Zoom sur l’économie camérounaise
Institut National de la Statistique (INS)
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Développement économiques reécents
Croissance et prix
L’économie nationale a enregistré une croissance moyenne de 4,7% par an au cours des cinq dernières années (2010-2014). Bien qu’augmentant au fil des années, les mesures prises n’ont pas permis d’atteindre l’objectif de 5,5% en moyenne annuelle, tel que prévu dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE).
Le Gouvernement prévoit un maintien du rythme de la croissance économique en 2015 avec un taux d’environ 6% et une inflation maîtrisée en dessous de 3%, malgré les pressions inflationnistes alimentées par la revalorisation des prix du carburant de juillet 2014 et la hausse des prix de certaines denrées alimentaires.
Répartition sectorielle du PIB
Le secteur primaire progresse en moyenne au rythme de 4,0% par an, et représente en moyenne 21,3% du PIB entre 2010 et 2014. La croissance dans le secteur secondaire est en moyenne de 3,9% et son poids moyen dans le PIB est de 27,6%. L’activité dans le tertiaire croit en moyenne de 5,3% par an et représente en moyenne 43,4% du PIB. Cette croissance est impulsée par les activités de commerce, de postes et télécommunications et de transport.
Echanges extérieurs
Les exportations de biens et services ont augmenté en moyenne de 10,9% par an pour passer de 2 840 milliards de francs CFA en 2010 à 4 245 milliards de francs CFA en 2014. Les biens représentent en moyenne 77% de ces valeurs. Les importations de biens et services par le Cameroun ont augmenté en moyenne de 9,9% par an en se chiffrant à 3 215 milliards de francs CFA en 2010 et 4 780 milliards de francs CFA en 2014. Les biens représentent en moyenne 73% de ces valeurs.
Les principaux services échangés avec l’extérieur sont le transport, les services fournis principalement par les entreprises, l’hébergement et la restauration. Les exportations de biens sont peu diversifiées sur la période 2010-2014 et constituées majoritairement (en pourcentage de la valeur totale des exportations de biens et services) des huiles brutes de pétroles (25,6%), du cacao brut (6,8%), des bois et ouvrages en bois (6,4%) et des carburants et lubrifiants (6,3%). Les importations de biens sont dominées par les hydrocarbures, les biens d’équipements et les produits agroalimentaires.
Principaux partenaires en importation et en exportation
L’Union Européenne demeure la principale zone d’échanges avec le Cameroun (51% des importations et 26,7% des exportations). Elle est suivie par l’Asie Orientale dont les échanges sont tirés par la Chine qui est le principal partenaire commercial bilatéral du Cameroun (14,7% des exportations et 18,0% des importations en 2014). Au total, les deux zones consomment 81,5% des exportations et fournissent 57,4% des importations du Cameroun.
Le crédit au secteur privé non financier a une tendance haussière sur la période. Aussi, les créances nettes sur l’Etat passent de 5,5% du PIB en 2010 à 1,3% en 2014, traduisant une amélioration de la position nette du Gouvernement vis-à-vis du système monétaire.
Par contre, les avoirs extérieurs nets ont évolué à la baisse entre 2010 et 2014, en liaison avec la baisse des avoirs du Cameroun dans le compte d’opérations. La masse monétaire est restée sensiblement constante oscillant entre 21% et 23% du PIB, conséquence de la maîtrise du niveau de l’inflation.
Politique budgétaire
La politique budgétaire s’appuie sur le DSCE, et se décline selon les grandes orientations suivantes :
==> L’élargissement soutenu de l’espace budgétaire à travers une mobilisation accrue des ressources budgétaires internes et externes.
==> L’accroissement de l’investissement public notamment par la mise en œuvre des grands projets structurants, pour faire face au manque d’infrastructures, principale entrave à l’amélioration du climat des affaires selon le rapport 2014-2015 sur la compétitivité du Forum économique mondial.
==> Le respect des critères de convergence de la zone CEMAC, à savoir :
- un solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal positif ;
- un encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal inférieur ou égal à 70% ;
- une non-accumulation des arriérés intérieurs et extérieurs ;
- un maintien de l’inflation en dessous de 3%.
==> La stratégie d’endettement encadrée par : • une mobilisation de l’épargne intérieure (bons du Trésor assimilables, emprunts obligataires) et extérieure ; • un respect des critères de soutenabilité et de viabilité ; • une diversification du portefeuille
Principaux indicateurs économiques du Cameroun
Agence Coface
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Un rebond de la croissance, généré par les hydrocarbures et les infrastructures
Après deux années de décélération de l’économie, principalement attribuable à une baisse de la production pétrolière, l’économie devrait rebondir en 2018. L’entrée en production de l’unité flottante de liquéfaction du gaz naturel au large de Kribi devrait stimuler les exportations. La baisse de production de pétrole devrait, en revanche, se poursuivre, à cause du faible investissement dans les coûteux projets offshore depuis 2014. Un programme d’investissement public tirerait la croissance, particulièrement dans les secteurs de la construction et des services.
Les projets de barrage visant à exploiter le potentiel hydroélectrique du pays seront notamment moteurs. Dès 2018, la mise en service du barrage de Memve’ele soutiendra la production hydroélectrique. Les industries manufacturières (textile et fabrication de ciment) devraient se montrer dynamiques. Des projets de développements dans l’agro-industrie pourraient également catalyser la production agricole (bois, cacao, coton). Néanmoins, la croissance du secteur demeurera contrainte par le manque de protection de droits fonciers et l’accès limité au crédit.
