Bureau régional de l’organisation mondiale de la santé pour l’Afrique, 2018
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Sur la piste de la fièvre de Lassa au sud du Nigéria
À la date du 18 mars, 3675 contacts de 376 cas confirmé de fièvre de Lassa avaient été identifiés au Nigéria et plus des trois quarts d’entre eux avaient terminé leurs 21 jours de surveillance.
L’OMS, le Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC) et le gouvernement local ont lancé une vaste campagne de sensibilisation des communautés dans l’État d’Edo où l’épidémie s’est propagée très rapidement. Les séances de sensibilisation ciblent environ 9000 dirigeants communautaires, annonceurs municipaux, directeurs d’école, herboristes, travailleurs de santé, cliniciens, chefs religieux et femmes qui travaillent dans les marchés locaux.
Le virus de Lassa se transmet à l’homme principalement par la manipulation de rats infectés, d’aliments ou d’articles ménagers contaminés par l’urine et les déjections des rats. Le virus peut se propager d’une personne à l’autre par contact direct avec les fluide corporels d’une personne infectée par la fièvre de Lassa, ainsi que par la literie et des vêtements souillés. L’OMS travaille avec les communautés pour diffuser des messages qui encourageront les actions préventives et qui permettront à terme de sauver des vies.
Une petite boîte noire pour la détection et le suivi des flambées
L’une des tâches les plus ardues lors d’une riposte à une situation d’urgence majeure de santé publique consiste à obtenir des renseignements exacts sur les flambées de maladies infectieuses. « EWARS in a box » (Early Warning, Alert, Response System) contient tout l’équipement nécessaire pour mettre en place des activités de surveillance et de riposte, surtout dans des régions difficiles et éloignées sans accès fiable à Internet ou à l’électricité.
Les infections peuvent se propager bien plus rapidement que les rumeurs, particulièrement lorsque l’on ne dispose pas d’informations suffisamment fiables et actualisées pour détecter, suivre et réagir aux flambées épidémiques. Sans une intervention rapide, les maladies infectieuses vont certainement se propager dans les situations d’urgence humanitaire, ce qui met la vie des populations en danger et coûte plus d’argent et de ressources à long terme.
La réponse de l’OMS à ce problème se trouve dans une valise noire à l’aspect robuste, baptisée « EWARS in a box ». Cette valise est le fruit du projet de mise en place d’un système d’alerte précoce, de veille et de réaction. À l’intérieur de cette boîte qui ressemble à une autre se trouve tout l’équipement nécessaire à la mise en place d’un système de surveillance des maladies dans des endroits difficiles ou éloignés dans un délai de 24 heures.
De plus, le système a été configuré pour fonctionner dans des endroits sans connexion fiable à Internet ou à l’électricité. Cette boîte permet au système de fonctionner entièrement hors ligne, de sorte que le personnel de l’OMS et du ministère de la Santé puisse être rapidement alerté en cas de flambées potentielles. Le système décompose les chiffres en rapports automatisés qui peuvent être partagés presque en temps réel avec les partenaires sur le terrain et envoyés aux bureaux de l’OMS à travers le monde.
L’application permet aux intervenants sanitaires d’accéder aux lignes directrices de l’OMS sur le terrain et de les rendre opérationnelles, par exemple en attribuant un niveau de risque à une alerte sur la base d’une matrice des risques recommandée. Le système fonctionne également dans les endroits éloignés, où il n’y a pas de couverture mobile.
Sénégal: la téléphonie mobile au service des patients atteints de diabète
* Le rôle du téléphone portable
Les technologies de l’information et de la communication (TIC), en particulier le téléphone portable, modifient les attentes concernant l’accès à l’information sanitaire. Le téléphone portable peut concourir à prévenir ou à prendre en charge correctement la maladie en prodiguant des conseils simples qui portent le plus souvent sur l’alimentation, l’exercice physique et la vérification des signes de complications comme le pied diabétique.
