L’équipe de WATHI a été confrontée à un manque d’informations en ligne relatives aux programmes de certains candidats. Nous proposons ici des éléments de programmes qui ont été collectés sur la base de déclarations, des entretiens relatifs aux priorités des candidats dans les médias.
Domingos Simões Pereira
Présentation des axes du programme de Domingos Simões Pereira à travers des vidéos (en portugais)
- Consolidação do Estado de direito democrático, reforma e modernização das instituições do Estado
- Promoção do crescimento económico e redução da pobreza
- Desenvolvimento do sector productivo e infraestruturação do país
- Valorização do capital humano e melhoria da qualidade de vida dos cidadãos
- Dinamização da política externa, integração regional e diáspora
- Preservação da biodiversidade e do capital natural
**Un entretien accordé à la radio RFI : entretien Simoes Pereira RFI
Baciro Dja
La vision du candidat est articulée autour des valeurs démocratiques à préserver et de la responsabilité de garantir l’intégrité de la Constitution. Il veut s’engager dans la lutte contre les mauvaises pratiques qui gangrènent le gouvernement et l’administration comme le népotisme, le clientélisme politique. Selon lui, il est fondamental de faire la promotion du dialogue national pour garantir la stabilité du pays.
En matière de relations extérieures, il a un regard particulier sur le soutien et l’apport de la Guinée-Bissau dans la résolution du conflit casamançais. Lors de la campagne électorale, il a fait part de sa préoccupation concernant l’utilisation à des fins politiques des questions d’identités ethniques et des croyances religieuses par les autres candidats.
Sources: Guinée-Bissau / Élections: l’utilisation politique des groupes ethniques et des religions est grave – Baciro Djá ; Entretien avec Baciro Dja, Premier Ministre actuel de la Guinée Bissau
Vicente Fernandes
Au fil de l’année 2019, le candidat Vicente Fernades a fortement critiqué les achats de conscience en Guinée Bissau au cours des deux dernières échéances électorales. Il dénonce la gabegie dans l’usage des deniers publics. Selon lui, ces montants auraient pu être alloués aux besoin des populations notamment l’achat d’ambulances ou le paiement des salaires des enseignants et des médecins, etc.
Source: Un dirigeant du PCD dénonce des “achats de conscience” en Guinée-Bissau
Antonio Afonso Té
Pour le candidat Afonso Té, l’urgence s’articule autour de la paix et de la sécurité. Il considère aussi qu’il y a des urgences dans les secteurs de l’éducation, la santé et de l’agriculture. Il propose un plan pour résoudre les problèmes liés à l’énergie et surtout à l’éclairage public.
En outre, le candidat insiste sur la nécessité de régler les problèmes de la Guinée-Bissau à travers un dialogue national. La stratégie proposée consiste à “sélectionner des individus neutres pour résoudre ce problème”. La méthodologie qu’il suggère est la suivante : la création de trois piliers pour la mise en place d’un espace de concertation nationale. Ces trois piliers seraient les suivants: un pilier pour les organisations internationales dans lesquelles la Guinée Bissau est membre; le deuxième pilier serait soutenu par une organisation de la société civile et le troisième pilier serait la classe politique bissau-guinéenne. Le candidat à la présidence a également déclaré que sa vocation “est de restaurer la confiance des Guinéens, de recréer les bases de la cohésion nationale, ainsi que de renforcer la loi, en redonnant de l’espoir aux jeunes”.
Gabriel Fernando Indi
Le candidat Indi a formulé des critiques envers la classe politique guinéenne, en l’accusant notamment de transformer le pays en une entreprise. “Le pays est dirigé par des commerçants, et non par des politiciens”, a-t-il déclaré dans un meeting électoral à Quessete (dans la région de Biombo, dans le nord du pays). Il a souligné que le rôle du chef de l’Etat ne devrait pas être limité aux intérêts du groupe de citoyens qui le soutient.