Ces obstacles sont représentatifs d’un environnement des affaires encore difficile qui freine l’investissement privé. Il pourrait, de plus, souffrir d’une détérioration du climat politique et sécuritaire. Si elle devrait rester orientée à la hausse, la consommation des ménages restera bridée par les faibles revenus tirés d’une agriculture de subsistance et par la faible inclusion financière. La faible demande interne et l’appartenance à la zone franc devrait limiter les pressions inflationnistes.
Efforts de restauration des comptes publics et exterieurs
Après avoir souffert de la baisse des revenus pétroliers, les comptes publics se rétablissent, soutenus par un effort de consolidation budgétaire. La réduction du train de vie de l’État, afin de préserver les dépenses sociales, restera une priorité. La rationalisation des dépenses d’investissement en capital devrait permettre de se concentrer sur les projets ayant l’impact le plus fort. Les prix du pétrole plus élevés et l’augmentation de la production de gaz soutiendront la hausse des revenus.
Dans le même temps, les efforts visant à améliorer la perception des recettes hors hydrocarbures seront poursuivis. L’introduction d’une taxe à l’exportation de 5 % sur certains produits agricoles participera notamment à l’élargissement de l’assiette fiscale. Les réformes pour améliorer la perception des recettes et l’efficacité de la dépense seront soutenues par la Facilité élargie de crédit de 666 millions USD octroyée par le FMI.
Le déficit courant devrait se stabiliser en 2018. En effet, malgré la hausse des revenus issus des hydrocarbures et les efforts de diversification de la base d’exportations (bois, coton, cacao), le déficit de la balance des biens devrait être entretenu par la demande pour les biens d’équipement. Celle pour les services techniques entretiendra le déficit de la balance des services. Les intérêts de la dette détenus par des non-résidents continueront de peser sur le compte des revenus, tandis que celui des transferts sera encore excédentaire grâce aux transferts des travailleurs expatriés. Le déficit nécessitera probablement de recourir, de nouveau, à l’emprunt extérieur.
Depuis que le pays a bénéficié d’un allègement de sa dette dans le cadre de l’initiative PPTE en 2006, l’accumulation de dette, notamment extérieure (75 % du stock fin 2015), a été très rapide. Les réformes de réduction du volume des emprunts et l’accroissement du taux d’exécution des projets promis dans le cadre du programme triennal avec le FMI doivent permettre de recouvrer la maîtrise de la trajectoire de la dette.
Élection 2018 dans un contexte securitaire degradé
Au pouvoir depuis novembre 1982, Paul Biya, 85 ans, n’a pas dévoilé s’il comptait concourir à un septième mandat consécutif de président en octobre 2018. Dans l’hypothèse où le président choisissait, ou était contraint, de se retirer aucun candidat ne semble émerger clairement au sein du parti de M. Biya, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). En face, l’opposition semble fragmentée : avant même que le candidat du premier parti d’opposition (le Front social démocratique ou FSD) ne soit connu, une dizaine de candidatures est déjà annoncée. Celle d’Akéré Muna, avocat et fils de l’ancien Premier ministre Salomon Tandeng Muna, pourrait affaiblir le FSD.
Les violences signalées dans les régions anglophones depuis la fin de l’année 2016 accentuent les enjeux autour des élections présidentielles et législatives d’octobre prochain. La mobilisation d’une minorité linguistique animée par un sentiment de marginalisation politique et économique croissant constitue une menace à la stabilité politique et sécuritaire. Cette menace vient s’ajouter à celle que représentent les incursions, encore régulières en 2017, de Boko Haram, groupe terroriste islamiste, au Nord du pays.
Si l’activité économique, essentiellement concentrée au Sud du pays, n’est, pour l’heure, pas affectée, la situation humanitaire est préoccupante. De plus, ce risque politique accru pourrait peser sur la perception de l’environnement économique qui souffre déjà d’un environnement institutionnel et réglementaire peu favorable au développement du secteur privé, comme en témoigne son 163e rang (sur 190) dans le classement Doing Business 2018.
Cameroun : rapport économique août 2016 – mai 2017
Claude Altermatt, Ambassadeur de la Suisse au Cameroun
13è économie du continent africain, le Cameroun est doté d’abondantes ressources naturelles ainsi que d’une population en moyenne jeune et plutôt bien formée. Même si le potentiel économique est loin d’être exploité, l’économie camerounaise est la plus forte – environ 30% – la plus diversifiée de la CEMAC et ses quelques 47 millions d’habitants dont environ la moitié est camerounaise. Après des taux de croissance du PIB en 15 : +5.7%, en 16 : +4.8%, la croissance continue de glisser pour l’année en cours. On s’attend à +4.2%.
L’économie camerounaise reste tirée surtout par des grands projets d’infrastructure, pour leur part financée par l’endettement. La consommation privée est également assez dynamique, elle s’explique par une croissance démographique encore forte (+2.5% par an). On est encore loin, dans cette région de l’Afrique, d’un recul des naissances générateur de « miracle économique » à moyen terme. On est encore loin, dans cette région de l’Afrique, d’un recul des naissances générateur de « miracle économique » à moyen terme.
Or, en dépit d’une conjoncture encore assez avantageuse, on l’a vu, l’économie camerounaise ne parvient pas à résorber les trois déséquilibres des dernières années : une dette de l’Etat en hausse (8 mia $, env. 29% PIB), le commerce extérieur et la balance des comptes courants déficitaires.
