Situation socio-économique des personnes âgées au Cameroun
Esther Crystelle Eyinga Dimi, Bureau Central des Recensements et des Études de Population, Cameroun
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A l’instar d’autres pays d’Afrique Subsaharienne, le Cameroun ne fait pas encore face au vieillissement de sa population. La proportion des personnes âgées y est encore faible, autour de 5% (RGPH, 2005). Bien que le Cameroun ne connaisse pas encore un vieillissement de sa population, il faudrait s’attendre, au rythme d’accroissement annuel moyen de 2,3%, à voir les effectifs de personnes âgées dépasser le million dans les prochaines décennies (RGPH, 2005), en raison de l’amorce de la transition démographique. Une telle évolution des effectifs de personnes âgées va très certainement engendrer d’énormes défis, en termes de soins gériatriques à satisfaire, de renforcement des filets de sécurité et de protection sociale.
Par le passé, la prise en charge des personnes âgées était du ressort de la famille et de toute la communauté. Mais en raison des mutations sociales, cette solidarité est aujourd’hui mise à rude épreuve. L’image de la vieillesse au Cameroun, est d’ailleurs celle d’individus faisant face à une précarité économique et à un isolement social. En effet, la majorité d’entre elles, ne bénéficie d’aucune pension-retraite et pour les plus chanceux, cette pension est assez dérisoire pour leur permettre de vivre décemment. Par ailleurs, nombre de personnes âgées n’ont d’autres choix que de continuer à travailler, en dépit de l’âge avancé.
En outre, elles font souvent les frais, de la part des plus jeunes générations, d’attitudes négatives, de violence et de marginalisation. Enfin, avec l’avancée en âge, elles connaissent de plus en plus un affaiblissement de leurs fonctions physiologiques. Or, en raison de la faiblesse ou de l’absence de revenus, elles éprouvent des difficultés à recevoir, des soins de santé qui leurs sont inaccessible en raison de leur coût élevé. La situation socio-économique des personnes âgées au Cameroun est ainsi préoccupante.
Aussi les politiques et programmes à mettre en place en faveur des personnes âgées, ne peuvent être efficaces que s’ils sont fondés d’une part, sur des éléments pertinents du diagnostic de leur situation démographique et socio-économique et d’autre part, sur l’identification correcte de leurs besoins. Dans cette optique, une bonne connaissance des caractéristiques démographiques et socio-économiques de cette catégorie de population et une identification de leurs besoins est un préalable incontournable, pour envisager des actions mieux ciblées.
Cette communication s’inscrit ainsi dans cette perspective. Elle permet de s’interroger sur la prise en compte des besoins des personnes âgées dans les politiques et programmes sociaux au Cameroun. Elle permet aussi de décrire et d’identifier, à partir des données du recensement de 2005, les facteurs explicatifs de leurs conditions de vie. Elle a ainsi pour objectif de dresser d’une part, le profil des personnes âgées au Cameroun, en mettant un accent particulier sur les différentes facettes de leur vulnérabilité économique et social.
Elle vise aussi à examiner les mécanismes d’accès des personnes âgées à la protection sociale. Pour y parvenir, l’on présente d’abord quelques éléments de contexte de protection et de promotion des personnes âgées au Cameroun. L’on examine ensuite des éléments d’ordre méthodologiques à travers notamment la définition des concepts de « personne âgée » et de « vulnérabilité ». L’article s’achève par quelques implications perspectives et défis politiques en termes de protection sociale des personnes âgées.
Contexte socio-culturel, de promotion et de protection des personnes âgées au Cameroun
Dans la société traditionnelle, une place importante était accordée aux personnes âgées. Elles bénéficiaient de leur famille et de leur communauté, d’attentions particulières et de soins au quotidien. Aujourd’hui malheureusement, la place et les rôles assignés aux personnes âgées ont connu des changements. En raison des mutations sociales, notamment de l’exode rural, de la crise économique et du « modernisme », la personne âgée doit aujourd’hui se battre elle-même, pour espérer vivre décemment. De plus avec la pandémie du VIH/SIDA qui laisse orphelins de nombreux enfants, les personnes âgées sont aujourd’hui appelées à jouer à nouveau le rôle de parent.
