Auteurs : Dibi Kangah Pauline Agoh, Kassi-Djodjo Irène
Organisation affiliée : PASRES (Programme d’Appui Stratégique à la Recherche Scientifique
Type de publication : Article de revue scientifique
Date de publication : 2015
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Le transport routier nécessite un intérêt particulier lors des pluies abondantes à cause des défis divers auxquels il est confronté.
Les pluies diluviennes et les inondations engendrée sont causé l’érosion et la dégradation de la plupart des infrastructures routières. Pour y remédier des efforts sont entrepris par le gouvernement pour colmater le bitume, déguerpir les occupations illégales sur les conduits d’évacuation des eaux pluviales et écurer les caniveaux. Malgré ces travaux d’aménagement et d’assainissement, les inondations sont toujours présentes lors des saisons de pluie causant la détérioration constante des voies routières et imposant un ralentissement, voire un arrêt de la circulation à plusieurs endroits du réseau routier urbain.
Mécanismes et variabilités des pluies à Abidjan
Les inondations sont causées par de fortes activités pluvio-orageuses qui se manifestent par une pluie moyenne pendant un temps très long ou une pluie très intense sur un temps assez court.
Au cours de l’année, la grande saison des pluies s’étend de mars à juin et la petite saison de septembre à novembre. Toutefois, il faut noter que la période 1971-2011 révèle qu’à Abidjan, tous les mois enregistrent des épisodes pluvieux, mais les quantités moyennes mensuelles de pluies au-delà de 100 mm apparaissent pour six mois.
Les pluies sont à l’origine des inondations qui ont non seulement un lien direct avec la sécurité des personnes et des biens, mais aussi un impact négatif sur la conduite des activités socio-économiques et la circulation routière. Par conséquent, le suivi de la fréquence des pluies est une nécessité pour déterminer les fortes activités pluvio-orageuses, identifier les pluies moyennes pendant un temps très long ou les pluies très intenses sur un temps assez court.
Il faut surtout entreprendre régulièrement des travaux de pré-saisons. En effet, les caniveaux et conduits d’eaux doivent faire l’objet de travaux de curage et de débouchage pour permettre l’évacuation des eaux de pluie et éviter les débordements sur les chaussées. Des travaux d’assainissement et de drainage doivent être entrepris afin de désengorger les grandes artères
Bien souvent, il apparaît que recevoir une information annonçant qu’il pleut ou qu’il va pleuvoir peut paraître, à priori, inutile. Mais quand cette information précise le caractère exceptionnel des précipitations en un point donné et quand on connaît le lien avec les inondations, l’alerte prend toute une valeur explicative. C’est pour cela qu’il est primordial de mesurer les précipitations afin de prévoir les inondations et prendre des décisions urgentes au bénéfice de la sécurité des personnes et des biens.
Croissance urbaine accélérée et non maîtrisée
L’urbanisation accélérée est un phénomène marquant à Abidjan. Elle est particulièrement complexe et sa montée rapide appelle constamment une adaptation des aménagements à l’évolution spatiale et démographique. La dynamique du développement urbain d’Abidjan se traduit par son extraordinaire croissance spatiale et démographique. D’une superficie de 3 685 ha bâtie en 1965, Abidjan est passée à 15 970 ha en 1989 et est estimée aujourd’hui à environ 60 000 ha.
Une telle urbanisation « galopante, est souvent confrontée à une instabilité de certains substrats (mouvement de terrain) et à des risques d’inondation de plus en plus marqués ». L’encombrement des ravins, collecteurs naturels rendus médiocres par suite de l’implantation de l’habitat, de l’installation de voies de circulation ou de dépôts d’ordures, gêne la circulation de l’eau, favorise des phonèmes d’embâcle et de débâcle particulièrement dommageable. La colonisation effrénée des bas-fonds a peu tenu compte de l’évacuation des eaux pluviales et des crues sans que des mesures compensatoires d’assainissement soient mises en place. Ce dernier point soulève la question de l’insuffisance des investissements dans le secteur.
