expérience chinoise de développement. Cette section vise à offrir une analyse des caractéristiques distinctes et innovatrices de la voie chinoise de développement.
Réforme : pourquoi la Chine a-t-elle réussi là où l’Union soviétique a échoué ?
La plupart des discussions actuelles d’un « modèle chinois » présument une rupture avec les politiques de l’ère de Mao quand Deng Xiaoping commença la réforme en 1978. Il est naturel alors de diviser l’histoire de la République populaire de Chine en deux parties : les trente premières années (1949-1978) et les trente dernières (1979-2009). Cette présomption de rupture et cette division temporelle ont souvent fait croire que les deux périodes sont mutuellement indépendantes et que la réforme de Deng est une négation des politiques de Mao. Cette pratique est problématique pour certains chercheurs, parce qu’elle représente une rupture artificielle entre Deng et Mao (Gan 2007).
Pour ceux qui considèrent la réforme de Deng comme une rupture du « modèle soviétique » de l’ère de Mao, le socialisme avec des caractéristiques chinoises ressemble plus à la social-démocratie européenne (Feng 2003). Cette position pose plusieurs questions fondamentales : Quelle est la relation entre les trente premières années et les trente dernières ? Quelle est la relation entre la voie chinoise et le modèle soviétique ? Pourquoi la réforme soviétique a-t-elle échoué, tandis que la réforme chinoise a largement réussi ? L’Union soviétique aurait-elle pu suivre la voie chinoise de réforme ?
L’influence du modèle soviétique en Chine a été la plus forte pendant le premier plan quinquennal chinois (1953-1957), dont la mission principale était l’industrialisation socialiste axée sur les 156 grands projets bénéficiant d’aides soviétiques, l’établissement de coopération de production agricole et la transformation socialiste du capital privé en capital étatique. Ces trois domaines du plan partagent les caractéristiques fondamentales du modèle soviétique : planification, centralisation ou collectivisation. Parmi ces trois domaines, la collectivisation de production agricole a perduré jusqu’à la veille de la politique de réforme de Deng.
Expérimentation : gradualisme et pragmatisme
Immédiatement après la mort de Mao, la politique de Deng Xiaoping n’était pas une « réforme » mais plutôt une « rectification » (zhengdun) du système actuel. La « rectification » visait à remettre les entreprises en ordre, à remanier les équipes dirigeantes en révoquant et remplaçant les cadres qui n’obéissaient pas à la direction gouvernementale, etc. En mars 1979, Deng a précisé que les quatre principes fondamentaux étaient la condition préalable de la modernisation chinoise : la voie socialiste, la dictature de démocratie populaire, la direction du Parti communiste ainsi que le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong.
En d’autres termes, c’était une politique du renforcement au lieu du remplacement du système de Mao. La politique de réforme et d’ouverture a été adoptée pendant la troisième session plénière du comité central issu du onzième congrès du Parti communiste chinois qui a eu lieu entre le 18 et le 22 décembre 1978. La réforme s’est imposée parce que l’économie nationale de la Chine se trouvait au bord de la ruine. Le déséquilibre de l’économie nationale se détériorait. Tandis que l’industrie a connu une croissance de 41 fois sa taille depuis 1949, la croissance agricole n’a été que de 2,7 fois pendant la même période. Si cette tendance perdurait, la Chine allait inévitablement changer de couleur.
Décalage : réforme économique avant réforme politique
La Chine est souvent critiquée par l’Occident en raison du décalage de réforme politique. La sagesse occidentale traditionnelle préconise que la réforme politique doit précéder la réforme économique puisque l’établissement des institutions politiques nécessaires peut réduire les coûts des transactions économiques (North 1990 ; Williamson 1983). Toutefois, la possibilité de réforme politique était très faible, sinon inexistante, au début de la réforme. L’idéologie socialiste restait très établie malgré la destruction de la Grande Révolution culturelle et la mort de Mao. En effet, l’évaluation de Mao est 70 % positive et 30 % négative (Comité central du pcc 1981). Les quatre principes fondamentaux proposés par Deng en mars 1979 étaient les conditions préalables de la réforme économique chinoise sans lesquelles cette dernière aurait été embourbée dans un débat idéologique virulent.