Pourtant, la Constitution du Cameroun fait de la protection sociale des personnes âgées, une exigence de solidarité nationale : « la nation protège les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées ». Par ailleurs, des dispositions du code civil, du code pénal (article 180) et des avant-projets de code des personnes et de la famille, visent à contraindre les enfants défaillants à s’occuper de leurs parents âgés. En outre, pour faire face aux éventuelles situations d’abandon, d’abus, de violences et d’accusations de sorcellerie portant atteinte à l’intégrité physique et morale des personnes âgées, le code pénal sanctionne, en ses articles 282, 283 et 351 respectivement, le délaissement d’incapable, l’omission de porter secours et la violence sur ascendants.
Le droit social camerounais comporte également une ensemble de textes organisant la protection sociale des personnes âgées admises à faire valoir leur droit à la retraite, notamment : la loi n°69/LF/18 du 10 novembre 1969 instituant un régime d’assurance de pension de vieillesse, d’invalidité et de décès, modifiée par la loi n°84 /007 du 04 juillet 1984 ou le décret n°77/495 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique qui organise le régime des pensions de l’État servies aux agents publics retraités. Enfin, à la faveur de la loi n°90/53 du 19 décembre 1990 sur les libertés d’association au Cameroun et de la loi n°99/014 du 22 décembre 1999 régissant les ONG, de nombreuses associations et ONG de protection et de défense des doits de personnes âgées ont été créées.
Le Ministère des Affaires sociales (MINAS) qui compte en son sein, toute une Direction de la protection Sociale des Personnes Handicapées et des Personnes Agées, est chargée d’apporter une assistance sociale aux personnes âgées. Des institutions publiques telles que la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) et l’Office National des Anciens Combattants, Anciens Militaires et Victimes de Guerre du Cameroun (ONACAM) leur apportent également des prestations sociales.
Enfin, des structures d’encadrement des personnes âgées ont été mises sur pied. Elles offrent un toit, un couvert, une assistance matérielle, morale et un encadrement éducatif aux personnes âgées. Pour l’heure, leur nombre reste encore assez limité.
Facteurs explicatifs de la situation socio-économique des personnes âgées
La situation socio-économique des personnes âgées dépend de plusieurs facteurs (environnementaux, politiques, juridiques, institutionnels, socio-économiques et culturels). Ces facteurs peuvent interagir entre eux, et influer sur les conditions de vie des personnes âgées.
Sur le plan institutionnel, les systèmes d’offre de soins de santé et de protection sociale ont pour finalité de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de santé. Elles permettent également d’éviter leur exclusion sociale. L’environnement socioculturel des personnes âgées est également un élément important à prendre en considération lorsqu’on veut appréhender leur situation socio-économique.
Une société dans laquelle les valeurs traditionnelles et les exigences affectives de solidarité familiale au sens large du terme sont reconnues, respectées et appliquées par tous ses membres est une collectivité au sein de laquelle, non seulement la hiérarchie entre membres de différentes générations est encore vivace, mais aussi la place et le statut privilégiés des personnes âgées en raison de leur sagesse et de leur expérience, sont favorablement établis.
Dans une telle société, où la famille est à la fois un fait biologique et social, les personnes âgées bénéficient de l’appui et de l’encadrement de toute la communauté pour subvenir à leurs besoins essentiels. A l’inverse, dans une société où les valeurs traditionnelles de solidarité familiale commencent à s’effriter pour céder la place aux valeurs de modernité, la notion de famille au sens large se réduit progressivement à celle de la famille nucléaire ou famille conjugale.
