Programme sectoriel de l’éducation de la Guinée Bissau (2017 – 2025)
Auteur(s): Ministère de l’Éducation Nationale de la Guinée Bissau
Type de publication: Programme sectoriel
Date de publication: Juillet 2017
Lien vers le document original
Facteurs externes et structurels qui influencent le bon fonctionnement du système éducatif
Depuis son indépendance obtenue en 1974 après une longue guerre de libération, le pouvoir exécutif au sommet de l’Etat bissau-guinéen a été caractérisé par une instabilité politique quasi permanente. Au cours des quatre dernières décennies, le pouvoir politique a changé de main 16 fois, le plus souvent de façon non consensuelle. Cela représente une durée moyenne d’exercice de pouvoir de 2,5 années, dont certains ont été particulièrement courts, avec souvent des changements à la tête des équipes en charges des ministères, dont celui de l’Education nationale.
Ce contexte de forte instabilité politique et institutionnelle a fragilisé l’administration publique, surtout dans le domaine de la gestion économique et financière du pays ; le système éducatif n’a pas été épargné. L’impossibilité pour l’Etat de bien fonctionner à certains moments s’est traduite par exemple chez les enseignants par des arriérés de salaire importants et des longues périodes de grèves.
Ce contexte de forte instabilité politique et institutionnelle a fragilisé l’administration publique
La population bissau-guinéenne était estimée à un peu plus d’un million et demi d’habitants en 2014. Selon les estimations des Nations Unies, cette population est appelée à croître à un rythme de 2,3% par an d’ici à 2024. De même que dans de nombreux pays africains, cette population est particulièrement jeune : les individus âgés de 3-5 ans représentent 10% de la population totale, ceux de 6 à 17 ans représentent 29% de la population totale tandis que les enfants en âge d’aller à l’enseignement de base (6-14 ans), représentent 22,7% de la population. La pression démographique sera donc très forte sur le système éducatif au cours de la prochaine décennie. Ce qui implique que pour atteindre l’objectif de scolarisation universelle, il faudra planifier l’expansion du système éducatif afin de lui donner la capacité d’accueillir un nombre grandissant d’enfants.
La pression démographique sera donc très forte sur le système éducatif au cours de la prochaine décennie
Le contexte de pauvreté généralisé a une incidence particulière sur le système éducatif, tant sur la demande que sur l’offre éducative. En outre, plusieurs risques fragilisent le système et le rendent vulnérable. Le graphique établit un classement des risques auxquels est soumis le système éducatif.
Source : enquête spécifique de la GEPASE [Gabinete de Estudio, de Planification et d’Avaluaçao do Sistema Educativo]
L’insécurité alimentaire apparaît comme le risque de vulnérabilité le plus important qui pèse sur le système éducatif bissau-guinéen
L’insécurité alimentaire apparaît comme le risque de vulnérabilité le plus important qui pèse sur le système éducatif bissau-guinéen. Ce résultat corrobore ceux de l’enquête menée dans le pays en septembre 2013 par le PAM et qui faisait déjà ressortir que la majeure partie de la population (93%) est en situation d’insécurité alimentaire. Les autres menaces les plus importantes qui affectent le système éducatif sont d’une part les grèves des enseignants avec souvent la participation de tout le personnel de l’école ou de l’inspection, montrant à quel point cela peut paralyser le système, et d’autre part, les inondations et les fortes pluies : quand on sait qu’une bonne partie des et qu’il n’existe pas de moyens de transport à la disposition des élèves, on saisit la portée de l’influence des pluies dans le fonctionnement quotidien des écoles infrastructures scolaires dans le pays est en matériaux provisoires.
Financement du système éducatif
Si on met en regard les dépenses totales de l’Etat avec les ressources totales de l’Etat, on se rend compte que la Guinée-Bissau présente un déficit budgétaire représentant une moyenne de 2,7% du PIB sur la période 2000-2013 et qu’elle n’est pas en mesure de financer l’ensemble de ses dépenses récurrentes sur ses ressources internes.