Un climat des affaires mauvais depuis des années, surtout en raison des lourdeurs administratives, de la corruption endémique et de tentatives de détournements très répandues, continue de constituer une entrave puissante sur les activités économiques. L’infrastructure reste insuffisante.
Problèmes et enjeux économiques
Le secteur informel contribue à la hauteur de la moitié du PIB et couvre au moins 4/5 de l’emploi. Il n’arrive plis à absorber le nombre croissant de ces jeunes sans aucune perspective. En 2016, 27% des jeunes étaient au chômage, le sous-emploi était évalué à 76%. Relevons que le Cameroun a mieux résisté au double choc de 2014, à savoir à la chute des prix des matières premières et à la guerre asymétrique contre le groupe terroriste de Boko Haram débordant depuis 2013 du Nigeria voisin sur territoire camerounais.
L’économie camerounaise reste une économie de rente. En effet, les exportations portent sur les matières premières comme les hydrocarbures, le bois, la banane, le cacao, etc. Enfin, selon la Banque mondiale, le Cameroun pourrait porter son taux de croissance à +8% s’il parvenait à réaliser la plupart des mesures proposées et améliorer le climat d’affaires.
Accords internationaux et régionaux économiques
Au plan africain, le Cameroun est membre de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale/CEMAC et de son corollaire, la Banque des Etats d’Afrique Centrale/BEAC, avec siège à Yaoundé, (banque centrale du CFA « est »/XAF), de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), et la Banque Africaine de Développement (BAD).
Evolution et perspectives générales
La balance commerciale est traditionnellement déficitaire pour le Cameroun. Le déficit commercial a passé de 0.7% du PIB en 2013, à 1.4% en 2014, à 1.3 en 2015. En 2016, l’économie camerounaise accusait un découvert de 1.5% du BIP. En 6 ans, le Cameroun cumulait un déficit commercial de 8,3 mia $.
Cette évolution s’explique surtout par la baisse des prix des matières premières, le recul de la valeur des exportations s’établissant à 19%, contribuant du coup à une dégradation des termes de l’échange. Les produits exportés, hors produits hydrocarbures (env. 40%), sont le bois (15%), la banane, le cacao, du caoutchouc-hévéa brut, des fruits tropicaux et l’horticulture, ainsi que du coton brut. Il y a des matières premières du premier secteur, surtout du bois, et autres qui sont exportées de manière illégale, donc non recensées.
Les quatre principaux clients des camerounais sont l’Espagne, avec le 17%, la Chine (15%), les Pays-Bas (10%) et l’Inde (10%). Ses trois principaux fournisseurs sont le Nigeria (env. 1/5), la Chine (env. 18%) et la France (environ 1/10 des importations). Pour ces trois Etats, la balance commerciale est largement excédentaire.
Perspectives économiques au Cameroun
Banque africaine développement
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Performance économique et perspectives
L’économie camerounaise, la plus forte et la plus diversifiée de la CEMAC, a longtemps été résiliente aux chocs, mais montre ses premiers signes de ralentissement. Malgré une conjoncture internationale peu favorable, la croissance de son PIB a été régulière depuis 2010, avec une moyenne de 5,8 % de 2013 à 2015, avant de chuter à 4,7 % en 2016. Les nouveaux investissements dans l’exploration ou la production de pétrole et de gaz sont reportés en raison de la faible remontée des cours, entraînant une contraction des activités extractives. Par ailleurs, la récession économique au Nigeria, la crise qui s’accentue dans la CEMAC, et les perturbations dans la zone anglophone du pays ont eu un impact négatif sur la demande intérieure et extérieure. Cette morosité devrait faire baisser le taux de croissance à 3,4 % en 2017.
Les perspectives restent toutefois plutôt positives pour 2018 et 2019, avec des taux respectifs de 4,1 % et 4,8 %, causés par une augmentation des exportations vers l’Union européenne suite à l’Accord de partenariat économique (APE) et de l’offre accrue d’énergie résultant de la mise en production de nouveaux barrages hydroélectriques. Le développement de la sylviculture et de chaînes de valeurs agro-industrielles ainsi que la réduction des importations au profit de la production locale devraient également dynamiser la croissance.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
Le programme économique et financier signé dans le cadre de la Facilité élargie de crédit du Fonds monétaire international devrait stabiliser le cadre macroéconomique à moyen terme, en imposant une politique budgétaire restrictive pour 2017. L’investissement public devrait, par conséquent, descendre d’environ 8 % du PIB en 2016, à 6,7 % en 2017 et 6,6 % en 2019. Les recettes de l’État devraient modérément évoluer de 16,1 % du PIB en 2016, à 17,7 % en 2017 et 18,16 % en 2019. Le déficit budgétaire pourrait s’améliorer à 3,6 % en 2017 contre 6,1 % en 2016, et se maintenir en dessous de 3 % en 2018–2019.
Malgré un taux d’endettement inférieur au plafond communautaire de 70 % du PIB, le financement des projets d’infrastructures par des prêts commerciaux a induit une forte hausse de la dette publique à 34,1 % du PIB en 2016 contre 15,6 % en 2012. Le risque de surendettement du pays est ainsi passé de « modéré » à « élevé ». La dette du Cameroun reste soutenable, mais doit être très soigneusement gérée.
Les autorités doivent redoubler d’efforts pour élargir la base des recettes non pétrolières et mieux gérer la priorité des dépenses tout en préservant la dépense sociale. Pour maintenir la soutenabilité de la dette, les nouveaux emprunts non concessionnels devraient être réservés aux projets présentant un fort impact social ou de croissance, dans les industries et les secteurs affichant un potentiel compétitif manifeste. Des mesures supplémentaires d’amélioration de la gestion des finances publiques et de la dette sont nécessaires pour renforcer l’efficacité de la dépense et contrôler les risques budgétaires.
