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Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social
Source: Perspectives économiques en Afrique 2018
Performance économique et perspective
L’économie a continué de montrer des signes de reprise après la récession de 2016, avec une croissance du PIB estimée à 0,8 % pour 2017 contre -1,5 % en 2016, et projetée à 2,1 % pour 2018 et 2,5 % pour 2019. Ces perspectives positives sont justifiées par l’augmentation des cours et de la production du pétrole, ainsi que par l’amélioration des performances du secteur agricole. Les cours pétroliers devraient remonter à 52 dollars EU le baril (brut Brent) en 2017 et 54 dollars EU en 2018, contre 43 dollars EU en 2016. La production pétrolière s’est également améliorée suite à la désescalade des hostilités dans le delta. Elle est passée de 1,45 à 2,03 millions de barils par jour entre les premier et troisième trimestres 2017 et devrait rester à ce niveau en 2018 et 2019, conformément aux restrictions de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
La politique budgétaire est restée expansionniste en 2016 et 2017. Les dépenses totales ont diminué de 13 % du PIB à 10,3 % entre 2014 et 2017, tandis que les recettes descendaient plus sensiblement de 11,4 % à 5,6 %. Le déficit budgétaire est estimé à 4,8 % pour 2017 contre 4,7 % en 2016, et projeté à 4,3 % pour 2018 et 4,1 % pour 2019, à mesure que la performance des recettes s’améliore. Le chômage est resté élevé à 14 % en 2017, au même niveau qu’en 2016, et ne devrait que légèrement reculer à 13,5 % en 2018, la reprise atténuant les contraintes de production dans les secteurs manufacturier et agricole.
La politique monétaire d’austérité a perduré en 2017 et devrait continuer en 2018 ; le taux directeur a été maintenu à 14 % depuis juillet 2016 pour soutenir le naira et maîtriser l’inflation. Celle-ci est obstinément restée à deux chiffres et estimée à 16,2 % en 2017 contre 15,6 % en 2016, mais pourrait
diminuer à 13,7 % en 2018 et 12 % en 2019. La disponibilité des devises s’est améliorée avec les mesures administratives prises par la Banque centrale au début 2017. Elles prévoient que pour les investisseurs en portefeuille un guichet commercial puisse pratiquer des taux déterminés par le marché grâce à la Fixation autonome des taux de change autorisant les banques commerciales du Nigeria à proposer des taux proches de ceux du marché parallèle. Le naira est resté stable pendant la majeure partie de 2017 et devrait se renforcer légèrement avec la reprise de l’économie.
Facteurs positifs
Le rétablissement des cours et de la production du pétrole contribuera à stimuler la croissance et à offrir une marge de manœuvre budgétaire pour la poursuite des importantes réformes structurelles visant à diversifier l’économie. Le Plan de relance économique et de croissance (2017–2020) devrait guérir le pays de sa dépendance au pétrole. Il met l’accent sur six secteurs prioritaires : l’agriculture ; l’industrie manufacturière ; les minéraux solides, notamment le fer, l’or et le charbon ; les services, notamment les technologies de l’information et de la communication, les services financiers, le tourisme et les industries créatives ; le bâtiment et l’immobilier ; et le pétrole et le gaz. L’État a élaboré des programmes spécifiques pour chaque secteur et défini des leviers de croissance plus larges pour mener le plan.
Facteurs négatifs
Le Nigéria reste confronté à d’importantes difficultés. Elles comprennent des pénuries de devises, des perturbations dans l’approvisionnement en carburant, les ruptures d’électricité, et l’insécurité dans certaines parties du pays. Les efforts de mobilisation des recettes sont insuffisants ; le taux de 5 % de la taxe sur la valeur ajoutée figure parmi les plus bas du monde, et la gestion des recettes est inefficace. La pauvreté reste inacceptable avec près de 80 % de Nigérians vivant avec moins de 2 dollars par jour.
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