Le secteur de l’éducation apparait donc très sous-financé en Guinée Bissau
En ce qui concerne la répartition intersectorielle du budget de l’Etat, les arbitrages ne sont pas favorables au secteur de l’éducation. Les dépenses courantes de l’Etat exécutées et allouées au secteur de l’éducation n’ont représenté que 11,4% en moyenne sur la période 2002-2013. Cette part s’élève à 13% en 2013, bien en dessous de la moyenne des pays à niveau de richesse comparable pour lesquels la moyenne s’établit à 23%. L’Etat dépensait environ 16 000 francs CFA par enfant bissau-guinéen de 6 à 14 ans (population scolarisable à l’enseignement de base), cette dépense est d’environ 18 000 francs CFA en 2013 après avoir atteint environ 22 000 francs CFA en 2011.
Un tel montant, qui représente 5% du PIB/habitant, est insuffisant face aux ambitions du pays qui est d’assurer à tous les enfants de 6-14 ans un enseignement de base de qualité (la moyenne en ASS1 est de 11% du PIB/habitant, alors que l’investissement en éducation y est considéré comme insuffisant). Le secteur de l’éducation apparait donc très sous-financé en Guinée Bissau.
Accès à l’éducation
Des efforts ont été faits pour accroitre la scolarisation des enfants dans le préscolaire. C’est ainsi que le taux brute de scolarisation est passé de 7% en 2010 à 13% en 2013. Le privé accueillant presque la moitié des effectifs scolarisés. Malheureusement, le préscolaire reste présent essentiellement dans les grands centres urbains ; en effet, le secteur autonome de Bissau (SAB) et la région de Oio comptent presque les 2/3 des enfants du préscolaire. Les enfants des autres régions manquent d’opportunité d’accéder à ce cycle d’enseignement, le privé y étant absent et le public ayant de la peine à se développer. L’offre communautaire qui essaie de s’y installer reste insuffisante et n’offre pas une bonne qualité des conditions d’accueil des tous petits.
23% des enfants n’entre jamais à l’école et 18% de ceux qui entre abandonnent avant la 6ème année
L’examen de la trajectoire scolaire d’une génération montre que 23% des enfants n’entre jamais à l’école et 18% de ceux qui entre abandonnent avant la 6ème année. En conséquence, le pays est encore loin de l’atteinte de l’objectif de scolarisation primaire universelle.
L’analyse effectuée dans le cadre du RESEN [Rapport sur l’État du Système Éducatif National] donne un certain nombre de facteurs pouvant expliquer ces résultats. Il s’agit en premier lieu de l’organisation des écoles, la majorité de celles-ci n’offrant pas tous les niveaux du cycle. Particulièrement, après l’enseignement de base 1er cycle, les chances de poursuivre les études sont très réduites. En effet, seulement 25% des écoles offrent cette opportunité, ce qui signifie que les 75% restantes n’offrent pas les 6 niveaux de scolarité.
Cette impossibilité de suivre un primaire complet dans la même école concerne à peu près la moitié des élèves (47%). Ceci oblige les élèves concernés, soit environ 147 000 élèves, à aller chercher une place dans d’autres écoles qui peuvent se situer dans d’autres localités et qui très souvent n’ont pas les capacités d’accueillir grand monde ; génèrent donc des dépenses d’éducation additionnelles pour les familles. Dans le cas où des élèves sont dans l’impossibilité de trouver une place ailleurs, ils abandonnent les études.
L’organisation des écoles, la majorité de celles-ci n’offrant pas tous les niveaux du cycle
Le dernier aspect concerne les entrées tardives à l’école primaire. En effet, il apparaît que plus de 96% des enfants scolarisés en 2ème année ont plus que l’âge requis (7 ans). En réalité, l’âge moyen des enfants de ce niveau est de 11 ans. Avec ces entrées tardives et la fréquence élevée des redoublements, on constate qu’en 5ème année, la quasi-totalité des élèves (98%) ont plus que l’âge requis (10 ans). L’âge moyen de ce niveau est de 15 ans.
Ainsi, dans les classes du second cycle de l’enseignement de base, un double problème se pose : d’une part des élèves trop âgés côtoient des élèves encore très jeunes, situation qui peut être difficile à gérer pour les enseignants, et d’autre part, les élèves les plus âgés atteignent un âge où les coûts d’opportunités jouent beaucoup (travail pour les garçons et mariages pour les filles). Ils abandonnent donc sans avoir eu le temps d’acquérir les connaissances de base nécessaires tout au long de la vie.
