La situation politique au Ghana
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Overview, 2016
The World Bank
http://www.worldbank.org/en/country/ghana/overview#1
Excerpts
Since its return to multi-party system of governance more than two decades ago, Ghana has made major strides towards consolidating its democratic achievements. Its judiciary for instance, has proven to be independent and has generally gained the trust of Ghanaians even after the dismissal of 22 justices implicated in a corruption scandal.
Ghana constantly ranks among the top three in Africa for freedom of the press and freedom of speech. The broadcast media is the strongest, with radio being the most far reaching medium of communication. These put Ghana in an enviable political position, and provides it with formidable social capital.
President Mahama’s chance of winning the 2016 elections is much debated. The main threat to the ruling National Democratic Congress (NDC) is the general macro-economic situation, which translated into discontent at the rate of improvement in living standards, hikes in taxes, utilities and fuel prices. According to the country’s Economist Intelligence Unit, the outcome of the elections is likely to be close. The electioneering campaign has so far focused on corruption and competency in handling the economy. Industrial action, actual and threatened, is putting pressure on the government as it seeks to manage its debts and tame the public payroll.
Ghana’s economy grew by 4.9% during the first quarter 2016 higher than 4.1% during the same period in 2015 supported by the strong services sector performance. However, overall gross domestic product (GDP) growth for 2016 could be below the 3.9% growth in 2015 due to production problems in the oil sector. After lingering above 18%, the inflation rate fell to 16.7% in July 2016—the lowest since March of 2015, reflecting the stable cedi and the maintenance of the tight monetary policy stance.
The GDP growth rate is expected to reach around 7.5% by 2018, assuming that the fiscal consolidation program remains on track and technical problems in the oil and gas sector are resolved.
Présentation du Ghana, 2016
Ministère des Affaires étrangères, France
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/ghana/presentation-du-ghana/
Extraits
Politique intérieure
Le Ghana accède à l’indépendance en 1957. Kwame N’Krumah en devient président jusqu’à son renversement en 1966. Après une période d’instabilité, Jerry Rawlings prend le pouvoir en 1981. Il instaure peu à peu la démocratie. Une constitution inspirée du modèle américain est adoptée en 1992. Réélu en 1996, J.Rawlings renonce, conformément à la constitution, à briguer un troisième mandat en 2000. Opposé à John Atta-Mills du National Democratic Congress (NDC) de J. Rawlings, John Kufuor du New Patriotic Party (NPP) est élu président en décembre 2000.
En décembre 2004, le président Kufuor est réélu dès le premier tour avec 52,45% des voix pour un second mandat. Les élections présidentielles et législatives de décembre 2008 confirment l’ancrage démocratique du Ghana. L’élection présidentielle doit désigner un successeur au président Kufuor qui, en vertu de la Constitution, ne peut plus se représenter. Le taux de participation est important (de l’ordre de 70%) et les observateurs saluent globalement la bonne tenue du scrutin. A l’issue du second tour organisé le 28 décembre 2008, John Atta Mills obtient 50,23% des suffrages contre 49,77% à Nana Akufo-Addo (NPP), soit la marge la plus étroite de l’histoire africaine. Le NDC atteint de justesse la majorité absolue de 116 sièges.
John Atta Mills est investi le 7 janvier 2009 et s’installe au pouvoir, dont son parti était absent depuis 2001. Le sujet de la corruption reste au centre des débats politiques et l’administration déclenche plusieurs enquêtes sur des cas de corruption imputés à certains responsables de l’ancien parti au pouvoir.
Le décès soudain du Président Mills le 24 juillet 2012, candidat à sa propre succession, ouvre une période d’intérim jusqu’à la présidentielle de décembre 2012.
Conformément à la constitution, le vice-président John Dramani Mahama prête serment en tant que nouveau chef de l’Etat dans le calme, confirmant ainsi la normalité démocratique dans ce pays. Il nomme le gouverneur de la Banque du Ghana, Kwesi Bekoe Amissah-Arthur, vice-président du pays.
Suite à la présidentielle du 7 décembre, John Dramani Mahama est déclaré vainqueur de la présidentielle par la commission électorale avec 50,70% des suffrages, contre 47,74% des voix pour son adversaire, M. Akufo-Addo, provoquant un recours de celui-ci. La Cour suprême du Ghana confirme, après huit mois de procès, la victoire du Président John Mahama aux élections présidentielles de décembre 2012. Le pays, qui accueille cette décision dans le calme confirme ainsi sa remarquable trajectoire démocratique et crée les conditions d’une forme d’exemplarité sur le continent africain.