Facteurs positifs
Les autorités camerounaises mettront à profit la consolidation budgétaire requise par la Facilité élargie de crédit du Fonds monétaire international et les réformes structurelles convenues avec les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, pour accroître l’efficacité et l’efficience des investissements publics, à l’aide d’un renforcement du cadre de maturation des projets. Avec l’appui des partenaires, l’accent sera également mis sur une mobilisation accrue des recettes fiscales, pour pallier la baisse des revenus pétroliers et de la fiscalité de porte, qui résulterait de l’application de l’APE.
Par ailleurs, à travers des politiques d’incitation plus judicieuses et une amélioration du cadre des affaires, les autorités entendent accroître la diversification de l’économie, pour une croissance plus forte, inclusive et créatrice d’emplois. L’appartenance à une union monétaire aide le Cameroun à maintenir des taux d’inflation bas, mais elle limite ses possibilités d’adaptation aux chocs et de compétitivité extérieure. Le Cameroun n’en reste pas moins l’une des économies africaines les plus résilientes. Il est stratégiquement situé et doté d’un excellent capital humain et d’énormes ressources naturelles.
Facteurs négatifs
En raison des menaces régionales pour la sécurité (Boko Haram et les groupes rebelles en Centrafrique), le maintien des dépenses de sécurité, de défense et humanitaires au même niveau que les années précédentes réduit les ressources disponibles pour les dépenses sociales. Malgré la relative stabilité politique dont continue de bénéficier le Cameroun, la poursuite des remous dans sa zone anglophone (Nord-Ouest et Sud-Ouest) pourrait limiter les effets de la reprise économique en 2018.
Cameroun : Le contexte économique
La plateforme d’information internationale des Experts Comptables
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Les indicateurs économiques
Avec un emplacement stratégique qui fait du pays une entrée naturelle dans la région enclavée de l’Afrique centrale (comprenant le Tchad, la République centrafricaine et le nord du Congo), le Cameroun est sans aucun doute un pays influent au sein de la communauté économique et monétaire de l’a région. Cependant, la baisse globale des prix du pétrole a entraîné la décélération de la croissance économique camerounaise. En 2017, la croissance a atteint 4% du PIB, atténuée cependant par le recul de la production pétrolière et la morosité de la demande. Une reprise est attendue pour 2018 (4,6%) et les perspectives à moyen terme demeurent positives du fait des grands projets d’infrastructures en cours.
La baisse des revenus pétroliers ayant conduit à une détérioration des finances publiques, la priorité du gouvernement en 2017 est restée la consolidation budgétaire. Le déficit global est tombé en dessous de 2% du PIB et l’inflation, bien qu’en baisse, tourne autour de 1%. En juin 2017, le Cameroun a signé un accord triennal avec le FMI et s’est vu accorder une Facilité élargie de crédit d’un montant de plus de 680 millions de USD, visant à soutenir les efforts du gouvernement et à jeter les bases d’une croissance durable, inclusive et tirée par le secteur privé.
La stratégie intérimaire de croissance et d’emploi 2018-2020 vise à renforcer l’investissement du secteur privé, la création d’emplois et la diversification économique. Le gouvernement fait face à de nombreux défis : à l’approche des élections de l’automne 2018 et de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 la pression sur les dépenses et les emprunts est grande, alors même que la dette extérieure s’est accumulée rapidement ces dernières années et que les gisements de pétrole existants sont vieillissants.
Les dépenses de sécurité liées à la guerre constituent un fardeau pour le budget de l’État. De plus, la minorité anglophone se mobilise dans le nord-ouest et le sud-ouest du pays pour exprimer son mécontentement face à une marginalisation politique et économique au profit de la majorité francophone. La réponse musclée du gouvernement et le muselage des militants n’ont fait qu’attiser les tensions entre les deux communautés. Malgré les performances économiques assez satisfaisantes du pays, la pauvreté touche près de 40% de la population, soit 8 millions d’habitants.
Les principaux secteurs économiques
Le secteur primaire contribue à près de 17% du PIB et emploie 62% de la population active. Avant l’avènement du commerce du pétrole (qui pèse aujourd’hui à lui seul plus de 8% du PIB), l’agriculture était le pilier économique du pays. Le Cameroun reste l’un des principaux producteurs mondiaux de certaines denrées alimentaires, comme le cacao, le café, les bananes, les produits dérivés de la palme, mais aussi le tabac, le caoutchouc et le coton. La pêche et la sylviculture sont deux autres activités importantes du pays. Parmi les principales ressources minérales du Cameroun, on retrouve le minerai de bauxite et le fer.
Le secteur secondaire compte pour plus du quart du PIB et emploie près de 9% de la population active. Les principales industries du pays sont l’industrie agroalimentaire, la scierie, la fabrication de biens de consommation légers et le textile.
Le secteur tertiaire représente plus de la moitié du PIB (57%) et emploie près de 30% de la population active. Ce secteur profite de l’activité économique créée autour de grands projets énergétiques. Le secteur des services est en pleine croissance, poussé en particulier par l’essor des télécommunications et du trafic aérien.
