Auteur : Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles est une association internationale à but non lucratif regroupant les systèmes nationaux de recherche agricole de 22 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Type document : Rapport
Date de publication : Juin 2014
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La politique régionale de la recherche de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) cherche à harmoniser la recherche scientifique et à créer des synergies de recherche dans la région. L’une des principales contraintes à laquelle est confrontée la communauté est l’accès aux données actualisées et de haute qualité, sur la capacité de la recherche scientifique dans ses pays membres. Compte tenu de l’importance de l’agriculture dans la région, la CEDEAO a demandé au Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement (CORAF/WECARD) de procéder à une évaluation en profondeur des questions critiques sur les capacités institutionnelles, humaines et financières en matière de recherche agricole en Afrique de l’Ouest.
La recherche agricole au Burkina Faso
Le système national de recherche agricole (SNRA) du Burkina Faso s’articule autour :
- du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) qui est placé sous la tutelle administrative du Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MRSI) et qui comprend quatre instituts de recherche dont l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA) et l’Institut de recherches en sciences appliquées et technologies (IRSAT) ;
- des services de vulgarisation et d’appui conseil agricole dans les ministères en charge du développement rural ; des ONG et des projets de l’aide internationale ;
- des structures de formation ; et
- des partenaires de la coopération scientifique.
Ainsi, la R&D agricole est prise en charge par une quinzaine d’organismes publics dont le plus important est l’INERA, avec 144 chercheurs en 2011, qui occupe environ les deux tiers des chercheurs agricoles du pays. Parmi les cinq autres organismes gouvernementaux effectuant de la R&D agricole, les deux plus grands sont l’IRSAT et le CNSF dont les activités principales concernent, respectivement, les technologies alimentaires et les recherches sylvicoles.
Le secteur de l’enseignement supérieur joue un rôle de plus en plus important dans la R&D agricole avec l’Université de Ouagadougou et l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement. À Bobo-Dioulasso, l’Institut du développement rural de l’Université et le Centre agricole polyvalent de Matourkou font de la formation tandis que le Centre international de recherche et de développement sur l’élevage en zone subhumide (CIRDES) est une structure de recherche.
L’une des principales contraintes à laquelle est confrontée la communauté est l’accès aux données actualisées et de haute qualité, sur la capacité de la recherche scientifique dans ses pays membres
Les ressources financières consacrées à la R&D agricole affichent une instabilité marquée par de grandes fluctuations. Après une baisse drastique en 2001, un pic de plus de 6 milliards F CFA fut atteint en 2002, dont plus de 5 milliards revenaient au seul INERA. Sinon une baisse poursuivie jusqu’en 2008, puis l’amorce d’une nouvelle remontée.
Quant au ratio dépenses consacrées à la R&D agricole par rapport au PIB agricole, il est inferieur à 1 %: le taux le plus élevé (0,88) fut enregistré en 2002 et le taux le plus faible (0,32) en 2008. Cela s’explique par la faible contribution du PIB agricole au financement de la R&D agricole.
En 1993, le Burkina Faso s’engagea dans un processus de planification stratégique des recherches scientifiques dont l’aboutissement en 1995 fut l’adoption par le Gouvernement d’un premier plan stratégique de la recherche scientifique comprenant un volet recherches agricoles. L’année 2011 vit la création du Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MSRI) qui entreprit d’élaborer des documents d’orientation stratégique avec pour résultat l’adoption et la promulgation, en 2013, d’une loi d’orientation de la recherche scientifique et de l’innovation.
Pour contribuer à l’atteinte des objectifs du programme national du secteur rural (PNSR), les responsables de la recherche scientifique ont de plus élaboré une politique nationale de la recherche scientifique et technologie (PNRST 2013–2025) et une stratégie nationale de valorisation des technologies, inventions et innovations (SNVTII 2013–2022), y compris leurs plans d’action respectifs. Le plan stratégique des recherches environnementales et agricoles (PSREA 2014–2022) vient d’être relu avec un début de mise en œuvre. La création, en 2011, d’un fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID) visait à sécuriser le financement des activités de recherche ; la mise en place de mécanismes de fonctionnement suivit et dès 2012 les premiers projets ont pu bénéficier d’un financement.