Équité du système éducatif
En autre, l’une des caractéristiques démontrées par le RESEN est la faible équité du système éducatif bissau-guinéen. Ceci est constaté aussi bien dans l’accès à l’école que dans l’achèvement des cycles d’enseignement et sur plusieurs dimensions : genre, milieu de résidence, niveau de richesse et régions.
L’analyse de l’équité des genres montre que les filles ont moins accès par rapport aux garçons et abandonnent beaucoup plus que les garçons. On observe également que le manque d’écoles offrant les 6 premiers niveaux du cycle de base pénalise plus les filles que les garçons. Ceci s’explique par le fait que s’il faut aller poursuivre les études dans une autre localité, les familles préfèrent envoyer les garçons au détriment des filles.
Les filles ont moins accès par rapport aux garçons et abandonnent beaucoup plus que les garçons
L’analyse de l’équité selon le milieu de résidence montre que 66% des enfants en milieu rural accèdent à l’école contre 91% d’urbains. En termes d’achèvement, ici aussi, l’écart est plus important : 79% d’une génération d’enfants vivant en milieu urbain achèvent les deux premiers cycles de l’enseignement de base alors que ce chiffre n’est que de 40% pour les ruraux.
Enfin, les données mettent en évidence le fait que les enfants issus des familles les plus riches ont nettement plus de chances d’accéder (83%) et d’achever (66%) l’enseignement obligatoire que les enfants issus des familles les plus pauvres (pour ces derniers, l’accès et l’achèvement sont respectivement de 67% et 49%). Les écarts dans les effets cumulés sont assez substantiels, et s’amplifient dans les classes supérieures. Une fille issue d’un ménage pauvre vivant en milieu rural n’a que 52% de chances d’accéder à l’école contre 93% pour un garçon issu d’un ménage riche vivant en milieu urbain.
Les enfants issus des familles les plus riches ont nettement plus de chances d’accéder (83%) et d’achever (66%) l’enseignement obligatoire que les enfants issus des familles les plus pauvres
En ce qui concerne les disparités régionales, il existe des régions ou presque tous les enfants vont à l’école et y restent longtemps, à côtés de régions où moins de la moitié des enfants vont à école et abandonne assez tôt. Les régions de Gabu et Oio sont celles où les chances pour un enfant d’accéder à l’école sont les plus faibles. Le graphique donne un aperçu de ces disparités régionales.
La qualité de l’éducation : enseignement primaire, secondaire, formation professionnelle et cours d’alphabétisation.
Les enseignants eux mêmes, éprouvent des difficultés à répondre correctement aux questions qui ont été posées à leurs élèves
Dans les deux premiers cycles de l’enseignement de base, le niveau des acquisitions des élèves est faible. En effet, en 2ème année, que ce soit en portugais ou en mathématiques, les élèves ne maîtrisent pas la moitié de ce qu’ils sont censés savoir. La situation est plus grave en 5ème année où seulement le tiers du programme scolaire est maitrisée par les élèves. En conséquence, en 2ème année, près de 20% des élèves rencontrent de grandes difficultés car leur score correspond à ce qu’obtiendrait un élève qui répond de façon aléatoire. En 5ème année, alors qu’il n’y a pratiquement plus de possibilités de remédiassions, le pourcentage d’élèves en difficultés est encore plus grand : 25% en portugais et 34% en mathématiques.
Une des principales causes de la contre-performance des élèves en matière d’acquisition est le niveau des enseignants. Que ce soit en portugais ou en mathématiques, les enseignants eux mêmes, éprouvent des difficultés à répondre correctement aux questions qui ont été posées à leurs élèves. Si 32% des professeurs n’ont pas pu traiter correctement l’épreuve de portugais soumise aux élèves de 2ème année, le pourcentage est plus élevé en mathématiques où plus de la moitié des enseignants sont concernés (54%). En 5ème année, le problème est généralisé : 95% des enseignants ne maîtrisent pas ce qu’ils enseignent aux élèves en portugais et 98% des enseignants ne maitrisent pas les mathématiques qu’ils enseignent aux élèves.
