Auteurs : Luc Descroix, Babacar Thioye, Aichatou Seck et Moustapha Seye
Organisations affiliées : Plateforme des ONG européennes au Sénégal (PFONGUE)
Site de publication : pfongue.org
Type de publication : Synthèse
Date de publication : 2017
Le niveau d’information de la population
Les membres de la société civile présents pensent majoritairement que la population du Sénégal est informée sur le changement de climat. L’information passe essentiellement par la radio. ACTED – membre de la PFONGUE – suite aux sondages de sa population cible dans la région de Matam, a constaté que 78% de femmes et 71% des hommes connaissent le changement climatique.
Le changement de climat serait connu non pas uniquement car l’information est diffusée via les médias, mais surtout car il est d’ores et déjà ressenti de manière concrète.
Les conséquences observées au Sénégal
Plusieurs organisations non gouvernementales ont pu alors interviewer les populations, et les constats sont sans surprise les mêmes sur l’ensemble du territoire : Modification des saisons – saison des pluies perturbée ; Accès à l’eau douce plus difficile ; Montée des eaux de mer ; Modification des récoltes ; Modifications de la faune espèces disparues et apparitions de ravageurs ; Apparition de nouvelles maladies.
Les précipitations baissent alors que les ruissellements et les écoulements d’eau augmentent. Cela est dû à l’usage des sols qui a été modifié dans les décennies passées. L’agriculture subsaharienne est essentiellement pluviale, ce qui implique de fortes contraintes sur les productions et les modes de vie.
Impacts inévitables sur l’agriculture
Les producteurs agricoles déplorent un bouleversement climatique qui a des conséquences sur l’irrégularité des saisons de croissance, la perturbation profonde des cycles des cultures. Les agriculteurs changent d’ores et déjà leurs pratiques en utilisant de nouvelles variétés, en associant des cultures ou transition de culture (exemple: de l’arachide à la pastèque). Toutes les populations ne semblent pas s’adapter de manière optimale aux changements climatiques.
La sécurité alimentaire et sanitaire menacée
Une perturbation du secteur agricole inclus une perturbation de la sécurité alimentaire. Depuis 2011, au Sénégal nous assistons au troisième épisode menant à la chute de la biomasse. Cette chute de biomasse a des conséquences sur le bétail et la transhumance. Le problème d’accès à la nourriture a un impact sur les soins. Les populations font le choix de privilégier l’alimentation plutôt que la santé. Les changements climatiques causent des problématiques strictement physiques. Lors de crues ou d’inondations les zones de soins ne sont plus accessibles pour tous. Les postes de santé sont fermés et les villages sont parfois hors d’accès.
Les autres conséquences
Les habitants se retrouvent face à des contraintes économiques. Les revenus baissent car les récoltes diminuent ou sont parfois détruites. Les aléas du climat engendrent des difficultés. Les ménages sont obligés de se tourner vers d’autres sources de revenu, par exemple la vente de charbon qui accentue la coupe de bois illégale.
La conséquence de l’exode rural est observable à Dakar depuis les années 70 où, lors de la grande sécheresse, les habitants ont décidé de s’enfuir vers la ville. Or, cette surpopulation dans les zones urbaine et périurbaine de Dakar a engendré des constructions anarchiques. Ces constructions irrégulières ont pullulé et ce sur des zones inondables (quartiers périphériques).
Les relations entre agriculteur et pasteur, déjà affaiblies par la colonisation, le droit foncier, se complexifient d’autant plus avec les bouleversements environnementaux. La raréfaction des ressources – eau, bois, biomasse…- exacerbent les conflits agro-pastoraux déjà présents dans les villages. Les régions du Nord Saint-Louis et de l’Est Tambacounda sont les plus touchées par ces conflits.
Les alternatives proposées par la Société Civile
Les OSC présentent, pensent à l’unanimité, que la déforestation et l’exploitation du charbon doivent être limitées. Or, une loi existe déjà mais n’est pas appliquée. Plus que faire appliquer cette loi, il est temps de trouver une alternative énergétique au charbon. Le gaz serait une solution mais la législation régule cette exploitation.
L’impact du changement climatique sur les systèmes ruraux de production agricole est globalement négatif (baisse des rendements, faible productivité, dégradation et appauvrissement des sols et paupérisation des paysans et exodes massifs). Il s’agirait de promouvoir l’agro-écologie considérées par les grandes instances comme la FAO comme une réponse pertinente au changement climatique et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
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