Profil de pays : Guinée Bissau
Auteur(s): Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA)
Type de publication: Rapport
Date de publication: Mars 2018
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Pauvreté et emploi
Dans un contexte marqué par l’instabilité politique et institutionnelle depuis 1998, dans lequel aucun gouvernement n’a réussi à terminer son mandat, les résultats escomptés des différentes stratégies adoptées n’ont pas pu être atteints. Selon les résultats de l’Enquête légère pour l’évaluation de la pauvreté (ILAP14 2010), la pauvreté touchait 69,3 % de la population en 2010 contre 64,7 % en 2002, tandis que l’extrême pauvreté touchait 33,0 % de la population en 2010 contre 20,8 % en 2002, soit une aggravation de l’extrême pauvreté entre les deux périodes. En outre, les populations vivant dans les autres régions du pays ont été plus touchées tant par la pauvreté que par l’extrême pauvreté. De même, entre 2002 et 2010, la pauvreté a progressé plus dans l’intérieur du pays qu’à Bissau.
Les ménages dont le chef est une femme sont les moins exposés à la pauvreté
La hausse de la pauvreté entre 2002 et 2010 pourrait s’expliquer par la faiblesse et l’instabilité de la croissance du PIB par tête dans un contexte marqué par l’instabilité politique. Au regard des progressions du PIB par tête depuis 2010, nonobstant la chute enregistrée en 2012, une baisse du taux de pauvreté devrait se matérialiser.
Selon les résultats de l’ILAP 2010, les ménages dont le chef est une femme sont les moins exposés à la pauvreté, quelle que soit la région de résidence. En 2010, seulement 19,8 % des personnes vivant dans un ménage géré par une femme ont été touchées par la pauvreté extrême contre 33,8 % des personnes dont le chef de famille est un homme15. De même, la pauvreté frappe 65,3 % des personnes vivant sous la direction des femmes contre 70,3 % de celles vivant sous la direction des hommes. Toutefois, la structure par sexe chez les pauvres est dans l’ensemble proche de celle de la population totale en 2002, soit 52 % de femmes contre 48 % des hommes, à l’exception de Bissau où l’égalité prévaut.
À peine 5,4 % de la population active possède une formation professionnelle, de niveau moyen ou universitaire
D’après les résultats du recensement général de la population et de l’habitat, le taux de chômage s’établirait à 10,5 %, dont 18,1 % pour les hommes et 4,6 % pour les femmes. Le recensement de 2009 montre qu’à peine 5,4 % de la population active possède une formation professionnelle, de niveau moyen ou universitaire. La population active, c’est-à-dire ayant un emploi, était constituée de 11,4 % de salariés, 28,9 % d’employeurs et d’indépendants et 59,5 % d’aides familiaux et d’apprentis. Par groupe d’âge, la population employée est majoritairement constituée d’adultes de 25-34 ans (27,9 %) et de jeunes de 15-24 ans (23,3 %) respectivement.
Le chômage constitue une préoccupation dans la frange jeune de la population
Toutefois, le chômage constitue une préoccupation dans la frange jeune de la population. Le taux de chômage des jeunes a ainsi été évalué à 30 % en 2010 (BAD, OCDE, et PNUD, 2012). Cette forte incidence est liée entre autres à l’instabilité politico-économique observée dans le pays depuis la fin des années 1990, qui n’a pas notamment favorisé les initiatives créatrices d’emploi. Cette instabilité a également affecté négativement le système éducatif et la formation professionnelle, aggravant ainsi les difficultés d’accès au marché du travail pour les jeunes.
Note de stratégie pays (Avril 2019 – Avril 2021)
Auteur(s): Fonds International pour le développement Agricole (FIDA)
Type de publication: Rapport
Date de publication: 20 février 2019
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Pauvreté et pauvreté rurale
Le taux de pauvreté absolue est 69,3%, les taux les plus élevés se situent dans les régions de Gabú (83,5%) et Cacheu (80,5%). L’analphabétisme touche au moins 50% des adultes, avec une grande disparité entre les hommes (45%) et les femmes (71%). Le taux de chômage s’établirait à 10,5 %17 13. Le taux de chômage des jeunes a été évalué à 30% en 2010 . A peine 5% de la population active possède une formation professionnelle de niveau moyen ou universitaire.