Des inégalités importantes sont enregistrées dans la qualité entre les écoles. Les élèves des écoles privées apprennent mieux, viennent ensuite ceux des écoles communautaires et plus loin les élèves des écoles publiques et autogérées. Il se dégage un accord entre les acteurs de l’éducation sur le fait que ce classement est le résultat des exigences de gestion, suivi et pilotage des apprentissages qui sont plus strictes dans les écoles privées que dans les autres écoles.
Les élèves des écoles privées apprennent mieux, viennent ensuite ceux des écoles communautaires et plus loin les élèves des écoles publiques et autogérées
À l’enseignement secondaire, les données montrent que malgré une augmentation de l’accès à ce niveau (de 29% en 2010 à 39% en 2013) les abandons restent importants : 38% des jeunes abandonnent avant de finir ce cycle. Au-delà de cette faible performance de l’enseignement secondaire, ce sous-secteur est confronté à un problème plus important : c’est l’absence d’un curricula harmonisé qui devrait servir de référence et de socle pour piloter toutes les actions de développement de ce cycle.
En effet, l’absence de curricula harmonisé a pour conséquence que chaque lycée fonctionne selon son propre programme d’enseignement et a ses propres manuels scolaires. Il devient donc impossible d’organiser une formation des enseignants du secondaire car il n’y a pas d’accord sur ce qu’ils devront enseigner une fois sur le terrain, et l’absence de formation a pour conséquence que tous les enseignants des lycées ne sont pas spécifiquement formés à exercer leur métier. Cette difficulté d’apprécier la qualité à l’enseignement secondaire est amplifiée par l’absence d’un examen national à la fin du cycle secondaire.
L’absence de formation a pour conséquence que tous les enseignants des lycées ne sont pas spécifiquement formés à exercer leur métier
Par conséquent, en l’absence d’une université publique nationale fonctionnelle, les sortants du secondaire ont des difficultés à faire reconnaitre leurs acquis dans les universités des pays environnant. Enfin, il apparaît une insuffisance des enseignants (en quantité et en qualité), particulièrement dans les disciplines fondamentales que sont le portugais et les matières scientifiques. En outre, les infrastructures ne sont pas adaptées à un enseignement de niveau supérieur (absence de laboratoire, de connexion internet, d’une bibliothèque régulièrement alimentée).
Des formations professionnelles non formelles existent (apprentissages) et ne sont pas encore prises en compte par le Ministère de l’Éducation Nationale
Pour ce qui est de l’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP), il est nécessaire de réformer ce sous-secteur. En effet, à côté des établissements formels qui offrent ce type d’enseignement, le besoin de répondre aux aspirations des jeunes à acquérir une formation leur ouvrant les portes du marché du travail a progressivement amené au développement de formes alternatives de formation professionnelle. Dans des établissements formels par exemple, en plus des formations habituelles qui durent une année scolaire, plusieurs formations de courte durée sont de plus en plus proposées, sans qu’il y ait une codification claire de ce qui est enseignée, de ce qui est attendu, ni des modalités d’évaluation de la mise en œuvre de ces formations. Des formations professionnelles non formelles existent (apprentissages) et ne sont pas encore prises en compte par le Ministère de l’Éducation Nationale.
L’absence d’une politique efficace d’alphabétisation, le taux d’alphabétisation reste faible
En ce qui concerne l’alphabétisation et l’éducation non formelle, jusqu’en 2015, il n’existe aucune action en faveur des enfants de 9 à 14 ans qui sont en dehors du système scolaire ; seules quelques sessions d’alphabétisation en faveur des adultes sont organisées. Il convient de noter qu’en l’absence d’une politique efficace d’alphabétisation, le taux d’alphabétisation reste faible : seuls 57% de la population est alphabétisé.
Guinée-Bissau: grève des fonctionnaires en pleine impasse politique
Auteur(s): Le Figaro
Type de publication: Article
Date de publication: 7 mai 2019
Lien vers le document original
Les fonctionnaires et enseignants de Guinée-Bissau ont entamé aujourd’hui une grève de trois jours pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires, alors que les négociations pour la composition d’un nouveau gouvernement restent dans l’impasse. Le palais du gouvernement, qui abrite une douzaine de ministères, est resté ouvert mais les bureaux étaient vides, en l’absence des fonctionnaires.
