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Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social
Source: Perspectives économiques en Afrique 2018
Performance économique et perspectives
Le taux de croissance du PIB réel est estimé à 6,7 % pour 2017 contre 5,9 % en 2016. Il est dû à la bonne orientation de l’activité minière, à l’intensification des investissements dans la construction, au dynamisme du secteur marchand et aux développements enregistrés dans l’agriculture. En 2018, la croissance économique devrait se consolider à 6,6 %, soutenues par un programme d’investissements publics du Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016–2020, couvrant l’énergie, les aménagements hydroagricoles, et les infrastructures routières et de télécommunication. Le raffermissement des cours de l’or et du coton devrait également dynamiser les perspectives de croissance.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
L’accroissement des investissements prévu dans le PNDES et le maintien des dépenses courantes destinées aux demandes sociales et sécuritaires devraient creuser le déficit budgétaire estimé à 5,5 % du PIB en 2017 contre 3,8 % en 2016. Combinés à la montée des revendications sociales à l’approche des élections présidentielles de 2020, le rythme des investissements et les problèmes de sécurité dans la région du Sahel feront gonfler la dépense publique en 2018–2019. Grâce à une croissance soutenue de l’économie, le déficit budgétaire pourrait redescendre à 4,8 % du PIB en 2018 et 2,9 % en 2019. Le taux d’endettement associé au PNDES est estimé à 36,9 % du PIB en 2017, nettement moins que les 70 % des critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, et est jugé soutenable. L’inflation est estimée à 1,5 % pour 2017, contre -0,2 % en 2016, et devrait rester inférieure à 2 % en 2018–2019.
Facteurs positifs
L’engagement politique ferme vis-à-vis du programme d’investissements publics du PNDES 2016–2020 constitue un atout pour une reprise vigoureuse de la croissance économique. En outre, le Burkina Faso dispose de facteurs capables de constituer le socle de sa stratégie de transformation structurelle de l’économie, notamment des possibilités agroécologiques susceptibles d’accélérer la croissance du secteur rural, en particulier les 4,9 millions d’hectares de terres cultivables non exploitées. Le potentiel de transformation industrielle de la filière coton demeure important. En effet, en dépit de sa place de premier producteur de coton de l’Afrique, le Burkina Faso transforme moins de 1 % de sa production. Il dispose également d’un vaste gisement solaire inexploité, capable d’assurer la transition vers des énergies renouvelables. Enfin, la force de la société civile et la résilience de l’appareil administratif burkinabè sont également des atouts pour la transformation structurelle de l’économie.
Facteurs négatifs
Les perspectives de croissance dépendent de plusieurs facteurs de risques, tels que des attaques terroristes, la vulnérabilité de l’agriculture aux aléas climatiques, la persistance des revendications sociales, et la volatilité des cours de l’or et du coton. Parmi ces risques, la menace sécuritaire reste toutefois le plus important. En effet, le Burkina Faso subit, depuis 2015, une série d’attaques terroristes qui ont coûté plus de 70 vies humaines et ralenti la reprise économique. La capitale Ouagadougou a déjà été frappée en janvier 2016 et août 2017, et des incidents et menaces terroristes persistent le long de la frontière nord avec le Mali et le Niger. Les autorités ont entamé une restructuration des forces de défense afin d’apporter une réponse efficace aux problèmes de sécurité. Ce défi continuera à peser sur les perspectives socioéconomiques du pays, les finances publiques en particulier, dans un contexte général de menace terroriste persistante au Sahel.
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