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Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social
Source: Perspectives économiques en Afrique 2018
Performance économique et perspectives
En 2016, l’activité économique a été principalement portée par des investissements publics structurants et le dynamisme du secteur privé. Cette tendance s’est poursuivie en 2017, avec une croissance du PIB réel estimée à 8 %, malgré les chocs intérieurs et extérieurs subis en début d’année. La chute brutale du cours du cacao (de 35 % entre novembre 2016 et janvier 2017), la principale source de recettes d’exportation, a engendré une perte estimée à 200 milliards de francs CFA pour les producteurs locaux. La croissance a été favorisée par le rebond du secteur primaire, la bonne tenue du secteur de l’énergie et l’accroissement de la consommation intérieure. Grâce au dynamisme des secteurs secondaire et tertiaire, la croissance est projetée à 7,9 % en 2018 et 7,8 % en 2019.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
En décembre 2017, le FMI a achevé les deuxièmes examens du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit et le Mécanisme élargi de crédit, qui a mené au décaissement de 137 millions de dollars EU. La performance du programme a été jugée suffisamment bonne pour que les décisions sur les examens soient prises sans réunion du Conseil.Le déficit budgétaire devrait s’établir à 4,5 % du PIB en 2017, plus que les 3,7 % attendus. Plusieurs chocs intérieurs et extérieurs expliquent cette dégradation, notamment la révision à la baisse de la taxe unique de sortie et du droit d’enregistrement, visant à soutenir les prix aux producteurs et à limiter les pertes de recettes à 0,5 % du PIB.
Les revendications sociales devraient entraîner des dépenses ponctuelles supplémentaires estimées à 0,6 % du PIB en 2017 et de dépenses récurrentes projetées à au moins 0,07 % du PIB à partir de 2018. Le déficit devrait progressivement diminuer à -3,8 % en 2018 et -2,8 % en 2019. L’inflation, établie à 0,7 % en 2016, est projetée à 1 % pour 2017 et devrait rester modérée à 1,8 % en 2018 et 1,9 % en 2019. L’endettement reste maitrisé puisqu’en 2016, le pays était jugé à risque modéré par le Fonds monétaire international. Toutefois, le regroupement sur 2024–2028 des remboursements exigibles au titre des euro-obligations 2014 et 2015 fait potentiellement peser un risque sur la soutenabilité de la dette.
Facteurs positifs
Plusieurs facteurs pourraient pérenniser la bonne santé de l’économie, notamment, la poursuite du Programme économique et financier 2016–2019 connait un bon début d’exécution, de même que la mise en œuvre de toutes les réformes énoncées dans le Mémorandum de politiques économiques et financières 2016–2019. Par ailleurs, un don de 525 millions de dollars EU pour le pacte programme de Millenium Challenge Corporation renforcera la compétitivité de l’économie à l’aide d’investissements dans l’éducation, la formation technique et professionnelle, et le secteur des transports. Le pays a également été sélectionné pour bénéficier du Pacte avec l’Afrique du G20. Cela devrait, à terme, contribuer à davantage dynamiser le secteur privé grâce, notamment, à l’accroissement des IDE. En outre, la Côte d’Ivoire poursuit son programme Focus Doing Business d’amélioration de l’environnement des affaires, qui a accru la numérisation et simplifié les procédures.
Facteurs négatifs
L’appartenance à une union monétaire aide la Côte d’Ivoire à maintenir des taux d’inflation bas, mais elle limite ses possibilités d’adaptation aux chocs et de compétitivité extérieure. Certains problèmes budgétaires majeurs restent à résoudre. L’État a encore environ 150 milliards de francs CFA de factures impayées et dettes remontant aux dépenses extrabudgétaires de 1993–2002. Celles dues aux producteurs indépendants d’énergie et de gaz sont estimées à 1,1 % du PIB. Les autorités doivent également suivre les accords conclus avec les soldats mutins et les fonctionnaires en grève pour éviter de nouvelles flambées et nouveaux conflits.
L’économie ivoirienne reste vulnérable aux chocs macroéconomiques négatifs liés, en particulier, aux exportations (diminution des prix des matières premières) et à l’investissement direct étranger. Une baisse continue du prix du cacao pourrait entraîner des tensions sociales semblables à celles de 2017. Cette vulnérabilité rappelle que le pays doit accélérer sa diversification économique et trouver d’autres moyens de croissance pour réduire sa dépendance à l’égard des fèves de cacao. En outre, les prochaines échéances électorales (en 2020) et l’incertitude planant autour d’une recomposition des forces politiques pourraient également être une source d’instabilité.
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