Situation économique
La Banque mondiale au Cameroun
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Même si le Cameroun est l’une des économies les plus diversifiées de la CEMAC, son activité économique a ralenti en 2016. La croissance du pays devrait baisser pour atteindre 3,7% fin 2017 contre 4,4% en 2016. Ce tassement s’explique par le ralentissement de la production de pétrole (+3 % en 2016, contre +37 % en 2015), les principaux gisements étant arrivés à maturité, ainsi que par l’épidémie de grippe aviaire, qui a mis à mal la filière avicole locale, en particulier dans la région de l’Ouest, où se concentre 80 % de la production.
Néanmoins, la poursuite par l’État de la mise en œuvre de son programme de développement des infrastructures, ainsi que ses interventions visant à dynamiser l’agriculture et la sylviculture, ont largement contribué au maintien d’une croissance solide dans les secteurs des travaux publics et des services.
L’inflation s’est accentuée, atteignant 1,6 % fin juin 2016. Ce chiffre résulte notamment de l’augmentation de la taxe sur l’alcool (+7,4 %), et le tabac dans la loi de finances de 2015. Il tient aussi à la hausse des prix des services, de la restauration et de l’hôtellerie (+4,9 %).
En avril 2017, le dernier Mémorandum économique de la Banque mondiale, notait que pour devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035, comme il l’envisage dans son document prospectif Vision 2035, le Cameroun devra accroître sa productivité et permettre au secteur privé de se développer. Il devra en particulier enregistrer une croissance du PIB réel d’environ 8 %, soit 5,7 % par habitant sur la période 2015–2035. Il faudra pour cela que le taux d’investissement passe d’environ 20 % du PIB en 2015 à 30 % en 2035 et que la croissance de la productivité atteigne 2 % sur la même période, partant d’un taux moyen nul au cours de la dernière décennie. Il s’agit là de défis titanesques qui peuvent toutefois être relevés.
Enjeux du développement
Le Cameroun connaît des problèmes de gouvernance qui freinent son développement et le rendent moins attractif aux yeux des investisseurs. Il est classé 153e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption 2017 établi par Transparency International, et 163e sur 190 économies dans le dernier rapport Doing Business 2018 sur la réglementation des affaires.
Le Cameroun, une des économies les plus diversifiées d’Afrique Centrale
Groupe CMA CGM, leader mondial du transport maritime
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Surnommé « l’Afrique en miniature » pour sa grande diversité aussi bien culturelle que géographique, le Cameroun est un pays très complexe abritant plus de 200 groupes ethniques. Spécificités locales, contraintes géographiques, manque d’infrastructures, les défis sont nombreux pour offrir aux clients du Groupe une offre de transport complète et fiable.
En ces temps de situation économique complexe, les yeux des acteurs industriels et financiers restent rivés sur les indicateurs délivrés par les agences de notation. Bonne nouvelle pour le Cameroun, l’une des principales d’entre elles, Standard & Poor’s, vient de confirmer la note B attribuée à ce pays. Non seulement les perspectives sont jugées stables, mais en plus l’agence souligne les bons indicateurs économiques malgré le creusement du déficit public.
Parmi les points positifs, Standard & Poor’s met en avant la production agricole qui a bénéficié de conditions météorologiques favorables. Par ailleurs, la croissance a profité de projets d’infrastructures publiques, en particulier des investissements dans le projet de port en eau profonde de Kribi, ville côtière située au bord du glolf de Guinée, au sud du Cameroun, et le renforcement du réseau routier.
Il suffit d’observer une carte pour comprendre combien ces deux derniers points se révèlent cruciaux pour cet Etat d’Afrique centrale. Enclavé entre le Nigéria, le Tchad, la République Centrafricaine, le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale, le Cameroun dispose d’une façade maritime de 600 km sur l’océan Atlantique, mais d’un seul port d’importance. Si Yaoundé constitue la capitale officielle du pays, c’est bien Douala qui en représente le poumon économique par son ouverture sur le monde. Et ceux, même si son port est l’un des plus difficile d’accès en Afrique de l’ouest du fait en partie de son faible tirant d’eau sur la rivière.
Implanté à l’emplacement des anciens royaumes Bamun, Asamawa ou Garwand, le Cameroun a été colonie allemande puis française avant d’accéder à l’indépendance en 1960. Leader naturel de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale), ce pays d’environ 500 000 km2 et peuplé de quelque 20 millions d’habitants, est souvent considéré comme une véritable “Afrique en miniature”.
La raison ? Sa position à mi-hauteur du continent, entre zones francophone et anglophone, régions des plaines et des plateaux, forêts et savanes, religions chrétienne, musulmane et animiste… Comptant le pétrole, le bois, le coton, le café et le cacao parmi ses principales ressources, le Cameroun symbolise à lui seul les atouts et les défis de l’Afrique toute entière…
Une économie en croissance
Alain Aurousseau, Directeur General du Groupe CMA CGM au Cameroun depuis le début de l’année 2013 après avoir été en poste à Djibouti et aux Etats-Unis, doit faire face à de nouveau défis au quotidien. « Le Cameroun représente un enjeu important pour le Groupe CMA CGM », explique-t-il. Carrefour menant au Tchad et la Centrafrique, le port camerounais a vu transiter l’an dernier 160 000 EVP à l’import (métaux, éléments de construction, denrées alimentaires, matériel électrique…) et 110 000 EVP à l’export dont 40 000 EVP à l’Import et 30 000 EVP à l’export de marchandises transportées par CMA CGM.
« Le bois sous forme de grumes ou de planches représente 70% des exportations du Groupe à destination de l’Europe ou de l’Asie, les 30 % restants étant constitués de coton, fèves de cacao, café, caoutchouc, sésame et bananes » précise Alain Aurousseau. « Chaque semaine, 70 conteneurs reefers 40 pieds chargés de bananes prennent la mer à destination de Dunkerque, avec un transit time record de 18 jours ».
