Auteur (s): UNICEF
Type de publication: Manuel d’enseignement
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Comment le changement climatique affecte les enfants
Chaque jour, plus d’un milliard d’enfants vont à l’école primaire ou secondaire. Pourtant, ils sont nombreux à ne pas achever leurs études, dissuadés par la mauvaise qualité des écoles et les problèmes persistants dus à l’aggravation de la pauvreté, aux inégalités liées au sexe, à l’endroit où ils vivent, aux situations d’urgence et de conflit, au Vih/Sida, aux handicaps, à la dégradation chronique de l’environnement et aux risques liés au climat.
Les faits suggèrent que certains pays en développement, déjà confrontés à des problèmes sociaux, économiques et environnementaux, seront les plus affectés par des phénomènes météorologiques extrêmes et la fréquence accrue des sécheresses et des inondations. Il s’agit de pays situés dans la région arctique, en Asie (Grands Deltas, Bangladesh, Chine, Inde, Pakistan) et dans le Pacifique, les Caraïbes, l’Asie centrale, le Golfe du Mexique, l’Amérique latine (notamment la région andine et l’Amazonie), le Moyen-Orient et l’Afrique du nord, la zone du Sahel et l’Afrique australe.
Les statistiques révèlent la puissance de l’impact du changement climatique qui, au cours de la prochaine décennie, affectera 175 millions d’enfants. Les personnes âgées, sans abri, handicapées ou souffrant de maladies respiratoires, les filles et les femmes comptent parmi les populations plus vulnérables. 88 % des adolescents (10-19 ans) vivent dans des pays en développement. 65 % des victimes annuelles de catastrophes liées au climat pendant les dix prochaines années seront des femmes et des enfants.
Cadres existants pour l’éducation environnementale et le développement durable
Plusieurs cadres en place suggèrent des paramètres pour l’éducation environnementale et le développement durable. La convention relative aux droits de l’enfant souligne que l’épanouissement des enfants dépend d’un environnement sûr et sain. Tous les enfants devraient jouir d’un niveau de vie leur permettant de se développer physiquement, mentalement, spirituellement, moralement et socialement.
La convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979) souligne la nécessité d’autonomiser celles-ci et d’améliorer l’égalité des sexes.
Les statistiques révèlent la puissance de l’impact du changement climatique qui, au cours de la prochaine décennie, affectera 175 millions d’enfants
A l’heure actuelle, aucun cadre institutionnel mondial efficace n’est consacré aux vulnérabilités propres aux enfants face au changement climatique. Ainsi, les plans et les programmes d’action nationaux d’adaptation ne tiennent que rarement compte des besoins, des connaissances et des compétences spécifiques des enfants instruits, qui peuvent pourtant contribuer à l’atténuation du changement climatique et d’autres catastrophes potentielles et à l’adaptation à ces phénomènes. En intégrant des concepts clés tels que les droits de l’homme, les droits des enfants, la réduction de la pauvreté, les moyens d’existence durables, la diminution des risques de catastrophes, le changement climatique, l’égalité des sexes, la responsabilité sociale des entreprises et la protection des peuples autochtones, l’éducation au développement durable apprend aux enfants à réfléchir de façon critique à la durabilité et à la société dans laquelle ils vivent.
Préparation à l’évolution du climat grâce à une éducation de qualité
Une éducation de qualité est un élément clé des capacités d’adaptation, c’est-à-dire des connaissances et des compétences nécessaires pour adapter les vies et les moyens d’existence aux réalités économiques, sociales et écologiques liées à l’évolution du climat. L’approche des écoles amies des enfants est plus efficace lorsqu’elle précède la scolarisation, se poursuit tout au long du cycle de vie de l’enfant et débouche sur un apprentissage qui se poursuit pendant toute la durée de l’âge adulte.
Si les enfants font partie des groupes les plus vulnérables au changement climatique, ils ne doivent cependant pas être considérés comme des victimes passives et sans défense. Ils peuvent en effet contribuer à tous les aspects liés à l’élaboration de politiques en matière de changement climatique, d’atténuation et d’adaptation à ce phénomène. Les enfants sont de puissants agents du changement. Lorsque, dans le cadre des écoles amies des enfants, ils sont autonomisés et formés au changement climatique, ils peuvent réduire leur propre vulnérabilité et celle de leur communauté aux risques et contribuer au développement durable. Les recherches suggèrent que l’éducation des filles et des femmes est une des mesures les plus efficaces pour renforcer l’adaptation de la communauté au changement climatique. Confrontés à des problèmes importants, les enfants font souvent preuve d’une extraordinaire capacité d’adaptation. En outre, leurs connaissances et leurs capacités sont indispensables pour développer des plans d’adaptation réalisables et réalistes.