Il a mis l’accent sur le dialogue national en insistant sur l’urgence d’interdire des discours qui incitent à la violence, à la haine, à la peur et à la division de la population guinéenne. “Il est nécessaire de cesser de favoriser les divisions internes au sein de la famille guinéenne, en particulier les groupes ethniques et religieux”, a-t-il déclaré. Il a proposé un congrès national auquel participeraient tous les Guinéens, ainsi que des techniciens et des membres de la diaspora pour aboutir à une véritable réconciliation nationale.
Sur le plan international, il a assuré que s’il était élu président, il ne permettrait aucune ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Guinée-Bissau d’où qu’elle vienne, encore moins des pays voisins. Gabriel Fernando Indi appelle la population à le soutenir afin qu’il puisse résoudre les problèmes signalés par la population, notamment en matière de santé, d’éducation et d’infrastructures routières. Plus spécifiquement, il a fait référence au manque d’eau potable, d’électricité, d’établissements d’enseignement secondaire, le mauvais état des routes et la situation sanitaire du pays qui touche notamment les femmes enceintes. Le candidat assure que s’il est élu, il s’attèlera à la réhabilitation des bolanhas et des champs agricoles qui sont actuellement dans des conditions désastreuses.
Source: Campagne électorale: LE CANDIDAT DU PUSD APPELLE AU DIALOGUE ET NON A LA HAINE OU A LA PEUR ; Campagne électorale: GABRIEL INDI INVITE LES CANDIDATS À ÉVITER L’UTILISATION DE DISCOURS INCENDIAIRE
Nuno Gomes Nabiam
Traditionnellement soutenu par l’armée, le candidat Nuno Gomes Nabiam a un discours qui tourne principalement autour du problème de la drogue en Guinée-Bissau. La lutte contre le trafic de drogue est sa priorité, notamment à cause de la pression exercée par la communauté internationale, préoccupée par la présence de personnes liées au trafic de drogue dans le gouvernement.
Sources: Le PAIGC affirme qu’il maintient son accord de plaidoyer parlementaire avec l’APU-PDGB ;
MADEM-G15 ET LES MEMBRES DU PRS QUITTENT LA SESSION PARLEMENTAIRE
Carlos Gomes Junior
Gouvernance et séparation des pouvoirs:
“En tant que Président de la République, je m’efforcerai de faire du renforcement de la démocratie et de l’état de droit une réalité éternelle et absolue, aussi je lutterai de toutes mes forces pour renforcer la démocratisation des paramètres de la gouvernance, en promouvant la transparence, la justice sociale et une redistribution plus juste et plus équitable des ressources du pays “.
“Cadogo” a également déclaré que le Président de la République ne faisait pas partie du pouvoir exécutif et ne devait pas s’immiscer dans ses activités. Dans le contexte constitutionnel actuel, le chef de l’Etat doit être un partenaire du gouvernement, a averti le candidat.
“Le Président de la République devrait développer avec l’exécutif une relation institutionnelle fondée sur les lois et sur la saine coexistence et l’interaction des pouvoirs et des compétences. Dans ce contexte, il doit agir en tant que partenaire stratégique du gouvernement, en créant des concertations et des synergies pour la poursuite du développement et le bien-être social de nos citoyens”.
Dialogue national:
L’ancien Premier ministre a souligné la nécessité de promouvoir le dialogue avec les forces politiques, la classe dirigeante et la société civile, en vue de créer une culture de la paix en Guinée-Bissau.
Source: Bissau: Lançamento da candidatura de Carlos Gomes Júnior às presidenciais
Iaia Djaló
Selon Iaia Djaló, ce dont la Guinée-Bissau a besoin est “un chef d’État avec une stabilité émotionnelle et qui ne soit pas dans les jeux mesquins avec d’autres formations politiques”. Il promet des politiques publiques inclusives et l’unité nationale à travers un dialogue.
Sur le plan de la politique extérieure, Djaló a déclaré ses intentions de “favoriser les relations avec l’Union Européenne, la CEDEAO, la Communauté des Pays de Langue Portugaise, l’Union Africaine et les Nations Unies”.