Défaillance des réseaux de drainage et d’assainissement des eaux pluviales et usées
Le ralentissement voire l’arrêt des aménagements dans certaines zones à risques, probablement du fait de la situation économique moins favorable, a accentué les risques d’inondation dans de nombreux quartiers de la ville. Le manque d’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales et usées, le sous-dimensionnement et l’obstruction de ces ouvrages sont aussi des sources fréquentes d’inondation.
Voies de circulation hors d’usage
La saison pluvieuse de 2014 a enregistré des “pluies exceptionnelles” parce qu’il est tombé en deux heures l’équivalent de pluies tombées en un mois dans des conditions normales. Selon la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), les pluies ont atteint 33 mm en deux heures à Abidjan durant le mois de juin 2014. Elles ont fait des ravages dans plusieurs communes de la capitale économique. Les inondations qui se sont produites ont causé d’importants dégâts humains (environ une trentaine de morts), matériels (des habitations détruites) et des embouteillages monstres.
L’encombrement des ravins, collecteurs naturels rendus médiocres par suite de l’implantation de l’habitat, de l’installation de voies de circulation ou de dépôts d’ordures, gêne la circulation de l’eau, favorise des phonèmes d’embâcle et de débâcle particulièrement dommageable
Ces pluies torrentielles causent de fortes perturbations dans la circulation routière. De nombreuses voies de circulation sont impraticables et obstruées par les eaux qui stagnent et augmentent de volume, jusqu’à inonder totalement la voirie : les véhicules se noient; d’autres s’engouffrent dans la boue entraînant des embouteillages indescriptibles.
La rivière du banco est une illustration des crues urbaines. Régulièrement, cette rivière sort de son lit après de fortes pluies pour obstruer l’autoroute du Nord reliant la banlieue ouest d’Abidjan Yopougon au reste de la ville. L’inondation de cette autoroute paralyse les échanges des biens et des personnes en provenance de cette commune mais surtout des autres localités du pays, transitant par cet axe majeur du réseau de circulation ivoirien.
A Cocody, malgré les travaux d’assainissement et les ouvertures de nouvelles voies, des constructions et des véhicules ont été endommagés ou emportés. Ces pluies diluviennes ont donc de graves conséquences économiques entrainant un lourd préjudice financier. On évoque des cas d’inondation de plusieurs commerces et agences d’entreprises privées et publiques (supermarchés, boulangeries, pressings, stations-services, des agences de banques, pharmacies, restaurants et bars, etc.)
Conclusion
Les impacts négatifs des pluies sur le transport exigent de répertorier les sites critiques afin d’y apporter des solutions durables. Par ailleurs, il faut surtout entreprendre régulièrement des travaux de pré-saisons. En effet, les caniveaux et conduits d’eaux doivent faire l’objet de travaux de curage et de débouchage pour permettre l’évacuation des eaux de pluie et éviter les débordements sur les chaussées. Des travaux d’assainissement et de drainage doivent être entrepris afin de désengorger les grandes artères. Toutefois, ces travaux doivent être suivis de campagnes d’information, d’éducation et de sensibilisation pour en appeler au bon réflexe et comportement des populations.
La saison pluvieuse de 2014 a enregistré des “pluies exceptionnelles” parce qu’il est tombé en deux heures l’équivalent de pluies tombées en un mois dans des conditions normales. Selon la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), les pluies ont atteint 33 mm en deux heures à Abidjan durant le mois de juin 2014. Elles ont fait des ravages dans plusieurs communes de la capitale économique
Il est nécessaire de mieux maîtriser l’occupation des sols dans les zones inondables préalablement définies, de pratiquer une véritable gestion des risques naturels en développant la connaissance des phénomènes physiques, de mettre en œuvre des techniques de prévention du risque, en créant de nouvelles dispositions législatives, en encourageant l’application de la réglementation et en renforçant le rôle de l’Etat. La récurrence des inondations impose d’approfondir la réflexion sur les perturbations multiformes occasionnées chaque année par ce phénomène.
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