DYNAMIQUE DE LA THÉORIE DANS LA PRATIQUE
Les stratégies d’éducation à l’environnement et au changement climatique et les écoles amies des enfants
L’éducation à l’environnement et au changement climatique est incorporée à la conception, au fonctionnement et aux programmes scolaires de nombreuses écoles amies des enfants à travers le monde. Les stratégies les plus courantes sont les suivantes :
a – Incorporation de l’éducation à l’environnement et au changement climatique aux programmes scolaires et adaptation au contexte local.
Une éducation de qualité est un élément clé des capacités d’adaptation, c’est-à-dire des connaissances et des compétences nécessaires pour adapter les vies et les moyens d’existence
Il ne suffit pas de dispenser un enseignement sur les aspects fondamentaux du changement climatique, comme le réchauffement planétaire, l’effet de serre et les catastrophes liées au climat. Les communautés menacées doivent mettre en œuvre des pratiques et des politiques d’adaptation locales axées sur la réduction des risques de catastrophes, la préparation aux situations d’urgence et les mesures pertinentes de développement durable à l’échelle locale.
b – Formations des enseignants.
Un grand nombre de programmes et de modules de formation des enseignants couvrent désormais l’éducation environnementale, le changement climatique et le développement durable avec pour objectifs fondamentaux d’aider les enseignants à mieux comprendre les questions liées au climat et à la durabilité et à développer les compétences nécessaires, tout en leur apportant un soutien pédagogique.
c – Stratégies de sensibilisation.
Il est possible de compléter les programmes scolaires officiels et de renforcer sensiblement l’apprentissage par le biais de manifestations et de programmes au sein comme en dehors de l’école. Citons, entre autres, les campagnes dans les médias, les messages diffusés dans les programmes radiophoniques pour jeunes, le théâtre et la musique, les conférences, ainsi que les manifestations liées à la Journée de l’environnement. La mise en œuvre de ces stratégies nécessite une collaboration avec les organisations non gouvernementales (Ong) et le secteur privé.
d – Éducation non formelle.
L’approche des écoles amies des enfants est un projet global qui couvre le cycle de vie des enfants (0 à 18 ans). Dans l’idéal, les systèmes éducatifs sont complémentaires et fonctionnent comme un seul système global visant à fournir une éducation de qualité à tous les élèves. Les activités extrascolaires permettent aux enfants d’interagir avec leur environnement par le biais de sorties en plein air et de projets de recherche et d’actions tout en mettant en pratique ce qu’ils ont appris.
e – Eau, assainissement et hygiène dans les écoles.
L’un des effets les plus dévastateurs du changement climatique, notamment dans les zones arides et sujettes aux sécheresses, est la menace qui pèse sur la sécurité de l’eau. En raison de la gravité accrue de la sécheresse et la désertification, l’eau et l’assainissement apparaissent comme des sujets incontournables dans les écoles amies des enfants. Les initiatives les plus réussies associent améliorations physiques et éducation à l’hygiène basée sur les compétences de vie et adoptent une approche tenant compte des sexospécificités.
f – Développement d’écoles vertes.
Les changements au sein de l’école révèlent l’essence même de la qualité en matière d’éducation à l’environnement et au changement climatique. L’approche des « écoles vertes » définit des établissements écologiquement durables qui, lorsqu’ils sont correctement conçus, abondent en lumière naturelle, en air intérieur de qualité et en ventilation.
Il est possible de compléter les programmes scolaires officiels et de renforcer sensiblement l’apprentissage par le biais de manifestations et de programmes au sein comme en dehors de l’école
PÉDAGOGIE CENTRÉE SUR L’ENFANT ET ÉDUCATION DES ENSEIGNANTS
L’approche des écoles amies des enfants est centrée sur l’enfant et s’appuie sur les principes suivants :
- Méthodologies d’enseignement interactif
- Participation des enfants
- Les enseignants agissent en tant que médiateurs d’apprentissage
- Coopération entre les groupes et concurrences positives
- Méthodes d’apprentissage basées sur des activités
Une méthodologie d’apprentissage et d’enseignement basée sur les droits des enfants
Une méthodologie d’apprentissage et d’enseignement centrée sur l’enfant encourage l’usage de méthodes d’apprentissage empirique, liées à des projets et intégrées aux programmes scolaires . ainsi, le jardinage développe les connaissances écologiques des enfants. Les projets environnementaux sont des éléments essentiels du concept des écoles amies des enfants qui seraient mis en œuvre même si le changement climatique n’était pas un sujet de préoccupation à l’échelle internationale.