Alors que les grèves dans l’enseignement ont été quasiment ininterrompues depuis la rentrée de septembre, à l’exception d’une timide reprise en mars-avril, les écoles sont restées fermées. «Avec cette nouvelle grève, il n’y aura plus moyen d’éviter une année blanche», a confié le président de l’association nationale des parents d’élèves, Papa Landim. Le mot d’ordre de grève a été lancé par deux puissants syndicats, l’Union nationale des travailleurs (UNTG) et l’intersyndicale, qui regroupe une centaine de petites organisations.
«Les fonctionnaires sont obligés d’aller en grève pour défendre leur pain quotidien. Comment imaginer que les agents de l’Etat travaillent 30 jours pour ne pas être payés à la fin du mois», a déclaré le président de l’UNTG, Julio Mendonça, en dénonçant le non-respect d’accords antérieurs par le gouvernement. Côté politique, les députés élus lors des législatives du 10 mars ne parviennent toujours pas à s’entendre pour élire un bureau de l’Assemblée nationale, condition préalable à la composition du gouvernement. Depuis la rentrée parlementaire le 18 avril, les débats achoppent sur l’attribution du poste de deuxième vice-président.
Faute d’élection du bureau complet, l’assemblée ne peut proposer au président José Mario Vaz le nom d’un Premier ministre. Ce poste devrait revenir à Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), principale formation de la nouvelle Assemblée, qui a mis en place une coalition majoritaire. Le PAIGC et ses alliés s’opposent à l’élection comme deuxième vice-président de Braima Camara, coordonnateur du Madem G15, une formation dissidente du PAIGC. «Notre décision de maintenir le nom de Braima Camara ne se négocie pas. Nous enverrons son nom chaque fois qu’il est rejeté, jusqu’à ce que le PAIGC l’accepte», a déclaré mardi à l’AFP le numéro 2 du Madem, Umaro Sissoco Embalo.
«Braima n’est pas la seule personnalité du Madem indispensable à ce poste. Le parti peut proposer un autre pour mettre fin à la crise», a répondu le chef du groupe parlementaire du PAIGC, Califa Seidi. «Les Bissau-guinéens doivent mettre de côté leurs divergences personnelles et penser à leur pays», a déclaré le chef d’une délégation de chefs religieux venue du Sénégal pour jouer les médiateurs, Chérif Abdoulaye Aidara. Petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, la Guinée Bissau traverse une crise politique depuis 2015, avec le limogeage par le président Vaz de Domingos Simoes Pereira, les deux hommes étant pourtant du même parti, le PAIGC.
Profil de pays : Guinée Bissau
Auteur(s): Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA)
Type de publication: Rapport
Date de publication: Mars 2018
Lien vers le document original
Le système éducatif demeure fragile depuis le début des années 1990 et souffre encore des effets des perturbations causées par des grèves récurrentes ayant culminé en une année blanche en 2013-2014. Ces perturbations ont eu un impact négatif sur la qualité de l’enseignement et ont contribué à décourager une partie croissante de la jeunesse. Toutefois, les efforts consentis au cours des dernières années sont encourageants, ayant permis que pour la première fois depuis 1993, l’année scolaire soit terminée sans grève des enseignants.
Des investissements massifs ont été réalisés dans les infrastructures et dans la formation des enseignants. De même, la généralisation de la gratuité de l’enseignement élémentaire et la mise en place de cantines scolaires a permis d’attirer et de retenir toujours plus d’enfants et de jeunes. L’engagement financier de l’État, qui a permis de relever la rémunération des enseignants, a été accompagné par les communautés locales qui se sont engagées dans la construction et l’entretien des infrastructures scolaires, notamment de l’intérieur du pays avec l’appui de la diaspora.
Selon le recensement de la population et de l’habitat de 2009, le taux d’alphabétisation des 15-24 ans était alors de 65 %, dont 66,0 % pour les hommes et 44,7 % pour les femmes. Selon le MICS 2014, des améliorations ont été enregistrées, portant les taux d’alphabétisation des jeunes gens et des jeunes filles de 15-24 ans à 70,4 % et 50,5 % respectivement. Ces évolutions sont en rapport avec la hausse du taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire, qui est passé de 50,7 % en 2009 à 62,4 % en 2014, dans un contexte marqué par la parité (100) entre les sexes dans ce premier degré de l’enseignement contre la prédominance des garçons en 2009 (102).
Source photo : globalpartnership.org/fr