Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique
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Le présent rapport, intitulé Activités de l’OMS dans la Région africaine 2017-2018 : rapport de la Directrice régionale, couvre la période allant du mois de juillet 2016 au mois de juin 2018, et rend compte du travail accompli depuis le dernier rapport que la Directrice régionale a soumis au Comité régional. Le rapport met en évidence les résultats obtenus grâce à l’appui fourni aux États Membres et à la collaboration avec les partenaires en vue d’améliorer les résultats sanitaires dans la Région.
Le Secrétariat de l’OMS dans la Région africaine comprend 47 bureaux de pays et le Bureau régional (équipes d’appui inter-pays comprises). Le Secrétariat apporte son appui aux pays : en diffusant des normes et des standards ; en fournissant une assistance technique au titre de sa contribution à l’élaboration ou à l’actualisation des politiques, stratégies et plans nationaux visant à généraliser les interventions sanitaires qui s’avèrent d’un bon rapport coût-efficacité ; en renforçant la capacité nationale de mise en œuvre et de monitorage des activités ; en entreprenant le plaidoyer en faveur de l’investissement dans la santé ; en mobilisant des ressources ; et en facilitant la coordination de l’action des partenaires.
Le rapport comprend une section qui rend compte des réalisations obtenues dans le cadre du Programme de transformation, puis présente les informations dans les six catégories d’activité définies dans le douzième programme général de travail (PGT) 2014-2019, à savoir :
- i) Maladies transmissibles ;
- ii) Maladies non transmissibles ;
iii) Promouvoir la santé à toutes les étapes de la vie ;
- iv) Systèmes de santé ;
- v) Programme d’éradication de la poliomyélite (catégorie 5) et Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire (catégorie 12) ;
- vi) Services institutionnels et fonctions d’appui.
Le Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire montre les gains obtenus sur le plan de la sécurité sanitaire
Les investissements consentis en faveur du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire (WHE) dans la Région africaine commencent à porter leurs fruits, à la suite de la réforme de l’action de l’OMS dans les situations d’urgence. La capacité du Secrétariat de l’OMS à prêter une assistance aux États Membres pour qu’ils puissent détecter les épidémies, organiser une riposte rapide et assurer la sécurité sanitaire dans la Région ne cesse de se renforcer. Au cours de la période couverte par le présent rapport, le programme WHE a détecté 331 signaux de menaces potentielles pour la santé dans 29 pays. À la suite des investigations menées sur ces signaux, des évaluations de risques ont été effectuées et 110 signaux ont été considérées comme des situations d’urgence de santé publique, lesquelles englobent les flambées épidémiques, les catastrophes naturelles et les crises humanitaires en cours. Une riposte proportionnelle s’est avérée nécessaire pour 20 événements survenus dans 13 pays, ce qui a amené l’OMS à activer ses procédures d’action d’urgence afin d’accroître son appui aux États Membres, conformément à son nouveau cadre d’action d’urgence. Cette démarche traduit une évolution marquée par rapport aux performances antérieures du programme.
L’OMS s’est dotée d’un système de gestion des incidents (IMS) qui est activé dans un délai de 24 à 48 heures pour tous les événements de santé publique classés (qu’il s’agisse de flambées épidémiques, de catastrophes naturelles ou de crises humanitaires). Les équipes d’assistance à l’utilisation de l’IMS formées au Bureau régional de l’Afrique et au Siège de l’OMS assurent une sauvegarde coordonnée des opérations menées au niveau des pays. L’OMS a déployé plus de 1100 experts pour soutenir les activités de riposte et les bureaux de pays de l’OMS ont réaffecté du personnel afin d’accélérer les efforts de riposte. La création de deux pôles opérationnels à Dakar (pour l’Afrique centrale et de l’Ouest) et à Nairobi (pour l’Afrique de l’Est et australe) et d’un bureau de liaison à Addis Abeba (pour le Centre africain de contrôle et prévention des maladies) a contribué au renforcement de cette capacité de déploiement. Le but de ces pôles créés pendant la seconde moitié de 2017 est de renforcer la capacité des États Membres, de tirer le meilleur parti de la collaboration existante avec les partenaires régionaux et sous-régionaux, et d’améliorer la communication et les partenariats.
L’état de préparation des États Membres à détecter les épidémies et à organiser une riposte diligente s’améliore également.
Réaliser des progrès vers la couverture sanitaire universelle
L’action de l’OMS qui consiste à fournir un appui aux pays pour qu’ils édifient des systèmes de santé adaptés aux besoins et résilients privilégie la mise en œuvre du Cadre pour le développement des systèmes de santé en vue d’assurer la couverture sanitaire universelle dans la Région africaine, dans le contexte des objectifs de développement durable.
Ce Cadre a été adopté par les ministres de la Santé lors de la soixante-septième session du Comité régional, qui s’est tenue en août 2017. Le Cadre sert de boussole aux États Membres dans les efforts qu’ils font pour réaligner leurs systèmes de santé et, partant, accélérer les progrès vers la couverture sanitaire universelle et l’atteinte des objectifs de développement durable auxquels ils aspirent. Le Cadre propose des mesures pour assister les pays dans la définition et la hiérarchisation des priorités lors de la planification, de la mise en oeuvre et du suivi de leurs stratégies nationales axées sur l’instauration de la couverture sanitaire universelle.
Le programme phare du Bureau régional de l’Afrique relatif à la couverture sanitaire universelle apportera un appui ciblé à des pays sélectionnés, alors que des lignes directrices et autres outils seront utilisés par les États Membres pour mettre en application les stratégies proposées dans le Cadre. Des missions de repérage ont été effectuées dans quatre pays – à savoir le Nigéria, l’Érythrée, le Kenya et le Mozambique – afin d’établir un consensus avec les gouvernements et les partenaires au sujet des feuilles de route et des investissements qui sont requis pour assurer la couverture sanitaire universelle.