Tous ces produits arrivent à Douala ou en repartent à bord de porte-conteneurs dont la taille est limitée par des contingences géographiques : le port est en effet situé à l’extrémité d’un estuaire peu profond long de 25 km, sujet à la fois à l’envasement et à l’effet des marées. La complexité de la navigation dans le chenal interdit le passage de navires excédant 6 m de tirant d’eau. « Nos activités subissent davantage des freins techniques qu’économiques », regrette-t-il.
De fait, si le marché camerounais croît de façon stable d’environ 10 % par an, une douzaine de navires demeure en permanence face à l’entrée de l’estuaire, attendant que la hauteur d’eau soit suffisante pour pénétrer les uns après les autres dans l’estuaire et atteindre le port. Là surgissent d’autres difficultés : l’accès à des quais envahis de conteneurs : « Les surfaces sous douane destinées au stockage des boites sont occupées à 120 % ! Il faudrait aménager de nouveaux terrains pour désengorger le Terminal », souligne Alain Aurousseau.
Survey On Governance in Cameroon
NKAFU POLICY INSTITUTE, a Cameroonian Think Tank At The Denis & Lenora Foretia Foundation
Satisfaction with the economy of Cameroun 9 out of 10 Cameroonians (90.72%) are not satisfied with the direction of the economy. This is a universal condemnation of the current government Fifty-nine percent of Cameroonians are very DISSATISFIED with the state of the economy. Twenty-six percent are SOMEWHAT DISSATISFIED. Three and five percent are VERY SATISFIED and SOMEWHAT SATISFIED. Six percent are NEUTRAL as concerns the economy.
REGIONAL BUDGET CONTROL
Over 9 in 10 Cameroonians (93.5%) think each region should manage its own budget. 52% Cameroonians think that regions should ENTIRELY MANAGE their Budgets while 41% think they regions should MANAGE their budgets but with SUPERVISION from Yaoundé. Seven percent are of the opinion that regions do not have THE EXPERIENCE to autonomously manage their budgets.
Cameroon Economic Outlook
African Development Bank Group
Economic performance and outlook
The strongest and most diversified economy in the Central African Economic and Monetary Community (CEMAC), Cameroon has long been resilient to shocks, but its economy is showing early signs of a slowdown. GDP growth has been steady since 2010, averaging 5.8% from 2013 to 2015 before falling to 4.7% in 2016. Lagging oil and gas prices resulted in postponement of investment in exploration and production, which led to a decline in extractive activities. The recession in Nigeria, the widening crisis in CEMAC, and unrest in the country’s English-speaking regions hurt domestic and external demand.
These headwinds lowered the growth rate to an estimated 3.4% in 2017. However, the outlook beyond remains positive, with growth projected at 4.1% in 2018 and 4.8% in 2019, spurred by higher exports to the European Union following an Economic Partnership Agreement (EPA) and increased energy supply due to new hydroelectric dams. Other tailwinds affecting growth include the development of forestry and agro-industrial value chains, as well as a reduction in imports in favor of local products.
Macroeconomic evolution
Cameroon has signed an economic and financial partnership agreement (the Extended Credit Facility) with the International Monetary Fund (IMF) that will stabilize the macroeconomic framework in the medium term by requiring a restrictive fiscal policy for 2017–19. Public investment is expected to drop from roughly 8% of GDP in 2016 to 6.7% in 2017 and 6.6% in 2019. Government revenues are projected to rise from 16.1% of GDP in 2016 to 17.7% in 2017 and 18.16% in 2019. The budget deficit dropped from 6.1% in 2016 to an estimated 3.6% in 2017 and is projected to remain below 3% in 2018–19. The debt ratio is below the CEMAC ceiling of 70% of GDP. However, the use of commercial loans to finance infrastructure projects caused public debt to spike to 34.1% of GDP in 2016, up from 15.6% in 2012; as a result, the risk of debt distress rose from moderate to high.
Although the level of indebtedness remains viable, it needs to be managed with great care. The authorities should step up their efforts to expand the non-oil revenue base and better prioritize spending while preserving social spending. To maintain debt sustainability, new nonconcessional borrowing should be reserved for projects with a high social or growth impact, in industries and sectors with clear competitive potential. Additional measures to enhance public financial and debt management are needed to improve spending efficiency and control fiscal risks.
Tailwinds
The fiscal consolidation under the Extended Credit Facility with the IMF and the structural reform agreements with financial and technical partners, including the World Bank, will allow authorities to increase the effectiveness and efficiency of public investment through a better project maturity framework. Efforts will focus on collecting higher fiscal revenues to offset the decline in oil revenues and customs duties brought about by the EPA. By refining incentives policies and improving the business climate, the government seeks to diversify the economy and spur inclusive and job-generating growth. Membership in a monetary union helps Cameroon maintain low inflation rates. But it limits its options for adjusting to negative shocks and ensuring external competitiveness. Still, Cameroon is one of the most resilient economies in Africa. It is strategically located and blessed with excellent human capital and enormous natural resources.
Headwinds
Regional security threats from Boko Haram and rebel groups in the Central African Republic make it necessary to maintain spending on security, defense, and humanitarian issues; such spending reduces the resources available for social expenditures. Despite the relative political security that Cameroon enjoys, ongoing disturbances in English-speaking regions in the northwest and southwest areas could impede economic recovery in 2018.