S’agissant de l’environnement familial, la cohabitation de la personne âgée avec ses proches pourrait lui garantir une meilleure prise en charge et un meilleur équilibre psychologique, contrairement aux personnes âgées hébergées dans une institution caritative ou qui vivent seules dans leur ménage. Dans l’un ou l’autre cas, les personnes âgées ne jouissent pas du même confort psycho-social.
Bien plus, il est fort probable que les personnes âgées (père et/ou mère) qui vivent dans le ménage de leur enfant aient une meilleure prise en charge que celles qui vivent dans le ménage d’un parent éloigné. Dans tous les cas, les personnes âgées qui vivent ou non dans le ménage d’un parent, sont d’autant mieux traitées et bénéficient des soins que les liens affectifs entre les membres de la famille appartenant à différentes générations sont encore vivaces.
Sur le plan individuel, il est tout à fait possible que les personnes du 4ème âge, en raison de leur âge très avancé, soient beaucoup moins à même de subvenir, par elles mêmes, à leurs besoins essentiels. Le statut matrimonial tout comme le statut de fécondité et la situation d’activité de la personne âgée contribuent également à expliquer la situation économique des personnes âgées. En effet, les personnes âgées qui vivent avec leur conjoint ou leurs enfants, bénéficieraient certainement d’un meilleur encadrement et soutien que celles qui vivent seules et/ou qui n’ont ni conjoint, ni descendance survivante.
Par ailleurs, les personnes âgées qui exercent une activité économique, celles qui bénéficient d’un revenu de rente ou d’une pension-retraite, disposent à l’évidence d’une source de revenu potentiel pouvant leur permettre d’assurer plus ou moins leur subsistance au quotidien. A l’inverse, les personnes âgées qui sont au chômage, celles qui sont inactives et qui se sont déclarées « femmes au foyer », « vieillards », « oisifs » ou « handicapés », ne disposent par elles-mêmes d’aucune source de revenus propres : elles doivent en général compter sur le soutien extérieur (parents, amis, communauté, hospices, etc.) à travers des dons en espèces ou en nature pour assurer leur subsistance au quotidien.
Quelques éléments du cadre de vie des personnes âgées
L’accès des personnes âgées à un logement décent est également un problème de protection sociale de cette catégorie de la population. Les personnes âgées rencontrent également de nombreuses difficultés en raison de l’inadéquation de leur environnement résidentiel avec les exigences de leur état de santé. Cette situation est d’autant plus désavantageuse pour les personnes âgées se trouvant en campagne ou dans des quartiers mal construits où le logement peut manquer de confort et l’accès y être difficile. L’on s’intéresse particulièrement dans cette section, à leur accès à un logement décent, à l’eau salubre et à l’électricité.
Les personnes âgées propriétaires de leur logement peuvent dans une certaine mesure, être considérées comme bénéficiant d’une sécurité face au logement : 91,8% de personnes âgées occupent des logements dont ils sont propriétaires tandis que 8,2% d’entre elles sont confrontés à une insécurité face au logement. A l’examen de leur standing de logement, l’on note toutefois que 29,1% d’entre elles vivent dans des logements de bas standing et 43,1% dans des logements de type traditionnel (amélioré ou simple). Une faible proportion, soit 6,2%, vit dans un logement précaire. L’on note également que 45,3% des personnes âgées n’ont pas accès à l’eau salubre.
Cameroun : le modèle de développement rural entretient la pauvreté
Louis-Marie Kakdeu, associé-gérant d’entreprises de conseil en management, en communication et en évaluation des projets et des politiques publiques
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L’État camerounais doit s’appuyer sur l’existant et avoir pour objectif d’autonomiser les paysans afin qu’ils deviennent riches au lieu de continuer à vouloir planter les urbains en milieu rural. En 2013, le Cameroun comptait environ 22 millions d’habitants et 48,5% vivaient en milieu rural. Selon l’Institut National de la Statistique (INS), le taux de pauvreté est passé de 40,2% en 2001 à 37,5% en 2014 mais le pays n’a pas atteint les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et n’est pas en voie d’atteindre dans 3 ans les objectifs modestes de réduction à 28,7% du taux de la pauvreté, comme indiqué dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). Où réside le problème ?
