Organisation affiliée : Programme des Nations Unies pour le Développement (UNDP)
Type de publication : Evaluation
Date de publication : 31 mars 2020
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Coronavirus : une menace pour l’économie mondiale
La propagation du virus Covid-19 n’a pas uniquement des conséquences sanitaires et humaines. Elle a aussi des impacts forts sur les activités économiques. En effet, selon les prévisions de l’OCDE le 2 mars 2020, la croissance économique mondiale serait de 2,4% soit une baisse de 0,5% par rapport à la prévision initiale de croissance déjà faible de 2,9% de novembre 2019. Ce recul affectera l’ensemble des pays de l’OCDE. Il s’agirait du plus faible taux de croissance économique depuis la crise financière de 2008. Cette prévision pourrait évoluer selon l’ampleur et la durée de la crise sanitaire.
Le Dow Jones a chuté brutalement et a enregistré la pire journée de son histoire le 9 mars 2020 perdant près de 2000 points. Le recul a été de 7% juste 6 minutes après l’ouverture du marché en raison de la crise du coronavirus et du pétrole. Durant la semaine du 16 au 20 mars 2020, Wall Street a connu la pire semaine depuis la crise financière de 2008.
Le ralentissement de l’activité économique mondiale a fait baisser la demande de pétrole, ce qui a fait chuter les prix du pétrole à leur plus bas niveau depuis plusieurs années. Cela s’est produit avant même qu’un désaccord sur les réductions de production entre l’OPEP et ses alliés a fait plonger les cours du pétrole. l’échec des discussions entre la Russie et l’Arabie saoudite, les deux chefs de files de l’OPEP a entrainé le 9 mars 2020, la chute brutale des cours du pétrole d’environ 25% à New York comme à Londres. C’était la plus importante depuis le début de la guerre du Golfe en 1991. En date du 18 mars 2020, le baril s’échangeait à 23,82 USD alors qu’en janvier, le cours moyen était de 63,6 USD.
La mise en berne de la quasi totalité des compagnies aériennes du monde et autres modes de transport expliquent aussi en partie cette baisse du cours du pétrole.
Coronavirus : les effets socioéconomiques potentiels au Cameroun
Les Canaux de transmission
Les canaux potentiels de transmission des impacts économiques au Cameroun peuvent être de plusieurs ordres. Tout d’abord, à travers le commerce international résultant du recul de la demande mondiale particulièrement des principaux partenaires économiques du pays tels que la Chine, l’Italie, la France et l’Union Européenne. Ensuite, l’effet se ferait ressentir à travers les baisses des prix des principales matières premières exportées notamment le prix du pétrole brut et les matières premières agricoles particulièrement l’huile de palme, le cacao, le coton et le café.
La baisse de la demande mondiale affectera ainsi certains secteurs comme ceux des hydrocarbure, le forestier, l’agriculture industrielle d’exportation et le tourisme. Bien que les principaux chocs soient ceux en lien avec la demande, le Cameroun pourrait aussi subir un choc d’offre au regard de la composition des importations. En effet, une grande partie des importations est constituée des consommations intermédiaires et des biens de consommation directes comme les biens alimentaires. Le ralentissement de la production dans les pays partenaires et le quasi-arrêt du transport et fret mondial affecteront le rythme de production de plusieurs secteurs économiques.
Par ailleurs, le ralentissement de l’économie et l’investissement mondial contribuera à la réduction du flux des investissements étrangers, des transferts des migrants, mais aussi du flux des financements extérieurs (dons et emprunt). Enfin, la perturbation du marché boursier peut aussi avoir des impacts sur le marché obligataire des Etats qui se répercutera sur la dette et le financement de l’économie. Au niveau interne, les effets de la crise au niveau des ménages et des entreprises auront des impacts sur le gouvernement. Les baisses ou pertes des revenus des ménages couplées avec les difficultés des entreprises résultant de l’effritement de la demande les mettent, par exemple, en difficultés pour honorer leurs obligations fiscales.
Le canal de la demande internationale et des prix des matières premières
En matière de commerce international, le Cameroun est fortement dépendant des pays qui sont actuellement fortement touché par le COVID-19. En 2018, 77,5% des exportations du Cameroun sont à destination des dix pays : 22,2% vers la Chine, suivi par l’Italie (13,7%); les Pays Bas (8,4%) et la France (5,9%), l’Espagne (5,9%), la Belgique (3,5%), l’Inde (3,2%), Vietnam (3,1%) et la Malaisie (3%). Les exportations demeurent très peu diversifiées et sont constituées principalement de produits primaires. Les six principaux produits contribuent à hauteur de 76,5% aux recettes d’exportations enregistrées au cours de l’année 2018. Il s’agit des huiles brutes de pétrole (40,8%), du cacao brut en fèves (11,1%), des bois sciés (7,5%), du gaz naturel liquéfié (5,9%), du coton brut (5,5%), des bois bruts en grume (5,7%).
