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La GSM Association représente les intérêts des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier. Elle réunit près de 800 opérateurs et 300 sociétés appartenant à l’écosystème mobile, dont des fabricants de téléphones et dispositifs, des éditeurs de logiciels, des fournisseurs d’équipements, des fournisseurs de services Internet et des entreprises de secteurs connexes.
Date de publication :
2017
Fin 2016, l’Afrique de l’Ouest comptait 172 millions d’abonnés uniques, représentant 320 millions de connexions mobiles. Le taux de pénétration de la région en nombre d’abonnés uniques s’élève désormais à 49 %, légèrement supérieur au taux de pénétration de 47 % enregistré dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Au cours des quatre prochaines années, l’Afrique de l’Ouest devrait enregistrer une croissance moyenne de 6 % par an du nombre d’abonnés, une des plus fortes croissances mondiales, se traduisant par 45 millions d’abonnés supplémentaires d’ici 2020. Le principal marché de la région (Nigeria) devrait représenter les deux-tiers de cette croissance, avec un autre quart provenant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger et du Sénégal.
Afrique de l’Ouest : un des marchés en plus forte croissance dans le monde
À fin 2016, la moitié des habitants de l’Afrique de l’Ouest avaient un abonnement mobile, ce qui correspond à 172 millions d’abonnés uniques. Le nombre total de connexions atteignait 320 millions, soit un taux de pénétration de 92 %. D’ici 2020, 45 millions de personnes supplémentaires seront connectées aux services mobiles dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, portant le nombre total d’abonnés uniques à 220 millions et le taux de pénétration à 54 %. À titre de comparaison, l’Afrique subsaharienne devrait avoir un taux de pénétration de 49 % à cette même date.
L’Afrique de l’Ouest est l’un des marchés en plus forte croissance dans le monde pour la téléphonie mobile, avec un taux de croissance annuel moyen de 6,0 % attendu entre 2016 et 2020, alors que la moyenne mondiale s’élève à 4,2%. Le Nigeria, qui représente le principal marché de la région avec près de la moitié des connexions et des revenus de la région en 2016, fournira également deux-tiers des nouveaux abonnés entre 2016 et 2020. Cinq autres pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal) devraient représenter un quart de la croissance, soit 11,6 millions de nouveaux abonnés sur la période.
La téléphonie mobile au service de l’innovation
La téléphonie mobile est devenue la plateforme de choix pour la création, la distribution et l’utilisation de solutions et services numériques innovants dans toute l’Afrique de l’Ouest. Cette tendance s’explique par l’expansion rapide des réseaux mobiles dans la région et l’adoption croissante des smartphones.
Plus d’un quart de la population est désormais abonnée à des services internet mobiles, un chiffre qui devrait quasiment doubler pour atteindre 43 % d’ici 2020. Le secteur de la téléphonie mobile de la région soutient l’innovation de multiples manières, comme en témoigne la création du fonds d’innovation « Ecosystem Accelerator » de la GSMA ou l’ouverture des interfaces de programmation d’application (API) des opérateurs aux développeurs extérieurs.
Les API des opérateurs en matière notamment de messagerie, de facturation, de géolocalisation et d’argent mobile, offrent la possibilité aux start-ups de développer et d’élargir leurs services pour toucher une base de clientèle plus large. Vodafone a ouvert son API d’argent mobile aux développeurs extérieurs au Ghana tandis qu’Orange a ouvert son API SMS en 2015 (disponible en self-service en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Niger et au Sénégal) et son API de facturation dans la plupart des pays où l’opérateur est implanté. Orange offre désormais une API USSD normalisée aux développeurs et aux start-ups.
MLouma est une start-up sénégalaise qui a développé un portail Web destiné aux acheteurs et vendeurs de produits agricoles. En 2015, elle a intégré les API d’Orange pour développer une version USSD de son portail qui permet aux utilisateurs n’ayant pas de smartphones ou de connexion internet d’accéder au service. Elle a également adopté une API de facturation d’Orange pour offrir un mode de paiement alternatif aux utilisateurs du service. Au moment de son lancement en 2013, elle n’enregistrait qu’un ou deux nouveaux utilisateurs par jour sur sa plateforme Web et ne pouvait pas offrir de service payant. L’intégration USSD et l’API de facturation, accompagnées d’une campagne marketing d’Orange, lui a permis de passer de 1 000 à 75 000 utilisateurs en l’espace de six mois.