L’appauvrissement des ruraux
Au Cameroun, 60% de pauvres qui ne disposent pas suffisamment de ressources pour satisfaire leurs besoins fondamentaux se trouvent en milieu rural, or, ils sont le parent pauvre de la politique de développement. Selon la Banque Mondiale, le seuil de pauvreté est fixé à 2 dollars par personne et par jour. En chiffre, cela représentait 8,1 millions de personnes en 2014 au Cameroun.
Selon l’INS dans son rapport de la 4ème enquête auprès des ménages (ECAM 4), « la croissance entre 2007 et 2014 a été non-inclusive, en ce sens qu’elle bénéficie aux ménages les plus aisés et très peu aux populations pauvres ». Le premier problème est donc celui de l’inégalité : le modèle de développement camerounais n’est pas inclusif et « pro-pauvre ».
Par exemple dans sa nouvelle politique foncière en milieu rural, le gouvernement n’est pas en train de faire une réglementation pour faciliter l’accès des paysans propriétaires terriens au marché financier en vue de résoudre leur problème de pauvreté monétaire.
Au contraire, il est en train de les exproprier pour introduire leurs terres dans le domaine privé de l’État en vue de centraliser la gestion de la propriété foncière et de constituer une réserve agro-alimentaire pour les investisseurs et autres multinationales. Par conséquent, les pauvres demeureront pauvres, dépendants et à l’étroit dans leur propre environnement. Il fallait plutôt transformer les paysans en entrepreneurs ruraux crédibles sur le marché financier.
Cela serait passé par une simple reconnaissance de leurs droits de propriété sur leurs terres et l’attribution d’un statut formel à leurs différents métiers ruraux dont l’agriculture qui demeure informelle. L’assouplissement des procédures d’immatriculation et la réduction de leur coût s’avèrent incontournables pour à la fois sauvegarder et valoriser le capital foncier des paysans.
Des stratégies déconnectées du contexte
Une autre aberration dans la stratégie étatique est sa velléité à vouloir importer le développement en milieu rural. Au mépris des approches participative et inclusive, l’État s’exerce à développer l’agriculture sans s’appuyer sur la population agricole déjà active (environ 9,4 millions de personnes).
Il travaille à importer artificiellement de nouveaux investisseurs, attirés uniquement par l’effet d’aubaine, qui manquent de maîtrise de l’environnement agricole en milieu rural et qui finissent presque toujours par déserter au bout de quelques années. À chacun son métier !
Au final, l’État se retrouve dans un cercle vicieux de recherche perpétuelle de nouveaux investisseurs pour le monde rural. Par exemple en 2017, il est très difficile de retrouver les traces des bénéficiaires du Projet d’Amélioration de la Compétitivité Agricole (PACA) clôturé en 2015.
Dans la filière riz concernée, 97,06% demeurent importés selon un rapport de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC). Ainsi, 60 millions de dollars sont partis en fumée ! Au seul ministère en charge de l’agriculture (MINADER), l’on dénombrait 45 projets du même genre en 2012 sans que l’on ne puisse parler de succès dans la lutte contre la pauvreté. Il convient désormais de soigner la pauvreté en ciblant directement les pauvres.
Il faut tourner la page des organisations opportunistes : 70% des 123 000 groupements d’initiatives communs (GIC) bénéficiaires au Cameroun sont fictifs (non-fonctionnels) de même que 82% des 3000 sociétés coopératives enregistrées. Ces organisations n’ont existé pour la plupart que le temps de bénéficier des financements publics.
L’État doit s’appuyer sur l’existant et avoir pour objectif d’autonomiser les paysans afin qu’ils deviennent riches au lieu de continuer à vouloir planter les urbains en milieu rural. On ne peut pas promouvoir le monde rural en marge des paysans.
Pour ce faire, l’État doit se débarrasser, entre autres, des conditions bureaucratiques de financement non-accessibles aux paysans illettrés comme l’obligation de présenter des rapports d’activité et surtout, les protéger contre le dumping et la spéculation sur le marché.
