Auteur : Institut national de la statistique
Type de document : rapport
Date de publication : décembre 2018
Innovation au Mali
Description des Entreprises maliennes
Environ 33,1% des entreprises au Mali font partie d’un groupe, c’est à dire composé d’au moins de deux entreprises (chacune disposant de sa propre personnalité juridique), ayant un actionnaire de référence en commun.
La majorité des entreprises maliennes qui font partie d’un groupe ont leurs sièges soit au Mali (50,7%) et en France (20,8%). Certaines d’entre elles ont leurs sièges en Côte d’Ivoire, Sénégal et Angleterre avec respectivement 7,8% et 5,2%.
Les zones géographiques couvertes par les entreprises en termes de marché pour vendre leurs produits sont très variées. Les marchés malien (34,91%) et africain (22,15%) dominent le reste comme européen (5,66%), États unis (3,32%). Plus d’un quart des entreprises couvrent seulement quelques régions du Mali.
Près de la moitié des entreprises (49,6%) ont 10 à 50 employés en 2017 tandis qu’en 2015 plus de deux tiers d’elles (69,3%) avaient des employés dans cette tranche. Les autres tranches comptant 50 à 100 employés, 100 à 200 employés, plus de 200 employés ont respectivement 17,9%, 16,3% et 16,2%.
Le nombre d’employés n’a pratiquement pas varié entre 2015 et 2017. Cependant, on remarque une diminution dans la tranche de 10 à 50 employés, compensée par une augmentation dans la tranche de 50 à 100 employés, de 100 à 200 employés et plus de 200 employés.
En effet, une baisse de 19,7 points de pourcentage a été enregistrée entre 2015 et 2017 dans la tranche de 10 à 50 employés : ce qui pourrait être expliquée par l’absence des non réponses relative au nombre d’employés et l’augmentation du nombre dans les autres tranches.
S’agissant du chiffre d’affaires, on observe une légère augmentation entre 2015 et 2017. En moyenne, il est passé de 2 268,099 millions F CFA à 2 633,837 millions F CFA.
La durée moyenne des membres de l’équipe dirigeante des entreprises maliennes est plus marquée par les moins de 5 ans et de 5 et 10 ans : en effet le plus grand effectif des dirigeants des entreprises se trouve dans ces tranches de durée moyenne respectivement 32,5% (masculin 23,1% et féminin 9,4%) et 30,7% (masculin 25,1% et féminin 5,5%) c’est-à-dire ils ont fait moins de 5 ans ou ils sont entre 5 à 10 ans. Plus on avance dans la durée moyenne des équipes dirigeantes, c’est-à-dire 11 ans et plus, une très faible proportion d’entreprises (à peine 10%) a conservé les membres de sa direction.
Les entreprises maliennes ont généralement leur personnel d’équipe de direction dans les tranches d’âge 25 à 34 ans (30,9%), et 35 à 44 ans (20,0%). La tranche d’âge la plus marquée dans les entreprises donne une répartition par sexe comme suit : 24,8% pour les hommes et 6,1% pour les femmes. Les tranches d’âges dans lesquelles les femmes sont très nombreuses sont les moins de 25 ans et les 25 à 34 ans (6,1%).
Innovation des produits (biens ou services) et de procédés
Selon l’enquête STI l’innovation est «l’introduction dans le marché d’un nouveau bien ou service ou d’un bien ou service considérablement amélioré quant à ses caractéristiques, comme par exemple une plus grande convivialité, un logiciel amélioré, de nouveaux composants ou sous-systèmes. L’innovation (nouveauté ou amélioration) peut être nouvelle pour votre entreprise, sans nécessairement l’être pour votre secteur d’industrie ou votre marché. Peu importe si l’innovation a été développée à l’origine par votre entreprise ou par d’autres».
Au Mali, certaines entreprises ont eu à introduire dans le marché un nouveau bien ou service, ou d’un bien ou service considérablement amélioré. En effet, à peu près quatre entreprises sur dix (39,1%) ont introduit des produits neufs ou considérablement améliorés entre 2015 et 2017. Il s’agit des entreprises qui ont réellement procédé à des innovations.
Les innovations de biens et de services introduites par les entreprises sont principalement «nouvelles seulement pour l’entreprise» (c’est-à-dire l’entreprise a introduit sur le marché un bien ou un service nouveau ou considérablement amélioré qui est peut-être déjà disponible sur le marché) à 51,3% et «nouvelles pour le marché» à 67,4%.
Innovation de procédé
L’enquête a permis de déterminer le pourcentage d’entreprises qui ont fait usage ou ont mis en œuvre une technologie de production, une méthode de distribution ou une activité de support nouvelle ou considérablement améliorée. Dans l’ensemble, les entreprises qui innovent ou améliorent de façon significative les procédés de fabrication ou de production de biens et de services sont estimées à 48,2%. Celles qui ont apporté des nouveautés ou des améliorations significatives à leurs méthodes de logistique, de fourniture ou de distribution de matières premières valent 43,8%. La proportion d’entreprises estimant apporter de nouveautés ou des améliorations significatives à des activités de soutien aux procédures est de 49,6%.
Activités d’innovation en cours ou abandonnées
En ce qui concerne les entreprises qui ont initié une innovation des produits ou des procédés, plus de huit sur dix (81,2%) d’entre elles affirment qu’elles n’ont pas abandonné contre 18,8% qui l’ont été. Parmi celles qui n’ont pas été abandonné, 62,5% des innovations en vue de développer des produits ou procédés sont en cours et 37,5% ont été achevées ou jamais entamées.