En toile de fond de la couverture sanitaire universelle se trouve la nécessité de veiller à ce que tous les groupes de populations et toutes les communautés reçoivent les services de santé de qualité dont ils ont besoin sans pour autant s’appauvrir. L’institutionnalisation des comptes nationaux de la santé dans les pays est importante pour le suivi des ressources allouées à la santé, pour prendre des décisions plus équitables en matière de financement et pour suivre les progrès réalisés en matière de protection de la santé financière.
À cette fin, l’OMS a apporté son appui à 25 pays pour qu’ils puissent établir des comptes nationaux de la santé. Les pays utilisent de plus en plus les données pour élaborer des stratégies idoines de financement de la santé et mobiliser des ressources financières nationales supplémentaires en faveur du secteur de la santé.
En vue d’accroître la disponibilité et l’équité dans la répartition des ressources humaines de qualité pour la santé, de manière à assurer la couverture sanitaire universelle, la soixante-septième session du Comité régional a adopté le Cadre régional de mise en oeuvre de la Stratégie mondiale sur les ressources humaines pour la santé à l’horizon 2030. L’OMS a collaboré avec les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour établir des plans d’action quinquennaux sous-régionaux et des feuilles de route visant à résorber la crise des ressources humaines pour la santé qui touche la majorité des pays. La Namibie, le Mozambique, le Nigéria et la République Unie de Tanzanie ont été les premiers pays à établir des comptes nationaux des ressources humaines pour la santé, lesquels comptes produisent des informations pouvant être utilisées pour la planification, la mise en oeuvre et le suivi des politiques relatives aux personnels de santé. L’Algérie a pour sa part établi un observatoire national des ressources humaines pour la santé.
L’accès aux médicaments d’un prix abordable et de qualité garantie est aussi primordial pour instaurer la couverture sanitaire universelle. L’OMS apporte un soutien technique aux petits États insulaires en développement de la Région africaine – à savoir Cabo Verde, les Comores, Maurice, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles – pour leur permettre d’élaborer une stratégie d’achats groupés qui les aidera à réaliser des économies d’échelle et à améliorer l’accessibilité financière et la disponibilité des médicaments utilisés dans le traitement des maladies non transmissibles. Le Bénin, Cabo Verde et le Soudan du Sud ont également bénéficié d’un appui pour établir des listes nationales de médicaments essentiels qui doivent guider les achats et l’utilisation. Le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon ont par ailleurs reçu un soutien pour mettre en oeuvre leurs plans d’action concernant les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés, conformément à la stratégie régionale sur la réglementation des produits médicaux dans la Région africaine, 2016-2025 qui a été adoptée par le Comité régional lors de sa soixante-sixième session.
Renforcer les partenariats stratégiques
L’OMS reconnaît qu’une seule institution ne peut pas, en agissant en vase clos, permettre aux populations de vivre en bonne santé ni assurer le bien-être de tous à tout âge. Aussi l’Organisation s’efforce-t-elle de consolider les partenariats existants et de faire participer de nouveaux partenaires et donateurs aux efforts fournis pour aider les États Membres à concrétiser les priorités de santé publique régionales et mondiales. En octobre 2017, un nouvel accord de coopération a été signé avec l’Union internationale des télécommunications afin d’exploiter le potentiel que recèlent les avancées technologiques et d’utiliser les services numériques pour sauver des vies et améliorer l’état de santé des populations.
Lors de la deuxième Conférence internationale des ministres de la Santé et des ministres chargés des Technologies numériques sur la sécurité sanitaire en Afrique, tenue en juin 2018 au Bénin, la Directrice régionale a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils créent une passerelle solide entre le secteur de la santé et le secteur des technologies de l’information et de la communication en vue d’améliorer l’accès aux soins de santé, mais aussi la sécurité des patients, et de contribuer à la couverture sanitaire universelle. Dans cette optique, l’OMS a fourni un appui à 27 pays pour qu’ils élaborent des stratégies en matière de cybersanté, et dix pays ont réussi à finaliser leurs inventaires nationaux de la cybersanté à l’aide de l’atlas numérique de la santé établi par l’OMS à l’effet de soutenir la coordination et la mise à l’échelle.
Perspectives
Le Secrétariat continuera de s’appuyer sur les avancées enregistrées en matière de sécurité sanitaire, grâce aux actions menées par le Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire. Guidé par son cadre de résultats, le Secrétariat œuvrera en outre avec les partenaires et les États Membres pour exploiter au maximum et maintenir la capacité requise en vertu du RSI (2005), tout comme la préparation des pays aux situations d’urgence sanitaire. Des mesures seront prises pour consolider et évaluer les progrès accomplis dans le cadre des opérations stratégiques de l’Organisation, le but étant de converger vers une efficacité accrue et l’optimisation des ressources.
En outre, les efforts seront intensifiés pour étendre et diversifier les partenariats, et pour communiquer plus efficacement sur les contributions que l’OMS apporte à l’amélioration de l’état de santé des populations. Le Secrétariat travaillera en synergie avec les États Membres pour concevoir et faire appliquer des dispositifs stratégiques et institutionnels qui soutiennent et amplifient les résultats du changement que l’on perçoit actuellement. Les principaux axes qui retiendront l’attention comprennent la gouvernance sanitaire, la fixation des priorités, la coordination des interventions des partenaires et l’efficacité de l’Organisation.