La main mise de l’État
Enfin, le gouvernement commet une grossière erreur stratégique en choisissant d’être à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre. Il rechigne à laisser l’investissement entre les mains du privé et encore moins du paysan dont il doute de la capacité à livrer une chaîne de production industrielle.
L’État a toujours sa propension à créer lui-même des industries mais elles tombent rapidement en faillite (éléphants blancs) en raison de la gestion (néo)patrimoniale des fonctionnaires. Face à ces faillites, l’État semble s’être installé confortablement dans l’économie de la consommation.
Par des mesures conjoncturelles, il veille scrupuleusement à stimuler la consommation plutôt que la production locale. Il existe plus de facilités à importer qu’à produire localement, ce qui justifie la quasi-cessation de production locale de plusieurs denrées.
En 2017, 100% du blé permettant de faire le pain et autres pâtes alimentaires au Cameroun sont importés. Aussi, selon le rapport de l’ACDIC, 89,06% de laits sont importés au Cameroun dans un pays qui dispose de toutes les potentialités agro-écologiques de production.
Le déficit de la balance commerciale est passé de 557 milliards en 2013 à 737 milliards en 2016. Il convient de déplacer le curseur du peu de mesures incitatives qui existent du secteur de la distribution vers les secteurs de la production et de la transformation locales plus créateurs de richesses nécessaires à la croissance.
Somme toute, les choix économiques de l’État camerounais sont pour le moins discutables. Les responsables doivent se remettre en cause pour changer de modèle de développement du monde rural et mettre en œuvre des réformes structurelles allant vers la facilitation de l’entrepreneuriat rural. La lutte contre la pauvreté ne passe pas par l’aumône mais via l’autonomisation.
Enquête Consommateur Les Grandes Tendances Cameroun 2017
FinScope Cameroun
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LES PRINCIPAUX CONSTATS
L’étude FinScope Cameroun 2017 a révélé comment les Camerounais de 15 ans et plus gèrent leurs finances et les éléments qui influencent leur accès aux services financiers. L’étude a également identifié le rôle des secteurs financiers formels et informels dans l’environnement financier du Cameroun. De cette étude, les conclusions suivantes sont tirées: 1. Près de 64% de la population de 15 ans et plus ont accès à des services financiers à la fois formels et informels. Cependant, il existe des disparités et des leviers qui devraient permettre une inclusion plus large de la population.
Il ressort que:
• 49% sont servis de manière formelle- y compris par les banques et d’autres produits/services formels non bancaires ;
• 10% sont bancarisés (servis par les banques);
• 48% utilisent d’autres produits et services formels non bancaires; • 36% utilisent des mécanismes informels; et
• 36% sont financièrement exclus. Le crédit formel (3%) n’est pas couramment utilisé au Cameroun, mais il semble y avoir une préférence pour le crédit informel (11%). De plus, environ 8% ont accès au crédit à travers leur famille et leurs amis. 3. L’éducation des consommateurs et l’éducation financière sont de réels enjeux au Cameroun – principalement dans le domaine de l’assurance, où la plupart des adultes ne sont pas bien formés.
• Environ 51% des adultes ont indiqué avoir besoin de formation dans le domaine financier, notamment pour obtenir des informations sur la manière d’épargner et sur les avantages des produits financiers;
• Par ailleurs, 45% des adultes ne recherchent aucun conseil financier et sont pris au piège du manque d’informations financières;
• Près de 73% des adultes semblent compter sur l’aide de leurs voisins lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés financières.
Actuellement, seulement 29% des 15 ans et plus sont enregistrés comme utilisateurs de mobile money; ce qui en fait un autre levier de l’inclusion financière. Ceci est important car le Mobile Money est un produit financier relativement nouveau. 5. La souscription d’assurance est faible de l’ordre de 10%.