2018 Index of economic freedom
Cameroon
The Index of Economic Freedom, an annual guide published by The Heritage Foundation, Washington’s No. 1 think tank.
Cameroon’s economic freedom score is 51.9, making its economy the 149th freest in the 2018 Index. Its overall score has increased by 0.1 point, with improvements in scores for fiscal health and government integrity offsetting declines in investment freedom and labor freedom. Cameroon is ranked 32nd among 47 countries in the Sub-Saharan Africa region, and its overall score is below the regional and world averages.
Cameroon’s economy continues to suffer from factors that often affect underdeveloped countries, including an inefficient and top-heavy civil service, poor infrastructure, endemic corruption, continuing inefficiencies of a large parastatal system in key sectors, and a generally unfavorable climate for business enterprise. Restrictions on trade through nontariff barriers raise costs. Weak rule of law fails to stem the corruption that erodes incentives for long-term economic expansion. More comprehensive and sustained economic reforms, including increased budget transparency and privatization of state-owned enterprises, are urgently needed.
Cameroon’s generally unfavorable climate for business enterprise is generated by frequent administrative obstructions and red tape, among other problems. The informal economy accounts for an estimated 70 percent of total employment. Youth unemployment may be as high as 75 percent. Prices for food and other consumer goods remain heavily regulated, and the government has announced new subsidies for agricultural and livestock farmers.
Trade is significant for Cameroon’s economy; the combined value of exports and imports equals 51 percent of GDP. The average applied tariff rate is 15.8 percent. Nontariff barriers impede trade. The prevalence of state-owned enterprises limits foreign investment. The financial sector is dominated by multiservice banks. Access to credit remains limited in rural areas, and the cost of long-term financing is high.
BTI 2018 | Cameroon Country Report
Economic transformation
Level of Socioeconomic Development
Cameroon’s economic structure and performance do not meet the criteria for a socially responsible market democracy. This is particularly true with regard to poverty alleviation; Cameroon has met only a single Millennium Development Goal (MDG2: net school enrolment).
With a per capita GDP of $1,429 in 2014, Cameroon is a lower middle-income country. Yet, many social indicators reflect those of a low-income country. For instance, life expectancy is only 54 years, while 43.5% of the population lives below the national poverty line of $3 a day. Cameroon is ranked 153 out of 188 countries in the 2016 HDI and only qualifies as a country with “low human development.” The calculated HDI value of 0.512 is slightly higher than previous years.
However, the overall picture is one of severe stagnation over the past decade, considering that population growth (2.5%) outpaces the reduction in poverty incidence. As a result, the number of poor increased between 2007 and 2014 by 12% to 8.1 million people. Even before the outbreak of the Boko Haram conflict, poverty was increasingly concentrated in the two Sahelian northern regions where more than half of Cameroon’s poor, predominantly rural population lives. Gender inequality has increased over the past five years, reaching a new low in 2014 (0.587 in the Gender Equality Index). In other words, huge disparities prevail and are even growing inside Cameroon between regions as well as between genders (Cameroon’s Gini Coefficient was 46.5 in 2014).
Take the example of education for which the state allocates just 3% of GDP (compared to an average of 4.3% across sub-Saharan Africa). While it is true that access to education has improved over the past decade, the quality of education has not only deteriorated while entrenching regional and gender imbalances as well as high rates of informal work. According to the World Bank, the percentage of children completing primary school is just 68%, compared with 91% in urban areas. Worse, adult illiteracy in rural areas is three times higher (57%) than in urban areas (17%). By the same token, rural girls are far less likely to be enrolled in school than boys.
Organization of the Market and Competition
Central Africa is the least integrated region in sub-Saharan Africa. However, uniform rules of the game for market participants are provided in the Central African Economic and Monetary Union (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, CEMAC) framework. Cameroon is a member of L’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), a set of laws and regulations to streamline business regulations in 14 African countries. Some view it as more effective and robust than earlier Cameroonian law, for example, with regard to dispute resolution mechanisms.
In Cameroon as in most other countries of the region, conditions for a free market economy are scarcely fulfilled. The business environment is dominated by an intrusive, inefficient public sector as well as state intervention, though this is often more a function of predatory and corrupt behavior than anything else. Deficiencies in the rule of law characterize an environment in which investments and property rights are not safeguarded by competent state agencies, nor are they reliably protected by the courts.
This explains why Foreign Direct Investment into Cameroon is relatively modest (2015: $620 million) in spite of the size and strategic location of the country, and the ample investment opportunities it offers. On the positive side, dividends, interest and capital returns can be freely remitted abroad.
In the World Bank’s Doing Business Report 2017, Cameroon ranked 166 out of 190 countries, scoring particularly poorly for cross-border trade and the registering of property. All of this undermines the government’s stated aim to turn Cameroon into an emerging economy by 2035. By and large, little indicates that the government is actively pursuing an economic strategy to reach this goal.
The informal sector is the real economy of the country, absorbing an estimated 70% to 90% of all workers, both in rural and urban areas. The formal private sector accounts only for 4% of all employment, suggesting that the main reason for the large informal sector is not only poor education but a small job market linked to a hostile business environment. Overall, it is estimated that 70% of the workforce is affected by underemployment. The state continues to exercise price and import controls on certain goods, such as primary foodstuff as well as petrol and gas.
The National Competition Commission (NCC) in the Ministry of Commerce is the national authority, which in theory enforces competition rules. In reality, competition in many sectors is restricted, not least due to the pervasive presence of over 120 state-owned companies. For example, Cameroon Telecommunications (CAMTEL) has a monopoly over all national telephone and internet infrastructure, including fiber optic cables and the telephone network. The oil and gas sector is likewise in the hands of state-owned companies, which control extraction, refinery, storage and distribution.