Depuis 2013, l’OMS collabore avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) afin de permettre à des pays comme le Sénégal de lancer les services à grande échelle de la plateforme «mDiabète» à l’aide des téléphones portables. L’initiative conjointe Be He@lthy, Be Mobile vise à concevoir, à déployer et à élargir les services de prévention et de prise en charge du diabète et de plusieurs autres maladies non transmissibles.
Le recours aux SMS pour conseiller les patients accélère la diffusion de l’information destinée à aider la population à prendre en charge ou à prévenir la maladie. Cela réduit la prévalence et le coût des traitements et permet aux patients de vivre plus longtemps et en meilleure santé.
* Une perspective mondiale
Le diabète continue d’être un grave problème de santé publique. Depuis 1980, le nombre de diabétiques a quadruplé pour s’établir à 422 millions, en 2015, on estime qu’1,6 million de décès ont été directement causés par le diabète. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’impact supplémentaire de l’hyperglycémie qui provoque près de 2 millions de décès par an en augmentant le risque de maladies cardiovasculaires, rénales et de tuberculose.
Un diabète mal contrôlé aggrave le risque de complications coûteuses et débilitantes comme la cécité, l’insuffisance rénale, les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux, ainsi que l’amputation des membres inférieurs.
Le Sénégal a été le premier pays à lancer, en 2014, une campagne mDiabète ciblée afin d’aider la population à observer le jeûne du ramadan. Il s’agit aujourd’hui d’un service annuel qui a enregistré plus de 100 000 inscriptions en 2017.
* De l’information à l’action
Il faut impérativement formuler des recommandations faciles à suivre pour les patients diabétiques. C’est l’un des principaux enseignements tirés à ce jour concernant l’utilisation de cette application.
«Il importe de présenter les faits de manière à encourager les intéressés à appliquer ce qu’ils ont appris afin d’adopter un nouveau comportement», estime le Dr Douglas Bettcher, Directeur à l’OMS du Département Prévention des maladies non transmissibles, qui dirige l’initiative Be He@lthy, Be Mobile.
«En proposant des informations sous une forme simple et pragmatique, les abonnés arrivent plus facilement à les intégrer dans leur vie quotidienne et à faire évoluer dans le bon sens leur alimentation, leurs habitudes et la pratique d’un exercice physique.»
C’est aussi une étape importante pour rendre les patients plus autonomes. Lorsqu’on leur donne la bonne information au bon moment, les patients peuvent prendre en charge leur pathologie entre 2 consultations chez le médecin ou le professionnel de la santé. En ce qui concerne les maladies chroniques, c’est essentiel pour améliorer la qualité de la vie et les résultats thérapeutiques.
Paludisme: davantage de femmes en Afrique bénéficient du traitement préventif pendant leur grossesse
Environ 52 millions de femmes en Afrique subsaharienne tombent enceintes chaque année et sont exposées au risque d’exposition à Plasmodium falciparum, forme la plus mortelle du paludisme et ayant la plus grande prévalence sur le continent africain. Le TPIg (Traitement préventif intermittent pendant la grossesse) évite la mort pour les mères et les nourrissons, l’anémie et d’autres effets indésirables du parasite pendant la grossesse.
L’OMS a suivi la mise en œuvre de ses recommandations pour la prévention du paludisme chez les femmes enceintes. Le rapport sur le paludisme dans le monde de 2016 a montré des progrès importants: près d’une femme enceinte sur 3 remplissant les conditions requises ont bénéficié d’au moins 3 doses du TPIg dans 20 pays d’Afrique subsaharienne.
On estime cependant que 69% des femmes enceintes n’ont toujours pas le nombre recommandé de doses du TPIg. Cette année, lors de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, l’OMS appelle tous les pays d’endémie en Afrique et leurs partenaires du développement à rattraper d’urgence le retard dans l’accès au TPIg et aux autres outils essentiels de prévention. Dans les zones rurales, les services de santé sont plus rares et les femmes souvent moins informées. Même si elles connaissent les avantages du TPIg, elles ne peuvent se le procurer que dans des pharmacies privées, à un coût parfois prohibitif.