Insécurité alimentaire et malnutrition
La sécurité alimentaire et nutritionnelle reste un défi structurel dans le pays. En 2017, 20% des ménages ruraux étaient en situation d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure. La prévalence de la malnutrition chronique a progressivement diminué, avec un taux de retard de croissance en diminution de 41% en 2006 à 28% en 201420, nettement inférieur à la moyenne subsaharienne (40%). Près d’un tiers des enfants de moins de cinq ans reste touché. Les ménages ruraux vulnérables ne parviennent pas à diversifier leur régime alimentaire à base de riz, provoquant des carences en micronutriments (Fer, Vitamine A, Zinc) .
Démographie
En 2016, la population totale était estimée à 1.82 millions d’habitants, dont 50,82% de femmes, pour une densité de 64.6 habitants au km1 . Avec un taux de croissance démographique de 2,5% par an, la population est relativement jeune et près de la moitié (49,2% en 2017 selon la FAO) vit en milieu rural malgré l’urbanisation rapide. La répartition géographique montre que la capitale Bissau concentre le quart de la population totale, suivie d’Oio (14,9 %), Gabu (14,2 %), Bafata (13,9%), Cacheu (12,8%), Biombo (6,4%), Tombali (6,3%), Quinara (4,2%) et Bolama/Bijagós (2,2 %). Avec un taux de fécondité élevé (4,16 enfants par femme), la population devrait quadrupler d’ici 2100 et la population en âge de travailler devrait doubler d’ici 20402.
Le taux de chômage des jeunes a été évalué à 30% en 2010 . A peine 5% de la population active possède une formation professionnelle de niveau moyen ou universitaire
Selon les statistiques de l’INE (2015), la densité de la population est de 40 habitants/km2 en moyenne, mais elle est plus élevée à Bissau (4 711 habitants/km2 ) et Biombo (110,9 habitants/km2 ), comparée à Bolama-Bijagós (12,3 habitants/km2 ). Les jeunes âgés entre 15 et 35 ans représentaient plus de 65% de la population, dont plus de 89% au chômage .
Pauvreté
La Guinée Bissau est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique et son économie est fortement exposée aux chocs exogènes. Le pays est très endetté et confronté à de sérieuses difficultés financières et macroéconomiques. Le pays fait également face à d’énormes défis dans le secteur agricole, un grand déficit d’infrastructures dans le domaine énergétique, eau et assainissement, secteur social (éducation, santé), etc. Il est estimé que 10% seulement des routes sont goudronnées et le taux d’accès à l’électricité est d’environ 14,7%.
La pauvreté dans les zones rurales de la Guinée-Bissau est en moyenne de 75,6% contre 51,2% dans la capitale. Au niveau national, 69,3% sont pauvres et 33% extrêmement pauvres, ce qui correspond respectivement à 5 et 13 points de pourcentage de plus qu’en 2002. Les taux de pauvreté absolue sont plus élevés dans les régions de Gabu (83,5%) et Cacheu (80,5%). Au total, 22 secteurs (tous ruraux) des 39 que compte le pays, ont un taux de pauvreté supérieur à 80%. Les régions de Gabu (47,2%), Oio (45,6%) et Cacheu (42,8%) présentent les taux de pauvreté extrême les plus élevés. La répartition par sexe révèle que les femmes (56%) sont davantage affectées par la pauvreté absolue dans les zones rurales, comparées aux hommes (49%), mais la situation inverse est observée dans les zones urbaines. Il en est de même pour la pauvreté multidimensionnelle qui touche la majorité des populations dans les zones rurales, avec un taux de 90%; particulièrement dans les régions du Nord (90%), du Sud (87%) et de l’Est (76%).
La pauvreté dans les zones rurales de la Guinée-Bissau est en moyenne de 75,6% contre 51,2% dans la capitale. Au niveau national, 69,3% sont pauvres et 33% extrêmement pauvres, ce qui correspond respectivement à 5 et 13 points de pourcentage de plus qu’en 2002
Au niveau régional, la pauvreté non monétaire concerne davantage cinq régions, notamment Oio, Cacheu, Gabú, Bafatá et Tombali. 4. Les inégalités restent élevées au regard du coefficient de Gini qui est passé de 0,35 en 2002 à 0,5 en 2010. Ces inégalités sont confirmées en comparant les dépenses et niveaux de consommation des ménages, En effet, les dépenses du quartile le plus riche sont neuf fois plus élevées que celles du quartile le plus pauvre, et la consommation moyenne des 10 % les plus riches est onze fois plus élevée que celle des 40% les plus pauvres .