According to a 2015 IMF report, the performance and profitability of these entities is deteriorating due to weak corporate governance, which is a significant public debt burden and drain on the government budget. The national airline Camair is a notorious example. Even so, the Cameroonian state has expanded its role in key sectors of the economy. Whether it does so in order to emulate state-led development is doubtful given the massive governance problems, corruption, policy incoherence and the pervasive lack of policy implementation.
Given the export-oriented nature of Cameroon’s economy (oil, gas, timber and agricultural products, such as cocoa and coffee) foreign trade is the lifeline of the country. Cameroon adheres to the multilateral trade system, in particular the agreements of the WTO and other international trade mechanisms, as well as the agreements of the World Customs Organization (WCO).
In reality, non-tariff barriers, such as arduous customs procedures stemming from corruption and limited cooperation between national administrations, is a major strain on trade. According to the IMF, there is no applicable agreement for Cameroonian customs to collect import tariffs and redistribute the proceeds on merchandise transiting through the region’s main sea port in Douala.
In addition, the Douala port itself is a bottle neck, as its capacity and infrastructure is no longer adequate for processing the goods that leave and enter the country. Though the new deepwater port in Kribi should improve this situation. After a long period of hesitation, Cameroon finally decided to agree a bilateral trade deal with the European Union, which came into force in August 2016. The so-called Economic Partnership Agreement (EPA) succeeds the Cotonou Agreement under which African countries were able to export goods to the European Union duty free (and which was deemed to be in violation of WTO rules).
The EPA offers Cameroonian exports duty- and quota-free access to European markets, but it also means that the country will have to gradually reduce its tariffs on EU imports over the coming years, raising fears that local producers of goods and services will no longer be able to compete.
The latter aspect was the source of significant resistance against the EPA among some civil society groups in Cameroon. Moreover, according to one report, the dismantling of tariffs on imports will lead to a reduction in customs revenue of an estimated 600 billion XAF ($1 billion) per year. Cameroon’s signing of a bilateral trade deal with the European Union happened without consultation with regional partners (CEMAC countries), unlike previously planned.
Cameroon has 13 banks and over 600 micro-finance institutions. The banking sector is regulated by the Central Africa Banking Commission (COBAC). The legal underpinnings for the banking system and capital market exist under the supervision and control of the COBAC, which is associated with the Bank of Central African States (Banque des États de l’Afrique centrale, BEAC). Political pressure has occasionally been misused to grant bad loans that are almost never repaid. BEAC lost credibility after an embezzlement scheme that implicated some of the organizations most senior administrators became public in 2009.
Biya has supported the finance minister, Alamine Ousmane Mey, who was appointed in 2011. Mey is a highly respected banker with an excellent sense of the banking sector. The IMF had repeatedly voiced concern about the vulnerability of Cameroon’s banking sector. However, in 2014, it noted significant improvements. The balance sheets of two banks were restructured and are now deemed sound. The IMF also applauded the COBAC for becoming more active in its supervision of the financial sector.
However, according to the Heritage Foundation, foreign investors may face bureaucratic hurdles, and state-owned financial institutions dominate the sector and influence lending. By and large, banking services are poorly developed and not readily available, notably credit availability to retailer and small enterprises, which has a negative effect on investment.
Although small-scale saving and borrowing needs are met by micro-finance institutions and the informal sector, only 11% of Cameroonians had a bank account in 2014. Nevertheless, this fairly weak rate surpasses the average percentage of people with a bank account in the CEMAC region, which is around 8%. According to the latest figures (2015), non-performing loans account for 10.5% of all loans and the bank capital to assets ratio stands at 8.7%.
Economic Performance
Cameroon’s GDP was estimated to $29.6 billion in 2015, roughly the same it had been in 2013. This reflects a stagnating economy, which is performing far below potential. At the same time, Cameroon’s economy has proven relatively robust during the review period, despite a global economic downturn and security concerns in the north. The economy grew 6.2% in 2015 before dropping to 5.6% by the end of 2016.
The economy’s resilience was mainly due to the fact that the government continued its expansionary policy, investing in infrastructure and public works, which it financed through a combination of domestic debt issuance and bilateral borrowing. The necessity for this sort of financing increased with the slowing of oil production and the weak international oil price, which reduced oil revenues.
The 2016 budget projected that oil revenue would account for only 20% of national income. The rapid expansion of external borrowing at increasingly non-concessional terms to fund the public investment program and the deteriorating public debt burden were reflected in the 2017 budget. Of total public expenditure in 2016, XAF 4.3 billion (around €6.6 million), a fifth was devoted to debt servicing.
The government has created or re-instated over 40 new taxes to improve domestic revenue. The extent to which this will have an effect is difficult to assess, given the absence of data. Unemployment levels are unlikely to have declined, while official figures (4.3%) have to be considered fictitious.
On the positive side, GDP per capita has grew to $3,123 in 2015 (up from $2,983 in 2014), slightly above Kenya but below Ivory Coast. FDI stood at 2.1% of GDP in 2015, roughly in tune with data obtained over the past five years, minor fluctuations notwithstanding. It remains to be seen if the high levels of investment on road, energy and telecoms infrastructure will unlock investments in the future. A major challenge for the economy remains its lack of transformation, given its bias towards raw materials (66% of exports), which makes it vulnerable to price shocks. In addition, added value is lost and produced outside of the country.
Source photo : aa.com.tr