Source: GUINÉ-BISSAU: IAIA DJALO É CANDIDATO DO PND À PRESIDÊNCIA DA GUINÉ-BISSAU
Idrissa Djalo
Gouvernance:
Le candidat s’est engagé à lutter contre les réseaux du crime organisé “qui ont détourné le pays et sont à l’origine des conflits armés qui se sont déroulés”. Selon le candidat, l’appartenance des forces armées à certains partis politiques a conduit à des assassinats, des morts et, par conséquent, à l’instabilité et l’interruption du processus électoral. Idrissa Djalo annonce la fin de l’impunité et il dénonce les entrepreneurs qui se lancent en politique avec des moyens financiers accumulés illégalement. Il critique également les dons et les achats de conscience avec l’utilisation de moyens financiers et évoque la nécessité de créer l’égalité entre les Guinéens.
Réformes structurelles:
Selon Idrissa Djaló, la meilleure contribution de sa formation politique (le PUN) serait de mettre fin à la subversion et au mépris des règles démocratiques en Guinée-Bissau et de rechercher la “démilitarisation” de la classe politique. Le candidat assure que le problème militaire n’est pas la seule cause de l’instabilité en Guinée-Bissau. Il affirme que le système politique dans son ensemble est “totalement inadéquat”. “En Guinée-Bissau, le système politique occupe tout l’espace public, y compris lorsque l’on veut faire des affaires ou trouver un emploi. La fonction publique est politisée. Pour servir l’Etat, il est nécessaire de faire de la politique, l’armée est politisée et la justice instrumentalisée”.
Pour relever ces défis, Idrissa Djaló pense qu’il est “important de rationaliser l’espace public, de redéfinir l’espace de la politique et de reconstruire le système politique”. Idrissa Djaló propose de rationaliser les ressources du pays. Il propose de passer de l’élection de 102 députés à seulement 50, de dépolitiser l’administration publique, de renforcer l’administration territoriale, et de réformer le secteur de la défense et de la sécurité.
Source: IDRISSA DJALÓ s’engage à lutter contre les organisations qui créent l’instabilité nationale ;
Guiné-Bissau/Eleições: PUN quer mudar “cultura de subversão” das regras democráticas
* Information additionnelle: Idrissa Djalo, líder do partido PUN defende la refundaçao do Estado Guineense
José Mario Vaz
Le président sortant Vaz se présente comme un homme de paix, il est le seul chef d’Etat à terminer son mandat de cinq ans. Lors de la campagne électorale, les partisans de José Mario Vaz le présentent comme un défenseur de la liberté d’expression, de la liberté de presse, de la non-violence, du dialogue et de la stabilité.
En matière de politique nationale, José Mario Vaz considère la lutte contre la corruption comme prioritaire. Ainsi, il insiste sur l’importance du dialogue entre les membres de la classe politique bissau-guinéenne.
Concernant la politique étrangère, le candidat a exprimé son opposition à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Guinée Bissau. Ainsi, ses partisans les plus proches et lui ont qualifié l’intervention de la CEDEAO dans le cadre de la crise politique (notamment la destitution de Aristide Gomes) comme étant un “abus de pouvoir” et une “claire interférence dans le processus électoral du pays”.
Sources: Guinée-Bissau: José Mário Vaz, candidat à un second mandat ;
José Mário Vaz: “Decisão de exonerar Governo é irreversível”
Umaro Sissoco Embalo
Il prône une réforme des forces armées, puisque ces dernières sont associées au conflit politique, cause de l’instabilité sociale et politique de ces dernières années. Le candidat assure que, si élu, “il sera impitoyable dans la lutte contre la corruption” afin de restaurer la crédibilité du pays et d’attirer les investissements.
Dans un entretien accordé à l’Agence de presse du Portugal, Il a évoqué la possibilité d’appliquer la peine de mort aux trafiquants de drogue. Selon lui, la paix, la stabilité, la crédibilité sont nécessaires pour attirer plus d’investisseurs, ainsi qu’une “symbiose” entre le gouvernement et le Président de la République qui passe par une “refondation de l’État Bissau-Guinéen”.
Source: José Mário Vaz, Domingos Simões Pereira e Umaro Sissoco Embaló em campanha eleitoral em Lisboa ;
Guiné-Bissau/Eleições: Sissoco Embaló quer pena de morte para traficantes de droga