Vaccination contre la rougeole de millions d’enfants au Nord-est du Nigéria
Une campagne de vaccination de masse visant à protéger plus de 4 millions d’enfants (4 766 214) contre l’épidémie de rougeole dans les États touchés par des conflits dans le nord-est du Nigéria a été menée.
Cette campagne qui a duré deux semaines, ciblait tous les enfants âgés de 6 mois à 10 ans dans des zones accessibles des États de Borno, Yobe et Adamawa.
«Des perturbations massives des services de santé dans les zones en proie à un conflit pendant de nombreuses années ont privé ces enfants des vaccins essentiels. En outre, beaucoup d’entre eux souffrent de malnutrition grave, ce qui les rend très vulnérables à des complications graves et accroît le risque de décès dû à la rougeole.»
L’OMS fournit un appui aux agences de développement des soins de santé primaires des trois états dans le cadre des préparatifs de la campagne; en collaborant avec les partenaires, notamment l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), les Centers for disease control and prevention des États-Unis d’Amérique, ainsi que d’autres organisations non gouvernementales s’intéressant à la santé. L’OMS apporte un savoir faire dans les domaines de la logistique, de la gestion des données, de la formation, de la mobilisation sociale, du suivi et de l’évaluation, de l’encadrement positif (ressources humaines) et de la gestion des déchets.
La forte insécurité, le terrain difficile et l’absence d’établissements de santé opérationnels viennent s’ajouter aux problèmes logistiques considérables liés à l’organisation d’une grande campagne de vaccination de masse pour laquelle il est nécessaire de rassembler et de former plus de 4000 équipes de vaccination et de garantir une conservation des vaccins respectant la chaîne du froid (de 2° à 8°C) dans un pays où les températures de jour moyennes sont supérieures à 30°C.
De début septembre au 18 décembre 2016, le système d’alerte et d’intervention rapide (EWARS: Early Warning, Alert, Response System) créé par l’OMS a notifié plus de 1500 cas suspects de rougeole dans l’État de Borno. Plus de 77% des enfants âgés de moins de 5 ans dans l’État de Borno n’ont jamais reçu de vaccin contre la rougeole et c’est dans ce groupe d’âge que la majorité des cas surviennent.
Le ministère de la Santé de l’État de Borno, avec le soutien de l’OMS et des partenaires, a déjà vacciné plus de 83 000 enfants âgés de 6 mois à 15 ans vivant dans des camps de personnes déplacées où des cas de rougeole ont été signalés. Ces campagnes ont commencé à montrer des résultats, en effet on note une réduction des cas de rougeole autour des camps.
La crise humanitaire provoquée par le conflit dans l’État de Borno a entraîné plus de 1,4 million de personnes déplacées qui vivent dans plus de 100 camps, parmi une population d’accueil d’environ 4,3 millions de personnes.
Avec des niveaux de malnutrition aussi élevés que 20% chez certaines populations dans l’État de Borno, ces enfants sont particulièrement vulnérables aux maladies comme la rougeole, le paludisme, les infections respiratoires et la diarrhée. Du fait de l’association de la malnutrition, du paludisme et de la rougeole, le nombre de décès d’enfants a augmenté et atteint un niveau 4 fois supérieur à ce que l’on considère comme le seuil d’urgence (8 décès par jour pour 10 000 enfants âgés de moins de 5 ans).
La rougeole est une maladie très contagieuse et grave, et l’une des principales causes de mortalité chez le jeune enfant. En 2015, plus de 134 000 cas de décès dus à la rougeole avaient été enregistrés dans le monde, dont la plupart étaient des enfants âgés de moins de 5 ans.
On estime que durant la période 2000-2015, la vaccination contre la rougeole a permis de prévenir 20,3 millions de décès. La vaccination contre la rougeole est ainsi une des meilleures options en matière de santé publique.
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