L’intégralité du projet de société du candidat Cheick Modibo Diarra sur ce lien
Bâtir un Mali démocratique, basé sur des institutions républicaines fortes et légitimes
Les institutions seront fortes car il y aura séparation et équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire gage d’une vraie démocratie. Il sera mis fin à ce déséquilibre des pouvoirs au profit de l’exécutif qui entraine des entorses très graves à l’exercice de la démocratie en même temps qu’elle engendre trafic d’influence corruption et clientélisme.
La force des institutions résultera des pouvoirs qui leurs sont conférés et du contrôle mutuel qu’elles exerceront les unes sur les autres afin d’éviter les abus de pouvoir.
Les Institutions seront légitimes car les citoyens se reconnaîtront en elles. En effet ils auront par leur vote libre concouru à les mettre en place. Nous nous engageons à restaurer la légitimité des institutions par l’organisation d’élections régulières, transparentes et crédibles aux quelles prendront part tous les citoyens en âge de voter et qui voudraient exercer leur droit de vote.
Une réforme constitutionnelle sera nécessaire pour rééquilibrer les pouvoirs des institutions, assurer une séparation stricte des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires.
Bâtir un Etat au service des citoyens
Les Institutions sont des représentations auxquelles les citoyens ont transféré leur pouvoir de décision. Elles devront donc leur rendre compte de leurs actions et pas seulement lors du renouvellement des mandats, mais dans l’exercice quotidien de leurs missions. Pour ce faire, l’accès du public aux informations sur la gestion des affaires publiques sera une réalité à travers la mise en oeuvre de la politique nationale de transparence dans la vie publique.
Le contrôle citoyen pourra ainsi s’exercer à travers l’obligation pour toutes les entités publiques -ou privées bénéficiant de fonds publics – de rendre disponibles toutes informations relatives à leurs programmes, projets, activités, ressources et résultats à l’exception de ce qui relève des informations à caractère confidentiel ou personnel. Une autorité indépendante sera mise en place pour garantir ce droit et le citoyen pourra à tout moment la saisir le cas échéant.
La réforme de la justice qui la rendra indépendante du pouvoir exécutif, lui permettra d’assurer son rôle de régulateur de la société et de dernier rempart des citoyens contre toute forme d’abus. Nous nous engageons à restaurer la légitimité des institutions par l’organisation d’élections régulières, transparentes et crédibles aux quelles prendront part tous les citoyens en âge de voter et qui voudraient exercer leur droit de vote.
Construire un Mali juste et équitable
Nous voulons faire en sorte d’offrir des chances égales à chaque Malien d’accéder à l’éducation de qualité, à la santé et à la réalisation de son potentiel. Les systèmes scolaires et de santé seront réhabilités afin d’améliorer l’accessibilité à des services d’éducation et de soins de qualité. Nous voulons offrir aux femmes les mêmes chances qu’aux hommes d’accéder à une éducation de qualité, à des soins de santé répondant à leurs besoins spécifiques ainsi que la réalisation de leur potentiel.
L’administration réservera un traitement équitable à tous les citoyens quelque soit l’origine, l’ethnie, le sexe, la religion ou l’obédience politique. L’accès aux emplois publics et singulièrement aux emplois administratifs supérieurs sera ouvert à la compétition. Les agents publics seront traités de manière équitable afin de préserver la neutralité de l’administration. Le système de protection sociale sera étendu à une plus grande proportion de la population.
Construire une économie nationale en croissance rapide, reposant sur nos avantages comparatifs et pourvoyeuse d’emplois pour la jeunesse
Un cadre juridique et réglementaire simple, transparent et stable sera mis en place pour favoriser l’essor du secteur privé national et attirer les Investisseurs étrangers.
Le Mali dispose d’avantages comparatifs dans des domaines comme la production de céréales sèches, la riziculture irriguée, la production de fruits et légumes, l’élevage et la pêche fluviale. Les conditions de production de ces spéculations seront améliorées par l’appui technique, l’appui institutionnel aux organisations de producteurs et des incitations pour les grands privés disposés à y investir.