Pour ce qui est des importations, elles sont principalement constituées des hydrocarbures (21,6%), des produits de l’industrie chimique (12,5%) dont les produits pharmaceutiques (3,9%), des machines et appareils mécaniques ou électriques (15,1%) des céréales (7,9%), et des poissons et crustacés (4,6%). Compte tenu des blocages des chaînes logistiques, les risques de rupture d’approvisionnements indispensables à la production peuvent impacter la capacité de production et la stabilité sociale du pays.
La baisse de la demande des principaux partenaires commerciaux et l’effondrement des cours des matières premières impacteront sur le volume et la valeur des exportations, l’équilibre du compte courant et des finances publiques (aggravation du déficit). Par ailleurs, les entreprises des secteurs orientés vers les exportations et le tourisme subiront un ralentissement des activités avec des impacts sur le PIB mais aussi sur l’emploi. Notons que la Loi de Finances 2020 au Cameroun s’est basée sur une hypothèse de prix moyen de 56 dollars US le baril en novembre 2019 pour l’estimation des recettes retenue par les autorités.
Pour le cas particulier de la production pétrolière, au-delà de l’atonie de la demande mondiale qui pourrait impacter les commandes, la baisse des cours si elle se maintient sur une longue période en dessous de 30 dollars US le baril, pourrait entrainer un arrêt de la production de certains champs. En effet, selon la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), le cout unitaire d’exploitation de pétrole au Cameroun et le coût technique unitaire moyen de production en 2017 étaient respectivement de 7,20 et 25,62 dollars US le baril.
Le canal du financement international
Le Cameroun, pour le financement de son économie, bénéficie des ressources extérieures de plusieurs sources. Il s’agit notamment des emprunts et des dons (partenaires bilatéraux et multilatéraux), des émissions de bonds, des investissements directs étrangers et autres financements directs et des transferts de migrants. A titre d’illustration, les dons et les emprunts extérieurs ont représentés en moyenne 15 % de l’ensemble des ressources budgétaires de l’État.
Avec le ralentissement des économies avancées avec des risques de chômage et de baisse de revenus des populations, l’accroissement des charges financières des partenaires bilatéraux face à cette crise, la panique actuelles sur les marchés financiers, le volume des financements extérieurs pourrait se réduire considérablement comme dans le cas de la crise financière de 2007/2008 ou dans une certaine mesure le cas de 2016. Cependant, étant donné que pour le cas présent le Cameroun est sous-programme avec le FMI ; il pourrait continuer de bénéficier des appuis de la Banque Mondiale, du FMI, la Banque Africaine de Développement grâce aux fenêtres spécifiques mises en œuvre par ces institutions pour accompagner les pays touchés par la pandémie.
Par ailleurs, d’autres financements d’urgence comme ceux du Fonds mondial pourront compenser une éventuelle baisse des ressources extérieures. L’effet sur les transferts des migrants dépendront de l’ampleur et de la durée de la crise sanitaire. A court terme, elle pourra accélérer par mesure de solidarité aux familles restées sur place, mais à moyen terme si la crise persiste, elle affectera aussi les capacités financières de la diaspora ce qui fera baisser les envois de fonds.
Le canal de l’offre et de la demande intérieure
Les effets de la pandémie actuelle pourraient toucher également l’économie camerounaise en affectant l’offre de production locale. En effet, le tissu productif local dépend des inputs importés et les biens de production comme les machines-outils. Avec les frictions actuelles que connait la chaine de distribution internationale et l’arrêt de la production dans plusieurs pays, les entreprises locales dépendantes seront impactées ainsi l’offre locale manufacturière. De même, on s’attend aussi à une contraction de l’offre intérieure à la suite d’un éventuel effritement de la demande intérieure.
Au regard de l’importance des secteurs manufacturiers, des travaux publics et des services (plus de 60 % du PIB en 2017) et du poids de la demande intérieure (environ 80 % du PIB en 2017), une persistance de la pandémie pourrait avoir un impact important sur l’économie camerounaise.