Les prochaines élections générales (présidentielle et législatives) auront lieu en décembre 2016. Les deux grands partis s’opposeront : le National Democratic Congress (NDC) mené par John Mahama et le New Patriotic Party (NPP) dont le candidat sera, de nouveau, Nana Akufo-Addo.
Politique extérieure
Du fait de son passé militant tiers-mondiste, le Ghana reste attaché à la coopération Sud-Sud. Le gouvernement du Président Kufuor, ouvert au libéralisme économique, avait opté pour un développement soutenu par les bailleurs de fonds (Royaume-Uni, Etats-Unis, UE et France notamment). Le Ghana est également un actif promoteur du NEPAD.
Membre du Conseil de sécurité des Nations unies en 2006-2007, le Ghana l’a présidé en août 2006. Son rôle actif à la présidence de la CEDEAO, en 2003, avait permis au Président Kufuor d’y être réélu en 2004. L’élection de John Kufuor à la présidence de l’Union africaine pour l’année 2007 était venue consacrer la stature internationale du pays.
Le Ghana bénéficie sur la scène internationale d’une image très positive et a été choisi par le Président Obama pour son premier déplacement en Afrique les 10 et 11 juillet 2009. Le pays s’est engagé depuis plus de 25 ans dans de nombreuses opérations de maintien de la paix de l’ONU (Sierra Leone, Liban, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Mali…). Il a apporté son soutien à la résolution des conflits en Côte d’Ivoire (médiation en 2003 et 2004) et au Libéria.
Du fait de l’environnement sous-régional dans lequel il évolue, le Ghana souhaite également intensifier ses relations avec ses voisins francophones. Dans ce cadre, le Ghana a acquis le statut de membre associé de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à l’occasion du sommet de Bucarest les 28 et 29 septembre 2006.
Le Président Mahama veut voir jouer au Ghana un rôle international, notamment régional, plus actif. Il est décidé à davantage investir son pays dans le système international, convaincu que le « modèle » ghanéen pourrait donner à celui-ci une capacité de rayonnement supérieure. Il a réservé son premier déplacement en Europe à la France où il a effectué une visite officielle en mai 2013.
L’intérêt du Ghana se porte également sur toutes les composantes de la stabilité et de la sécurité. L’insécurité maritime dans le Golfe de Guinée, la pression des trafics de drogue (le Ghana est pays de rebond, notamment pour la cocaïne), la menace de Boko Haram font l’objet des attentions des services militaires et sécuritaires ghanéens.
Dans la crise en Côte d’Ivoire, proche du Ghana ethniquement (monde Akan), mais où résident de nombreux ressortissants ivoiriens pro-Gbagbo, l’attitude du Président Atta Mills avait été empreinte de prudence, préservant l’avenir autant qu’il le pouvait en ménageant Laurent Gbagbo, puis en soutenant le Président Ouattara. John Mahama, qui entretient de bonnes relations personnelles avec le Président ivoirien, a amplifié cette politique de rapprochement : des personnalités pro-Gbagbo ont été livrées à la Côte d’Ivoire, apaisant les tensions entre les deux pays.
La question de la délimitation de la frontière maritime entre le Ghana et la Côte d’Ivoire a cependant ressurgi récemment, à la faveur de la découverte de nouveaux gisements pétroliers limitrophes. Le Ghana a demandé en septembre 2014 l’arbitrage du Tribunal arbitral du droit de la mer.
Enfin, le Ghana fait de l’intégration au sein de la CEDEAO une priorité. Le Président John Dramani Mahama a été élu à la présidence de la CEDEAO le 29 mars 2014, succédant au Président ivoirien Alassane Ouattara. Le Président sénégalais lui a succédé en tant que Président de la CEDEAO le 19 mai 2015. En tant que Président de la CEDEAO, le Président Mahama est actif sur la résolution de la crise au Mali, la signature de l’Accord de Partenariat Economique régional avec l’Union européenne, la transition au Burkina Faso, la lutte contre Boko Haram et contre l’épidémie Ebola. La Ghana a accueilli à Accra le siège de la Mission des Nations unies pour la réponse d’urgence à Ebola (UNMEER).
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