Programme pays pour un travail décent en Guinée Bissau 2012-2015
Auteur(s): Gouvernement de la République de Guinée Bissau
Type de publication: Programme stratégique
Date de publication: Octobre 2011
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Situation de la protection sociale
Les mécanismes de gouvernance de la protection sociale ont besoin de renforcement de capacités en Guinée Bissau. On observe une faiblesse des institutions, des ressources humaines et des outils de gestion des institutions en charge de la protection sociale, l’absence d’un cadre de réglementation de la protection sociale contributive et obligatoire, l’absence d’un plan stratégique et opérationnel à moyen terme pour la protection sociale de base et non contributive. Le pays connaît un fort taux de mortalité maternelle et infantile, qui est stable ou en détérioration.
La disponibilité géographique et la qualité des services sociaux et sanitaires est faible ; le financement du secteur de la santé, en particulier. L’accessibilité financière des services de santé existants est un frein majeur à l’accès à la santé de base pour une grande partie de la population. Il y a une absence notoire de dispositifs de protection financière contre le risque maladie, que ce soit pour les travailleurs de l’économie moderne et leurs familles (qui constituent néanmoins une faible proportion de la population) mais aussi et surtout pour la majorité de la population issue de l’économie informelle. Le Secrétariat National de Lutte contre le SIDA (SNLS) de Guinée-Bissau et le Conseil National du SIDA (GAC) ont fait des efforts constants pour gérer et coordonner la réponse nationale à l’épidémie de VIH au cours des dernières années avec des progrès considérables accomplis.
Il y a une absence notoire de dispositifs de protection financière contre le risque maladie, que ce soit pour les travailleurs de l’économie moderne et leurs familles (qui constituent néanmoins une faible proportion de la population) mais aussi et surtout pour la majorité de la population issue de l’économie informelle
Le VIH/SIDA connaît un taux estimé à 2.63 % en 2008. La détérioration de plusieurs indicateurs liée au faible accès aux services de santé (le taux d’accès est estimé, en 2005, à 38%) et à la pauvreté de masse expliquent la faible espérance de vie que connaît la Guinée Bissau ; 45,5 ans. En Décembre 2006, la 2ème Stratégie Nationale du SIDA a été élaborée pour la période 2007-2011, y compris les indicateurs au niveau national dans les 4 domaines thématiques suivants: i) L’accès universel a la prévention du VIH / SIDA / IST, ii) Atténuer les Répercussions Sociales, Culturelles, Juridiques et Économiques du VIH / SIDA, iii) Renforcer la Surveillance Épidémiologique, Suivi et Évaluation, et la promotion de la Recherche Opérationnelle, iv) Renforcer la coordination pour améliorer les partenariats et la mobilisation des ressources
Programme sectoriel de l’éducation de la Guinée Bissau (2017 -2025)
Auteur(s): Gouvernement de la République de Guinée Bissau
Type de publication: Programme sectoriel
Date de publication: Octobre 2011
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Le contexte social et la vulnérabilité du pays face aux risques de crises et de catastrophes
Sur le plan socio-économique, près de 60% de la population vit en milieu rural. Malgré l’existence de plusieurs groupes ethniques, cinq de ces groupes représentent environ 82 % de la population (Fula, Balanta, Mandinga, Manjaco et Papel). Le créole est considéré comme la langue nationale et est le moyen de communication entre les différents groupes ethniques. Le portugais, déclaré langue nationale officielle, est peu parlé et son usage est limité aux milieux officiels et à un petit nombre de bissau-guinéens.
