Auteur : Dr Barmou Salifou
Site de publication : pseau.org
Type de publication : Rapport
Date de publication : Janvier 2017
Etat des lieux des ressources en eau et des écosystèmes associés
Pays à climat tropical aride, le Niger est caractérisé par l’importance des mouvements atmosphériques généraux, qui sont en grande partie à l’origine des variations de la pluviométrie. On y distingue quatre zones hydro-climatiques selon un gradient latitudinal :
- La zone sahélo-soudanienne qui représente environ 1% de la superficie totale du pays et reçoit en moyenne 600 à 800 mm de pluie par an. Elle constitue une petite bande dans l’extrême Sud-ouest de la région de Dosso. Cette zone est propice à la production agricole et animale ;
- La zone sahélienne avec 300 à 600 mm/an, est caractérisée par la prédominance de l’agropastoralisme ;
- La zone sahélo-saharienne qui enregistre entre 150 et 300 mm de pluie par an et qui est bien adaptée à l’élevage extensif ;
- La zone saharienne qui cumule en moyenne moins de 150 mm/an, mais qui couvre 75% du pays. Cette zone recèle des potentialités miniè
Les conditions climatiques au Niger sont marquées par une grande variabilité spatiale et temporelle. Elles connaissent durant ces quatre dernières décennies, des perturbations chroniques de grande ampleur, avec une tendance qui serait liée au changement climatique.
Bassins hydrographiques et systèmes aquifères
Le réseau hydrographique national est subdivisé en deux grands ensembles : le bassin du fleuve Niger couvrant la partie occidentale du pays et le bassin du Lac Tchad couvrant la partie orientale du pays.
Le Niger dispose d’un potentiel hydraulique théorique considérable, mais difficilement mobilisable et se trouve confronté à d’importants problèmes liés à la gestion durable
Le Niger dispose d’un potentiel hydraulique théorique considérable, mais difficilement mobilisable et se trouve confronté à d’importants problèmes liés à la gestion durable. Il en résulte que les besoins (domestiques et agricoles) sont loin d’être couverts, engendrant ainsi une dégradation accélérée de son capital productif.
Potentialités en ressources en eau
Les eaux de surface (fleuve, rivières, ruisseaux, mares, koris, lacs…) représentent 30 milliards de m3 par an dont moins de 1 % est exploité. Les ressources en eau souterraines sont constituées par des ressources renouvelables (alluviales, aquifères du quaternaire et du Continental terminal), et des ressources non renouvelables. Les ressources en eau renouvelables représentent 2,5 milliards de m3 (dont moins de 20 % sont exploitées).
Qualité des ressources en eau
Très peu de données régulières et fiables relatives aux qualités physico-chimiques et bactériologiques sont disponibles sur le fleuve Niger. Celles-ci varient fortement selon la période de l’année. Le Niger partage avec les pays limitrophes plusieurs bassins versants et aquifères, dont les plus importants sont :
- Bassin hydrographique du fleuve Niger ;
- Bassin hydrographique du lac Tchad ;
- Bassin hydrogéologique du Système Aquifère des Iullemeden.
Ces bassins sont gérés par le biais des structures mises en place dans le cadre de la coopération multilatérale. Il existe actuellement trois principales institutions assez bien actives : l’«Autorité du Bassin du Niger (ABN), la «Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), et l’«Observatoire du Sahel et du Sahara (OSS) ». Leurs missions premières sont liées à une gestion concertée, équitable et durable des ressources en eau concernées.
Les ressources naturelles renouvelables associées (flore et faune) sont riches et variées, mais elles sont dans un état de dégradation préoccupant. La superficie totale des aires protégées du Niger est de l’ordre de 18,11 millions d’hectares représentant 14,29% de la superficie du territoire.
Eau, environnement et santé
Selon le Ministère de la Santé Publique en 2006, sur les dix maladies les plus représentées au Niger, huit sont liées à l’eau. Globalement, l’évolution des maladies liées à l’eau dépend des conditions environnementales locales. Ces écosystèmes favorisent aussi certains facteurs de morbidité et de mortalité accrue pour les populations riveraines par le développement de vecteurs liés essentiellement aux micro-organismes et à la faune qui fait partie intégrante de la biodiversité.
Usages de l’eau
Au Niger l’atteinte de l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) relatif à l’accès à l’eau potable reste partielle. Beaucoup de centres urbains ont des ratios de consommation effective bien en dessous de la dotation de base théorique (50 l/j/hab), alors que d’autres (Niamey, Tillia…) ont des taux de desserte élevés. L’atteinte de l’OMD relatif à l’accès aux services d’assainissement reste difficile à atteindre, en particulier pour le milieu rural. L’accès à un taux d’assainissement amélioré est caractérisé aussi, par de fortes disparités entre régions et entre milieu urbain et milieu rural.
Le Niger dispose d’un potentiel en terre irrigable de plus de 270 000 hectares, dont plus de 52 % situés autour du fleuve Niger. Certaines études récentes indiquent que ce potentiel est beaucoup plus important, en particulier dans la vallée du fleuve Niger. Au Niger, l’élevage est pratiqué par près de 87% de la population active, soit en tant qu’activité principale, soit comme activité secondaire après l’agriculture mais l’abreuvement du cheptel est confronté à plusieurs problèmes.
La pêche et l’aquaculture constituent des activités socio-économiques très importantes pour le Niger, employant 50 000 personnes et générant un chiffre d’affaires de 49,85 milliards de FCFA, soit l’équivalent de 76 millions d’euros. Le potentiel de production annuelle moyenne de poisson est estimé à 25000 tonnes. Pour la navigation, les opportunités pour le transport fluvial sont dépendantes du débit dans les parties navigables du fleuve.
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