Exploiter tout le potentiel de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest
L’Afrique est fortement dépendante des réseaux mobiles pour offrir la connectivité dont ses citoyens et ses entreprises ont besoin. Le secteur de la téléphonie mobile contribue de manière significative à l’économie de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, jouant un rôle moteur dans la croissance économique et la création d’emplois tout en participant au financement des services publics. Les pouvoirs publics et les opérateurs mobiles ont un intérêt commun à connecter toutes les personnes et tous les systèmes vers un avenir meilleur, ce qui nécessitera la poursuite des investissements et de l’innovation du secteur privé. La volonté des investisseurs de financer la mise en place de réseaux modernes de haut débit mobile par les opérateurs mobiles dépend en partie de l’existence d’un cadre réglementaire favorable et prévisible.
Les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer pour encourager l’innovation et les législateurs peuvent aider le secteur de la téléphonie mobile à inspirer la confiance nécessaire dans l’économie numérique. Si les politiques et les autorités réglementaires encouragent l’investissement, la concurrence et l’innovation, le secteur de la téléphonie mobile comme le reste de l’économie numérique se développeront, apportant prospérité et emplois. La concrétisation du potentiel transformateur des services mobiles passe par la collaboration de tous les acteurs, que ce soit entre les opérateurs de réseau mobile et l’écosystème plus large des services mobiles, ou entre les gouvernements, les autorités réglementaires et les autres parties prenantes du secteur.
Les décideurs politiques ont fait des efforts considérables ces dernières années pour mettre en place un environnement réglementaire plus favorable, en matière notamment de modernisation réglementaire, de gestion du spectre, de fiscalité et de réglementations permettant le développement des services d’argent mobile.
Argent mobile et réglementation habilitante
Les autorités réglementaires de toutes les régions du monde reconnaissent l’importance de mettre en place un cadre réglementaire ouvert et équitable pour les services d’argent mobile. Des progrès réglementaires restent toutefois nécessaires pour permettre aux services financiers mobiles de toucher la totalité du marché potentiel et de garantir l’inclusion financière. En 2016, parmi les 92 ayant des services d’argent mobile, 52 avaient un cadre réglementaire dit « habilitant ».
En 2006, La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest a été l’une des premières institutions réglementaires à autoriser l’émission de monnaie électronique par des prestataires non bancaires. Ce cadre réglementaire a été ensuite actualisé en 2015 pour mieux répondre aux objectifs d’inclusion financière, de stabilité et d’intégrité. Plusieurs décisions et événements récents vont dans le sens d’une amélioration de l’environnement réglementaire de l’argent mobile dans la région.
La Banque centrale du Nigeria devrait commencer à accorder des licences aux filiales des opérateurs de téléphonie mobile agissant en qualité de « super agents » en vertu du « régime réglementaire de licence des super agents » (Regulatory Framework for Licensing Super Agents) émis en 2015. À ce jour, seuls deux super agents ont reçu une licence.
Cette évolution fait suite à une récente réunion des parties prenantes dans le cadre de laquelle les opérateurs ont assuré à la NCC que la qualité de leur service mobile ne serait pas réduite par leur implication dans l’activité d’argent mobile en qualité de super agents. L’adoption de l’argent mobile au Nigeria devrait connaître une progression significative avec l’exploitation du vaste réseau de distribution des opérateurs de téléphonie mobile par les opérateurs d’argent mobile agréés.
La Banque du Ghana a publié un « Calendrier de versement des intérêts de l’argent mobile aux clients » qui précise les dates prévues de versement des intérêts accumulés sur le compte en fiducie en faveur des utilisateurs de l’argent mobile. Cette politique de distribution des intérêts aux utilisateurs de l’argent mobile renforce financière en attirant un plus grand nombre de client et en incitant à usage accru des services.
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