Plus important, le timonier de la réforme, Deng Xiaoping, considérait que le système politique socialiste était supérieur à celui de la démocratie pluraliste en matière d’efficacité. Deng méprisait et détestait le mécanisme des poids et contrepoids du système démocratique de séparation des trois pouvoirs. Pour Deng, le système socialiste de pouvoir centralisé est beaucoup plus efficace que le système occidental parce qu’une fois un consensus obtenu et une décision prise, la politique adoptée peut être mise en oeuvre immédiatement sans risque de boycottage, d’obstruction parlementaire ou d’immobilisation, etc. Par conséquent, Deng ne permettait aucune marque de la politique parlementaire dans la réforme politique.
Fédéralisme : décentralisation sans démocratisation
Le communiqué qui a entamé la réforme de la Chine se lit ainsi :
« Aujourd’hui, une faiblesse sévère de notre système de gestion économique est le niveau trop haut de centralisation de pouvoir. Nous devons oser décentraliser le pouvoir selon la direction du leadership, permettant aux gouvernements locaux et aux entreprises industrielles et agricoles de posséder plus de pouvoir pour l’opération et la gestion, toujours sous la direction du plan unifié de l’État »
Il faut noter que la décentralisation proposée par le communiqué ne portait que sur la gestion et l’opération, et qu’il ne s’agissait pas de la propriété. Sans la protection de la propriété privée et d’autres mesures de la libéralisation politique, comment le gouvernement chinois pouvait-il rendre sa promesse de décentralisation économique crédible ?
Cette question est dérivée de l’idée classique selon laquelle la libéralisation politique est une condition préalable du développement de marché. Par libéralisation politique, nous entendons principalement la démocratisation avec un accent mis sur les droits de l’homme individuels et la protection de la propriété privée. Évidemment, selon ce critère, la possibilité d’une économie du marché est très faible, sinon complètement absente en Chine. Pour Montinola, Qian et Weingast, le succès de la réforme chinoise a démontré la limite du concept occidental de « réforme politique ». Ces auteurs avancent que le système politique chinois qu’ils qualifient de « fédéralisme à la chinoise » est en effet à la base du succès économique de la Chine.
Privatisation : un droit d’usage sans propriété
Toutefois, la crédibilité de l’engagement du gouvernement central chinois ne garantit pas le succès de la réforme. En effet, les leaders chinois n’avaient aucune idée de la façon de réformer l’économie parce que presque tous les intellectuels chinois qui avaient une connaissance de l’économie du marché ont été éliminés en tant qu’ennemis du peuple. La réforme économique a été partiellement engagée par le gouvernement central et partiellement imposée par les développements économiques une fois la réforme entamée (Yu 2003). La planification et la propriété sont les deux dimensions de la réforme chinoise (Zhao 2009 : 125, 136). Selon les théories économiques occidentales, la protection de la propriété est une condition sine qua non pour l’établissement du marché (Reznik 1996).
Logiquement, la réforme chinoise devrait commencer par une réforme de la propriété étatique avant la réforme de la planification qui visait à établir le mécanisme de marché. Toutefois, l’ordre de la réforme chinoise a été renversé. Après la mort de Mao, les politiques initiales de la réforme visaient à élargir l’« autonomie » (zizhuquan) des paysans et des entreprises, et non pas à changer la « propriété » (suoyouquan) ni le pouvoir de leadership (lingdaoquan). Cette méthode a efficacement défléchi les résistances récalcitrantes des gauches conservateurs qui restaient très forts immédiatement après la mort de Mao. En même temps, l’« autonomie » a permis aux paysans et aux entreprises de devenir les sujets de l’économie nationale au lieu que ce soient l’État (propriété) ou le PCC (leadership).
La réforme a commencé par une réforme agricole à travers la politique visant à fixer le quota de production au niveau du foyer (baochan daohu). Depuis 1962, tous les moyens de production agricole sont devenus publics ou collectifs, possédés par la commune (gongshe), la brigade de production (dadui) et l’équipe de production (dui), et la production agricole était organisée selon ces trois niveaux d’organisation. La nouvelle politique a décentralisé la production agricole ainsi que les moyens de production agricole au niveau de foyer.
La terre est toujours une propriété étatique, mais les paysans ont le titre d’usage par le bail de l’État. Un avantage de cette décentralisation sans privatisation de la propriété étatique et collective est la prévention d’annexion de la terre arable, un problème qui a affligé la Chine jusqu’à l’établissement de l’État communiste (Huang 2007). La répartition égale de terre arable a été un objectif poussant les paysans à une révolte comme celle des Taiping (Xu Z. 2008).