Pratiquement tous les projets d’éducation environnementale peuvent être conçus non seulement pour promouvoir l’inclusion mais également pour tenir compte de l’expérience des enfants issus de groupes traditionnellement marginalisés. compte tenu de leurs différents modes de vie et réalités, les enfants handicapés, migrants ou autochtones sont souvent de précieuses sources de connaissances. Leur inclusion aux activités de recherche peut contribuer à renforcer leur autonomisation. Les approches de l’éducation environnementale doivent chercher la meilleure manière d’aligner l’éducation sur les différentes réalités auxquelles sont confrontés les enfants et sur les différents lieux où ils habitent.
Ainsi, les enfants autochtones peuvent contribuer aux études et aux projets grâce à leurs capacités et leurs connaissances uniques de leur environnement naturel. Les enfants souffrant de certains handicaps peuvent jouer un rôle central dans les projets écologiques. Par exemple, les enfants malvoyants ayant un odorat et un toucher particulièrement développés aident à aller à la rencontre de la nature. Les filles, que l’on croit souvent peu aptes aux technologies, ont pourtant beaucoup à apporter dans les domaines de l’agriculture et de l’interaction avec la nature. elles doivent participer au développement, à l’entretien et à l’utilisation de technologies durables.
Participation des enfants
Les enfants en tant que chercheurs environnementaux sont au cœur de la pédagogie centrée sur l’enfant. Leur participation permet et encourage les activités pratiques, l’apprentissage par l’expérience, les processus de groupe et les prises de décision démocratiques basées sur des éléments factuels.
La mise en œuvre de recherches sur l’environnement et le changement climatique par le biais des écoles amies des enfants a l’avantage considérable de recueillir des données ventilées sur les communautés, que les gouvernements et les grands organismes de recherches n’ont pas souvent les moyens de recueillir, ce qui entraîne de grandes lacunes au niveau des connaissances.
Il est essentiel que les enfants participent aux activités de reconstruction suivant une catastrophe. Après une crise, le retour à un type de routine est le premier pas sur le chemin de la guérison. Au-delà du retour à l’école, les activités participatives et dirigées par des jeunes peuvent autonomiser les enfants et leur faire sentir qu’ils contribuent à résoudre les problèmes. Plus les écoles permettent aux enfants de choisir leurs priorités et les questions qu’ils considèrent importantes, plus leur participation réelle est possible.
L’ÉCOLE EN TANT QUE MILIEU PROTECTEUR
La protection physique et sociale fournie par les écoles, un élément définitoire des écoles amies des enfants, est liée de manière intrinsèque à tous les autres principes. En tant qu’environnements protecteurs, les bâtiments scolaires et autres structures associées doivent être conçus et construits conformément aux normes de sécurité. Compte tenu des menaces sismiques et des phénomènes extrêmes susceptibles d’être provoqués par le changement climatique, la sécurité physique assurée par les écoles revêt une importance capitale. Dans le monde, 875 millions d’écoliers vivent dans des zones à risque sismique élevé et des millions d’autres sont régulièrement menacés par les inondations, les glissements de terrain, les vents extrêmes et des risques d’incendie, autant de dangers qui ne cessent de croître. Malheureusement, trop souvent la construction des écoles n’est pas axée sur leur résilience aux catastrophes.
L’éducation à l’environnement et au changement climatique et la préparation aux catastrophes
Le secteur de l’éducation doit aborder non seulement les risques de catastrophes liées à des phénomènes météorologiques exacerbés par le changement climatique, mais également d’autres risques liés à l’environnement comme les tremblements de terre et les éruptions volcaniques.
Plus les écoles permettent aux enfants de choisir leurs priorités et les questions qu’ils considèrent importantes, plus leur participation réelle est possible
Les écoles peuvent décider d’aborder les problèmes en adoptant différentes stratégies qui se sont avérées efficaces, parmi lesquelles :
- Intégration de la réduction des risques de catastrophes au sein des programmes officiels
- Formation des enseignants et des administrateurs scolaires à la réduction des risques de catastrophes
- Élaboration de plans d’évacuation et création de capacités de préparation aux urgences
- Établissement de comités scolaires de gestion des catastrophes
- Évaluation de la stabilité et de l’intégrité structurale des bâtiments scolaires
- Identification des systèmes d’alerte précoce et adaptation de ceux-ci aux besoins locaux
- Réalisation d’exercices de sécurité
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