Les ressources financières consacrées à la R&D agricole affichent une instabilité marquée par de grandes fluctuations
Présentation de l’INERA
L’INERA est l’un des quatre instituts de recherche du CNRST, il a pour mission de :
- servir de cadre de programmation et d’exécution des programmes de recherche dans les domaines agricole et environnemental ;
- fournir aux chercheurs l’encadrement et l’appui nécessaires à leurs travaux et les opportunités nécessaires à leur promotion ;
- servir de cadre d’expertise et valoriser les résultats de recherche ;
- créer des unités de production pour produire et commercialiser les produits de la recherche ;
- promouvoir une recherche orientée vers une gestion durable des ressources naturelles ;
- assurer un appui technique au développement agricole, environnemental et forestier, y compris par des études et le suivi d’exécution de projets ;
- décentraliser et régionaliser la recherche agricole, environnementale et forestière dans le but de rapprocher les recherches de leurs utilisateurs et de promouvoir un développement optimal des potentialités agricoles, environnementales et forestières régionales ;
- assurer la liaison entre la recherche et le développement y compris le transfert des technologies et innovations aux utilisateurs.
Évaluation des ressources humaines
L’effectif des chercheurs, toutes catégories confondues, a baissé entre 2009 et 2010, mais on observe une légère remontée en 2012 du nombre de chercheurs détenant un doctorat/PhD.
On note, entre 2009 et 2010/2011, une diminution aussi bien du nombre de maitres de recherche que de chargés de recherche qui est due principalement aux départs vers d’autres horizons ; elle est suivie d’une remontée entre 2012 et 2013 à la fois pour les effectifs des directeurs de recherche, les maitres de recherche et les chargés de recherche.
Les femmes sont faiblement représentées et les futurs recrutements devraient contribuer à redresser cette situation. On note qu’en 2013, 44 % des chercheurs avaient plus de 50 ans tandis que 56 % des chercheurs avaient moins de 50 ans. Il faut souligner le fait qu’il y a eu une politique de renouvellement au sein de l’INERA qui s’est déjà concrétisée en 2013 par le recrutement de 30 jeunes chercheurs.
Évaluation des ressources financières
L’essentiel du budget est consacré à la prise en charge des salaires, des charges de fonctionnement et des budgets de recherche. La masse salariale absorbe la quasi-totalité des allocations reçues de l’État. En général, seule une très faible partie des ressources financières de l’INERA est consacrée aux investissements : on n’enregistra aucun investissement dans les années 2005 à 2009 ; il faut noter une exception, l’année 2002, lorsque plus de la moitié du budget fut consacrée aux investissements.
Pour les coûts réels de mise en œuvre des programmes de recherche, de maintien et de développement des infrastructures et des équipements, l’INERA est presque entièrement tributaire des banques de développements et des contributions de la coopération internationale. Le peu de fonds propres que génère l’INERA sont issus surtout de la vente des semences et des frais de gestion prélevés sur les projets et conventions.
Évaluation de la performance de l’INERA
Durant la période allant de 2008 à 2014, l’INERA a réalisé un important travail aussi bien de création que d’adaptation variétale montrant la grande performance de l’Institut. Ainsi, un total de 92 variétés ont été créées tandis que 78 variétés ont été adaptées. Les efforts de création ont surtout été importants pour ce qui concerne le coton, le maïs, le sorgho et le riz ; les efforts d’adaptation concernent principalement les filières mil, soja et coton.
Sans être exhaustif, les différents rapports d’activités de l’INERA se rapportant aux années 2008-2012, révèlent la mise au point de 40 technologies autres que des variétés.
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