Les principaux obstacles à la souscription d’assurance sont liés au manque d’informations (pour les personnes sans assurance):
• 93% n’ont pas entendu parler de l’assurance contre les risques agricoles;
• 92% ne connaissent pas l’assurance de dommages matériels; et
• 65% ne connaissent pas l’assurance-vie. 6. Un total de 7% des 15 ans et plus utilisent des produits des établissements de microfinance (EMF). Il est important de noter que sur les 7%, environ 58% sont des hommes et 28% vivent dans des zones rurales.
RECOMMANDATIONS
Les priorités de l’inclusion financière au Cameroun devraient permettre d’assurer l’amélioration de la vie des Camerounais. À cette fin:
1. Le mobile money au Cameroun laisse entrevoir de l’espoir en tant que mécanisme d’offre de services financiers aux populations. Il faudra s’appuyer sur les leçons tirées du mobile money dans les pays d’Afrique de l’Est où M-Pesa a été un succès dans le renforcement de l’inclusion financière.
2. Agir sur les leviers identifiés et travailler sur les barrières pour une inclusion plus complète au service des populations à la base.
3. Nécessité d’une stratégie nationale d’éducation financière et d’un programme pour résoudre les défis liés à l’autonomisation et la protection des consommateurs, aux connaissances financières et encourager les bons comportements et pratiques financières. La capacité financière est un moyen pour les adultes de s’engager de manière significative avec les institutions financières.
4. L’épargne et le crédit peuvent être utilisés comme des solutions financières, pour aider les adultes à atteindre leurs objectifs de développement – des objectifs de développement tels que le démarrage d’une entreprise, le financement des dépenses d’éducation, etc. pour sortir les gens de la pauvreté. Promouvoir l’accès au crédit (et à l’épargne) pour offrir des opportunités de financer les moyens de production, de démarrer une entreprise ou d’acheter du matériel agricole.
L’inclusion financière formelle est faible au Cameroun, les résultats de l’enquête pourraient être utilisés pour trouver des produits adaptés aux besoins de ceux qui sont exclus. Au-delà de l’inclusion financière, les solutions financières devraient rendre la vie des populations plus facile et agréable.
Ce qui suit est recommandé aux fournisseurs de produits/services financiers:
1. Au-delà de l’accès, la qualité de l’inclusion devrait être considérée – c’est-à-dire – les gens en bénéficient-ils vraiment? 2. L’utilisation du compte est un autre exemple à prendre en compte. Avoir un compte à son propre nom ne signifie pas utiliser ce compte. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les problèmes liés aux comptes dormants (présentant peu ou pas de mouvements) et au manque général d’utilisation des comptes.
3. De manière générale, le Cameroun a un niveau d’inclusion financière relativement bas. Dans la mesure du possible, l’inclusion financière devrait faire partie de l’agenda de développement national.
BTI 2018 | Cameroon Country Report
Private Property
Private property is recognized, but its protection in disputes is lengthy and uncertain, mainly due to the inefficiency and corruption of the courts. An especially problematic aspect, which affects citizens and investors alike, is the purchase of land titles. According to an often-cited figure, only 2% of the land is registered or titled, which implies that the rest of the land belongs to the state.
Land is mostly subjected to locally specific land tenure regimes which may be useful at times, but which are certainly also a source of uncertainty and conflict. Land is a highly contentious issue, not only in rural areas, where large-scale agriculture investments have increased pressures on local communities, but increasingly in and around the quickly expanding cities. In 2015, 13 million people lived in the cities compared to 11 million people in rural areas.
Overall, registering and protecting property continues to involve cumbersome and costly transactions with highly uncertain outcomes. According to the 2016 World Bank’s Doing Business Report, it takes 86 days to register property in Cameroon (sub-Saharan Africa average: 60 days) and costs nearly 19% of the actual property value (sub-Saharan Africa average: 8%). No notable improvements have been registered in recent years. As such, it is further evidence of the gap between the government’s rhetoric of change and the reality of inertia.
