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Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social
Source: Perspectives économiques en Afrique 2018
Performance économique et perspective
Depuis 2014, la croissance économique stagne au Libéria à cause des faibles cours des produits primaires et de l’épidémie Ebola de 2014–2015. Après une croissance de 0,7 % en 2014 et 0 % en 2015, l’économie s’est contractée de 1,6 % en 2016. Une modeste reprise des exportations d’or devrait porter la croissance à 2,6 % en 2017. Une expansion de l’exploitation de l’or et du minerai de fer, la production commerciale d’huile de palme et la normalisation des investissements après la transition politique devraient soutenir des taux de croissance projetés à 3,9 % en 2018 et 5 % en 2019. La croissance à moyen terme devrait toutefois rester en deçà des niveaux supérieurs à 7 % d’avant-Ebola.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
Les perspectives budgétaires sont menacées par la médiocre croissance économique, les faibles recettes, et les dépenses électorales et de sécurité. Les dépenses ordinaires dominent la dépense publique, dont les rémunérations représentent plus de 56 %. La politique monétaire reste limitée par une forte dollarisation, estimée à 67 % de la masse monétaire au sens large. Le dollar libérien s’est déprécié depuis 2013, à un rythme qui n’a cessé de s’intensifier depuis 2016, pour atteindre 21 % en octobre 2017. La dette publique extérieure a augmenté de 23 % du PIB en 2015 à 28 % en 2016, et pourrait atteindre 35 % en 2017. Selon le Fonds monétaire international, le risque de surendettement était modéré en 2017, mais une baisse supplémentaire de la valeur des exportations pourrait le rendre élevé.
Facteurs positifs
Le prix du minerai de fer est toujours bas, mais une récente augmentation du cours du caoutchouc pourrait soutenir la production du secteur. La production commerciale d’or a quelque peu soutenu les exportations en 2016 et devrait continuer à moyen terme. Les faibles prix des produits primaires sont une occasion pour le Libéria d’entamer une diversification, en particulier avec les récentes améliorations des infrastructures.
La production d’énergie et l’accès à l’électricité devaient s’améliorer : trois centrales au fioul lourd ont été installées en 2016 et le redémarrage de la centrale hydraulique de Mount Coffee en 2017 ajoute une capacité de 88 MW pendant la saison des pluies. Dans le transport, des progrès ont été réalisés le long des principaux corridors économiques. Ceux reliant Monrovia à Ganta et à la frontière guinéenne ont été revêtus, tout comme la route Monrovia-Buchanan. L’État a mis en place un agenda axé sur les chaînes de valeur pour transformer l’agriculture, qui représente 70 % des emplois.
Facteurs négatifs
Le retrait de la mission des Nations Unies au Libéria souligne l’urgente nécessité pour l’État de fournir complètement et améliorer les services publics de sécurité, et de garantir une stabilité politique. La conclusion des élections, suivie par la transition politique prévue en janvier 2018, devrait mettre à l’épreuve la capacité d’institutions nationales déjà éprouvées. Cette incertitude accrue freine l’investissement. Comme le montre la 172e position du Libéria sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2018 de la Banque mondiale, un coûteux environnement des affaires entrave la concurrence et freine l’investissement.
Le système éducatif est confronté à de graves difficultés, notamment le manque de formation des enseignants, qui risquent de limiter le développement du capital humain et la croissance économique à long terme. La dépendance vis-à-vis des exportations de produits primaires et des importations de denrées alimentaires et de carburants rendent le pays extrêmement vulnérable aux chocs extérieurs. Un ralentissement des économies avancées ou de la Chine pourrait affecter négativement la demande d’exportation des produits primaires. Des changements dans les politiques d’assistance des économies avancées, notamment les États-Unis ou le RoyaumeUni, pourraient réduire le financement des donateurs, représentant environ 60 % du PIB.
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