Des appuis techniques et institutionnels seront octroyés aux investisseurs désireux de se lancer dans la transformation de ces produits pour booster une agro-industrie génératrice de valeur ajoutée et pourvoyeuse d’emplois. La production minière devra être accompagnée d’une transformation sur place des métaux précieux afin d’accroitre la contribution de ce secteur à la croissance économique. Les concessions minières doivent être assorties de plans de développement des localités concernées financés par les fonds de restauration des mines qui seront déposés à cette fin à la Caisse des Dépôts et Consignation.
Développement économique durable
Pour un pays à écosystème fragile comme le Mali le Développement durable est une exigence. En effet les efforts en matière de développement agricole doivent s’accompagner de mesures fortes visant à préserver l’environnement au profit des générations futures. Ainsi, l’augmentation de la production agricole doit être accompagnée de mesures visant la restauration des sols ; de même le développement de l’élevage ne doit pas se traduire par des prélèvements abusifs sur les ressources naturelles.
Agriculture :
Notre pays dispose d’un fort potentiel agricole caractérisé par la disponibilité de terres
agricoles, de ressources en eau de surface, des ressources animales abondantes et des superficies importantes en pâturages.
L’agriculture familiale occupe une place importante dans la production alimentaire ainsi que les cultures d’exportations (le coton). Il convient de la rendre plus productive par la sécurisation foncière et la facilitation de l’accès au crédit et aux intrants agricoles. Les potentialités hydro agricoles doivent être mieux exploitées en partenariat avec le secteur privé de manière à promouvoir une agriculture moderne et compétitive. L’agriculture périurbaine doit être encouragée par une assistance technique plus accrue, de manière à lui permettre de ravitailler les villes en produits alimentaires et de maraichages et en produits laitiers.
Les filières dans lesquelles notre pays dispose d’avantages comparatifs telles que la
mangue, la papaye, la pomme de terre, l’échalote, le sésame, l’anacarde, le haricot vert etc… doivent bénéficier d’appuis visant la diffusion des technologies, l’accès au crédit, la mise en place d’infrastructures collectives, l’organisation des producteurs, un meilleur accès aux marchés national, sous-régional, régional et international en utilisant les avantages de l’aide au commerce.
Pour assurer un développement agricole durable les actions suivantes seront engagées :
– la sécurisation foncière des exploitations agricoles familiales et la facilitation de leur accès aux technologies, au crédit et aux intrants agricoles ;
– l’intensification des aménagements hydro agricoles afin de sécuriser les conditions de production ;
– la promotion des agro-industries dans des filières porteuses afin de booster la croissance et les exportations grâce à l’accès aux technologies et au crédit agricole, la réalisation d’infrastructures collectives ainsi que la mise en marchés au niveau national sous-régional et international.
Elevage et pêche :
Les mesures à prendre dans le domaine de l’élevage doivent viser
– la promotion de l’élevage intensif ;
– l’augmentation des productions animales grâce à l’amélioration génétique ;
– la protection du cheptel contre les épizooties ;
– l’augmentation de la production d’aliment-bétail ;
– l’organisation des pâturages et parcours des animaux afin de réduire les conflits entre agriculteurs et éleveurs ;
– la sécurité sanitaire des productions animales ;
– la valorisation des productions animales par la transformation et la mise en marché des
produits et sous-produits de l’élevage ;
– le développement de l’aviculture, de l’apiculture, de la sylviculture et de la pisciculture ;
– l’assistance aux organisations d’éleveurs et de pêcheurs afin de leur permettre de participer à la gestion des activités et des ressources de l’élevage et de la pêche.
Il conviendra également de mener des actions visant à faciliter l’installation de vétérinaires privés mandataires et d’auxiliaires vétérinaires, d’organiser les éleveurs en coopératives afin de mutualiser les coûts et de partager les bonnes pratiques, et de faciliter l’accès aux crédits des différents segments des chaînes de valeurs et l’accès aux intrants et équipements d’élevage de qualité (semences fourragères et animales, concentrés d’aliment, botteleuses, haches paille, trayeuses etc.).
Industrie, artisanat et le tourisme :
L’industrie naissante au Mali peine à trouver ses marques en raison de sa faible compétitivité due au coût élevé des facteurs de production, de la qualité de ses produits, de la concurrence des produits importés et aussi de la fraude. Elle a besoin d’être protégée par des moyens tarifaires compatibles avec nos engagements internationaux.