Activités importantes d’innovation et dépenses réalisées
S’agissant de la recherche et développement interne, environ trois entreprises sur dix (30,4%) ont mené des travaux créatifs afin d’augmenter le stock de connaissances pour concevoir des produits ou procédés nouveaux.
Les entreprises maliennes ont généralement leur personnel d’équipe de direction dans les tranches d’âge 25 à 34 ans (30,9%), et 35 à 44 ans (20,0%). La tranche d’âge la plus marquée dans les entreprises donne une répartition par sexe comme suit : 24,8% pour les hommes et 6,1% pour les femmes
Dans l’ensemble, les activités importantes d’innovation ont généralement porté sur la formation, l’acquisition de machines, d’équipements et de matériels (appelée transferts de technologie), l’introduction d’innovation sur le marché et l’acquisition de logiciels, la conception des produits ou services avec respectivement 82,1%, 70,6%, 59,8% et 56,5%. Seulement 44,4% ont porté sur l’acquisition d’autres connaissances externes.
Pour mieux rendre service et assurer la satisfaction de sa clientèle, les entreprises en 2017 ont dépensé en moyenne 220,003 millions de francs CFA pour les activités d’innovation. Une grande partie de cette somme a été allouée à la recherche interne (219,776 millions de FCFA en moyenne) et à l’acquisition de machines, d’équipements et de logiciels (216,384 millions de FCFA en moyenne).
Une infime partie des entreprises bénéficie du financement public pour ses activités d’innovation, elles dépassent à peine 3,5% par les types d’autorités publiques. Cependant les agences nationales ont financé deux entreprises sur dix (21,1%) dans leurs quêtes d’innovation.
Sources d’information et de coopération pour les activités d’innovation
Les entreprises maliennes ont principalement utilisé comme sources d’information pour les activités d’innovation, «les conférences, foires commerciales, expositions» et «Revues scientifiques et publications professionnelles/techniques» de façon élevée avec respectivement 49,0% et 36,8%. Les sources moyennement utilisées sont les associations professionnelles et industrielles (44,3%), Revues scientifiques et publications professionnelles / techniques (36,2%) et les conférences, foires commerciales et expositions (31,1%).
Plus de trois entreprises sur dix (31,9%) ayant fait des innovations ont déclaré avoir eu une coopération avec d’autres entreprises ou établissements dans le cadre des activités d’innovation.
Effets/Objectifs des innovations entre 2015 et 2017
En matière d’innovation des entreprises au Mali, les résultats ou les effets qui les motivent plus sont généralement l’augmentation de la qualité des biens ou des services offerts (54,4%), l’amélioration de la santé et sécurité des travailleurs (50,3%), l’augmentation de la capacité de production de biens ou de services (41,4%), la satisfaction des exigences alimentaires (40,2%) et l’élargissement de la gamme des biens ou de services offerts (28,5%).
Par ailleurs, les objectifs ciblés par les entreprises les plus remarqués en ce qui concerne l’innovation sont principalement : améliorer la qualité des biens et services, augmenter la gamme de biens et services, améliorer les conditions de travail en matière de santé et sécurité et accroître les capacités de production des biens et services avec respectivement 59,5%, 45,5%, 44,5% et 40,2%.
Étapes d’abandon des activités d’innovation
Les phases d’abandon/retard d’un projet ou une activité sont diverses. En effet, 11,7% des entreprises ont abandonné des activités d’innovation à l’étape conceptuelle, environ une entreprise sur dix (7,3%) a abandonné après le début des travaux de l’activité ou du projet et 34,8% des entreprises ont déclaré que leurs activités d’innovation ont été sérieusement retardées.
Facteurs entravant les activités d’innovation
Les raisons les plus évoquées par les entreprises en termes de facteurs qui entravent l’innovation sont principalement le manque de financement des sources externes (52,7%), les coûts d’innovation trop élevés (45,1%), manque de fonds dans l’entreprise ou groupe (44,2%) et la difficulté à trouver des partenaires de coopération pour l’innovation (31,0%).
Recommandations
Les recommandations faites sont entre autres :
- Veiller à la formation et au recrutement des jeunes dans le domaine de la R&D afin de relever le défi du remplacement des Chercheurs relativement trop âgés (Gouvernement et Partenaires).
- Mettre un accent sur la politique de recrutement des femmes dans le domaine de la R&D (Gouvernement).
- Financer à hauteur de souhait la R&D et Innovation dans le cadre de la PNSTI (Gouvernement et Partenaires).
- Utiliser les résultats de la R&D locale pour les besoins de l’innovation (Entreprises et Institutions de R&D).
- Mettre un dispositif plus léger dans la gestion du fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique (Gouvernement).
- Améliorer l’approche de la collecte au niveau des facultés en passant par les Rectorats (INSTAT et CNRST).
- Mettre un accent sur la valorisation économique des résultats de la R&D (Entreprises et Institutions de R&D).
- Mettre en place un service de valorisation des résultats au niveau de chaque organisme de recherche.
- Inciter le secteur privé à financer la recherche en allégeant les taxes sur les transferts de technologie.
- Créer une cellule d’appui à la R&D et l’innovation.
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