In the World Bank’s Doing Business Report 2017, Cameroon fell from 158 out of 189 countries in 2015 to 166 out of 190 countries. The biggest difficulties concern the registration of property (see previous section), paying taxes and trading across borders. The business association Groupement Inter Patronal du Cameroun (GICAM) continues to pressure the government to simplify procedures. Improvements are registered with regard to the protection of minority investors, rising 13 positions to rank 117 out of 190 countries.
Private companies can act freely in principle. However, in reality, they encounter economic barriers to development. Paul Biya’s regime has always been wary of any substantial private capital formation that it cannot control. Over the last two years, the supply of electricity has added to problems facing investors. Cameroon’s attractiveness to domestic and foreign investors varies from sector to sector.
In recent times, investment by private international firms have expressed significant interests in the mining sector (e.g., iron ore, cobalt, bauxite), but few investments have been actually injected. State companies occupy some strategic positions, most evidently in the hydrocarbons sector, but also in the agro-industry. In fact, Cameroon Development Cooperation (bananas, rubber, palm oil), a parastatal, is the second largest employer after the state itself. Privatization of state-owned companies has slowed down and past privatizations were not uniformly well-prepared. Particularly contested is the 2003 privatization of the state electricity company SONEL (now ENEO).
Welfare Regime
State measures to avert and alleviate social risk are limited. The public social insurance system (Caisse nationale de prévoyance sociale, CNPS) covers just 10% of Cameroon’s workforce, that is to say those in the formal sector. The CNPS was for a long time notoriously overextended, poorly managed and under-performing, and in the past has often been plundered as a slush fund for the government. In 2016, it ran a deficit of 16.5 billion XAF.
Some progress in management practices have been recognized in recent years, and the CNPS is now reaching out to the informal sector, including retail traders (bayam-sellam) and offers voluntary insurance schemes. Since the inception of this scheme, the CNPS has registered 110,000 new members.
However, family structures, church structures and other primary solidarity networks remain for most citizens the only viable options for reducing risk, and these function comparatively well. However, even CNPS-beneficiaries are relying on these networks as social insurance benefits for average workers are insufficient.
The famous informal credit and savings associations called “tontines” remain very popular in Cameroon and are becoming increasingly sophisticated. They serve as a vehicle for investment and savings for the population given the low banking penetration rates. The state health care system is overextended and has been compromised significantly by corruption, including at the top level of government ministers.
Public expenditure on health care is one of the lowest in the world with only 0.9% of GDP, which translates into poor health care services. Life expectancy at birth stands at 55.5 years, on par with South Sudan (55.7) and Somalia (55.4). The mortality rate of under children under 5 is still high, with 95 deaths per 1,000 births in 2012.
Cameroon has ratified many international conventions and relevant accords to eliminate all forms of discrimination against women. In practice, however, women continue to encounter barriers to economic, cultural, educational and political participation. Equal opportunity is also limited in terms of identity groups, with Anglophone citizens increasingly complaining about discrimination.
Women have limited access to education and to public office. Women make up one-fifth of the Senate, and their share of National Assembly seats rose to 31%. Only a few state enterprises are led by women. Women held nine of 66 cabinet posts (13.5%) and a few of the higher offices within the major political parties, including the CPDM. Opposition activist Kah Walla was the first vocal female candidate to run for president in 2011, and she earned 0.7% of votes (a second female candidate earned 0.3%). Women also continue to be severely underrepresented in among diplomats, public administrators and magistrates. Disadvantages for women are reflected through other indicators as well.
The literacy rate stands at 75.0% (male: 81.2%, female: 68.9%); the ratio of female to male enrollment is similarly unfavorable for women (primary sector: 0.9, secondary sector: 0.9, and tertiary sector: 0.7). The U.S. State Department reports that the Baka people, commonly known as Pygmies and who are often discriminated against, took part as candidates in the municipal and legislative elections in 2013. However, none were represented in the Senate or National Assembly, or in the higher offices of government.
Source photo : afrique-centrale.cirad.fr