L’artisanat connait aussi des difficultés liées aux conditions d’exploitations, à la faible qualification des artisans et aux difficultés d’accès au crédit et aux marchés. Le tourisme culturel est dans l’impasse en raison de la situation d’insécurité qui prévaut dans les zones touristiques que sont le nord et le centre du pays.
Les mesures suivantes seront prises pour assurer le développement de l’industrie, de l’artisanat et du tourisme :
– la réduction des coûts des facteurs de production par le développement des infrastructures routières, la mise en valeur des potentialités en matière de production hydroélectrique et l’essor de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ;
– la mise à disposition selon des modalités adéquates de zones industrielles adaptées ;
– le soutien aux industries de transformation des produits locaux par une fiscalité incitative ;
– la lutte contre la fraude à l’importation des produits ;
– la mise en place d’un dispositif tarifaire protégeant la production nationale et compatible avec les engagements internationaux ;
– l’assistance à la professionnalisation des artisans par les formations techniques et l’appui institutionnel ;
– la promotion des produits artisanaux et locaux à travers leur utilisation par les autorités en premier ;
– l’assistance à la professionnalisation des artisans par les formations techniques et l’appui institutionnel ;
– la facilitation de l’accès au crédit et aux marchés pour les artisans ;
– la simplification et l’allègement de la fiscalité sur les produits artisanaux ;
– la promotion de l’écotourisme dans les zones concernées ;
– la mise en place de circuits touristiques intégrés dans le cadre d’une coopération sous-régionale ;
– l’assistance aux professionnels du tourisme afin de leur permettre de surmonter la crise.
Développement humain
Education :
Les dépenses courantes en matière d’éducation représentent près de 35% du budget ordinaire sans que cela se traduise par un accès universel à une éducation de qualité.
Les taux de scolarisation des élevés cachent des disparités entre les régions et entre
garçons et filles. Les taux de déperdition scolaires sont encore trop élevés. Le taux de chômage élevé des diplômés singulièrement de l’enseignement supérieur alors que des postes restent vacants dans les entreprises atteste d’une inadéquation de la formation à l’emploi
La politique en la matière devra viser :
– une éducation de qualité accessible à tous les enfants en âge scolaire ;
– un meilleur encadrement pour ramener le ratio élève par maître au dessous de 50 ;
– le développement de l’enseignement technique et professionnel ;
– le développement de l’apprentissage auprès des artisans ;
– l’introduction des langues nationales dans l’enseignement ;
– la promotion de l’accès de tous les jeunes aux NTIC ;
– le renforcement de l’alphabétisation fonctionnelle ;
– l’intégration des médersas et autres écoles coraniques dans le système éducatif ;
– la restauration de la discipline et de la sécurité dans les écoles (interdiction du téléphone et du port d’armes dans l’enceinte des écoles) ;
– la formation continue des enseignants des ordres primaires et secondaires et la formation diplômant des enseignants du supérieur en nombre suffisant ;
– un meilleur encadrement des établissements d’enseignement privé qui reçoivent des subventions de l’Etat et un contrôle pédagogique plus rigoureux des établissements d’enseignement publics et privés ;
– la revalorisation de la fonction d’enseignant ;
– la révision du programme des jardins d’enfants en vue de construire une logique organique avec celui du fondamental ;
– l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) en vue d’améliorer l’accès à coût réduit à la ressource documentaire et améliorer les apprentissages. la promotion et la systématisation de l’enseignement des sciences depuis le premier cycle de l’enseignement fondamental ;
– l’octroi de bourses aux filles engagées dans les filières scientifiques ;
– le développement des offres de formation dans les filières porteuses ;
– le redéploiement de personnels enseignants non/sous utilisés ;
– la promotion des actions de maintien des filles dans le système éducatif ;
– le développement d’actions de lutte contre la violence faite aux filles en milieu familial, scolaire et universitaire ;
– la construction et l’équipement d’écoles mobiles.
– l’actualisation et l’application des textes en vue de pacifier et sécuriser l’espace scolaire et universitaire (syndicats d’enseignants, AEEM).