La persistance d’indicateurs sociaux défavorables, notamment une très faible espérance de vie (50,1 ans / RGPH 2009), explique pourquoi le rapport sur le développement humain de 2015 place la Guinée-Bissau en 181ème position sur 191 pays
L’analphabétisme parmi les individus âgés de 15 ans et plus était de 43% en 2013 montrant ainsi que près de la moitié de la population adulte ne sait ni lire ni écrire. La population éprouve des difficultés dans l’accès aux services et infrastructures sociaux de base. La pauvreté s’est accrue, avec 69,3% de la population vivant sous le seuil de pauvreté en 2010 (c’est à dire moins de deux dollars des Etats-Unis par jour), contre 64,7% en 2002. Les jeunes enfants et les femmes bissau-guinéens se trouvent dans une situation sanitaire et nutritionnelle très précaire marquée par de forts taux de mortalité et de malnutrition qui, d’une manière globale, sont à attribuer à la précarité économique et politique qu’a connue le pays. Le secteur privé, qui était déjà peu développé, a été davantage fragilisé par cette instabilité.
L’insécurité alimentaire apparaît comme le risque de vulnérabilité le plus important qui pèse sur le système éducatif bissau-guinéen
La persistance d’indicateurs sociaux défavorables, notamment une très faible espérance de vie (50,1 ans / RGPH 2009), explique pourquoi le rapport sur le développement humain de 2015 place la Guinée-Bissau en 181ème position sur 191 pays. Ce contexte de pauvreté généralisé a une incidence particulière sur le système éducatif, tant sur la demande que sur l’offre éducative. En outre, plusieurs risques fragilisent le système et le rendent vulnérable. Le graphique 2 établit un classement des risques auxquels est soumis le système éducatif.
L’insécurité alimentaire apparaît comme le risque de vulnérabilité le plus important qui pèse sur le système éducatif bissau-guinéen. Ce résultat corrobore ceux de l’enquête menée dans le pays en septembre 2013 par le PAM et qui faisait déjà ressortir que la majeure partie de la population (93%) est en situation d’insécurité alimentaire. Les autres menaces les plus importantes qui affectent le système éducatif sont d’une part les grèves des enseignants avec souvent la participation de tout le personnel de l’école ou de l’inspection, montrant à quel point cela peut paralyser le système, et d’autre part, les inondations et les fortes pluies : quand on sait qu’une bonne partie des infrastructures scolaires dans le pays est en matériaux provisoires et qu’il n’existe pas de moyens de transport à la disposition des élèves, on saisit la portée de l’influence des pluies dans le fonctionnement quotidien des écoles.
Profil de pays : Guinée Bissau
Auteur(s): Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies
Type de publication: Rapport
Date de publication: mars 2018
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Évaluation de l’égalité de genre
La situation en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes est mesurée en fonction des domaines clés indiqués dans le diagramme circulaire ci-dessous. Ces domaines sont importants pour l’amélioration de la vie des femmes et leur contribution à la croissance durable et inclusive de l’Afrique.
En Guinée-Bissau, des résultats relativement positifs sont observés dans l’égalité des sexes en matière de santé. La parité entre les sexes est assurée dans les taux de survie des enfants de moins de cinq ans. Les femmes ont une espérance de vie à la naissance supérieure à celle des hommes (57 ans contre 53 ans). Dans le domaine de l’éducation, une relative parité des sexes est observée pour l’alphabétisation des jeunes. La situation prévaut pour la participation au marché du travail. Par contre, une importante disparité entre les sexes en faveur des hommes est notée dans la représentation politique, avec 14 femmes représentées au Parlement contre 88 hommes en 2014, soit 13,7 % des sièges. Une évolution favorable est toutefois constatée comparativement au niveau de 5 % des sièges occupés par des femmes en 2000.
S’agissant de l’accès au marché du travail, on relève une faible représentativité des femmes au niveau de la fonction publique, les hommes occupant 69 % des emplois au sein de l’administration. Dans des ministères clés comme l’agriculture et l’éducation, les femmes n’occupent que 14 % et 26 % des postes respectivement
S’agissant de l’accès au marché du travail, on relève une faible représentativité des femmes au niveau de la fonction publique, les hommes occupant 69 % des emplois au sein de l’administration. Dans des ministères clés comme l’agriculture et l’éducation, les femmes n’occupent que 14 % et 26 % des postes respectivement (BAD, 2015). Au plan foncier, la loi foncière en vigueur (Lei da Terra) garantit certes le droit à l’utilisation des terres sans aucune discrimination mais, en fait, pour tous les groupes ethniques du pays, les terres reviennent aux hommes et sont gérées par eux, en tant que propriétaires fonciers, notables ou chefs de famille (BAD, 2015).
Source photo : bissauactu.com