Les effets économiques potentiels
Pour 2020, la croissance économique est projetée à 4,0 % par le Gouvernement. Cette prévision repose sur un certain nombre d’hypothèses que sont : (i) un prix du baril à 57,9 dollars US, (ii) la maitrise de l’inflation autour de 2,2 %, (iii) la mise en œuvre du plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique, (iv) la poursuite des grands travaux infrastructurels en cours et, (v) les préparatifs du Championnat d’Afrique des Nations 2020 et l’achèvement des chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations 2021. De même, le budget de l’État est équilibré à 4 951 milliards de FCFA en recettes et dépenses.
Avec le ralentissement des économies avancées avec des risques de chômage et de baisse de revenus des populations, l’accroissement des charges financières des partenaires bilatéraux face à cette crise, la panique actuelles sur les marchés financiers, le volume des financements extérieurs pourrait se réduire considérablement comme dans le cas de la crise financière de 2007/2008 ou dans une certaine mesure le cas de 2016
Les recettes budgétaires nettes de l’Etat (recettes internes + dons) sont estimées à 3690,9 milliards contre des dépenses budgétaires (dépenses courantes + dépenses en capital) de 4203,4 ce qui dégage un besoin de financement de 512,5 milliards, soit un solde budgétaire global déficitaire de 2,1 % du PIB. A ce solde, ajoute les besoins de ressources d’amortissement de la dette de 648 milliards et d’autres besoins de 144 milliards.
Ce besoin de financement devrait être financé par les prêts projets (bilatéraux et multilatéraux), les émissions de titres public, les appuis budgétaires des partenaires (Banque mondiale, Banque Africaine de Développement, Union Européenne…) et le financement bancaire. L’évaluation rapide des effets potentiels dans la présente note s’appuie sur l’analyse historique des crises économique mondiales de 2007- 2008 et de la crise des prix du pétrole de 2015 qui ont les mêmes types d’effets que la crise actuelle.
Effets potentiels sur le PIB et le revenu global
Les effets sur le PIB résulteraient de la baisse de la demande mondiale qui entrainerait une réduction des exportations, mais aussi du recul de la demande intérieure et de la contraction de l’offre intérieure en relation avec la dépendance en intrants importés. En se basant sur la crise de 2007- 2008 et celle de 2016, l’impact de la crise du Coronavirus sur le PIB du Cameroun en 2020 pourrait se caractériser par un recul par rapport aux prévisions initiales. Ce repli pourrait être d’au moins 1,2 point à 2 points de croissance.
De plus, les mesures actuelles de confinement qui imposent l’arrêt de plusieurs activités (restauration, vente de boissons, divertissements et petites activités informelles connexes…) au plus tard à 18 h (début du pic d’affluence et fréquentation de ces lieux par les consommateurs) auront des impacts non seulement sur la valeur ajoutée de ces secteurs mais aussi sur la valeur ajoutée des branches de l’industrie brassicole et de l’élevage. L’importance de ces effets dépendra de la durée de l’épidémie et du maintien de ces mesures de précaution.
En se basant sur la crise de 2007- 2008 et celle de 2016, l’impact de la crise du Coronavirus sur le PIB du Cameroun en 2020 pourrait se caractériser par un recul par rapport aux prévisions initiales. Ce repli pourrait être d’au moins 1,2 point à 2 points de croissance
Cependant, le repli pourrait être plus important en fonction de l’évolution, la persistance et la durée de la pandémie ainsi que des mesures déployées contre la pandémie. Des mesures de confinement total de longue durée auront par exemple plus d’effets résultant d’un blocage du fonctionnement des unités de production et de distribution des biens et services.
Effets potentiels sur les finances publiques
Les répercussions sur les recettes fiscales at les besoins en dépenses sociales pour faire face au Coivd-19 pourraient nécessiter des ajustements budgétaires tant pour les ressources que pour les dépenses. Pour les ressources, les impacts concerneraient :
- Les recettes pétrolières : estimés à 443 milliards de FCFA sur la base d’un baril à 57,6 dollars US le baril, celles-ci devraient connaitre une baisse substantielle si le prix actuel en deçà de 30 dollars US persistait sur une longue période. En prenant le cas de la baisse des cours de 2016 qui était presque de la même ampleur (de 90 à 39 dollars US) et qui avait induit une baisse de recettes pétrolières d’environ 30 %, les prévisions de recettes pour cette année pourraient être revues à la baisse à autour de 300 milliards de FCFA si le prix ne montait au cours de l’année. Cette prévision pourrait davantage se dégrader si les cours restent bas en déca des couts unitaires d’exploitation et de production (environ 32 dollars) qui pourrait occasionner aux opérateurs.