Marchéisation : un marché en dehors du plan
Comme il a été mentionné précédemment, la réforme chinoise a commencé dans les domaines économiques à l’extérieur de la planification centrale, avec les entreprises industrielles rurales. Une grande différence entre les gouvernements des bourgs et des communes (xiangzhen) et les gouvernements supérieurs est que l’autorité des premiers était limitée à l’agriculture et à la gouvernance rurale et qu’ils ne contrôlaient pas d’entreprises étatiques ni n’avaient d’accès au système bancaire étatique. Par conséquent, les gouvernements des bourgs et communes agissent sous une contrainte budgétaire inflexible et sans pouvoir d’instaurer des barrières commerciales pour les entreprises rurales qu’ils gèrent. Ces deux caractéristiques sont les raisons pour lesquelles les entreprises rurales doivent rivaliser dans un environnement qui ressemble à un marché libre et qu’elles sont la fondation du « fédéralisme à la chinoise » qui préserve le marché.
Les entreprises rurales sont importantes pour les quatre raisons suivantes : d’abord, la concurrence des entreprises rurales a créé une économie du marché à l’extérieur de l’économie planifiée ; deuxièmement, la concurrence des entreprises rurales sert de pression principale pour la réforme des entreprises étatiques ; troisièmement, la grande quantité d’entreprises rurales a créé de nombreux emplois qui ont efficacement absorbé le surplus de main-d’oeuvre rural libéré par la réforme agricole ; finalement, les entreprises rurales jouent un rôle crucial dans la politique d’ouverture en élaborant une stratégie d’orientation vers l’exportation.
Avec la croissance des entreprises rurales et des entreprises privées, le gouvernement réduit graduellement le secteur des entreprises étatiques, avec l’objectif éventuel d’une transformation complète vers l’économie de marché (Zhao 2009 : 139-141, 248). Bref, les entreprises rurales ont été fondamentales pour la politique de réforme ainsi que pour la politique d’ouverture, l’expansion du marché en Chine et le degré d’ouverture de la Chine au monde extérieur étant tous deux étroitement liés à l’essor des entreprises rurales.
Viabilité, durabilité et universalité
Il faut souligner que la réforme de la Chine n’est pas terminée et que l’expérience chinoise de développement change toujours. En conclusion, trois questions sont posées afin d’explorer les implications normatives de la voie chinoise : La libéralisation économique est-elle viable sans libéralisation politique ? La croissance économique chinoise est-elle durable ? La voie chinoise a-t-elle une valeur universelle pour d’autres pays en voie de développement ?
Quant à la question de la viabilité de la libéralisation économique sans libéralisation politique, la clé reste toujours la stabilité. Les personnes qui posent cette question présument que la classe moyenne issue du développement économique demandera sûrement son droit à la participation politique et que la participation politique ne peut qu’être accessible par la libéralisation politique.
C’est d’ailleurs la conclusion de Zhao Ziyang dans ses mémoires (Zhao 2009 : 292-300). Selon Przeworski et Limongi, la théorie de la démocratisation endogène n’est pas valide : le développement économique ne facilite pas la transition vers la démocratie (Przeworski et Limongi 1997). Boix et Stokes confirment l’hypothèse de la démocratisation endogène : les pays autocratiques démocratisent en général trois ans après l’atteinte d’un niveau de revenu par habitant de 12 000 dollars (Boix et Stokes 2003).
Même si la thèse de la démocratisation endogène est valide, le revenu disponible par habitant pour les citadins chinois était de 13 786 yuans (1 812 dollars) et celui des paysans chinois était en 2007 de seulement 4 140 yuans (544 dollars) (bnsc 2008 : table 1-4), loin du niveau de repère. Selon l’estimation de la cia, le pib par habitant de la Chine calculé par la méthode de la parité de pouvoir d’achat était de 6 500 dollars en 2009 (cia 2010). Dans ce cas, la démocratisation approche à grands pas pour la Chine, du moins selon la théorie de la démocratisation endogène.
Toutefois, il faut interroger la validité de la présomption que la classe moyenne demandera sûrement son droit à la participation politique, et que la participation politique ne peut être accessible que par la libéralisation politique. On observe de plus en plus la cooptation de la nouvelle classe moyenne chinoise dans le système politique chinois actuel. D’un côté, au contraire de la propagande du Falun Gong, le Parti communiste chinois continue de susciter l’adhésion des nouvelles élites chinoises en raison des privilèges économiques et politiques ; de l’autre côté, la nouvelle droite, principalement les gagnants de la réforme économique, cherche une réforme politique graduelle à l’intérieur du système actuel, ne voulant pas bouleverser l’échiquier existant dont elle tire des profits économiques. L’existence d’une classe moyenne n’est donc pas une condition suffisante de la réforme politique)…
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