- Les recettes fiscales et douanières: elles subiraient les contrecoups du ralentissement de l’activité économique intérieure mais aussi du commerce international. La baisse des activités et les conséquences sur les emplois (chômage total ou partiel du personnel) vont induire une réduction des impôts directs (IRPP, IS) et indirects (TVA) à travers la baisse de la consommation. Au regard de la structuration sectorielle des contributions fiscales moyennes des 03 dernières années, le ralentissement des activités des branches brassicoles, commerce, transport et entreposage produisant plus 33 % des recettes fiscales pourrait réduire substantiellement les ressources intérieures.
- Les dépenses courantes et notamment les transferts et subventions : les dépenses sociales seront certainement revues à la hausse notamment celle du volet santé et de protection sociale. La difficulté de la population face à la persistance de la pandémie couplée à l’éventuelle paupérisation des populations entrainerait un accroissement des dépenses de subventions des biens de première nécessité et des transferts directs (achat du matériel médical, prise en charge des malades et autres coûts liés aux traitements des personnes contaminées). Ces couts pourraient exploser en cas de persistance de la pandémie et de l’évolution du nombre de malades. En effet, le coût important du traitement par malade estimé à 4,2 millions de FCFA supporté par l’État pourrait exploser en cas d’augmentation importante du nombre de malade pris en charge.
Les implications sur la pauvreté et les inégalités
Les effets sur l’emploi et le revenu de la population contribueront à accroitre l’incidence de la pauvreté monétaire déjà élevée. De même, la persistance de la pandémie pourrait entrainer une inflation des produits de consommation. Le pouvoir d’achat des ménages surtout les plus pauvres sera davantage affecté. En même temps, à cause de la pandémie, certains ménages engagent des dépenses supplémentaires en matière de santé (pour des mesures de protection) ou en éducation pour occuper les enfants confinés à la maison. Par ailleurs, cette situation poussera les ménages à opérer des ajustements au niveau des dépenses pour assurer les charges et dépenses incompressibles.
Généralement, les ménages privilégient dans ce cas les dépenses de consommation immédiates pour la survie au détriment des dépenses de santé et de sécurité ou des dépenses d’investissement futur en matière d’éducation. Certains ménages peuvent recourir à des stratégies négatives en cas de difficultés notamment la décapitalisation, l’endettement et la dépendance à l’égard des ménages mieux nantis. Ces pratiques augmentent leur vulnérabilité et rendent difficile l’après crise.
Quelques options de mesures de politiques
La priorité est de contenir l’épidémie et de limiter le nombre de cas graves. L’application stricte de l’ensemble des mesures déjà prises devrait favoriser la distanciation sociale et limiter ainsi la propagation du COVID-19. Dans son point de presse du 28 mars 2020, le Ministre de la Santé Publique a souligné que la nouvelle stratégie de réponse dans la lutte contre le Covid-19 comporte quatre axes à savoir : la recherche active et précoce des cas par un dépistage généralisé, la prise en charge qualitative des cas avec extension des capacités, la régulation sociale pour éviter la propagation et la gouvernance et la redevabilité. Cette stratégie devrait réduire le taux de reproduction du Covid-19.
Identifier les dépenses sociales urgentes
Il conviendrait d’orienter les dépenses publiques supplémentaires consenties en priorité vers le secteur de la santé pour mettre en place les mesures de protection et faire face à la flambée du nombre de cas. Chaque patient de Coronavirus coûte 4,2 millions de FCFA à l’Etat pour les 14 jours de prise en charge. Ce coût ne tient pas en compte les produits pour désinfecter les locaux, les repas gratuits et les ustensiles à usages uniques, les draps, des récipients jetables qu’il faut incinérer. Ainsi pour 142 patients recensés au 30 mars 2020 , cela coûte au moins 596,4 millions de FCFA à l’Etat. Les actions complémentaires susceptibles d’être engagées peuvent à tout le moins viser à atténuer les répercussions économiques et sociales de l’épidémie. Tels sont les dépenses en matière d’énergie, d’eau et de protection sociale.
Généralement, les ménages privilégient dans ce cas les dépenses de consommation immédiates pour la survie au détriment des dépenses de santé et de sécurité ou des dépenses d’investissement futur en matière d’éducation. Certains ménages peuvent recourir à des stratégies négatives en cas de difficultés notamment la décapitalisation, l’endettement et la dépendance à l’égard des ménages mieux nantis. Ces pratiques augmentent leur vulnérabilité et rendent difficile l’après crise
Apporter un soutien aux ménages par le renforcement des dispositifs de protection sociale Les mesures de confinement même partiels et la peur d’être infecté peuvent déclencher des interruptions soudaines de l’activité économique. Il est fortement probable que le nombre de personnes en situation de pauvreté et de vulnérabilité s’accroît pendant et dans les mois qui suivront la fin de la crise actuelle du Covid-19. Il est nécessaire de tirer des leçons des situations durant la crise de 2008 ou les expériences des autres pays pour concevoir rapidement des réponses adaptées à la situation locale.
À cet égard, la question centrale n’est pas seulement de savoir comment réduire la propagation de la maladie, mais aussi la manière de mettre en place des mesures d’atténuation dans un cadre qui soit culturellement et économiquement acceptable et qui incitent à la solidarité. Ces mesures doivent être orientées prioritairement aux populations vulnérables, en particulier les pauvres, qui risquent de souffrir de manière disproportionnée, car ils peuvent avoir un accès plus limité aux soins de santé et moins d’économies pour se protéger contre la perte de revenus ou une catastrophe financière. C’est le cas de la plupart des employés du secteur informel.
En ce qui concerne les ménages, il est important d’adapter ou étendre les programmes de protection sociale en réponse au COVID-19. Des adaptations ou extensions du programme de filets de protection sociale ou des cantines scolaires seraient nécessaires. Etant donné que les écoles sont fermées les programmes de cantines scolaires peuvent être, par exemple, réorientés vers la distribution de vivre aux enfants les plus vulnérables. De même le renforment des mesures de protection sociale des plus vulnérables à travers l’effectivité de la couverture santé universelle (CSU) pour assurer la protection sociale par la gratuité de la prise en charge non seulement des personnes infectées comme c’est le cas mais aussi les victimes collatérales.
Protéger les entreprises les plus vulnérables pour faciliter la relance
Pour les entreprises, l’arrêt, au mieux la diminution des activités de certaines entreprises (annulation de commandes, baisse de la demande, défaut de matières premières, personnels confinés, etc.) nécessite des mesures compensatoires de la part de l’Etat, de manière directe ou indirecte, pour éviter la fermeture pour cause de faillite. Le gouvernement peut mettre en œuvre une politique fiscale pour atténuer les impacts. Il s’agirai entre autres de: fournir un soutien important aux Micro et PME touchées.
Les options à explorer concerne l’octroi de subventions et de prêts concessionnels destinés aux PME, les lignes de crédit spéciales sous la forme de prêts aux entreprises en cas de catastrophe comme mécanisme d’atténuation des risques, des subventions salariales ou des allégements fiscaux, Les subventions destinées aux micros et très petites entreprises qui n’ont plus d’actifs productifs et dont la solvabilité est négligeable. Les mesures doivent concerner aussi les secteurs les plus touchés de l’économie.
Des mesures adéquates pour limiter l’accroissement des inégalités
La fermeture des établissements scolaires de la maternelle à l’enseignement supérieur, étendu à la formation professionnelle qui sont actuellement fermés risquent de se fermer plus longtemps selon l’évolution de la situation . En effet, l’objectif étant de réduire les possibilités de contamination par des rassemblements, l’école étant par nature un lieu de regroupements de forts effectifs en un lieu fermé.
Pour éviter le spectre d’une année blanche, à l’enseignement supérieur, le Ministre d’Etat en charge de l’enseignement supérieur a proposé l’enseignement à distance comme alternative. La mise en œuvre de cette mesure nécessite aussi des mesures d’accompagnement pour assurer l’égalité d’accès à l’enseignement. Des subventions en matière de crédit de connexion internet couplé avec la diffusion des cours dans les réseaux sociaux comme Facebook ou WhatsApp pour réduire les factures numériques entre les étudiants.
Prévoir des mesures pour faciliter la relance
Le télétravail est de plus en plus encouragé en milieu professionnel. Ainsi dans ce contexte, le gouvernement peut donner un coup de pouce aux entreprises qui offre des de services à domiciles comme les restaurants ou les commerces qui offrent des livraisons à domiciles. De même l’utilisation des commandes publiques ou les investissements publics, notamment dans les infrastructures, pour garder et stimuler la demande. Avec les difficultés d’exporter vers les pays occidentaux, les pays doivent saisir l’opportunité pour favoriser de plus en plus les commerces vers les pays voisins et saisir l’aubaine pour le commerce intra-africain. Sur le long terme, les experts voient un potentiel chamboulement au niveau des chaines d’approvisionnement, et le Cameroun doit se préparer pour saisir cette opportunité.
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